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Le statut de directeur d'école dans les projets présidentiels de 2012

 

Certains candidats ou partis évoquent le statut de l'école et de son directeur.

Qu'en disent-ils ?

 

Marine Le Pen
UMP
UMP & PS

Philippe Poutou 

 

La synthèse et les résultats de la consultation IFOP - GDID sont disponibles sur le site de l'Ifop à l'adresse suivante (cliquer sur le panneau ci-dessous) :

 

 

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21 mai 2015 4 21 /05 /mai /2015 16:55
Education : la détermination sélective du gouvernement

La publication au Journal Officiel du décret portant réforme du collège a surpris tout le monde : enseignants, syndicats, parents, politiques, médias... En effet, le gouvernement a choisi de publier ce décret le mardi 19 mai, jour de grève à l'initiative de sept syndicats d’enseignants. C'est au moment précis où des manifestations arpentaient les rues des grandes villes que le Premier Ministre et les ministres concernés apposaient leur signature au bas du décret. Une véritable provocation pour la communauté éducative d'autant plus inattendue que la ministre de l'Education venait d'annoncer qu'elle était "ouverte à la discussion".

 

Il est vrai que la réforme du collège était prévue dans la loi sur l'école de 2013 et n'avait donc pas besoin de passer devant les parlementaires. Il est tout aussi exact que les textes publiés mercredi avaient reçu un avis positif du Conseil supérieur de l'Education, il y a cinq semaines. Cependant, face à la contestation généralisée, des possibilités d'amendements et d'aménagements apparaissaient possibles. Or, c'est le moment précis qu'ont choisi François Hollande et Manuel Valls pour faire passer dans la précipitation le décret et l'arrêté concernant la réforme du collège. "Provocation", "coup de force", "passage en force"... les opposants au texte n'avaient pas de mots assez durs pour qualifier l'opération.

Pour le magistrat honoraire Philippe Bilger, " ce passage en force signe en réalité un coup de force légal contre une certaine conception de la République irréprochable, contre une certaine vision d'une démocratie exemplaire."

 

"Oui, nous voulons réformer, et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé, avec le chef de l'État et avec la ministre de l'Éducation nationale, de publier ce décret, car il faut aller vite, il faut former les enseignants pour préparer la rentrée 2016", a déclaré le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. "Il faut avancer parce que c'est utile. Ce gouvernement est déterminé à réformer, nous continuerons, sur ce sujet-là et sur tous les autres parce que c'est l'intérêt des Français", a répondu Manuel Valls au président du groupe UMP qui lui demandait d'abroger le décret.

 

Certes, il faut aller vite. Mais ne faudrait-il pas commencer par réformer véritablement le fonctionnement de l'école primaire ? La comparaison dans le temps du niveau des élèves en fin de CM2 fait apparaître que les performances des plus faibles en français et en mathématiques déclinent depuis trente ans. Changements de ministres, de programmes, d'orientations pédagogiques : rien n'y a fait. Les enquêtes internationales continuent de nous livrer des résultats de plus en plus catastrophiques. Les rapports alarmistes s'entassent rue de Grenelle. Les "remèdes" se trouvent sur les rayonnages poussiéreux des armoires du ministère. Nombreux sont les politiques ou experts qui ont, en outre, souligné l'importance de la gouvernance de l'école. Tous les ministres ont fait semblant d'acquiescer. Aucun n'a eu le courage de s'atteler à la tâche.

 

Les événements récents nous montrent que plus qu'un manque de courage, il s'agit, en fait, d'une absence de volonté de réformer la gouvernance de l'école. Certes, aucun syndicat du premier degré ne souhaite réellement accorder une reconnaissance statutaire au directeur d'école. Le SNUipp en faisait même un casus belli.

L'argument des ministres de l'Education nationale : "les syndicats y sont opposés" ne tient plus. Le passage en force pour publier le décret portant la réforme du collège, le jour même d'une grève et de manifestations, face à la quasi totalité des syndicats, de l'opposition politique... nous indique que le gouvernement est capable d'action virile quand il le juge utile.

A contrario, l'extrême lenteur à publier les textes régissant l'évolution du "métier" de directeur d'école montre le peu d'empressement du gouvernement dans ce domaine précis. Combien de mois nécessaires pour rédiger un "référentiel-métier" si peu engageant ? Combien de mois encore pour mettre en place le GRAF ?

L'absence de volonté d'aboutir à une véritable reconnaissance du directeur d'école est manifeste. Telle est la leçon indirecte de la publication du décret sur la réforme du collège...

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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 17:33
Evolution du métier de directeur d’école : calme plat, rien à l’horizon…

Dans les discussions entre directeurs au hasard de réunions ou animations pédagogiques, plus personne ne parle de l’évolution du métier, du référentiel métier ou autres joyeusetés de ce genre… Chacun a admis que le changement espéré n’était qu’un leurre, un rêve ou une promesse à ranger au rayon des oubliettes.

Le travail des directeurs n’a nullement été facilité. Les demandes qui leur sont adressées sont de plus en plus nombreuses, le temps nécessaire à y répondre ne fait que croître et les tâches qui incombent aux directeurs de plus en plus prégnantes et chronophages. De surcroît, l’autoritarisme de la hiérarchie intermédiaire ne cesse de se renforcer. Jamais l’usure des directeurs n’a été aussi importante et leur découragement aussi fort.

