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Le statut de directeur d'école dans les projets présidentiels de 2012

 

Certains candidats ou partis évoquent le statut de l'école et de son directeur.

Qu'en disent-ils ?

 

Marine Le Pen
UMP
UMP & PS

Philippe Poutou 

 

La synthèse et les résultats de la consultation IFOP - GDID sont disponibles sur le site de l'Ifop à l'adresse suivante (cliquer sur le panneau ci-dessous) :

 

 

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Il suffit d'entrer votre adresse mail dans le cadre de gauche.

9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 09:03

Dans notre article du 3 septembre intitulé « Le ministre, l’école maternelle et les EPEP », nous faisions part de l’audition de Xavier Darcos par la commission des finances du Sénat le 3 juillet 2008. Dans cette audition, le ministre évoquait sa préoccupation sur « la question compliquée » du préélémentaire. 

Le ministre y exprimait notamment son interrogation sur le fait de confier à l’école des enfants très jeunes, souhaitant que « la petite section de l’Ecole maternelle ne soit pas la variable d’ajustement des communes pour éviter de fermer une classe ».
Il utilisait alors un argument qui a choqué nombre d’enseignants de l’école maternelle :

« Est-ce qu’il est vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits de l’Etat, que nous fassions passer des concours à bac+5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ? Je me pose la question, ces personnes ayant la même compétence que si elles étaient par exemple institutrice en CM2 ».

 

Suite à la parution de cet article, une institutrice de Rouen a décidé de répondre au ministre par le biais d’une lettre ouverte, dans laquelle elle lui signifie combien les propos tenus devant la commission de finances l’ont profondément choquée.

Nous reproduisons, ci-dessous, la lettre de cette collègue.

 

 

Lettre ouverte à Monsieur Darcos 

 

 

Monsieur le Ministre,

 

Je suis très choquée par les propos méprisants que vous avez tenus lors de l’audition de la commission publique des finances au Sénat, le trois juillet dernier, vis-à-vis du travail des enseignants de petite section d’école maternelle, dont la fonction serait essentiellement de « faire faire des siestes à des enfants ou leur changer les couches ».

Cette réflexion prouve votre ignorance totale de l’école maternelle, des enfants qui la fréquentent et du personnel qui y travaille. Elle n’a pour but que d’amuser la galerie sur le dos d’une institution publique (et de son personnel) dont votre souci essentiel est de convaincre l’élu et l’électeur qu’elle doit disparaître car trop coûteuse.

Comme pour les nouveaux programmes et le reste des réformes que vous avez jusque là fait passer, vous n’argumentez pas, mais vous contentez de petites phrases, dignes du Café du Commerce, qui ont - hélas- beaucoup plus d’impact que les argumentations étayées.

 

J’entends d’ici mes collègues de petite section justifier de leur réel travail (qui n’a, entre nous, jamais consisté à changer les couches puisque la condition d’accueil en maternelle est la « propreté »…) avec vingt-cinq à trente enfants par classe. Mais est-ce utile ? Vous la connaissez, la qualité de notre école maternelle… mais vous n’avez plus les moyens de l’entretenir : il est là, le fond du problème !

« Quand on veut se débarrasser de son chien, on dit qu’il a la rage !» N’est-ce pas votre maxime concernant l’école maternelle ?

 

Et puis, pour évoquer cet odieux parallèle hiérarchique que vous osez faire entre l’enseignante de petite section et celle de CM2, sachez qu’après trente ans d’enseignement en maternelle, j’ai intégré l’an dernier… un CM2, ravie que la profession m’offre cette possibilité de « reconversion », tout comme des collègues l’ont effectuée en sens inverse avec le même bonheur.  Je peux vous assurer que nous exerçons le même métier, parce que nous avons affaire à des enfants... qui n’ont pas les mêmes besoins certes, mais ont tous la même soif d'apprendre et la même jubilation face à chaque pas franchi !

 

Entre nous, à mes yeux : le plus difficile n’est pas l’enseignement en CM2 !

