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Le statut de directeur d'école dans les projets présidentiels de 2012

 

Certains candidats ou partis évoquent le statut de l'école et de son directeur.

Qu'en disent-ils ?

 

Marine Le Pen
UMP
UMP & PS

Philippe Poutou 

 

La synthèse et les résultats de la consultation IFOP - GDID sont disponibles sur le site de l'Ifop à l'adresse suivante (cliquer sur le panneau ci-dessous) :

 

 

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16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 22:51

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La direction générale de l’enseignement scolaire lance un groupe de travail sur l’évolution des fonctions de directeur. Les problèmes soulevés sont d’abord juridiques. Le décret de 1989 qui fonde les missions du directeur précise que celui-ci n’est qu’un enseignant parmi les autres. Un pair parmi ses pairs qui ne dispose d’aucun pouvoir hiérarchique.

Ce défaut d’autorité conduit à diminuer d’autant l’efficacité pédagogique d’une école”, constatait voilà quelques années un rapport parlementaire sur l’enseignement scolaire. Rien n’a changé depuis.

À la différence du principal de collège et du proviseur de lycée, le directeur dirige une unité pédagogique qui ne bénéficie ni d’une personnalité morale et juridique ni de la qualité de représentant de l’État et n’a aucune autonomie financière. Le directeur doit rendre des comptes à l’inspecteur de circonscription et au maire. Le rapport parlementaire pointe ce “surencadrement” qui alourdit fortement le pilotage de l’école.

Bref, ça va mal pour les directeurs. Un constat sur lequel s’accordent syndicats et politiques de droite comme de gauche.

Et maintenant, que faire ? Les solutions des uns et des autres divergent. Pour le député UMP Frédéric Reiss, spécialiste des questions scolaires, c’est une évidence : il faut faire évoluer le métier de directeur vers un “vrai statut”. “Les directeurs sont devenus des managers, il faut que cela se traduise dans les textes”, estime-t-il. Il préconise leur détachement dans le corps des personnels de direction ou dans un emploi fonctionnel. Mais attention, prévient-il : la question de la direction ne saurait être traitée indépendamment d’une réflexion plus large sur l’avenir de l’école.

 

C’est donc le moment d’ouverture du chantier de la direction d’école qu’a choisi le SNUipp pour publier les résultats de sa dernière et énième enquête sur le sujet. Intention louable pour un syndicat qui déclare vouloir défendre au mieux les intérêts des personnels. N’est-ce pas le SNUipp qui a déclaré récemment : « En tout état de cause, le SNUipp-FSU participera à ces discussions sur la direction d’école et n’esquivera aucun sujet : formation, temps de décharge, aide administrative, revalorisation. Mais loin des effets d’annonce, car il ne s’agit pas de « vendre du vent » aux directrices et aux directeurs, il mettra sur la table ses exigences et n’exclut aucune action sur un dossier en souffrance depuis trop longtemps et qui devra déboucher sur des avancées concrètes »…

 

Intention louable certes, mais intention également de biaiser le débat par une enquête tronquée à la base et qui, donc, ne peut que donner des résultats faussés.

Le SNUipp annonce 9056 réponses dont 7499 directeurs et directrices (soit 15,65 % de ces personnels) sur 47672 écoles recensées.


Cette enquête porte sur différents thèmes soumis à question par le syndicat.

 

Du temps

Disposer de davantage de temps, c’est la priorité pour l’immense majorité des personnes ayant rempli l’enquête (87,69% à placer cette question en tête des sujets proposés pour faire avancer la direction et le fonctionnement de l’école). Qu’elles évoquent une exonération des heures d’APC ou une révision des règles d’attribution des décharges, la demande est très forte, alors que la liste des tâches et des missions attachées à la direction d’école ne cesse de s’allonger.

 

Une reconnaissance salariale

Reconnaître financièrement la charge de travail, c’est la deuxième priorité mise en lumière par l’enquête (84,22%). Pour le plus grand nombre donc, reconnaître la fonction c’est aussi la revaloriser.

 

Alléger la charge de travail administratif

Troisième enseignement fort de l’enquête, la demande pressante d’un allègement du travail administratif, qui empiète par trop sur les missions d’animation de l’équipe et la vie de l’école. Plus de 82% des personnes ayant répondu à l’enquête estiment qu’il faut prioritairement réduire et simplifier cette dimension du travail qui envahit aujourd’hui leur quotidien. En tout état de cause, le « choc de simplification » administrative que demande le SNUipp devra être au menu des discussions qui vont s’ouvrir avec le ministère.

 

La clarification des missions et des responsabilités

Quatrième grande préoccupation des directeurs et directrices : une demande de clarification de leurs missions. Ils sont 75% à estimer que c’est une priorité pour améliorer leurs conditions de travail et favoriser leur rôle d’animateur de l’équipe et de la vie de l’école.

 

Recentrer nos missions sur l’animation de l’équipe et la vie de l’école

Mettre à dispositions un vadémécum actualisé, bénéficier d’une assistance juridique dans chaque département, renforcer nos missions administratives.

 

La formation

Être directeur ou directrice d’école ne s’improvise pas. Plus de 82% des directeurs estiment qu’il faudrait proposer des formations en continu après leur prise de fonction. En plus d’un référentiel de la fonction, ils souhaitent aussi à 62% que soit proposée une formation initiale avant la prise de responsabilité, ce qui n’est pas toujours et partout le cas.

 

A propos du recrutement

Les directeurs et directrices ne font pas de la forme du recrutement une question importante. Ils ne sont que 19,64% à la juger prioritaire. En revanche, ils sont très peu nombreux à considérer que la voie d’accès à la fonction doive s’effectuer par concours. 


 

Les modalités d’affectation

Les modalités d’affectation ne sont pas au cœur des préoccupations.

 

"Cela fait trop longtemps que les directeurs d'écoles bricolent et s'épuisent dans des tâches chronophages, alors qu'ils sont aussi souvent chargés d'enseignement et bénéficient rarement d'une aide administrative." Pour Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp-FSU (principal syndicat du primaire), "le seuil de tolérance est atteint".

 

Les enquêtes sur la direction et le fonctionnement de l’école sont un véritable marronnier chez le SNUipp. Chaque année en apporte une nouvelle qui ne débouche jamais sur le moindre résultat pour les directeurs. Rien ne change. Tout semble figé malgré les belles paroles de ce syndicat. 

Pourtant cette énième enquête est quelque peu différente des précédentes. Alors que le moment est venu de parler enfin de la définition du métier de directeur, le SNUipp a semble-t-il « oublié » de poser la question du statut de l’école et de son directeur…Il a même oublié de parler de "métier"...


Oubli fâcheux si l’on se rappelle qu’une précédente enquête du même syndicat laissait apparaître le problème du statut… C’est qu’en 2010, « pour 45,78% des répondants, cette reconnaissance nécessite un statut, terme qui recouvre des réalités très diverses selon les répondants (hiérarchique / non hiérarchique / enseignants ou non). A noter que de 1 à 4 classes, ils ne sont que 38,5 % à souhaiter un statut et 66,6 % pour les 13 classes et plus. »

L’enquête Direction et Fonctionnement de l’école mise en ligne sur le site du SNUipp a recueilli 9 250 réponses (83 % de directeurs et directrices). A cette époque, le SNUipp déclarait : « Direction : Entre le statut et le statu quo, il y a tout à inventer…

La question d’un statut pour les directeurs d’école est souvent évoquée. L’enquête réalisée par le SNUipp fait apparaître que cette préoccupation est d’autant plus forte que la taille de l’école est importante. Ce qui n’est sans doute pas un hasard. Derrière cette question, il y a un légitime besoin de reconnaissance de la fonction et également l’exigence de clarifier les responsabilités juridiques et administratives de celles et ceux qui exercent les fonctions de directeur d’école. »

 

Oubli fâcheux si l’on se rappelle qu’en novembre 2012, le SNUipp écrivait ceci : « Le SNUipp, s’il réfute toujours la reconnaissance statutaire du directeur, accepte l’idée d’un « statut pour le travail de direction ». Conscient de ne pas être compris par les directeurs d’école, Sébastien Sihr précise la position du SNUipp et avance une proposition : « L'école doit rester à taille humaine... les maires sont très attachés à leur école qui est un élément important du projet communal. Pas question donc d'aller dans le sens des Epep ou des regroupements… On est contre l'idée d'un supérieur hiérarchique. Mais comme il est nécessaire de reconnaître la fonction, le Snuipp propose une " certification directeur". Obtenue comme la certification formateur, elle permettrait que la fonction soit reconnue ».  

Cette idée de « certification » est alors reprise par le ministre : « La formation continue et « peut-être une certification ou une reconnaissance qui pourrait justifier un certain nombre d'évolutions indemnitaires » feront également partie des négociations ».

 

Oubli fâcheux si l’on se rappelle qu’en juin 2013, Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp déclarait « Créer un statut de responsable hiérarchique est une mauvaise réponse à une vraie question. La question c'est la reconnaissance qu'être directeur est une fonction spécifique avec un travail particulier qui nécessite une reconnaissance et une formation. »

 

Et voilà qu’en octobre 2013, cette idée même de reconnaissance institutionnelle disparaît totalement de la dernière enquête du SNUipp… alors même qu’en 2010, « pour 45,78% des répondants, cette reconnaissance nécessite un statut »… Enquête tronquée, faussée et donc sans valeur !

Il est vrai qu’en 2010, c’était une question sans risque puisqu’aucune discussion n’était ouverte sur le sujet. En 2013, c’est différent. Les discussions sont ouvertes et il serait malvenu pour le SNUipp de donner de « mauvaises idées » au ministre… Aussi, exit ces questions de reconnaissance dans l’enquête…  On se contentera d’une « reconnaissance salariale »… et d’un "vadémécum actualisé"…

 

Le SNUipp a raison sur un point : pour les directeurs d’école, « le seuil de tolérance est atteint ». Et ce syndicat ne croit pas si bien dire… En effet, le seuil de tolérance est atteint, mais c’est aussi à son égard…

 

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 21:57

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La confirmation par le ministère de l’annonce de l’ouverture de discussions sur les missions des directeurs d’école a entraîné un moment de flottement voire de cacophonie chez certains responsables syndicaux.


Etape 1 : Le SE-Unsa interpelle le ministre Vincent Peillon pour demander l'ouverture de négociations et n’exclut pas d'appeler à la grève à la rentrée..