 

Pierre Frackowiak dépeint ainsi la réalité du « changement » qui affecte le travail du directeur :

 

« Être directeur d’école a longtemps consisté à être un collègue parmi ses camarades, chargé de la vie administrative et pédagogique de l’école. Le directeur était responsable du lien entre l’école et ses partenaires, les parents, la hiérarchie de l’Education Nationale, la municipalité. Il disposait d’une liberté d’initiative certaine si l’école « tournait » et l’information circulait. Désormais, plus rien n’est comme avant. Le projet Référentiel métier des directeurs d’école primaire détaille les tâches multiples du directeur. Lisse, presque neutre, ce répertoire énumère la liste accablante des responsabilités du directeur comme si elle avait pour mission de décourager les meilleures volontés à s’engager dans ce sacerdoce. Comme si son objectif était d’amener à la conclusion que la fonction est devenue impossible dans un esprit de solidarité entre collègues unis sur un pied d’égalité et travaillant ensemble dans l’école pour le bien des enfants. Le pendant technologique de cette métamorphose professionnelle prend forme dans une bureautique bureaucratique kafkaïenne. La paperasse est virtualisée. Les archives sont essentiellement stockées sur disque dur. Les armoires débordant de BO poussiéreux ont cédé la place à l’ordinateur. Quelques archaïsmes persistent et surchargent le directeur d’un double travail comme la saisie des effectifs sur Base-élèves et la survivance du Registre-matricule. C’est tant mieux pour les anciens élèves en quête de certificat de scolarité car la mémoire informatique est aléatoire et ne peut se substituer complètement à la trace manuscrite. Clavier et écran trônent sur le bureau du directeur. La saisie de données à toujours une nouvelle excroissance. Base-élèves, évaluations CE-CM, B2I, Anglais, l’APER, le Projet d’école et ses avenants, les fiches-action, la sécurité, l’absentéisme, le signalement d’absences d’enseignants, et depuis peu, une partie de la formation continue par FOAD... La connexion Internet soumet chaque école, sur tout le territoire, à un contrôle permanent par l’administration, la hiérarchie. Pas à pas, les actes du directeur sont suivis par web-surveillance. Apparemment personne ne s’intéresse à ces faits incontestables et la gauche au pouvoir n’a rien fait pour changer les choses. Continuité assurée et même aggravée. Comment peut-on créer et entretenir un travail d’équipe, un climat d’école chaleureux dans un tel contexte ? De la souffrance ajoutée à la souffrance n’a jamais donné du bonheur. »

 

Et ce n’est pas la réponse ministérielle datée du 20 avril en réponse à l’interrogation du SNUipp qui risque de changer fondamentalement la donne…

« La tenue des groupes de travail initialement prévus entre novembre 2014 et mai 2015 a pu être perturbée par l’actualité très chargée de ces dernières semaines. Mais sachez que la volonté de simplification administrative pour faciliter les tâches des directeurs d’école reste l’une de mes priorités…

Je rappellerai lors de la prochaine réunion de recteurs d’académie l’importance de la tenue de ces groupes de travail au niveau départemental, afin que dès la rentrée 2015 un protocole simplifié leur soit proposé dans chaque académie.

Ces protocoles viendront compléter l’ensemble des mesures déjà engagées au niveau national qui concourent à la simplification du travail administratif et au renforcement de l’aide à la direction… Plus de 15 000 contrats sont actuellement affectés dans les écoles. Le guide pratique pour la direction de l’école primaire est disponible et constitue un ensemble de ressources en particulier en matière juridique. Enfin, les directeurs d’école pourront dès la rentrée prochaine bénéficier d’une aide de proximité des services académiques avec une assistance juridique de premier niveau organisée dans chaque académie… »

 

Faut-il donc méconnaître à ce point la réalité du travail du directeur d’école pour imaginer que de telles mesures vont améliorer son quotidien et l’aider à retrouver l’enthousiasme, l’envie, la force et le courage indispensables à son épanouissement dans sa fonction ! D’autant que la simplification administrative est une affaire engagée depuis plus de 25 ans par tous les gouvernements et que chacun peut constater qu’il y a loin des paroles aux actes…

 

Le référentiel métier a parfois été présenté comme un texte opposable. Opposable à qui ? Opposable à quoi ? « Lisse, presque neutre », comme le dit Pierre Frackowiak, il n’est rien d’autre qu’un « répertoire qui énumère la liste accablante des responsabilités du directeur comme si elle avait pour mission de décourager les meilleures volontés à s’engager dans ce sacerdoce ».

La simplification de Base-élèves est la bienvenue. Certes, elle permet maintenant d’imprimer diverses listes… La belle affaire ! Mais peut-elle être considérée comme une avancée majeure ?

 

Bref ! Au rythme des « avancées », 2006 puis 2014, bon nombre de directeurs se seront épuisés dans leur « fonction » avant qu’une véritable reconnaissance statutaire et une vraie revalorisation indiciaire ne leur soient accordées.