Encore faut-il reconnaître qu’enseigner n’est pas dispenser une série de connaissances, mais maîtriser un savoir-faire : c’est un métier, cela s’apprend… et pour cela je suis allée à l’école normale, mes collègues à l’IUFM… mais - bon sang mais c’est bien sûr ! - cela ne sert plus à rien puisqu’il suffit d’avoir bac + 5 pour enseigner !

 

Monsieur le Ministre, je suis triste et très en colère d’assister au dénigrement par les moyens les plus vils de cette institution qu’on nous enviait de par le monde : cette école maternelle qui permettait aux enfants d’être accueillis dès deux ans gratuitement, partout sur le territoire français, quelles que soient les conditions socio-professionnelles des parents, et qui plus est dispensait éducation et enseignement de qualité.

Du dénigrement au désengagement, il n’y a qu’un pas…  de la maternelle à l’élémentaire : ce sera le pas suivant ?

 

Veuillez croire, Monsieur le Ministre, en mon dévouement pour l'école de la République.

 

Muriel Quoniam
Maîtresse d'école en CM2
ROUEN

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7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 21:30

Le 21 février dernier, dans un article intitulé "Mais où est donc passé Gilles de Robien", nous faisions part de notre étonnement devant le silence assourdissant du ministre de l'Education nationale. A cette date, 40 députés lui avaient envoyé une question écrite relative au statut des directeurs d'école.
Nous écrivions : "Mystère au Gouvernement : Gilles de Robien est aux abonnés absents ! ... Lui, si prompt à réagir aux critiques des détracteurs de son action, pourquoi reste-t-il sans réponse aux questions posées ? Cet homme n'est pourtant pas avare de paroles..."

 

Deux jours plus tard, une collègue directrice, Marie-Claire Girondier (GDID 24), nous avait contactés pour nous fournir l'explication du silence de Gilles de Robien, après l'avoir entendu sur Europe 1 :

"Bonnes gens, soyez rassurés : Il ne s'occupe pas de nous, certes, mais Il n'est point perdu !

 
Comme Il était annoncé sur Europe 1, ce matin, à 8h 20, je L'ai attendu, le coeur battant, l'estomac déjà en déroute à l'idée de savoir que j'allais être encore et toujours une moins que rien... payée à ne quasiment rien faire et à le faire mal depuis 35 ans, voire encore plus mal depuis que je suis dirlette (sept 2003) !
Mais que nenni ! M. De Robien ne venait pas parler Education ! Mon estomac s'est peu à peu dénoué, ma bouche s'est de nouveau humidifiée, mes poings se sont décrispés, tout mon petit corps s'est détendu... je me suis soudain sentie aussi bien que massée et "embullée" chaudement dans un spa !
M. De Robien s'était attelé à une tache bien plus importante que celle consistant à s'occuper des enseignants et de leur médiocrité, des directeurs en particulier, de l'éducation en général, des pôv' élèves confiés à de si bêtasses personnes 6 heures par jour  : Il écrivait un manifeste politique ! Enfin, du solide, du réfléchi, de l'intéressant... du GRAND De Robien ! On sentait que c'était pour Cela qu'Il existait, qu'Il était fait... pas pour un ministère quelconque.
Désolée... mais comme cela ne concernait pas l'Education (hou ! la vilaine corporatiste !), mes oreilles ont fini par décider qu'elles n'écoutaient plus (quoique, même des fois où notre ministre parle éducation, elles ont aussi cette horrible tendance-là ... pour protéger mon estomac !)
Voici donc l'extrait de la présentation de son interview, pris sur le site d'Europe 1 :

vendredi 23 février 2007

G. de Robien sort "Présidentielle 2007: Manifeste pour éviter la gueule de bois" (Michel Lafon). Il dénonce une campagne d'images et de mirages. Il estime qu'un tiers de la France est coincé entre un candidat de droite bien trempé et trop peu soucieux de solidarité, un candidat UDF opposant stérile et oublié des valeurs qu'il défend et un candidat de gauche d'un autre âge.
Interview de M. Tronchot.