 

Etape 2 : Le ministère répond à la demande du SE-Unsa en faisant porter « les discussions sur la redé­fi­ni­tion des missions des directeurs, l'aide admi­nis­tra­tive, la rému­né­ra­tion, le régime des décharges, la valo­ri­sa­tion des parcours de carrière ». Le ministre précise que "cela se fait dans le cadre normal de l'agenda social conduit par le ministère".

 

Etape 3 : Le SE-Unsa annonce "l'ouverture de négociations" le 18 juin au ministère sur la situation des directeurs d'école confrontés à une multitude de missions, Christian Chevalier, secrétaire général, "prenant acte de cette première avancée".

 

Dans le même temps, La CFTC Education publie la réponse du ministre à son président, Gérard Olivier :

 

Vous avez appelé l’attention de Monsieur Vincent PEILLON, ministre de l’éducation nationale, sur la situation et les conditions de travail des directeurs d’école.

Sensible à cette question, le ministre m’a demandé de vous répondre.

Tout d’abord et en son nom, je tiens à saluer l’investissement remarquable des directeurs d’école.

Depuis de nombreuses années, les enseignants qui assument la fonction de directeur d’école n’ont pas la reconnaissance attendue alors même qu’ils sont essentiels au bon fonctionnement de nos écoles et qu’ils apportent la sérénité et l’écoute indispensables à tous les partenaires de l’école. Ils ont le sentiment de ne pas être considérés et de se heurter à des conditions d’exercice toujours plus difficiles.

L’évolution de la fonction et des missions de directeur est donc, aujourd’hui, devenue nécessaire. L’adéquation, entre la charge d’une classe et celle de l’école, doit être revue pour mieux l’adapter aux attentes scolaires et sociales.
Aussi, je vous informe que ces questions seront abordées dans le cadre de l’agenda social qui s’ouvrira dès le mois de septembre prochain.

 

Etape 4 : le SNUipp tente de rattraper le train en marche et se raccroche au dernier wagon… Dans un communiqué bizarrement intitulé « Direction d’école : la vérité des prix », il relativise la portée de cette première rencontre…

 

« […] Un premier tour de table devrait intervenir d’ici la fin juin, sans autre précision de calendrier.

Sur le contenu de ces discussions, à ce jour, seules « les missions des directeurs » sont officiellement évoquées. Pour le reste (aide administrative, formation, revalorisation, temps de décharge...), le ministère est beaucoup plus prudent et ne souhaite prendre aucun engagement à cette heure. Et pour cause, faire avancer ces différents dossiers pourtant essentiels pour reconnaître et améliorer le travail des directeurs au service du fonctionnement de l’école nécessite des engagements budgétaires en postes ou en mesures catégorielles...non-financés à ce jour.

Des évolutions concrètes à gagner

En tout état de cause, le SNUipp-FSU participera à ces discussions sur la direction d’école et n’esquivera aucun sujet : formation, temps de décharge, aide administrative, revalorisation. Mais loin des effets d’annonce, car il ne s’agit pas de « vendre du vent » aux directrices et aux directeurs, il mettra sur la table ses exigences et n’exclut aucune action sur un dossier en souffrance depuis trop longtemps et qui devra déboucher sur des avancées concrètes »

 

L’embarras du SNUipp est manifeste. Le « café pédagogique » dont on connaît les liens avec cette organisation syndicale en traduit bien les contradictions. On y retrouve, plusieurs fois, à dessein le terme « ambiguïté ».

 

La première ambiguïté porte sur l'ouverture ou pas de "négociations". Pour Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp, "ces discussions ne sont pas une surprise car elles étaient inscrites dans l'agenda social" du ministère. Mais "le ministère acte le principe de discussion sans préciser de date et de contenu », contrairement à ce qu'affirme le Se-Unsa. Le Snuipp parle de "cacophonie" et d'un dialogue social "brouillon" d'autant que le ministère utiliserait le mot de "discussion" et non de "négociation".

Mais l'ambiguïté porte surtout sur le fond. Quelle direction veut-on ? Pour le GDID, Pierre Lombard, secrétaire général, demande "une reconnaissance du métier" estimant que le mot "statut" "génère un blocage syndical". Mais pour le GDID, le directeur doit devenir un chef de service, un leader pédagogique capable de faire passer les réformes. Pour lui c'est le statut actuel qui explique les difficultés de la mise en place des cycles ou de l'aide personnalisée. "Il faut une contrainte pour que le pilotage marche", nous dit-il, tout en ajoutant que le directeur "incarne l'équipe". P. Lombard donne en exemple le rapport du député Reiss qui demandait la mise en place de chefs d'établissement dans le primaire. C'est ce modèle qui pèse dans les représentations.

 

Pour le Snuipp, "les études montrent que les chefs d'établissement du secondaire ont les mêmes problèmes que les directeurs : manque de temps, alourdissement des tâches, responsabilités peu claires". On récuse donc l'idée d'un directeur supérieur hiérarchique au profit d'un métier appuyé sur une certification. "Créer un statut de responsable hiérarchique", nous a dit S. Sihr, "est une mauvaise réponse à une vraie question. La question c'est la reconnaissance qu'être directeur est une fonction spécifique avec un travail particulier qui nécessite une reconnaissance et une formation".
 

Des discussions pour quoi faire ?

Mais comment avoir une même définition du métier alors que la situation des écoles est très variable ? C'est là un autre aspect de la question. Sur les 48 500 écoles françaises, 5 000 n'ont qu'une seule classe, 4 000 en ont plus de 10 et 19 000 ont moins de 4 classes. Difficile de regrouper sous la même appellation des personnels gérant de petits établissements avec du personnel et des enseignants isolés dans leur classe.

La portée des "discussions" ou "négociations" reste aussi à établir. Ni au Se-Unsa, ni au Snuipp on ignore les contraintes budgétaires. L'enveloppe des mesures catégorielle est déjà totalement absorbée par la revendication d'une prime pour les professeurs des écoles. Pour le Snuipp, "le ministère se garde d'avancer sur les questions qui ont un coût comme les décharges de direction, la formation, les aides administratifs". Pour Christian Chevalier, on veut poser la question alors que se discute le budget 2014 et "donner un vrai signal politique". Ce qui est certain c'est que sur le terrain les directeurs d'école souffrent et que la probabilité d'un mouvement de grève administrative n'est pas nulle.

 

Certes, la reconnaissance du métier de directeur d’école ou la définition de ses missions sont des priorités qui doivent être portées dans les discussions. Mais cette reconnaissance statutaire doit aller de pair avec les moyens nécessaires à l’exercice du métier et à la réalisation des missions.

Cela fera l’objet d’une phase de négociations dès l’automne. Des négociations qui s’annoncent ardues. En effet, le ministre de l’Education contraint par son collègue du budget ne manquera pas de rappeler l’état des finances du pays. Néanmoins, les directeurs d’école ne peuvent se contenter d’une belle reconnaissance qui ne se traduirait pas par des moyens substantiels pour faciliter leur tâche. Ils n’ont que trop attendu et comme le montre l’enquête du SE-Unsa, ils sont en souffrance au travail.

L’autre écueil à dépasser sera la probable réticence du SNUipp à accepter une véritable reconnaissance statutaire du métier de directeur d’école. Ce syndicat décrète que « les chefs d'établissement du secondaire ont les mêmes problèmes que les directeurs : manque de temps, alourdissement des tâches, responsabilités peu claires et récuse donc l'idée d'un directeur supérieur hiérarchique au profit d'un métier appuyé sur une certification… »

L’utilisation de la conjonction « donc » exprime une conséquence… Autrement dit, si les problèmes existent dans les collèges et lycées c’est parce que les chefs d’établissement ont un statut hiérarchique. CQFD. On a peine à comprendre comment et pourquoi il serait plus facile d’exercer un métier appuyé sur une certification plutôt que sur un statut.

S’il n’est pas évident de suivre les méandres de l’esprit tortueux de l’équipe dirigeante du SNUipp… ses mises en garde ne peuvent masquer le non-dit et les sous-entendus de l’idéologie de ce syndicat que les directeurs d’école ont appris à décrypter…

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6 juin 2013 4 06 /06 /juin /2013 17:10

Un an déjà que le ministère de l’Education nationale a un nouveau titulaire… Rien n’a changé pour les directeurs d’école. Leurs conditions de travail ne cessent de se dégrader. De nouveaux rapports ont fleuri pour, de nouveau, souligner l’urgence de régler enfin ce problème de gouvernance de l’école primaire. Vincent Peillon avait promis d’engager des discussions dès le premier trimestre 2013. Elles sont repoussées à l’automne.

Les syndicats du premier degré, prompts à s’emparer de la grogne qui monte chez les directeurs d’école, rivalisent de déclarations et communiqués pour dénoncer le statu quo… Une course de vitesse s’est engagée entre les principales organisations syndicales pour apparaître comme celle qui sera la mieux disante et surtout la plus prompte à réagir sur le sujet.

 

Le 27 mai, le SNUipp décroche le pompon et publie le communiqué suivant :


« Le principe de reconduction des 12 000 contrats EVS intervenant dans l’aide à la scolarisation des élèves en situation de handicap et l’aide à la direction d’école, qui arrivaient à échéance en cette fin d’année scolaire, est acté par Matignon. C’est l’information que le ministre vient de transmettre au SNUipp-FSU qui lui avait demandé de prendre des mesures d’urgence à ce sujet. »

 

Le 31 mai, le Sgen-CFDT publie lui aussi son communiqué dans lequel il déclare :

« Le ministère de l'Éducation nationale a confirmé à la CFDT que les 12.000 contrats d'EVS et AVS chargés de l'aide à la direction d'école et à l'accompagnement des enfants handicapés à l'école sont maintenus pour la rentrée scolaire prochaine.

Le Sgen-CFDT et la FEP-CFDT regrettent qu'il faille attendre l'approche de la fin de l'année scolaire pour que la situation des salariés et les missions qu'ils remplissent soient sécurisées. Il est grand temps de sortir de la précarité.
L'aide à la direction d'école ne peut être indéfiniment traitée par des emplois précaires.
Les discussions qui s'ouvrent sur les missions et les métiers de l'Éducation nationale doivent permettre de généraliser et de pérenniser ces fonctions.
Au cours de l'année 2013, le groupe de travail sur la professionnalisation des accompagnants des enfants handicapés s'est réuni pour faire des propositions, reconnaissant enfin qu'il s'agit d'un métier à part entière, nécessitant une formation et des diplômes adaptés et un cadre juridique qui sécurise leurs parcours professionnels.
Le Sgen-CFDT et la FEP-CFDT attendent avec impatience les propositions issues de ce groupe de travail et leur mise en œuvre dans notre ministère pour construire des solutions pérennes et respectueuses des salariés
. » 

 

Le 3 juin, le SE-Unsa dépose une « alerte sociale ».