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21 septembre 2014 7 21 /09 /septembre /2014 19:19

   

 

Le 16 février, nous écrivions : « Les directeurs d’école s’impatientent : le changement tarde vraiment à venir… »

Le 29 mai, notre article s’intitulait : « Métier de directeur d’école : deux ans déjà… et aucun changement »

Quatre mois plus tard, rien de nouveau. Les mois passent, les années aussi et le changement tant espéré ne se dessine toujours pas. Certes, quelques avancées significatives ont été faites sur les décharges et les APC pour les directeurs de petites écoles. Si elles sont appréciables, si elles soulagent un tant soit peu les collègues concernés, elles ne permettront certainement pas d’améliorer les résultats des élèves.

L’Education nationale est au point mort. La refondation… Quelle refondation ? Plus personne ne croit qu’elle révolutionnera l’école.

Le conseil école/collège qui a pour objectif de renforcer la continuité pédagogique entre les premier et second degrés semble avoir pris, lui aussi, un très mauvais départ… " Si des réponses ne sont pas rapidement données et des solutions trouvées..., le conseil école-collège s’inscrira dans la suite de toutes les mesures et incitations réitérées régulièrement...sans parvenir à franchir une étape décisive" nous indique un tout récent rapport de l’Inspection Générale de l’Education Nationale.

"Sombre pronostic", choisit de titrer le Café Pédagogique… Nul besoin d’être prophète pour deviner le sort qui sera réservé au conseil école/collège… Sa mise en place et sa coordination ont été confiées à l’IEN. Les directeurs d’école en sont exclus. Or, qui mieux que le directeur est à même de faire vivre et fonctionner cette instance ? Certainement pas l’IEN, éloigné du terrain, des enseignants et de l’école.

Oui, l’IGEN a vu juste en écrivant que « le conseil école-collège s’inscrira dans la suite de toutes les mesures et incitations réitérées régulièrement...sans parvenir à franchir une étape décisive ». Il subira le triste sort de la politique des cycles qui n’existe que sur le papier, le projet d’école ou d’établissement qualifié de « coquille vide » dans tous les rapports officiels…

Rappelons-nous que pour assurer la continuité maternelle / élémentaire, la grande section avait été incluse dans le cycle II. La voilà remisée au cycle I…

 

La simplification des tâches

 

Le 28 juin dernier, le SE-Unsa écrivait :

« Directeurs d’école : simplification des tâches en bonne voie

La simplification des tâches des directeurs, actée lors du chantier- métier « direction d’école », se concrétise.

Le SE-Unsa a participé à une réunion ministérielle sur le contenu du protocole de simplification. Ce dernier devrait prendre la forme d’une circulaire de cadrage. Les protocoles locaux devront décliner le cadre général tout en n’ignorant pas les spécificités liées aux départements eux-mêmes.

Des groupes de travail seront donc organisés dans les départements pour élaborer les protocoles locaux.

Des dispositifs de suivi verront le jour nationalement mais aussi localement de façon à s’assurer que les protocoles seront suivis d'effets partout.

Le SE-Unsa a accueilli avec satisfaction ce processus de simplification tant attendu par les enseignants dans les écoles. C’est un signal qu’il était important de donner aux directeurs. Le SE-Unsa, porteur d'une évolution de la direction et du fonctionnement de l’école, y voit une esquisse de prise en compte des difficultés du terrain par le ministère.

Les premiers points d’évolution

1/ Un vademecum du « bon fonctionnement de l’école », accessible en ligne avec des liens directs, donc évolutif.

2/ Des changements dans Base-élèves avec l’accès direct à des listes dès la rentrée 2014, le développement d’interfaces avec les communes et une communication à chaque niveau en 2015.

3/ Un développement de l’Intranet dans les circonscriptions pour réduire sensiblement l’envoi de mails

4/ Une évolution d’Affelnet pour réduire la charge de saisie incombant aux directeurs actuellement.

 

Sur la bonne voie ? disait le SE-Unsa qui ne manque pas d’humour… Plutôt par un chemin détourné, dirons-nous… Car quel directeur peut se féliciter de l’évolution de Base-élèves et d’Affelnet qui n’ont fait qu’augmenter la charge de travail des collègues. Décidément, ce syndicat « porteur d'une évolution de la direction et du fonctionnement de l’école » est bien éloigné des directeurs qu’il dit vouloir défendre…

 

Simplification (encore) pour l’élection des représentants de parents

 « Pour les élections des représentants de parents d’élèves de la rentrée 2014, la dématérialisation des échanges d’informations sur les résultats des élections simplifie la tâche des directeurs d'école qui n'auront pas à transmettre d'autres informations que celles qu'ils transmettaient chaque année par des documents écrits (le nombre d’inscrits, le nombre de votants, le nombre de bulletins blancs ou nuls, le nombre de suffrages exprimés, le nombre de sièges à pourvoir, le nombre de suffrages obtenus par liste L’application prévoit un contrôle automatique de la cohérence des données saisies (nombre d’inscrits, nombre de votants, nombre de voix par liste) et les directeurs d’école n’auront plus à effectuer le calcul du quotient électoral et de la répartition des sièges pour chaque liste de candidats. »

De qui se moque-t-on ? Le directeur fournira les mêmes informations via le Net en lieu et place d’un imprimé courrier… Gagnera-t-il du temps quand on sait combien les outils fournis par l’administration sont obsolètes, mal conçus et d’une époque révolue (Base-élèves, m@gistère…) ? Est-ce cela la simplification administrative dont se réjouit le SE-Unsa ?