Maintenant, Il va pouvoir nous revenir et s'occuper de nouveau de ces taches bassement terre à terre qui l'attendent à son ministère... et pour lesquelles il a été payé, lui, même si, apparemment, il était occupé à toute autre chose.
Ou alors,ou alors... Il écrivait la nuit pour se mettre dans la peau d'un pôv' dirlo au petit matin quand il doit repartir vers son lieu de travail, après s'être endormi très très très tardivement devant ses préparations, ses corrections d'enseignant ou sur une pile de joyeusetés directoriales. Maintenant, notre ministre va enfin pouvoir lire les lettres des députés en sachant de quoi ils parlent ! Il va pouvoir aussi leur répondre...
Aïe ! Pourquoi mon estomac se rétracte-t-il brusquement ? Pourquoi ma "boule d'angoisse" refait-elle sa réapparition au creux du sternum, alors que je suis en belles et bonnes vacances ?

Marie-Claire Girondier
Enseignante et Directrice... ou Directrice et Enseignante ?"

 

Ainsi, grâce à  Marie-Claire, nous savons que notre ministre était fort occupé par son livre... Délivré de l'écriture, il a davantage de temps libre. Mais, nous lui conseillons de prendre rapidement connaissance de son courrier car celui-ci s'accumule... En effet, depuis le 21 février, ce sont 5 nouveaux parlementaires qui lui ont écrit...

 

Ce sont donc maintenant 45 députés qui s'adressent à Gilles de Robien pour attirer son attention sur la difficulté du métier de directeur d'école et la nécessité de le reconnaître par un statut.

 

Voici, par exemple, la question écrite que vient de lui adresser M. Francois GUILLAUME (Meurthe-et-Moselle) :

 

"M. François Guillaume appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le problème du statut des directeurs d'école. En effet, un nombre croissant de directeurs d'écoles maternelles et primaires évoque les difficultés qu'ils rencontrent à assumer concomitamment la préparation de leurs cours, l'enseignement proprement dit, la gestion administrative de leur école et de son personnel, les rencontres avec les parents ainsi qu'avec les élus de leur commune. Cette charge croissante de travail oblige nombre de directeurs d'école à sacrifier de leur temps personnel afin de faire face aux responsabilités qui leur incombent sans que cette implication ne soit vraiment reconnue par leur administration de tutelle. Une situation qui conduit à la vacance de milliers de postes de directeurs d'école à chaque nouvelle rentrée scolaire, au détriment du bon fonctionnement de nos écoles maternelles et primaires. C'est pourquoi il lui demande quelles mesures il compte prendre afin d'encourager les professeurs des écoles maternelles et primaires à accepter la mission de direction de leur école, en instituant par exemple un véritable statut de chef d'établissement primaire, à l'instar de celui mis en oeuvre pour les chefs d'établissements de l'enseignement secondaire".

 

Liste des 45 parlementaires ayant répondu à l'appel lancé par "les directeurs en lutte" :
(les nouveaux en bleu)

 