« Il est désormais urgent de répondre à la difficile situation des directeurs d’école. Il y a déjà un an, une enquête lancée par le SE-Unsa avait montré que leur malaise avait viré à la souffrance au travail.

Cette situation continue pourtant de s’aggraver. Aux tâches et missions qui ne cessent de croître et de se complexifier, s’ajoute désormais l’organisation de la semaine de quatre jours et demi qui place les directeurs en première ligne et vient alourdir encore des emplois du temps déjà largement surchargés.

Dans le même temps, les académies annoncent qu’à la rentrée prochaine, les rares emplois d’aide administrative qui subsistent encore ne connaîtront pas de renouvellement. Ce faisant, elles renvoient vers Pôle emploi des personnels pourtant indispensables au bon fonctionnement des écoles.

Depuis un an, le ministre de l’Education martèle que l’Ecole primaire est une priorité. Mais les discussions qu’il avait lui-même annoncées en octobre sur la direction ne sont toujours pas concrétisées. Ce choix de la priorité au primaire doit mobiliser tous les acteurs et toutes les équipes d’école. Les directeurs ont, dans ce cadre, un rôle majeur à jouer. Pour le SE-Unsa, ils doivent dès lors bénéficier de moyens en temps, en formation et en personnel administratif pour y parvenir. Au-delà, c’est la question même de l’évolution de la structure de l’école primaire qui doit être posée afin de répondre durablement et efficacement à cette problématique récurrente. »  

 

Le 6 juin, le SNUipp réagit par un nouveau communiqué de Sébastien Sihr, son secrétaire général, qui regrette publiquement que chaque organisation syndicale agisse en ordre dispersé. Il écrit dont à ses homologues du SE-Unsa et Sgen-CFDT pour que « chacun arrête de tirer la couverture à soi, de négocier seul dans son coin, d’intervenir seul sur un sujet brûlant… La recherche de l’unité a toujours été dans les gênes du SNUipp et la rentrée prochaine est un sujet trop grave pour qu’on n’arrive pas, ensemble, à montrer notre détermination et à faire évoluer dans le bon sens des dossiers trop longtemps restés en souffrance. »

 

Sébastien Sihr décide de rendre publique sa lettre au SE-Unsa et au Sgen-Cfdt :  

« Le ministère vient de confirmer la reconduction des 12 000 contrats EVS arrivant à échéance à la fin de l’année scolaire. Nous connaissons l’importance de ces personnels malheureusement précaires qui interviennent dans les écoles pour l’aide à la scolarisation des élèves en situation de handicap et l’aide à la direction d’école. Nous constatons que sur les 48 000 écoles primaires, moins de 5 000 bénéficient d’une assistance administrative aujourd’hui.

A côté de cela, la nécessité légitime de scolariser les enfants de moins de trois ans dans de bonnes conditions conduit les écoles à des réaménagements demandés dans la circulaire ministérielle. Sur ce point, ce sont uniquement les collectivités locales qui sont sollicitées.

Au final, ce sont de nouvelles charges qui pèsent sur les écoles et qui engendrent un travail supplémentaire pour les équipes enseignantes dans lesquelles les directeurs et les directrices d’école sont en première ligne. Le ministre doit passer à la vitesse supérieure et ouvrir enfin les discussions promises sur ce dossier. Les questions de temps de décharge, de formation, de clarification des responsabilités et de nouveaux métiers au service du fonctionnement de l’école ne peuvent plus attendre.

Si jusqu’ici nous nous sommes exprimés séparément sur le sujet, nous estimons qu’il est temps de montrer notre détermination au ministre de manière unitaire. Pour l’école, pour les directrices et directeurs, nous nous devons de nous exprimer ensemble pour l’ouverture rapide des discussions. Nous vous proposons donc de nous rencontrer pour construire une expression commune et envisager des actions unitaires. La priorité au primaire passe aussi par des évolutions sur le dossier de la direction et du fonctionnement de l’école. »

 

Devant tel assaut de « bonnes volontés », la balle est dans le camp du ministre… Il devrait trouver autour de sa table de discussion des responsables syndicaux d’accord au moins pour « construire des solutions pérennes et respectueuses des salariés » comme le dit le Sgen ou sur la question des « nouveaux métiers au service du fonctionnement de l’école », comme le rappelle le SNUipp.

Si les syndicats semblent en parfaite harmonie pour défendre la cause des EVS, Vincent Peillon ne rencontrera pas forcément la même unanimité lorsqu’il s’agira d’aborder les solutions à apporter à l’épineux problème de reconnaissance des directeurs d’école.

Un accord a minima n’est cependant pas à exclure puisque l’on sait que le ministre lui-même n’est pas favorable à la création d’un statut de directeur d’école. Certains parmi les syndicalistes présents autour de la table ronde lui seront acquis voire  reconnaissants de "ne pas aller trop loin" dans la reconnaissance institutionnelle… Entre gens de bonne compagnie, un terrain d’entente devrait donc être trouvé… au détriment des « enseignants chargés d’école », hélas…

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 17:04

 

 

Le changement c’est maintenant ! Concernant la direction d’école, les principaux syndicats semblent s’être approprié le célèbre slogan de la campagne présidentielle du candidat socialiste.

Effectivement, le temps est révolu où le SE-Unsa et le SNUipp usaient et abusaient d’expressions alambiquées pour ne pas employer le mot « directeur », véritable tabou des années 2000. Ce tabou est tombé. Sous l’impulsion du GDiD, de multiples rapports ont, les uns après les autres, attiré l’attention des ministres sur le rôle essentiel des directeurs d’école dans le fonctionnement des établissements scolaires et la réussite des élèves. Les centrales syndicales ont fini par entendre le mécontentement grandissant et s’emparer du malaise des « instituteurs chargés d’école ». Ils en viennent maintenant à parler de métier et de nécessaire reconnaissance…

Les deux principaux syndicats se félicitent de l’ouverture de négociations par le ministre sur la direction d’école début 2013. Tels des frères jumeaux, l’un et l’autre revendiquent la paternité des enquêtes qui ont contraint le ministre Vincent Peillon à ouvrir ces discussions.

« Pour le SNUipp, qui demandait depuis longtemps la réouverture du dossier de la direction d’école, l’occasion est enfin là de faire entendre les préoccupations professionnelles des directrices et des directeurs pour qui le statu quo n’est tout simplement plus envisageable. »

« Le SE-Unsa a lancé l’opération DUER des directeurs qui a connu un véritable succès que ce soit au sein de la profession ou dans les médias. Cette action a permis d’arracher une ouverture de négociations avec le ministère début 2013. » 

Pour autant, les revendications portées par ces syndicats épousent-elles les attentes des directrices et des directeurs d’école ? 

Le SE-Unsa a listé les aspirations du terrain :

- reconnaissance morale effective de cette fonction

- amélioration forte du régime de décharge

- attribution définitive d’un secrétariat administratif

- revalorisation financière (traitement indiciaire et indemnités)
 
 

Pour le SNUipp, la question de l’amélioration des conditions de décharge est également posée. Ainsi que le dossier de l’aide administrative. Pour ce syndicat, « il s’agira là d’avancer sérieusement vers la création d’un véritable métier, qualifié et pérenne. »

Pour le métier de directeur, le SNUipp est beaucoup plus réservé : « Force est de constater que l'entrée par le seul statut mène vite à une impasse d'un point de vue réglementaire comme budgétaire. En quoi cela améliorerait-il le fonctionnement de l'école ? ».

Certes, le SNUipp, s’il réfute toujours la reconnaissance statutaire du directeur, accepte l’idée d’un « statut pour le travail de direction ». Conscient de ne pas être compris par les directeurs d’école, Sébastien Sihr précise la position du SNUipp et avance une proposition : « L'école doit rester à taille humaine... les maires sont très attachés à leur école qui est un élément important du projet communal. Pas question donc d'aller dans le sens des Epep ou des regroupements… On est contre l'idée d'un supérieur hiérarchique. Mais comme il est nécessaire de reconnaître la fonction, le Snuipp propose une " certification directeur". Obtenue comme la certification formateur, elle permettrait que la fonction soit reconnue ».

Cette idée de « certification » est alors reprise par le ministre : « La formation continue et « peut-être une cer­ti­fi­cation ou une reconnaissance qui pourrait justifier un certain nombre d'évolutions indemnitaires » feront également partie des négociations ». 

Certes, le SNUipp s’est rapproché du GDiD au point d'accepter enfin une rencontre. Il n’en était que temps. Ce faisant, il évoque maintenant le « rôle essentiel » du directeur d’école. Comme dans sa dernière tirade sur « l’impérieuse nécessité du travail en équipe. »

« Le paradoxe du travail en équipe, c’est qu’il est largement prescrit par l’institution mais considéré comme allant de soi, sans que rien, souvent, ne soit mis en place dans les écoles pour le favoriser. Pourtant, voilà longtemps que les enseignants du primaire s’y sont engagés parce qu’ils ont bien senti que la réussite de tous les élèves dépendait de stratégies communes à l’ensemble des enseignants. Au travail avec ses collègues de classe, de cycle, s’ajoutent les collaborations avec les membres des RASED, l’ATSEM, l’AVS, la participation aux équipes éducatives, aux nécessaires temps d’organisation s’ajoutent des temps de réflexion, d’échanges de pratiques ou de ressources, de constructions d’outils. Ce passage de la simple coordination à la collaboration voire à la coopération n’est pas facile. Il demande du temps, de la formation, de l’accompagnement. Il demande aussi une réelle reconnaissance de l’institution.
Le rôle du directeur est ici essentiel, lui qui fait vivre le conseil des maîtres comme une équipe partie prenante du fonctionnement de l’école et qui est l’interlocuteur reconnu des partenaires de l’école : la mairie, les parents, qui répond aux sollicitations administratives une fois définies les prérogatives de chacun…etc. Tout cela ne s’improvise pas et nécessite notamment du temps supplémentaire de décharge et une formation spécifique et reconnue.
 »


Hélas, aucune de ces centrales syndicales ne se prononce ouvertement pour la création d’un statut de directeur. Aucune n'en veut. Pire : elles continuent de le refuser et s’évertuent à masquer ce rejet par d’insupportables éléments de communication pas toujours faciles à décrypter si l’on n’y prend garde

Ainsi, le SNUipp qui demande « une réelle reconnaissance de l’institution »… Très bien, mais l’institution, c’est quoi ? C’est qui ? Ou encore lorsqu’il évoque le directeur qui « répond aux sollicitations administratives une fois définies les prérogatives de chacun…etc. » Quel magnifique exercice de langue de bois sans signification aucune ! 