Quant au vademecum, il nous était  promis pour la rentrée… Quelle rentrée ?

 

Cette rentrée aura été marquée par une charge supplémentaire avec la généralisation de la calamiteuse réforme des rythmes scolaires. Une réforme vidée de son sens dont la conséquence première est une forte augmentation des inscriptions dans les écoles privées…

 

Le « référentiel métier »

 

C’est l’arlésienne des groupes de travail sur l’évolution des métiers… Un document dont l’échéance à la préparation était fixée à juin 2014. Un texte qui existe déjà sous une forme ou une autre dans de nombreuses circonscriptions à l’initiative d’IEN zélés. C’est dire que le contenu de ce texte est connu et qu’il ne devrait donc poser aucune difficulté à être mis en place dans les meilleurs délais. Pourtant, il se fait attendre. Serait-ce lié au changement de ministre ? Qui peut croire que ce travail d’écriture occupe le ministre en personne ? D’ailleurs les membres de l’administration à qui incombe cette tâche sont restés en place et les affaires continuent…  

Mais qu’apportera ce référentiel métier aux directeurs d’école ? Une forme de reconnaissance du métier ? Oui, probablement mais a minima… En fait, les référentiels existent dans nombre de métiers. Ils recensent, décrivent et contribuent à identifier les compétences exigées, les missions confiées… Le référentiel métier de directeur ne sera-t-il pas qu’un catalogue répertoriant les missions, devoirs et droits des directeurs ? En ce cas, il n’aura pas valeur de statut professionnel.

Un statut dont ne voulait pas Vincent Peillon. Quant à Benoît Hamon, son passage éclair au ministère ne nous a pas permis de connaître ses intentions. Faut-il alors attendre cette véritable reconnaissance de Najat Vallaud- Belkacem ? Certainement pas. Sa réputation d’éviter tout mot plus haut qu’un autre vient de lui valoir le prix de la langue de bois. Ce n’est pas elle qui osera affronter les syndicats hostiles à ce statut. Et c’est bien là que réside le principal obstacle à la reconnaissance des directeurs d’école. Malgré les circonlocutions des uns et des autres, aucun des principaux syndicats ne veut vraiment voir les directeurs reconnus statutairement et encore moins installés dans un corps de direction.

Il est très probable que ce statut et le reversement dans le corps des personnels de direction nous auraient été accordés si le SNUipp et le SE y étaient favorables au point de l’exiger. Ils y seraient parvenus comme pour les psychologues scolaires qui viennent de se voir confirmer la création d’un corps spécifique…

Selon le Se-Unsa, « le cabinet vient de confirmer que le principe de la création d’un corps unique de psychologues de l’Education nationale est validé par la nouvelle ministre ».

 

Hélas, hélas, hélas… les directeurs d’école ne peuvent compter ni sur le pouvoir politique ni sur leurs syndicats. Il ne leur reste plus qu’à espérer des lendemains qui chantent… Espérer et attendre… Mais ne risquent-ils pas de se lasser et de se décourager ? 

 

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 21:13

 

 

« Le changement, c’est maintenant ! » nous avait-on promis. C’était en mai 2012. Une éternité ! Deux ans déjà que les directeurs d’école espèrent, attendent et s’impatientent. Deux ans plus tard, ils perdent patience. Ils n’y croient plus.
Qui pourra leur faire croire qu’il faut deux ans pour écrire un « référentiel-métier » ? Son contenu est connu depuis des années. Tous les rapports et toutes les enquêtes contiennent les éléments nécessaires à la réalisation de ce document. Les armoires du ministère sont remplies de synthèses sur les missions, les tâches ou les divers aspects du métier de directeur d’école. Et pourtant, deux ans après, rien ne se concrétise.

Certes, nous dit-on, le pays a connu deux élections (municipales et européennes). Mais l’administration centrale s’arrête-t-elle de fonctionner pour autant ?
Certes, le précédent ministre Vincent Peillon a été écarté lors du remaniement du gouvernement. Mais participait-il personnellement aux travaux préparatoires du référentiel métier ?
Alors que cache ce retard incompréhensible ? Ne traduit-il pas, tout simplement, l’absence de volonté de l’Etat de réformer véritablement l’école ? 

Que retenir de ces deux années ? Rien ! Rien, si ce n’est la calamiteuse réforme des rythmes scolaires. Une réforme « dans l’intérêt des enfants », nous a-t-on répété. Alors, pourquoi ne l’a-t-on pas imposée aux établissements privés pourtant sous contrat avec l’Etat ? Peut-on considérer qu’une réforme est bonne et indispensable pour certains enfants et sans intérêt et inutile pour d’autres ? Le résultat ne s’est pas fait attendre. Les écoles privées ont maintenu le statu quo des quatre jours, ce qui leur permet, dans les zones de forte concurrence, de recueillir de plus en plus d’élèves du public dont les parents contestent les changements d’horaires. Le ministère a ainsi contribué à accentuer la concurrence déloyale au profit des écoles privées.