M. Nesme Jean-Marc  -  UMP  -  Saône-et-Loire  -  06/03/07
M. Guillaume François  -  UMP  -  Meurthe-et-Moselle  -  06/03/07
M. Emmanuelli Henri  -  PS  -  Landes  -  27/02/07 
M. Lamy François  -  PS  -  Essonne  -  27/02/07
M. Weber Gérard  -  UMP  -  Ardèche  -  27/02/07
M. Mathis Jean-Claude  -  UMP  -  Aube  -  20/02/07
Mme Lignières-Cassou Martine  -  PS  -  Pyrénées-Atlantiques  -  20/02/07
M. Hamel Gérard  -  UMP  -  Eure-et-Loir  -  20/02/07
M. Huwart François  -  PS  -  Eure-et-Loir  -  13/02/07
Mme Imbert Françoise  -  PS  -  Haute-Garonne  -  06/02/07
M. Charroppin Jean  -  UMP  -  Jura  -  06/02/07
Mme Tabarot Michèle  -  UMP  -  Alpes-Maritimes  -  06/02/07
Mme Gaillard Geneviève - PS  -  Deux-Sèvres  -  30/01/07
M. Roques Serge  -  UMP  -  Aveyron  -  23/01/07
M. Vialatte Jean-Sébastien  -  UMP  -  Var  -  16/01/07
M. Perrut Bernard  -  UMP  -  Rhône  -  26/12/06
M. Perruchot Nicolas  -  UDF  -  Loir-et-Cher  -  26/12/06
Mme Darciaux Claude  -  PS  -  Côte-d'Or  -  19/12/06 et 13/02/07
M. Masse Christophe  -  PS  -  Bouches-du-Rhône  -  19/12/06
M. Birraux Claude  -  UMP  -  Haute Savoie  -  19/12/06
M. Charroppin Jean  -  UMP - Jura  -  12/12/06
M. Thomas Jean-Claude  -  UMP - Marne  -  12/12/06
M. Roy Patrick  -  PS  -  Nord  -  12/12/06
M. Raoult Eric  -  UMP - Seine-Saint-Denis  -  12/12/06
Mme Briot Maryvonne  -  UMP - Haute-Saône  -  28/11/06
M. Mesquida Kléber  -  PS  -  Hérault  -  28/11/06
M. Lecou Robert  -  UMP - Hérault  -  21/1106
M. Vanneste Christian  -  UMP - Nord  -  21/11/06
M. Remiller Jacques  -  UMP  -  Isère  -  21/11/06
M. Glavany Jean  -  PS  -  Hautes Pyrénées  -  07/11/06
M. Abelin Jean-Pierre  -  UDF  -  Vienne  -  03/10/06
M. Bono Maxime  -  PS  -  Charente-Maritime  -  26/09/06
M. Merville Denis  -  UMP  -  Seine-Maritime  -  19/09/06
M. Boisserie Daniel  -  PS  -  Haute-Vienne  -  12/09/06
M. Schreiner Bernard  -  UMP  -  Bas-Rhin  -  22/08/06
M. Bocquet Alain  -  PC  -  Nord  -  15/08/06
M. Viollet Jean-Claude  -  PS  -  Charente  -  15/08/06
Mme Adam Patricia  -  PS  -  Finistère  -  01/08/06
M. Kucheida Jean-Pierre  -  PS  -  Pas-de-Calais  -  25/07/06
M. Vachet Léon  -  UMP  -  Bouches-du-Rhône  -  11/07/06
M. Paul Christian  -  PS  -  Nièvre  -  11/07/06
Mme Tanguy Hélène  -  UMP  -  Finistère  -  04/07/06
M. Mourrut Etienne  -  UMP  -  Gard  -  27/06/06
Mme Pons Josette  -  UMP  -  Var  -  27/06/06
M. Victoria René-Paul  -  UMP  -  Réunion  -  20/06/06

 

A noter également, la question de M. Kléber Mesquida (PS - Hérault) relative au projet de décret concernant l'expérimentation d'EPEP :

 

"M. Kléber Mesquida attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le projet de décret relatif à la mise en oeuvre expérimentale d'établissements publics d'enseignement primaire (EPEP). Les syndicats enseignants voient ce texte comme une simple approche structurelle, remettant en cause l'indépendance pédagogique des enseignants. Ils craignent une mise sous tutelle de l'école par les élus locaux qui deviendraient majoritaires dans les conseils d'administration. Aussi il lui demande quelles mesures il compte prendre pour que soit préservée l'autonomie professionnelle des enseignants et pour que ce texte réponde aux exigences des syndicats en matière d'efficacité pédagogique et de réussite des élèves".

 

Voici donc beaucoup de questions posées à Gilles de Robien. Rappelons qu'aucune n'a reçu la moindre réponse à ce jour !

 

Nous avions proposé quelques solutions pour acheminer le courrier avec l'assurance qu'il soit bien réceptionné au 110 rue de Grenelle... Notamment en confiant ces missives à un huissier qui les porterait lui-même au ministère...

Mais peut-être faudra-t-il que les parlementaires utilisent un autre moyen pour se faire entendre plus efficacement de notre ministre...

 

Continuons à écrire à nos parlementaires. Plus nous serons nombreux à le faire, plus ils seront sensibilisés à la difficulté de notre métier. Et plus nous pourrons compter sur leur soutien.