Ainsi, le SE-Unsa qui utilise un artifice, lui aussi, pour ne pas exprimer ouvertement son refus de statut. En effet, « il a aussi tenu à rappeler [au ministre] que les directeurs ne revendiquaient pas un statut hiérarchique. » Soit. Mais a-t-il rappelé au ministre que les directeurs revendiquaient un statut ? Non !

Lorsque le SE-Unsa précise qu’il sera porteur de la « reconnaissance morale effective de cette fonction », il joue sur les mots. Ce n’est pas une simple « reconnaissance morale » que réclament les directeurs d’école. Ils veulent une vraie « reconnaissance juridique et institutionnelle ».
Ils ont besoin d’un statut qui reconnaisse leur métier, leurs compétences spécifiques, définisse leurs droits et devoirs, leur permette de travailler dans des conditions dignes, leur accorde des moyens humains et matériels. Alors, la reconnaissance statutaire s’accompagnera d’une reconnaissance financière et de surcroît d’une reconnaissance morale

Finalement, si les avancées syndicales sont réelles et accueillies favorablement, elles n’en restent pas moins très timides et largement insuffisantes. Paradoxalement, elles peuvent même constituer un frein à une véritable reconnaissance du directeur d’école et de son métier.
En effet, le dialogue que le ministre ouvrira prochainement « avec les associations de directeurs d’école et aussi avec les syndicats » doit être pleinement et efficacement mis à profit pour faire entendre les légitimes revendications des directeurs d’école. Nul doute qu’une fois refermé, il ne s’ouvrira plus de si tôt…

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 17:11

 

En cette rentrée, le SNUipp publie son habituel supplément de « Fenêtre sur cours » consacré à la « direction et fonctionnement de l’école ». Dans les médias, cela s’appelle un marronnier. C’est le cas du supplément au numéro 373 intitulé « aller dans la bonne direction ». 

Nous avons décidé de reproduire, ci-après, les divers paragraphes concernant la position du SNUipp sur le sujet.

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Le sujet de la direction d'école est un des points de la concertation qui se déroule depuis juillet. Le ministère ne peut en effet laisser en l'état un dossier qui concerne directement 14% des enseignants du primaire et au delà, le  fonctionnement quotidien de près de 50000 écoles. Malgré les propositions, les rapports, les revendications, rien n'a été fait pour prendre en compte l'évolution sans précédent de la fonction. Car soumis aux injonctions de l'administration, aux attentes des parents, à l'empilement des missions institutionnelles, le directeur ou la directrice a aussi un rôle indispensable d'interface avec les collectivités territoriales, partenaire essentiel et de plus en plus exigeant. Il y a urgence à sortir d'un immobilisme qui pénalise tout le système et donc les élèves. Pas question pour le SNUipp d'opter pour des solutions hâtives ou simplistes mais bien de prendre le temps de la réflexion en s'appuyant sur l'expérience des personnels qui vivent quotidiennement la réalité du terrain. C'est l'esprit de ce numéro spécial qui fait le point sur ce dossier complexe comme un inventaire avant une nécessaire transformation.  

Direction et fonctionnement de l’école… Au fil des rapports

« Un métier dans le métier », c'est ainsi que la direction d'école est présentée dans le rapport de l'Inspection générale intitulé « Les composantes de l'activité professionnelle des enseignants outre l'enseignement dans les classes ». La question du temps est au cœur de ce rapport. Il souligne que la charge de travail est inégale selon les écoles et la liste des variables est longue : du nombre d'adultes qui travaillent dans l'école, au nombre d'élèves aux besoins particuliers, en passant par la commune. Les rapporteurs soulignent la difficulté des temps mêlés des deux fonctions d'enseignant et de directeur.

« Beaucoup de directeurs donnent l'impression de jongler en permanence entre des obligations, voire des urgences » résument-ils. Ils préconisent de revoir la définition standard des décharges qui ne prend pas en compte des éléments comme la présence d'une CLIN ou d'une CLIS, le nombre d'élèves à besoins particuliers, le nombre d'unités qui composent l'école. Ils proposent également l'expérimentation d'un « coordinateur de cycles » qui assurerait l'animation et le suivi des travaux contre indemnité.

Autre registre, l'enquête de victimisation « L'école entre bonheur et ras le bol » d'Eric Debarbieux et Georges Fotinos montrent combien les directeurs d'écoles sont en première ligne. Ils sont plus exposés aux insultes que leurs collègues et « malgré leur rareté, les violences physiques par les parents atteignent de manière plus fréquente les directeurs, surtout dans les plus grosses écoles », relève l'étude.

Les auteurs de l'étude insistent sur plusieurs préconisations : « libérer du temps pour libérer la vie d'équipe et la communication avec les familles »mais aussi ouvrir d'un débat sur le statut des directeurs et « leurs responsabilités hiérarchiques vis-à-vis des personnels de tout type (fonction publique territoriale et collègues) » et mettre à leur disposition un secrétariat. 

Concertation : Quel avenir pour la direction et le fonctionnement de l'école ?


Dans
les groupes de concertation qui se tiennent depuis juillet dans le cadre de la refondation de l'école, le sujet de la direction et du fonctionnement de l'école n'a pas été éludé. Au-delà du constat partagé, beaucoup d'acteurs dont le SNUipp parlent de nécessaires évolutions. Mais, plus précisément, de quoi parle-t-on ?

Dans beaucoup d'ateliers évoquant l'école primaire, on y revient. Le rôle et le travail du directeur : « pas reconnu » ou encore « pas aidé », « sans réelle formation à la gestion d'équipe, aux relations avec les partenaires ou les parents... », « pas assez de temps pour gérer les routines mais aussi les imprévus du quotidien tout en étant le plus souvent … chargé de classe ». Le constat est donc unanime. La barque est devenue bien trop chargée. Le SNUipp-FSU a porté fortement cette parole, enquêtes et remontées de terrain à l'appui. 

Au-delà du constat, quelles pistes d'évolution ?

Une chose est sûre, la solution miracle n'existe pas. Un statut pour les 48 000 écoles ? Personne n'y croit quand on sait que 60 % d'entre elles ont moins de 5 classes. Faudrait-il un conseil d'administration pour chacune ?

Beaucoup ont pointé le risque de monter de vraies usines à gaz. Un statut rattachant l'école au collège alors ? Monter des superstructures administratives donnerait la main aux chefs d'établissement. Plus besoin de directeur.

On serait, à l'évidence, dans une secondarisation de l'école primaire que le SNUipp refuse fermement. L'école primaire doit rester une école à taille humaine, une école de la proximité, un service public assurant un maillage du territoire. 

Un statut : proposition en trompe l'œil

Un statut pour le directeur ? Derrière un même mot, des réalités très différentes voire même divergentes : ici, le chef d'établissement, là, le supérieur hiérarchique, ailleurs, un directeur appartenant à un nouveau corps administratif, ou encore ailleurs un directeur avec un pouvoir de sanction sur son équipe… Son existence dans le second degré nous prouve qu'elle n'a rien de la solution miracle. Dans les enquêtes, les chefs d'établissement avouent ressentir, eux aussi, un profond malaise dans l'exercice de leur métier (pression, perte de sens, manque de temps, alourdissement des tâches, absence de reconnaissance...). Force est de constater que l'entrée par le seul statut mène vite à une impasse d'un point de vue réglementaire comme budgétaire. En quoi cela améliorerait-il le fonctionnement de l'école ? 

Un changement radical de focale : Entrer par le travail réel, explicite et implicite

Le SNUipp propose un changement radical de focale. Il faut entrer par le travail réel actuellement demandé au directeur d'école, l'explicite comme l'implicite. C'est lui qui doit avoir un statut particulier, lui qui doit être reconnu pour être bien réalisé et non empêché.

Faire vivre le conseil des maîtres comme une équipe partie prenante du fonctionnement de l'école, faire le lien avec les partenaires, la mairie, les parents, répondre aux sollicitations administratives, etc... Tout cela ne s'improvise pas. C'est pourtant la qualité d'exécution de ces missions et de bien d'autres qui sont source de fierté pour le directeur et de réussite pour le fonctionnement de l'équipe et de l'école. 

Être directeur aujourd'hui ? Voilà la bonne question

Il est temps de reconnaitre que ce travail complexe et à géométrie variable est une fonction spécifique, ce qui demande une formation spécifique, des conditions de travail adaptées, et une rémunération remise à niveau. Impossible alors de faire l'impasse sur les emplois pérennes d'aide à la direction, ou le besoin de temps par exemple.

Lors d'une journée de réflexion consacrée à ce sujet, le SNUipp a mis en débat de nouvelles pistes. Tout le monde admet que les maitres-formateurs et les enseignants spécialisés doivent être titulaires d'un diplôme spécifique (CAFIPEMF, CAPASH), avec une formation spécifique, des conditions d'emplois spécifiques et une rémunération spécifique.

Former des enseignants tout comme prendre en charge la difficulté nécessite une qualification reconnue dans l'Education nationale. Pourquoi en serait-il différemment pour les directeurs qui ont un rôle essentiel dans le fonctionnement de l'école ? Entre le statu quo intenable et le statut fourre-tout, un autre chemin ? 
 


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Rien de nouveau sous la plume des auteurs de cet article de « Fenêtres sur cours » si ce n’est le caractère fallacieux et de mauvaise foi des arguments encore jamais utilisés par le SNUipp. Les dirigeants de ce syndicat sont tombés bien bas pour écrire de telles énormités :

« Un statut pour le directeur ? Derrière un même mot, des réalités très différentes voire même divergentes : ici, le chef d'établissement, là, le supérieur hiérarchique, ailleurs, un directeur appartenant à un nouveau corps administratif, ou encore ailleurs un directeur avec un pouvoir de sanction sur son équipe… » 

Que ces pseudo-représentants des enseignants nous assènent leur habituelle logorrhée sur le mythe du « p’tit chef », on en sourit. Mais qu’ils nous fassent croire qu’un statut serait source d’interprétations donnant lieu à des comportements aussi différents, c’est insupportable ! Ils savent pertinemment que leurs arguments chocs et mensongers n’ont d’autre but que de faire peur. Faire peur pour diviser les enseignants et liguer les adjoints contre les directeurs. Trop, c’est trop !