Autre absurdité de cette réforme : le second décret autorise de rassembler les TAP sur un après-midi. Où est l’esprit de la réforme telle que souhaitée il y a un an ? Rappelons, par exemple, que le projet de la ville de Lille avait été refusé l’an dernier à Martine Aubry au prétexte qu’elle voulait rassembler les TAP un après-midi par semaine… cette année, il sera avalisé avec la bénédiction du nouveau ministre… 

L’accouchement difficile de cette réforme des rythmes scolaires aurait-il absorbé toute l’énergie de l’administration centrale au point de n’avoir ni le temps, ni les moyens humains de préparer le fameux « référentiel-métier » ? Faut-il en rire ou en pleurer ?
Fameux référentiel-métier, peut-on dire, parce qu’il ne représentera rien moins qu’un ersatz de statut. Quelle sécurité, quelle reconnaissance, quelle amélioration… apportera-t-il aux directeurs d’école ? Il ne sera rien d’autre qu’un cadre dont les limites pourront être dépassées sans vergogne.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire les récriminations des personnels de direction du second degré et des IEN qui, pourtant eux, bénéficient d’une véritable reconnaissance de leur métier et d’un vrai statut professionnel. 

Le SNPDEN (Syndicat National des Personnels de Direction) dénonce « une inflation permanente de tâches qui porte atteinte à la qualité d’exercice des fonctions, qui ne relève pas des missions des personnels de direction et dont l’utilité, discutable, confine au harcèlement. 77% des personnels interrogés estiment qu’on leur demande d’en faire toujours plus sans vraiment comprendre pourquoi ». 

Dans un communiqué de presse intitulé « Rythmes scolaires : Passées les bornes, où sont les limites ? », le SI.EN UNSA (Syndicat des IEN) manifeste son mécontentement : « Une fois encore, nous avons été payés de mots, mais n’avons bénéficié d’aucune reconnaissance ni matérielle ni institutionnelle pour le travail accompli. Sans être taxés de vénalité, nous en avons franchement assez d’être pris pour les « pigeons » du système éducatif. Les charges de travail s’ajoutent les unes aux autres, les commandes sont formulées sur des tons souvent insupportables, avec des délais de réponse toujours plus intenables, et pourtant, nous avons continué à faire preuve d’une loyauté, d’un désintérêt et d’une souplesse adaptative dépassant certainement les bornes de l’acceptable ! »

Ce communiqué, sans qu’il soit nécessaire d’en changer une virgule, pourrait très bien s’appliquer à la situation des directeurs d’école et émaner de leurs représentants.

 

A la lecture de ces deux protestations, on mesure combien le référentiel-métier sera insuffisant pour reconnaître le métier de directeur d’école, le faciliter et surtout le changer en profondeur.
Néanmoins, ce texte est indispensable puisque c'est un premier progrès même s'il est timide. Mais nous ne pourrons nous en contenter ou nous en satisfaire. Or, chacun sait que les différents ministres ne veulent pas aller plus loin.

Non seulement, ils refusent un véritable statut mais prennent tout leur temps pour un simple référentiel-métier… En ce sens, ils affichent leur mépris des directeurs d’école.

« Le changement, c’est… »

 

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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 21:50

interrogation-1

 

Bientôt deux ans que le gouvernement est en place et toujours rien de concret dans le fonctionnement de la direction d’école. Pourtant dès sa nomination à la tête du ministère, Vincent Peillon annonçait l’ouverture de discussions pour le dernier trimestre 2012, puis le premier trimestre 2013. Il fallut attendre décembre 2013 pour obtenir connaissance des mesures retenues par le gouvernement.

Pourquoi ce temps perdu ? Il existe tellement de rapports, d’enquêtes et de synthèses sur le sujet que la matière était là pour ouvrir les discussions au plus vite.

Comment comprendre que certaines de ces mesures demandent encore d’être étudiées et ne soient pas entrées en vigueur dès la rentrée dernière alors que leur contenu est connu de tous et qu’elles n’entraînent aucune dépense supplémentaire ? 
 

L’allègement des tâches : Il est vrai que le « protocole de simplification » (notamment pour les enquêtes) n’est pas chose aisée à définir. Voilà 25 ans que les différents gouvernements évoquent un « choc de simplification ». En vain. A tel point qu’il vient d’être rappelé par le président de la République. 

La création d’un référentiel métier. Est-il donc si compliqué de créer un « référentiel métier » qui déclinera les activités propres au directeur, les connaissances spécifiques et les capacités et compétences à développer par la formation ? Ce travail a été acté par tous les acteurs qui ont travaillé sur le dossier : inspecteurs généraux, parlementaires, syndicats, GDiD…
 

L’élaboration d’un guide juridique qui ne sera rien moins, comme le dit le SE-Unsa, que le vademecum actuel actualisé et fortement enrichi
 

L’identification d’une personne ressource par le DASEN pour apporter une assistance juridique de 1er niveau.

 

Il en va tout autrement pour des mesures plus conséquentes et l’on peut comprendre que le ministre joue la montre pour mettre en œuvre celles qui nécessitent une enveloppe budgétaire qu’il n’a pas. On le voit d’autant mieux si l’on se réfère à la dernière « sortie fracassante » de Vincent Peillon.