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23 février 2007 5 23 /02 /février /2007 22:24
Nous avons reçu, pour information, le courrier que vient d'envoyer à Monsieur De Robien une directrice d'école sanctionnée pour grève administrative.
Nous avons décidé, avec son accord, de publier cette lettre car, si notre collègue s'exprime en son nom propre, elle le fait aussi, dit-elle, au nom de tous les directeurs qui voudront se reconnaître dans ses propos.
Avec beaucoup de dignité, Marie-Hélène exprime au Ministre son incompréhension d'une sanction inique qui la pénalise injustement.
 
 
 
Le 20 février 2007 
 

Objet : Retenue sur salaire pour grève administrative. 
 

Monsieur le Ministre, 
 

Je reçois aujourd’hui un courrier de l’Inspection Académique me précisant que je ferai en mars l’objet d’une retenue d’un trentième de mon traitement pour service non fait car je n’ai pas transmis l’enquête 19. 

Monsieur le Ministre, je vous rappelle que ma profession est : « institutrice », que j’aime ce métier, et que je l’exerce au quotidien avec beaucoup d’assiduité depuis trente ans. 

Accessoirement j’occupe aussi la fonction de directrice de l’école, qui n’est pas réellement rétribuée puisqu’elle ne m’apporte qu’une très légère indemnité mensuelle, qui n’est pas réellement reconnue puisqu’elle ne fait l’objet d’aucun statut, et qui n’est pas réellement respectée puisque les décharges des écoles à cinq classes prévues par décret en 1992, si ma mémoire est bonne, n’ont été appliquées qu’en 2006 comme si cela n’était pas très important et encore moins urgent, et ce quelque soit le gouvernement en place. 

C’est surtout ce dernier point concernant les décharges qui m’a amenée à manifester mon mécontentement en bloquant les enquêtes 19. 

Par la suite je me suis ralliée à d’autres revendications, concernant en particulier la reconnaissance du « métier » de directeur d’école qui demande tant et qui pourtant n’existe pas vraiment, et c’est pourquoi je n’ai pas cessé le mouvement de blocage des enquêtes. 

Quoi qu’il en soit, à ce jour et sauf erreur de ma part, je ne suis toujours qu’une institutrice de l’école publique exerçant la fonction de directrice en plus de ses obligations professionnelles d’enseignante. 

L’envoi des enquêtes 19 ne relève pas du bon vouloir de l’institutrice Marie-Hélène Colovos, et donc je ne comprends pas que cette partie de ma rémunération soit mise en cause, alors je me pose certaines questions auxquelles j’espère que vous pourrez répondre : 

Pourquoi me retire-t-on un trentième de mon salaire d’institutrice puisque j’ai assuré ce service sans faillir ? 

Pourquoi ne me retire-t-on pas simplement un trentième de mon indemnité de direction pour fonction de directrice non effectuée puisque c’est la réalité de la situation ? 

Il est vrai que la retenue sur salaire se situerait alors, aux alentours de cinq euros ce qui pourrait paraître risible, mais malheureusement c’est bien à cette valeur quotidienne qu’est estimée aujourd’hui la fonction de directeur d’école. 

Pourquoi faire tant de cas de cette enquête 19 puisque les chiffres dont le ministère a besoin lui ont été transmis directement via mon Inspection Départementale a qui je les ai donnés (j’en veux pour preuve les fermetures de classes qui sont à l’ordre du jour dans mon école et qui ne pourraient être envisagées si l’Inspection n’avait pas ces données) ? 

Pourquoi me précise-t-on par téléphone que si je renvoie immédiatement l’enquête 19 les sanctions seront annulées alors que cette enquête n’a plus aucune utilité ? 

De toute façon je n’ai plus cette enquête depuis longtemps. Je l’ai transmise à un syndicat qui soutenait la grève administrative des directeurs, mais n’étant moi-même pas syndiquée je ne sais plus vraiment à qui. 

Bien sûr depuis l’an passé je suis enfin déchargée un jour par semaine et on pourrait me répondre que ce n’est que cette journée de décharge qui est concernée par la retenue sur salaire, mais dans ce cas cela voudrait dire que je ne suis pas directrice les autres jours.  