« Le SNUipp a mis en débat de nouvelles pistes », nous écrivent les rédacteurs de ce supplément. Lesquelles ? Ils feraient mieux de les communiquer en lieu et place de cette infâme bouillie sur les risques d’un statut de directeur.

« Entre le statu quo intenable et le statut fourre-tout, un autre chemin ? », écrivent encore les « responsables » de cet article… Quel chemin ? Celui du SNUipp n’est pas pavé que de bonnes intentions… 

Comment s’étonner alors des résultats de l’enquête réalisée par « Opinionway » pour le compte de « la cgt UGICT » en septembre 2012 ? Ce sondage au titre évocateur « Dans la tête des enseignants - L’état d’esprit des enseignants à la rentrée 2012 » est riche d’enseignements. Nous ne retiendrons, suite à l’article ci-dessus, que le thème ayant trait à la « confiance dans les syndicats de l’EN pour obtenir des avancées. » 

« Faites-vous tout à fait confiance, plutôt confiance, pas vraiment confiance ou pas du tout confiance aux syndicats de l’Education nationale pour obtenir des avancées sur chacun des sujets suivants ? » 

La préservation du statut d’enseignant        55% confiance (70% chez les syndiqués et 46% chez les non syndiqués)

Les moyens humains de l’EN    44% confiance (64% chez les syndiqués et 32% chez les non syndiqués)
La valorisation du métier d’enseignant   37% confiance (70% chez les syndiqués et 46% chez les non syndiqués)
Le salaire      33% confiance (50% chez les syndiqués et 24% chez les non syndiqués)
La charge de travail      33% confiance (51% chez les syndiqués et 22% chez les non syndiqués)
Les moyens matériels à votre disposition      30% confiance (45% chez les syndiqués et 20% chez les non syndiqués)

L’amélioration du système éducatif français
   29% confiance (48% chez les syndiqués et 19% chez les non syndiqués) 

Ce dernier point est sans doute le plus significatif de défiance des enseignants à l’égard de leurs syndicats surtout si l’on détaille les résultats : 

Tout à fait confiance : 5%
Plutôt confiance : 24%
Pas vraiment confiance : 49%
Pas du tout confiance : 21% 

Il est à noter que les syndicats ne recueillent même pas la confiance des syndiqués (48% seulement). Ce résultat est d’autant plus cruel que seulement 19% des enseignants non syndiqués accordent leur confiance aux syndicats. Or, cela est encore plus symptomatique du malaise quand on sait que  les non syndiqués sont largement majoritaires chez les enseignants… C’est dire le peu de crédit des organisations syndicales de l’Education nationale.

Ce n’est hélas pas le SNUipp qui contribuera à démentir les résultats de cette enquête et à redorer son image auprès des directeurs d’école… 

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 12:15

 

Le « Café pédagogique » du 18 septembre publie une interview de Thierry Cadart. Le Secrétaire général du SGEN-CFDT y est présenté comme celui qui « sait défendre quelques idées fortes du projet de son syndicat et montrer le lien entre changement social et pédagogie », idées qui se dégagent de la concertation sur la refondation, « celles sur lesquelles le consensus semble le plus difficile à construire.»

 

 

François Jarraud : Quel regard jetez-vous sur la concertation ? Le consensus vous semble t-il possible ?

 

Thierry Cadart : La concertation se déroule de façon différente selon les ateliers et les sujets traités. Dans l'ensemble c'est encourageant. Ce qu'on entend montre qu'il y a un vrai engagement envers l'Ecole et un diagnostic partagé. Il se dégage un discours dominant sur ce que doit devenir l'Ecole. Globalement les discours de tous évoluent. On ressort plutôt optimistes sur la transformation de l'Ecole. Elle sera peut-être possible.

 

Que retenir de cette réponse que ne renieraient pas les politiciens les plus adeptes de la « langue de bois » ? Que c’est encourageant ? Qu’il y a un vrai engagement, un diagnostic partagé, un discours dominant ? Que la transformation de l’école sera peut-être possible… Ouf ! Nous voilà rassurés.

Autre question sur les dispositifs de « l’accompagnement personnalisé ». La réponse vaut, elle aussi, son pesant d’or…

 

 

F.J. Il y a une idée que l'on retrouve à tous les niveaux dans le projet du Sgen. C'est la référence constante à l'accompagnement personnalisé. C'est d'autant plus surprenant que de nombreuses études, y compris officielles, montrent que ces dispositifs ne marchent pas. Pourquoi cette focalisation ?

 

Th. C. Il faut distinguer l'accompagnement personnalisé que l'on attend et ce qu'on a connu. La mise en œuvre actuelle ne permet pas que ça marche. On n'est pas surpris des évaluations négatives. Mais ce qui nous intéresse c'est l'idée d'avoir des dispositifs qui s'adressent aux élèves là où ils sont scolairement. Et donc d'avoir des rythmes d'apprentissage différents selon les jeunes. Si on le met en place pour se dispenser de toute réflexion sur la classe ça ne marche évidemment pas. Mais si on le met en place en même temps qu'on fait évoluer les pratiques dans la classe ça vaut la peine. Si ca sert à proposer des chemins différents aux élèves c'est utile. Par exemple au primaire on avait défendu l'idée des horaires décalés qui permettaient sur le temps de l'accompagnement personnalisé un encadrement des élèves en petits groupes pour les aider à franchir les caps. On est loin du système mis en place qui reproduit la classe sans objectif. Et ça correspond aussi à une attente des élèves et des parents surtout pour ceux qui n'ont pas les codes de l'école.

   

Réponse qui s’adresse aux titulaires d’un master en décryptage de charabia. Pour les autres, comprenne qui pourra… Et l’on en vient tout naturellement au fonctionnement de l’école : le travail en équipe, la structure administrative de l’école, les regroupements d’école… Tous sujets qui intéressent les directeurs…

 

 

F.J. Une autre idée qui structure votre réflexion c'est l'équipe : il faut faire travailler les enseignants en équipe, reconnaître l'équipe éducative…etc. Mais on sait bien que souvent les réunions d'équipe tournent à vide en évitant soigneusement les sujets qui pourraient heurter les uns ou les autres... On reste dans le superficiel.

 

Th.C. Pour nous le travail d'équipe est nécessaire vu la difficulté du métier aujourd'hui. Ça doit faire partie de la formation des enseignants. Il faut aussi du temps pour le faire. Et surtout il faut que ce travail en équipe ait un objet. S'il n'est pas lié à un projet pédagogique avec une véritable liberté de manœuvre, si on ne desserre pas le carcan de l'organisation de l'Ecole ça n'a pas de sens.

 

 

Thierry Cadart « oublie » simplement qu’il ne suffit pas de donner du temps ou même une formation pour qu’une équipe réussisse à travailler en commun. Toutes les études, mais aussi le bon sens le plus élémentaire, montrent que toute équipe a besoin d’un pilote pour fonctionner. Il est maintenant admis dans les sphères de l’Inspection générale de l’Education nationale que si la mise en place des cycles à l’école n’est restée que réforme de papier, c’est parce que les directeurs d’école n’avaient pas le statut pour la relayer. Mêmes causes, mêmes effets pour les projets d’école qui ne sont, le plus souvent, que des coquilles vides que les IEN s’ingénient à remplir.

 

 

F.J.  J'ai été surpris de voir que le Sgen défende l'idée d'établissement public du premier degré. C'est une idée qui vient plutôt des gestionnaires chateliens...

 

Th.C. Si on demande aux collègues "souhaitez vous avoir un petit chef sur le dos", la réponse est évidemment non. Mais si on leur demande s'il y a des difficultés pour que l'école soit un vrai acteur sur son territoire, capable de dialoguer avec les autres partenaires, la réponse est nettement oui. Les collègues sont conscients qu'il y a une réflexion à mener sur la structure administrative de l'école. Il faut traiter la question de l'existence administrative de l'école. Maintenant ça peut prendre différents formes selon les territoires. Il faut de la souplesse : des regroupements d'école ou même un regroupement autour d'un collège. Mais il faut que cette mise en place respecte la démocratie professionnelle, que le conseil des maîtres de chaque école garde ses prérogatives sur le fonctionnement pédagogique de l'école. Pour le reste, il faut que le système reconnaisse à ses acteurs principaux, qui sont les enseignants, la capacité d'innovation et d'organisation de véritables cadres A de la fonction publique. Il faut arrêter les contrôles à priori et les injonctions descendantes.

 

 

L’école, un « vrai acteur... capable de dialoguer avec les partenaires »… Les « collègues sont conscients… » Quels collègues ? Il ne peut s’agir que des adjoints puisque, dans la phrase précédente, Thierry Cadart fait allusion aux « collègues » qui ne souhaitent pas « avoir un petit chef sur le dos »… La « démocratie professionnelle »… Un nouveau concept ? Le « conseil des maîtres »… Les « acteurs principaux qui sont les enseignants »… « Il faut traiter la question de l'existence administrative de l'école »…

 

Pas un mot sur la gouvernance de cette « structure administrative »… Pas de pilote dans l’avion ? Ah… qu’il est difficile d’employer le mot « directeur » ! Et surtout d’en accepter l’existence ! « Le changement, c’est maintenant » ? Pas dans toutes les têtes...

« Refondation de l’école » ? Vous avez dit « refondation de l’école » ?

 

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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 00:35

 

Comme nous l’avions expliqué dans un précédent article intitulé "Elections professionnelles 2011 : les syndicats enseignants contraints à des coalitions", La loi du 20 août 2008 a transposé dans le code du travail les règles sur la représentativité et la négociation collective issues de la « Position commune » adoptée par les partenaires sociaux le 9 avril 2008. Il s’agit d’une réforme en profondeur, reposant notamment sur la fin de la présomption irréfragable de représentativité :

Instauration d’un critère d’audience aux élections professionnelles, ce critère fondant la légitimité auprès des salariés

• Le niveau d’audience doit être d’au moins 10% des suffrages au 1er tour de l’élection professionnelle

 

Seules les organisations ayant des élus pouvant signer des accords, les organisations les plus petites ont été contraintes de s’allier pour espérer obtenir un siège. Ainsi, la CSEN-FGAF (SNALC, SNE et SPLEN), la FAEN qui fédère le SNCL (professeurs du second degré), le SNEP (personnels du premier degré), ID (chefs d'établissements), le STIP (personnels du premier degré de Polynésie), le SNAPAI (personnels d’administration et d’intendance), le SAEM (enseignants du premier degré de Mayotte) et le SCENRAC-CFTC-Education qui syndique des enseignants exerçant sur l’ensemble du système éducatif ont présenté des listes d'union sous l'égide de l'Union pour l'Ecole Républicaine.