Selon des articles de presse, le ministre de l’Education aurait eu l’idée lumineuse de proposer le gel de l’avancement des fonctionnaires. En clair, aucun changement d'échelon en 2015 synonyme de 1,2 milliards d'euros d'économie. Ce serait un des moyens de répondre à la commande présidentielle d’économiser 50 milliards d’euros sur le budget 2014.
Cette annonce a depuis été démentie par l’intéressé.
Mais, lors d'un déjeuner avec quelques journalistes, il avait bien fait part de ce projet.

« Pour trouver 50 milliards, on va pas pouvoir se contenter d'économies de gomme et crayon » déclare Vincent Peillon qui annonce que, samedi, au Conseil stratégique de la dépense publique, il proposera de geler les avancements de carrière des fonctionnaires.

Face à la surprise des journalistes, le ministre explique alors que « c'est une question de courage politique » et se dit « prêt à assumer ». La question est explosive puisque le point d'indice, qui sert de base à la rémunération des fonctionnaires, est gelé depuis 2010. Des calculs ont d'ailleurs été réalisés par les services financiers de son ministère, ce que confirme le directeur de cabinet. L'économie est estimée entre 600 et 800 millions d'euros, par an, pour l'Education nationale.

Jeudi midi, le ministère de l'Education nationale a réaffirmé le démenti de Vincent Peillon. Le journaliste Olivier de Lagarde confirme cette conversation d'une vingtaine de minutes en off.

Evidemment, mettre sur la table le gel de l'avancement, des promotions automatiques des fonctionnaires, c'est quasiment un casus belli avec les syndicats. Reste que, comme le rappelait Vincent Peillon mercredi midi à ce déjeuner, le gouvernement veut faire 50 milliards d'économies d'ici la fin du quinquennat. Le ministère du Budget a d'ailleurs commencé à recevoir les différents ministres, pour qu'il fasse des propositions. Vincent Peillon a d'ailleurs été reçu mercredi par Bernard Cazeneuve pour parler des économies à venir.

 

Après Vincent Peillon, Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes, a reconnu mercredi que le sujet était « sur la table », avant de faire lui aussi machine arrière.

« Je sais que c'est sur la table. Je sais que Bernard Cazeneuve aujourd'hui envisage ces mesures, pour ensuite nous faire la proposition, au Premier ministre, au président de la République et à la majorité », a lâché le député de Seine-Saint-Denis lors de Questions d'infos (LCP/Le Monde/France Info/AFP).

Depuis, le premier ministre a écrit aux syndicats pour leur confirmer qu’aucune mesure de gel de l’avancement des fonctionnaires ne serait prise par son gouvernement.


Souhaitons que ce recul ne soit en rien lié à l’approche des élections municipales… Il conviendra d’être d’autant plus vigilant que les gouvernements européens seraient en train de préparer un troisième plan d’aide à la Grèce de 10 à 20 milliards d’euros pour… après les élections européennes.

 

Etait-ce bien le rôle du ministre de l’Education nationale de prendre une telle position de réduction du pouvoir d’achat lorsqu’on sait que les enseignants français sont parmi les plus mal payés des pays de l’OCDE et que le point d’indice est gelé depuis 2010 ?

Fallait-il que Vincent Peillon se fasse entendre de nouveau après l’énorme gâchis de la réforme des rythmes scolaires qui n’est soutenue que par la FCPE et 29% des familles ?

 

Les directeurs d’école rejoindront-ils les 62% de Français qui, selon un sondage BVA, pensent que Vincent Peillon est un "mauvais ministre de l'Education nationale" ?

 

Une chose est certaine : Vincent Peillon n’accordera pas de statut aux directeurs d’école. Il l’avait annoncé, il tient parole sur ce point. Quelques mesures ont bien été actées mais elles ne suffisent pas à assurer la reconnaissance institutionnelle des directeurs. Les avancées enregistrées sont très nettement en-deçà des espérances des personnels comme le soulignent tous les syndicats enseignants.


Certes, la création d’un GRAF (grade d’accès fonctionnel) est une mesure intéressante mais ne pourra y accéder qu’une faible minorité des directeurs.

Peut-on espérer un élargissement des conditions d’accès à ce GRAF ?

Peut-on espérer de meilleures conditions de travail par une véritable amélioration des décharges ?

Peut-on espérer une substantielle reconnaissance indemnitaire en l’absence d’une reconnaissance statutaire ?

Peut-on espérer que le fonctionnement de l’école s’en trouvera facilité et laissera augurer de meilleurs résultats grâce à la refondation de l’école ?

A toutes ces questions, il est évident que la réponse est « NON ». Et l’on ne voit pas de volonté politique forte pour la faire évoluer avant longtemps. Toutes les avancées, aussi intéressantes soient-elles, ne constituent qu’un catalogue de mesures et non une réforme permettant de transformer l’école. Aucune d’entre elles n’est susceptible de regonfler le moral des directeurs d’école. Leur travail ne s’en trouvera pas allégé. Leur fonction ne sera pas reconnue comme un métier à part entière.