Alors ne devrais-je plus…

recevoir les familles, répondre au téléphone, veiller à la sécurité et au bien-être des enfants, me rendre aux diverses réunions, ouvrir le courrier, consulter les mails, organiser l’élaboration des projets de l’école puis les rédiger, rester en contact avec la Mairie du Touquet, avec l’Inspection, centraliser les besoins des collègues, travailler avec les partenaires de l’école, gérer le personnel municipal travaillant au sein de l’école, régler les problèmes quotidiens d’entretien des locaux et du matériel, gérer l’argent de la coopérative, organiser les sorties pédagogiques, remplir les enquêtes… entre autres tâches mais je vais arrêter ici la liste qui est encore bien longue,

… qu’un seul jour par semaine ?  

Bien sûr que non la tâche serait impossible à accomplir, même en utilisant les vingt-quatre heures de cette journée, et les besoins de l’école n’attendent pas mon jour de décharge. 

Donc, si je suis chaque jour directrice, par voie de conséquence je suis aussi chaque jour institutrice, même mon jour de décharge. De plus les collègues directeurs confrontés comme moi à cette sanction ne sont certainement pas tous déchargés. 

Sauf le respect que je vous dois, je me demande comment réagirait Monsieur le Maire d’Amiens si il faisait l’objet de sanctions financières au titre de Maire pour répondre d’un acte commis par Monsieur le Ministre de l’Education Nationale. 

Monsieur le Ministre, je ne vous demande aucun recours gracieux, aucun recours hiérarchique, aucun recours contentieux comme le propose le courrier que j’ai reçu.

L’argent n’est pas le moteur qui me fait avancer. 

Ce que je vous demande, c’est simplement un peu de justice.  

Ne punissez pas ma part d’institutrice qui n’a rien fait, et sanctionnez ma fraction de directrice qui est effectivement coupable de n’avoir transmis ses chiffres que par oral et non sur l’imprimé requis. 

Si je parle ici à la première personne c’est par souci de simplicité du discours, mais je pense aussi à tous les collègues directeurs qui sont aujourd’hui dans la même situation que moi et ont sans doute le même sentiment d’injustice. 

J’aimerais pouvoir profiter de ce courrier pour vous demander de vous pencher avec bienveillance sur nos problèmes de directeurs, mais je sais que des associations de directeurs comme le GDID et des syndicats professionnels le font déjà.  

Il serait présomptueux de ma part de penser que je peux faire mieux, aussi je leur en laisse le soin. 

Je porte ce courrier à la connaissance des personnes concernées par le fonctionnement de l’Ecole de la République dans l’espoir qu’un jour les réponses apportées au grand malaise des directeurs d’école seront apaisantes. 
 
 

Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à mon grand dévouement à la cause du service public et à l’épanouissement scolaire des enfants. 
 
 

                                                      Marie-Hélène Colovos 
 
 

Copies :

Monsieur le Président de la République.

Monsieur le Député Maire du Touquet.

Monsieur le Recteur de l’Académie de Lille.      

Monsieur l’Inspecteur d’Académie du Pas-de-Calais.   

Monsieur l’Inspecteur de la Circonscription de Montreuil-sur-Mer. 

Madame Royal, Monsieur Bayrou, Monsieur Sarkozy, candidats à la Présidence de la République.            

Mesdames et Messieurs les responsables syndicaux soutenant la grève administrative.

Le GDID, Directeurs en Lutte.       

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20 avril 2006 4 20 /04 /avril /2006 22:36

Evidemment, notre Ministre sait que les syndicats "majoritaires" ne sont pas représentatifs des directeurs. Cela l'arrange d'y croire. Depuis des decennies, il se joue une sorte de jeu complice netre ces syndicats et les différents ministres. Il les flatte en "craignant" leur puissance en échange d'une "paix sociale" raisonnable. "Je te tiens, tu me tiens... par la barbichette".

Néanmoins, il n'est peut-être pas inutile de montrer que nous ne sommes pas dupes. Ecrivons à notre Ministre. Soyons nombreux à lui dire notre refus de cette compromission. Disons-lui que ces syndicats n'ont aucun mandat des directeurs pour parler en leur nom et les engager malgré eux.

Le SNE-CSEN nous propose un modèle de courrier à personnaliser. Il suffit de l'imprimer et de l'envoyer au ministère.

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