 

Autre nouveauté, pour la première fois cette année, le vote était électronique et surtout d’une complexité dénoncée par tous les utilisateurs.

 

L’élection du comité technique ministériel (CTM)

« Séisme, situation désastreuse, bilan épouvantable, vol de bulletins de votes… », la colère des syndicats enseignants est à son paroxysme. Il faut dire que c’est à un véritable bouleversement que nous venons d’assister avec ces élections professionnelles.

Effectivement, ces mots ne sont pas trop forts si l’on s’en réfère à la participation qui s’est effondrée. En effet, la chute est spectaculaire. Elle passe de plus de 61,3 % en 2008 à 38,5 % en 2011.

 

Les résultats, quant à eux, sont marqués par de légères évolutions, les principales étant la perte de la majorité absolue de la FSU et la disparition du SNALC. Mais le rapport de forces n'est pas radicalement modifié : la FSU conserve sa première place  malgré un léger tassement, passant de 43 % à 41 % des voix. A noter qu’elle perd la majorité absolue (7 sièges sur 15). L'UNSA, passée de 19 % à 21 % des voix, se maintient en deuxième position (4 sièges). En progrès, FO passe en troisième position (1 siège). Les trois derniers sièges sont attribués au SGEN-CFDT, à la CGT et à SUD-Education, tous trois également en progrès.

 

Dans l’élection du CTM, outre le tassement de la FSU, le fait marquant est sans aucun doute la disparition du SNALC fondu dans l'Union pour l'Ecole Républicaine dont le score est inférieur à celui des votes blancs.

 

 

SUD-Education estime que « ces élections sont scandaleuses » et déclare : « Nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir avec l’ensemble des personnels pour faire que cette élection soit la première et la dernière organisée par voie électronique. »

L’UDAS (Union des Alternatives Syndicales) dénonce « le caractère non démocratique du nouveau mode de scrutin électronique pour les raisons suivantes :

 Les incompatibilités matérielles ou logicielles qui ont mis les électeurs en difficultés pour voter,

 Les nombreuses erreurs du serveur qui ont dissuadé les électeurs de voter,

 La non-lisibilité des professions de foi au moment du vote, la difficulté à les trouver sur le site, et leur absence sur support papier, qui ne permettent pas de voter de manière éclairée, mais amène à un vote sur la seule notoriété des organisations syndicales.

 La connaissance par les organisations syndicales durant toute la semaine de vote des listes d’émargement. »

 

 

L’élection des Commissions Administratives Paritaires Nationales (CAPN) est également marquée par une chute brutale de la participation. Ainsi, dans le 1er degré, la participation passe de 62,62 % en 2008 à 41,01 % en 2011.

 

Les résultats sont plutôt stables.

Le SNUipp-FSU progresse de 1 point, passant de 47,05 % à 48,11 % et conserve la majorité absolue (6 sièges sur 10). Le SE-UNSA a la meilleure progression, passant de 22,95 % à 25,30 % et remporte 3 sièges. Le dernier siège revient au SNUDI-FO qui passe de 7,81 % à 9,37 %.

Les autres syndicats sont en baisse. Le SGEN-CFDT passe de 7,42 % à 6,69 %, SUD EDUCATION de 6,39 % à 5,10 %, la CGT de 2,33 % à 2,03 %, le SNE de 2,59 % à 1,26 %, le SCENRAC-CFTC de 1,34 % à 0,83 %.

 

Comme on le voit, ces élections professionnelles 2011 auront surtout été marquées par la chute brutale de la participation. Si cette baisse était prévisible, nul ne pouvait en imaginer l’ampleur. Les responsables syndicaux ont vivement réagi, accusant le ministre Luc Chatel d’avoir tout fait pour affaiblir la représentation syndicale.

 

Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, récuse l’idée d'un désintérêt envers les syndicats.  Pour elle, la baisse résulte des nombreux incidents techniques : impossibilité de voter en ligne, personnels restés sans identifiants, nombreux « oubliés » des listes. Elle considère même qu’il y a « vol de bulletins de votes », le dispositif technique mis en place par le ministère ayant empêché de voter de nombreux enseignants.

Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN, ne conteste pas les difficultés techniques, mais ne partage pas l’analyse de Bernadette Groison. Il préfère parler de « désaffection » et met en cause la responsabilité des syndicats. « Le gouvernement aurait tort de se baser sur ces résultats pour mener une politique plus répressive. Mais d'une certaine façon, les syndicats ne répondent pas complètement aux attentes des enseignants. Les collègues s'attendent à plus de présence sur le terrain. » 

Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa met en cause la procédure très complexe et les défaillances du ministère. Comme Thierry Cadart, il se refuse à dédouaner les organisations syndicales d’une part de responsabilité dans cet échec qui « interroge sur les rapports entre syndicats et enseignants. Il n'y a pas que des facteurs techniques, il y a aussi un rapport au syndicalisme, un désintérêt de la chose publique ».

 

Dans un communiqué commun, le SGEN-CFDT et le SE-Unsa  estiment qu'il faut « renforcer le lien avec les personnels et redonner du sens au syndicalisme ».

 

2011 marque un tournant dans le paysage syndical. Le ministère de l’Education avait la particularité d’être celui où les syndicats avaient la plus grande capacité à mobiliser leurs électeurs tous les trois ans. Ce n’est plus vrai. Souhaitons que les syndicats enseignants, coupés de la base, n’aient pas contribué à faire du ministre le seul gagnant de ces élections. Il reste à espérer qu’ils en tirent toutes les leçons.

 

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 17:05

reflexion

 

Les élections professionnelles ont cela de positif qu'elles obligent les organisations syndicales à débattre de sujets trop souvent occultés pour diverses raisons. La campagne électorale est l'occasion d'évoquer des thèmes parfois volontairement délaissés. Concurrence oblige, le SNUipp se voit actuellement contraint de multiplier les propos bienveillants à l'égard des directeurs d'école.

C'est le cas, notamment, avec la forte exigence exprimée en 2006 dans l'enquête Ifop commandée par le GDID et qui a montré que la demande de reconnaissance du métier était portée par 93 % des directeurs d'école. Depuis, le dossier n'a pas avancé d'un iota malgré les nombreux rapports remis aux différents ministres, ces derniers prenant appui sur le refus obsessionnel des syndicats hostiles à un statut de directeur. 

Certains signes d'évolution, certes timides, ont pu être perçus, ici ou là, dans les déclarations de certains dirigeants de syndicats enseignants. Depuis quelques mois, le SNUipp semble, à son tour, prendre conscience de l'impérieuse nécessité de ne pas se couper définitivement des directeurs d'école à l'approche des élections. L'enjeu est de taille...

En guise d'ouverture vers les collègues, le SNUipp nous fait part de l'avancée de sa réflexion sur un sujet qui leur est cher : celui du statut du directeur. Nous avons souhaité reproduire ce texte dans son intégralité.

 

 

« La question d’un statut pour les directeurs d’école est souvent évoquée. L’enquête réalisée par le SNUipp fait apparaître que cette préoccupation est d’autant plus forte que la taille de l’école est importante. Ce qui n’est sans doute pas un hasard. Derrière cette question, il y a un légitime besoin de reconnaissance de la fonction et également l’exigence de clarifier les responsabilités juridiques et administratives de celles et ceux qui exercent les fonctions de directeur d’école. 

Le SNUipp a toujours travaillé à faire avancer les revendications des directrices et directeurs d’école. Non sans quelques résultats d’ailleurs. La grève administrative des directeurs d’école, conduite dans un cadre unitaire, a permis, entre autre, la généralisation d’une journée de décharge aux écoles de 5 classes, puis son extension aux écoles de 4 classes. Ce qui représente près de 13 000 écoles (26 % des écoles) et plus de 3000 emplois en ETPT.

Dans un contexte où on supprime massivement des emplois à l’éducation nationale, cela mérite d’être rappelé. Ceci dit, tout n’est pas réglé.  

 

L’obscure clarté du statut  

 

Trois séries de questions méritent d’être posées lorsqu’on évoque la création d’un statut spécifique. On ne peut que regretter qu’elles ne soient pas assez souvent explicitement posées. 

 Peut-on évoquer un statut du « directeur d’école » sans réfléchir en parallèle au statut juridique de l’école ? Peut-on parler de direction d’école sans renvoyer au fonctionnement même de l’école ? Pour le SNUipp ce lien est fondamental. Du côté de l’institution, il n’échappera à personne que ceux qui avancent l’idée d’un statut pour la direction sont ceux-là même qui proposent la création d’établissement public du premier degré. L’important ici n’est pas de savoir si c’est bien ou si c’est pas mal mais de mieux cerner les enjeux de cette question. Avant de répondre à la question du statut, il vaut mieux se demander d’abord de quelle école avons-nous besoin ? Cela évitera bien des désagréments par la suite.

  

Le directeur d’école doit-il rester ou non un enseignant ? Si le fait de devenir directrice ou directeur d’école confère des responsabilités nouvelles, est-on en droit de parler d’un métier différent ? La question mériterait au moins d’être posée car tout ce qui peut être envisagé en matière d’évolution statutaire dépend plus ou moins directement de cette question.  

 

Enfin, de quel statut parle-t-on ? Le problème du mot statut est qu’il est lui-même très ambigu. Il n’est pas tout à fait juste de laisser entendre, par exemple, que les directeurs d’école « n’ont pas de statut ».

 

Primo, ils sont fonctionnaires de l’Etat et sont donc régis par les statuts généraux de la fonction publique ;  

Deuxio, ils sont, pour ce qui concerne la gestion de leur carrière, assujettis au statut particulier du corps auquel ils appartiennent ;

Tertio, le décret n°89-122 du 24 février 1989 relatif aux directeurs d’école définit le cadre statutaire des fonctions qu’ils exercent (définition des fonctions, conditions de nomination et d’avancement).

 

Dans la situation actuelle et juridiquement, les directrices et directeurs d’école sont donc plutôt régis par un statut d’emploi. Ces emplois sont accessibles dès lors qu’ils ont été inscrits sur la liste d’aptitude et le fait d’être nommé dans un de ces emplois entraîne un repositionnement sur la grille indiciaire.

 

Cette situation peut-être jugée très insuffisante, notamment au regard des avantages matériels que procure la fonction, mais pas seulement.  

 

Vers un nouveau statut des directeurs d’école ? Selon quel scénario ?  