« Le changement, c’est maintenant ! », nous avait-on promis. Il tarde vraiment à venir…

 

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 23:50

 

Pisa : Programme international pour le suivi des élèves 

 

Derrière cet acronyme se cache le Programme international pour le suivi des acquis des élèves. Il s’agit d’une vaste enquête menée depuis l’an 2000 par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), tous les trois ans, qui compare les compétences des élèves de 15 ans (en fin de scolarité obligatoire) dans trois domaines : compréhension de l’écrit, culture mathématique, culture scientifique. Une trentaine de pays avaient participé à la première enquête en 2000. En 2012, 65 pays (des pays membres de l’OCDE et des « entités économiques » comme Shanghai, Macao, Hongkong…) ont mis en œuvre cette enquête. 510 000 élèves — soit un échantillon représentatif de quelque 28 millions de jeunes de 15 ans scolarisés — ont planché sur les épreuves Pisa. 

 

Bien avant la parution officielle de cette dernière fournée de Pisa, Vincent Peillon avait annoncé la chute des résultats de la France. Une façon de préparer les esprits des Français du bienfondé de sa réforme sur la refondation de l’école… Depuis ce matin 11 heures, tout a été dit. Les commentaires se multiplient. Les politiques de droite comme de gauche se rejettent la paternité de la catastrophe.

Plutôt que de poursuivre dans cette cacophonie, nous avons choisi de retranscrire fidèlement et intégralement le débat qui a opposé l’ancien ministre de l’Education Luc Ferry (2002-2004) à son ami le publicitaire Jacques Séguéla. Ces deux compères et complices ont l’habitude de se retrouver dans le "face à face" de Ruth Elkkrief sur BFM. Ce lundi 2 décembre, ils débattaient gentiment des résultats annoncés de l’enquête Pisa…

 

………………………………………………………………………………

 

L. Ferry : « Ce que je dis, je le répète et je le maintiens... Moi, je dis simplement, dans l’état actuel de la France, quand les familles ne font pas le boulot, quand l’éducation n’est pas là avant l’enseignement… les mots ont un sens : l’éducation c’est les parents et les enfants, l’enseignement c’est les élèves et les professeurs… ça n’est pas la même chose. Et je dis simplement, quand l’éducation n’est pas là avant l’enseignement, l’enseignement est devenu impossible.

J’ai visité des centaines d’établissements scolaires et moi je peux vous assurer aujourd’hui que dans 15% des établissements scolaires, l’enseignement ça ressemble à du domptage et pas à de l’enseignement. Un spécialiste de l’évaluation, quelqu’un qui travaillait, je ne vais pas citer son nom, un chercheur qui travaillait à la direction de l’évaluation et de la prospective me disait que si on faisait abstraction, alors je vais dire un truc pas politiquement correct, c’est pas facile, c’est compliqué à dire mais c’est vrai, si on faisait abstraction des 15% d’établissements qui sont en perdition dans des quartiers en perdition, la France serait numéro 1 dans l’enquête Pisa. Voilà. Je pense que c’est globalement vrai. Ça demande à être vérifié mais c’est globalement vrai. Je pense qu’il y a une telle disparité entre les quartiers, entre les établissements, entre les familles, la sociologie de la France est telle aujourd’hui que les résultats ne m’étonnent pas. Et moi, je maintiens, quand je vois les maîtresses d’école de mes filles, ce sont des saintes laïques. Elles font mille fois moins de fautes de Français que les politiques. Elles sont cultivées, elles sont intelligentes. Elles n’ont qu’une envie, c’est de faire réussir les enfants. Aucun programme, aussi mauvais soit-il, n’a jamais empêché un bon prof de faire un bon cours.

 

J. Séguéla – Il faut reconnaître, c’est une catastrophe. (…) Qu’est-ce qui se passe ? C’est quand même le déclin scolaire d’abord de l’Europe. Parce qu’il y a quand même 10 ans, qui était n°1 ? La Finlande. Et puis on retrouvait la France, l ‘Allemagne, l’Angleterre… Aujourd’hui, qui est le n°1 ? La Chine. Qui est le n°2 ? La Corée. Qui est le n°3 ? Taïwan. Qui est le n°4 ? Hong Kong. N°5 ? Le Japon… Et vous pensez qu’il n’y a pas un déclin ? Vous croyez qu’on peut toujours avoir la tête haute ? Non ! ça ne va pas ! Et pourquoi ça ne va pas ? Parce que le système scolaire, il est compétitif et il est rébarbatif. Moi je le vois bien avec mes deux petites jumelles qui ont 14 ans. Moi, j’ai honte. A 11 h du soir, je plis mon crayon et mon papier, je vais me coucher. Elles vont travailler jusqu’à 1 h. C’est pas possible ! J’ai une proposition à faire au ministre : que les enfants travaillent moins et que les professeurs travaillent plus. A la condition qu’ils aient le respect, qu’ils aient la reconnaissance, qu’ils aient la sécurité…

 

L. Ferry – …qu’ils soient mieux payés…

 

J. Séguéla - …et qu’ils aient la rémunération.

 