 

Être pour ou contre un nouveau statut n’a de sens que si on est capable de dire ce que l’on met précisément derrière.

 

Le problème, c’est qu’en restant dans le vague, on permet à ceux qui s’en font une idée bien plus précise d’avancer à couvert. On peut lire, dans le rapport Reiss, que « le statut juridique des directeur d’école pourrait être celui d’un détachement dans le corps des personnels de direction ou dans un emploi fonctionnel ». Il y a en effet plusieurs façons d’envisager les évolutions statutaires liées à la direction d’école. Il est important d’examiner les principales hypothèses avant de pouvoir apporter une réponse.  

 

1° Première hypothèse : la création d’un corps spécifique des directeurs d’école ?

La création d’un corps entraîne ipso facto la création d’un statut particulier pour ce nouveau corps : recrutement, nomination, avancement, etc. Cette hypothèse n’a jamais été évoquée par le ministère car dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP), la tendance dans la fonction publique est à la fusion de corps et à l’extinction de certains corps, plutôt qu’à la création de nouveaux. Mais la question qui serait immédiatement posée est la suivante : qui accède à ce nouveau corps, compte tenu du fait que, dans une fonction publique de carrière, le mode de recrutement normal dans un corps se fait par le biais d’un concours ?  

 

2° Deuxième hypothèse : le détachement dans le corps des « personnels de direction » ?  

 Cette hypothèse tient compte du fait qu’il existe déjà un corps des chefs d’établissement au sein de l’éducation nationale, spécialement crée en 2001. Si certaines écoles devenaient des établissements publics, cette hypothèse prendrait une acuité nouvelle. Le statut de chef d’établissement a été obtenu en contrepartie d’une clause de mobilité (la mutation n’est plus un droit mais une obligation) et de conditions particulières d’évaluation. Il n’est pas sûr que les contreparties imposées satisfassent beaucoup de collègues actuellement directeurs/trices.

3° Troisième hypothèse : les emplois fonctionnels ?  
Les emplois fonctionnels sont des postes de responsabilité dans lesquels les personnels sont nommés pour une durée déterminée, éventuellement renouvelable. Au terme du renouvellement, l’agent est soumis à une obligation de mobilité. La nomination dans un emploi fonctionnel induit un détachement du corps d’origine vers l’emploi et un reclassement à partir de la grille indiciaire spécifique à l’emploi. Un statut d’emploi décrit les missions, les conditions d’accès et de rémunération propres à chaque catégorie d’emploi. Contrairement aux deux premières hypothèses, on est complètement dans leposte à profil. La création des emplois fonctionnels et leur multiplication au sein de la fonction publique déroge au principe selon lequel le grade est distinct de l’emploi, en ce sens que le grade est précisément le titre qui confère à son titulaire vocation à occuper les emplois qui lui correspondent. Actuellement un professeur des écoles peut devenir directeur d’école en vertu de son grade, parce que les emplois de directeurs d’école peuvent être pourvus par des professeurs des écoles. Le glissement vers les emplois fonctionnels s’éloigne des principes d’une fonction publique statutaire, à l
aquelle une immense majorité de fonctionnaires et d’enseignants restent attachés parce qu’elle offre, sous contrôle des commissions administrative paritaire, des perspectives de carrière identiques pour tous. 
 

 

4° Quatrième hypothèse : la création d’un grade à accès fonctionnel (GRAF) ?

C’est un peu le nouvel OVNI de la fonction publique. Luc Chatel y a fait vaguement allusion lorsqu’il avait présenté pour la première fois son « pacte de carrière » pour les enseignants. L’idée du GRAF est assez simple : sont éligibles au GRAF les agents de catégorie A ayant effectué au moins 8 ans de détachement sur statut d’emploi durant les dix dernières années, ou, dans leur corps d’origine, 10 ans d’exercice de fonctions « correspondant à un niveau de responsabilité élevé » durant les 12 dernières années. Sur cette base, il appartenait à chaque ministère d’identifier précisément les emplois permettant de prétendre au GRAF. L’idée initiale semblait plutôt être destinée aux agents qui exercent des fonctions d’encadrement ou « managériale ». L’avantage du GRAF sur l’emploi fonctionnel tient au fait que si l’agent n’occupe plus son emploi, il reste titulaire de son grade (et donc de son GRAF). Toutefois les propositions sont encore imprécises et les discussions dans la fonction publique sont au point mort, se heurtant à l’interdit qui pèse aujourd’hui sur toute nouvelle dépense publique.  

 

Ce sont là quelques pistes d’évolution statutaire qui ont pu être ou qui peuvent être envisagées. On voit que cette question n’est pas simple. Et les réponses ne sont pas non plus sans dangers. Pourtant, toutes ces réponses sont loin d’être suffisantes. Au-delà de la question du statut, ou plus précisément de la forme juridique que devrait prendre ce statut, un certain nombre de questions resteraient complètement ouvertes : Quelles missions incombent aux directeurs d’école ? Quelle est la portée de leurs responsabilités juridiques et administratives ? Comment éviter la multiplication des tâches administratives que beaucoup s’accordent à trouver intempestives ?  

 

La création d’un corps et d’un statut des personnels de direction pour le second degré n’a pas diminué la charge de travail des chefs d’établissement ni réduit le poids de leur responsabilité juridique ou administrative. Bien au contraire.

Ce n’est pas le statut en lui-même qui règle toutes les questions auxquelles sont confrontés les directeurs/trices d’école. Le SNUipp n’a pas la prétention de pouvoir apporter une réponse définitive à toutes ces questions mais il ne tient pas non plus faire accroire que par un mot enchanteur on règle toutes les questions.  

 

Pour le SNUipp, la réflexion sur la direction et le fonctionnement de l’école doit se poursuivre avec la profession. La question du temps, la question de l’aide administrative à la direction d’école, la question des besoins de formation spécifiques, la question des moyens financiers qui sont aussi au cœur des préoccupations des collègues nécessitent de construire des réponses collectives, dans l’unité la plus large. »

 

Si le SNUipp nous fait part de l’avancée de sa réflexion, il ne fait que poser des questions sans leur apporter de réponse. « La réflexion doit poursuivre avec la profession ». Hélas, elle n’a que trop duré. Combien d’années, combien de rapports, combien d’enquêtes… faudra-t-il encore aux syndicats, et notamment au SNUipp pour aboutir à un début de réponse ?

 

Une phrase est pour le moins surprenante dans le communiqué du SNUipp :

 

« Dans la situation actuelle et juridiquement, les directrices et directeurs d’école sont donc plutôt régis par un statut d’emploi. » Comment une fonction peut-elle être « plutôt » régie par un statut ? Elle l’est ou ne l’est pas… Cette affirmation n’a aucun fondement juridique. Voilà qui est très curieux dans un texte qui se veut précis dans le domaine juridique… Le SNUipp ne serait-il pas certain de ce qu’il avance ? Du coup, en perdant de sa valeur, son argumentation s’apparente fortement à du racolage à quelques jours des élections professionnelles… 

 

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 00:00

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Lorsque le SNUipp aborde la notion de statut pour en faire un « décryptage sans tabou », c’est pour mieux démontrer qu’il ne sied pas à la fonction des directrices et directeurs d’école… (cf notre article du 16/03/11). Sa conclusion est claire et nette : « Un statut implique un nouveau rôle au sein de l’école. Ces modèles pour certains proches du chef d’établissement marquent une « disjonction » nette entre le métier de PE et celui de directeur. Ces orientations modifient la fonction de la direction d’école, l’éloignant du rôle d’animation et de médiation pour aller vers plus de contrôle. Les principaux intéressés pourraient même se trouver confrontés à des missions qu’ils ne revendiquent pas (évaluer le travail des enseignants, recruter du personnel, former les stagiaires…)

Et de conclure que « toutes ces pistes sont inacceptables. Elles ne régleraient d’aucune façon les difficultés rencontrées par les directrices et les directeurs. De plus, en quoi cela améliorerait-il le fonctionnement de l’école ? Une seule certitude, les rapports au sein de l’équipe s’en trouveraient, à terme, modifiés ».

 

A l’inverse du SNUipp qui reste toujours dans la négation, le SE-Unsa se veut progressiste et constructif. Il refuse nettement le statu quo et fait une série de propositions très intéressantes pour en sortir. Ainsi, dans sa lettre en ligne du 26 septembre, deux pages sont consacrées à la direction et au fonctionnement de l’école.

Le SE-Unsa détaille ses « propositions pour qu’évolution rime avec amélioration ». Il nous a semblé pertinent de reproduire ce texte dans son intégralité.


« Pour les élèves comme pour les personnels dont les directeurs, le statu-quo n’est plus possible. Il est urgent d’améliorer significativement le fonctionnement éducatif et administratif de l’école primaire sans pour autant reproduire à l’identique un schéma de l’établissement du second degré qui n’aurait aucune pertinence. Après y avoir consacré une large place lors de son congrès en mars 2010, le SE-Unsa avance aujourd’hui une palette de propositions concrètes et ambitieuses.

 

Pour le SE-Unsa, l’école inchangée dans sa structuration depuis Jules Ferry se heurte aujourd’hui à des difficultés structurelles : budget, responsabilités, articulations des temps scolaires et périscolaires... L’école est un local municipal avec un budget municipal qui dans une même journée mène des activités sous la responsabilité de l’Education nationale et d’autres de la municipalité. Pourtant pour les enfants, leurs parents, un seul lieu et souvent avec un interlocuteur identifié, le directeur ou la directrice, dont on attend toujours plus.

 

Il ne suffira pas seulement de donner du temps et de l’argent aux directeurs pour permettre à l’Ecole de répondre aux défis d’une amélioration des apprentissages, d’une capacité à faire face aux demandes multiples et parfois incohérentes des différents partenaires et bien sûr d’un progrès pour les conditions de travail de tous ses professionnels.

 

Si cette évolution doit être ambitieuse, elle doit aussi être réaliste, concrète et construite avec la diversité du réseau scolaire sur le territoire.  Les schémas imposés d’en haut ça suffit ! L’adhésion locale des acteurs est impérative. En bref, on doit avancer au cas par cas, à la demande du terrain, dans un cadrage national fort et sans oublier de tirer le bilan de ce qu’on a construit avant d’envisager d’arrêter ou de poursuivre.

 

En parallèle de ces propositions d’évolutions structurelles, le SE-Unsa entend poursuivre son action pour de nouvelles améliorations de la fonction de direction.

 

1.    Un panel de solutions et des conditions

 

Pour le SE-Unsa, il n’y a pas de solution univoque mais un panel de solutions allant de la création de regroupements pédagogiques d’écoles publiques à la création d’établissements publics communaux ou intercommunaux. Les projets d’EPEP « De Robien » et « Darcos » ne peuvent en aucun cas servir de modèle. Quelles que soient les évolutions, le directeur de cette nouvelle structure doit être un enseignant.

 

En tout état de cause, toutes les modifications apportées  à l’organisation et au fonctionnement de l’école primaire devront poursuivre partout les mêmes objectifs :

- Permettre aux écoles, dans un cadre national fort, d’adapter leur action pédagogique au contexte local, dans le souci d’une plus grande réussite des élèves.

- Améliorer l’offre pédagogique et proposer aux élèves le meilleur en matière d’accueil, de restauration, de locaux et d’équipements sportifs. Cela s’inscrit naturellement dans une conception de l’aménagement du territoire qui veille à maintenir et à améliorer le fonctionnement des services publics en milieu rural, en renforçant la nécessaire mutualisation.

- Donner lautonomie budgétaire pour la mise en œuvre du projet d’école.

- Faciliter la gestion administrative de l’école.

 

De plus, la mission du directeur devra être redéfinie afin de clarifier sa responsabilité.

 

Les conditions du SE-Unsa

 

Le SE-UNSA pose plusieurs conditions à tout projet de modification de l’organisation de l’école :

-  Il doit être élaboré en associant toutes les parties concernées dans une vaste concertation,

-  Il doit être approuvé par le conseil d’école de chaque école concernée,

-  Il doit répondre aux quatre objectifs cités plus haut,

-  Il doit garantir l’indépendance du projet pédagogique vis-à-vis des responsables politiques locaux,

-  Il doit garantir une structure de taille humaine et de proximité ;

-  Il doit être soumis à l’avis des instances paritaires départementales,

- La nouvelle structure doit pouvoir bénéficier d’un maintien de ses taux d’encadrement sur 3 ans, en personnels enseignants et non-enseignants,

- Le pilotage global de la structure doit être assuré par un enseignant, président des instances institutionnelles de celle-ci,

- Après un bilan du nouveau fonctionnement, l’école ou les écoles peuvent choisir de revenir à la situation antérieure.

 

Dans le cas des regroupements pédagogiques, un coordonnateur pédagogique, déchargé partiellement d’enseignement, sera chargé du suivi pédagogique.

 

2. Des améliorations tout de suite pour la fonction de direction.

 

En parallèle de ces propositions d’évolutions structurelles, le SE-Unsa entend poursuivre son action pour de nouvelles améliorations de la fonction de direction.

 

Décharges de service : Améliorer le régime de décharge actuel notamment en dissociant direction et charge de classe à partir de 7 classes.

 

Pour le SE-UNSA la décharge de service doit être un temps qui permet à la directrice ou au directeur de faire face aux tâches de direction qui se multiplient et se complexifient : travail administratif, accueil parents, relation avec les communes, coordination et animation de l’équipe (enseignants et non enseignants), suivi des élèves...

 

Pour le SE-UNSA, la double mission d’enseignement et de direction est difficile à mener de pair. A partir de 7 classes, les directrices et les directeurs n’auraient plus de classe et seraient des maîtres surnuméraires pour une partie de le leur service avec des heures auprès des élèves, dans le cadre du projet d'école.

En dessous de sept classes, les directrices et directeurs relèveraient toujours d’un régime de décharge. Le SE-UNSA revendique donc :

- écoles de 11 classes et plus : l’intégralité du temps est consacré à la direction ;

- écoles de 9 à 10 classes : 6 heures auprès des élèves ;

- écoles de 7 à 8 classes : un nombre d’heures équivalent à un demi-service devant élèves.

Pour les autres écoles, le SE-UNSA revendique un temps de décharge :

- 3 à 6 classes : un quart de décharge hebdomadaire ;

- 1 à 2 classes : 18 jours répartis régulièrement sur l’année.

Le SE-UNSA revendique également un temps supplémentaire pour les directeurs exerçant en éducation prioritaire, et ceux qui exercent dans une école comprenant une CLIS.

 

Revalorisation financière : une nécessité

L’ISS mensuelle, indexée sur la valeur du point d’indice, doit être d’un minimum de 250 €. Le SE-UNSA revendique la refonte des groupes ouvrant droit à la BI ainsi que leur revalorisation : G1, 1à 4 classes : 30 pts ;  G2, 5 à 9 classes : 50 pts ;  G3, 10 à 12 classes : 60 pts ; G4, 13 classes et plus : 70 pts.

 

Aide à la fonction : ça ne doit plus se discuter.

Le SE-UNSA exige :

- un secrétariat administratif ;

- une formation à la prise de fonction pour les chargés d’école et les faisant fonction de directeur ;

- une formation continue régulière, sur temps de service ;

- un guide précis des attributions du directeur d’école ;

- un guide juridique en ligne actualisé régulièrement ;

- un équipement informatique et une connexion Haut-Débit dédiés au directeur.

- un outil de gestion garantissant la sécurité juridique des élèves et de leur famille.

 

Si les EVS ont permis la mise en place d’une aide administrative aujourd’hui plébiscitée par la profession, pour le SE-UNSA le recours à l’emploi précaire ne peut être une solution durable. Il revendique la pérennisation des missions par des emplois stables et qualifiés. »

 

Nous ne reviendrons pas sur cette série de propositions clairement exposées dans cette lettre en ligne. Néanmoins, l’on se demande pourquoi le SE-Unsa n’utilise pas certains mots tels que « métier » ou « statut ». A lire ses propositions détaillées pour un meilleur fonctionnement de l’école, on se dit que la présentation qui en est faite s’accommoderait facilement de l’expression « un nouveau statut pour l’école ». De même, pourquoi continuer d’évoquer la « fonction » du directeur et se refuser à parler de « métier » ?

Même Sébastien Sihr, Secrétaire général du SNUipp, a employé le mot « métier » en octobre 2010 : « Nous savons qu’être directeur, c’est avoir de nombreuses responsabilités, c’est gérer des relations avec la mairie et avec des partenaires extérieurs de plus en plus nombreux. En cela, on peut parler de métier. » Alors pourquoi ce manque d’audace au SE-Unsa ?

Ecrire comme le fait le SE-Unsa « la mission du directeur devra être redéfinie afin de clarifier sa responsabilité », ne revient-il pas à dire qu’il faut doter les directeurs d’un statut ? 

En 2011, le mot « STATUT » serait-il encore tabou ? Serait-il assimilé à une trop grosse couleuvre à avaler ? On ne demande qu’à comprendre… les élections professionnelles approchent…

 

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 12:15

 

Souvent, le reproche a été fait au SNUipp d’utiliser la formulation « Direction et fonctionnement de l’école » pour éviter d’employer le terme « directeur »… Dans notre précédent article, nous avons souligné que ce mot n’était plus tabou puisqu’on le retrouve dans la presse de ce syndicat.

Tous les articles, toutes les enquêtes du SNUipp reprenaient quasiment toujours la formulation « direction et fonctionnement de l’école » dans leur intitulé. A tel point que l’on pouvait penser qu’elle était marquée d’un copyright, comme une sorte de reconnaissance du SNUipp.

Or, quelle surprise de découvrir dans la revue « l’école libératrice » de septembre 2011 que le SE-Unsa reprend la même formule page 22 dans son article relatif aux personnels du premier degré : « Urgence direction et fonctionnement de l’école ». Le titre aurait-il été trouvé lors d’une réunion de travail avec le SNUipp ? Ou plus simplement, le SE-Unsa s’est-il aperçu que son concurrent avait omis d’en déposer les droits de copyright ? En tout cas, la formule semble plaire puisqu’elle est copiée… 

Plus surprenant, dans un article consacré aux directeurs, le SE écrit « Les équipes sont épuisées. Elles sont incapables de faire face aux attentes toujours croissantes des familles, de l’institution et des partenaires ». Jusqu’à présent, seul le SNUipp nous parlait d’un travail d’équipe pour évoquer « la direction d’école »…

Autre ressemblance troublante, le SE demande « des améliorations tout de suite pour la fonction de directeur ». Voilà qui rappelle étrangement les reproches faits au SNUipp (cf article précédent). Si le SNUipp se pose la question « fonction ou métier de directeur », pour le SE la réponse est claire : c’est une fonction !  

Certes, quelques différences existent entre les deux organisations, notamment sur « la création d’établissements publics communaux ou intercommunaux » à laquelle le SE n’est pas hostile si certaines conditions sont remplies. Cependant, peut-on se satisfaire des revendications exprimées par l’auteur de cet article ?

« Parallèlement à ces propositions d’évolution structurelle (regroupements pédagogiques, création d’établissements publics…), le SE-Unsa demande des améliorations immédiates pour les directrices et directeurs. Les décharges de service doivent être toutes augmentées et libérer les directeurs de la charge d’une classe à partir de 7 classes. Ils conserveraient alors des heures d’enseignement définies en équipe : décloisonnements, projets spécifiques, aide individualisée… L’indemnité mensuelle doit être portée à 250 € et les bonifications indiciaires revalorisées. Les aides à la fonction comme l’assistance administrative ne doivent plus se discuter. Des emplois stables et qualifiés doivent être créés. »

Des « heures d’enseignement définies en équipe » ? La formule rappelle quelque peu la notion de « conseil des maîtres décisionnaire » chère au SNUipp…

Un directeur déchargé partiellement pour s’occuper des « décloisonnements, projets spécifiques, aide individualisée… ». Là encore, le SE n’est pas très éloigné du « maître supplémentaire » demandé par le SNUipp…

Quand le SE-Unsa évoque les « aides à la fonction comme l’assistance administrative », rien ne le distingue de son principal concurrent…

Le SNUipp et le SE-Unsa se marqueraient-ils à la culotte à quelques semaines des élections professionnelles… ? Stratégie électorale ? Erreur de communication ? Dissensions au sein de l'équipe dirigeante du SE-Unsa ? 

Concernant le SE-Unsa, il n’est hélas pas possible de parler d’évolution. Il serait même plus juste d’évoquer une régression tant ce syndicat nous avait donné l’impression, ces dernières années, de mieux prendre en compte les revendications des directeurs. La déception est d’autant plus grande.

Aussi, notre conclusion ne peut être qu'identique à la précédente : Cet article de l’école libératrice consacré à « la direction et au fonctionnement de l’école » suffira-t-il à convaincre les directrices et directeurs à accorder leur confiance au SE-Unsa ? Le doute est permis… 

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