L. Ferry – Au secours… D’abord, j’ai regardé évidemment toutes les enquêtes de Pisa avant de venir. Et puis je les connais, je les connaissais par cœur. Il y en a tous les 3 ans. 2003, 2006, 2009. C’est totalement faux qu’on était bien classés avant. J’ai regardé 2003. C’est très intéressant : il n’y avait que 40 pays à l’époque et on était exactement au milieu de la classe. On était, en gros, 20ème sur 40. On n’était pas très bien classés. On était derrière la Belgique et la Suisse. Et l’Allemagne était très mal classée…

Simplement, ce que je veux dire, c’est que, quand vous regardez les pays qui sont très bien classés, c’est très étonnant en effet (…) tous les pays, mais c’est pas un hasard, c’est quoi ? C’est Hong Kong, c’est la Corée, c’est la Chine, c’est le Japon, etc. C’est-à-dire des pays dans lesquels l’éducation traditionnelle, ils n’ont pas les 35 h là-bas, l’éducation traditionnelle, le goût du travail… et la force de la famille est là. Quand vous regardez, par exemple en Suisse, plus un canton est archaïque, plus vous allez vers le Valais… meilleurs sont les résultats. C’est-à-dire quand l’éducation précède l’enseignement, ça marche. Quand l’enseignement n’est pas précédé… encore une fois… Moi, je te mets dans une classe préprofessionnelle dans le 9 cube un peu délicate, tu ressors en tutu au bout d’un quart d’heure… C’est ça la réalité des choses…

 

J. Séguéla – Moi j’ai mis 8 ans à passer mes bacs… Mais moi, je veux tacler le ministre… Quel est le problème ? C’est qu’on a besoin d’une stabilité dans l’Education. Or, chaque ministre de l’enseignement a voulu faire sa loi pour avoir son dans le dictionnaire. Ça peut pas marcher comme ça. Moi, je propose de faire un Pisa pour les ministres…

 

L. Ferry - …et moi, je propose un Pisa pour les familles. Voilà, je propose un Pisa pour les parents. Je prétends que les parents ne font plus leur boulot et que quand les parents ne font plus le boulot, les profs ne peuvent plus faire le leur. Voilà…

 

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Prochain article : les discussions sur le métier de directeur d’école

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 20:34

Dans le supplément au numéro 388 de « Fenêtres sur cours » de septembre 2013 intitulé « Direction et fonctionnement de l’école » selon l’expression consacrée, le SNUipp nous rappelle que « les discussions avec le ministère sont enfin ouvertes ». Il affirme que sur les trois dossiers ouverts : missions et responsabilités, accès à la fonction et accompagnement du parcours professionnel, valorisation de la fonction, le syndicat « ne manque pas de propositions » et conclut : « De vraies mesures pour la direction d’école, Monsieur le Ministre, c’est nécessaire et tout de suite ! »

Et d’ajouter : « Après l’effet d’annonce de l’ouverture de ce chantier, la montagne ne peut pas accoucher d’une souris. Il ne s’agit pas de « vendre du vent » aux directrices et aux directeurs, et ce d’autant que reconnaître et améliorer le travail des directeurs au service du fonctionnement de l’école nécessite des engagements budgétaires en postes et en mesures catégorielles…

Sur tous ces aspects, le SNUipp-FSU sera exigeant et attend des avancées concrètes ! »

 

Voilà qui est dit avec force et conviction… Le SNUipp bombe le torse et annonce ses propositions :

« Il faut un « choc de simplification » administratif. Il y a urgence à alléger la charge de travail des directrices et directeurs d’école. Les sollicitations et injonctions multiples doivent cesser…

Une redéfinition de leurs missions et une clarification de leurs responsabilités sont également nécessaires. Les textes réglementaires doivent être revus. Des ressources juridiques au sein des départements doivent être mises à disposition des directeurs d’école. »

 

Le SNUipp nous annonce même en avant première « les pistes envisagées par le ministère »…

Production d’un référentiel métier, réactualisation d’un vadémécum du directeur, réécriture de la note de service de 1997 définissant les missions. Le ministère confirme que la direction d’école restera dans le statut actuel.

 

Le SNUipp n’aura pas besoin de taper du poing sur la table tant il semble en phase avec le ministère sur le sujet… En effet, « les pistes envisagées par le ministère » ressemblent étrangement aux propositions émises par le syndicat. Certes, il y aura bien quelques accrochages ou escarmouches lors des discussions, voire même une menace d’action syndicale… Il faut savoir tenir son rang et jouer son rôle de défenseur des directeurs… Le SNUipp ne peut pas trop montrer qu’il approuve les mesures du gouvernement, ce dernier fût-il de gauche…

 

Le ministre, quant à lui, nous a déjà livré sa réponse : il n’est pas possible d’accorder un statut aux directeurs d’école. Ce ne sont pas les deux principaux syndicats du primaire qui s’en plaindront…

 

Et l’opposition, qu’en dit-elle ? Le 12 septembre dernier, L’UMP réunissait une convention intitulée « Libérons l’école pour libérer et épanouir les talents ! » pour  faire connaitre son programme pour l'école.

 

Dans la partie 6, « Une gestion trop centralisée », l’UMP écrit :

 

« La trop grande centralisation du système éducatif est néfaste tout autant pour les élèves que pour les établissements. Si l’Etat doit garder la maîtrise des programmes et des diplômes, une certaine marge de manœuvre devrait être accordée aux chefs d’établissements et aux professeurs.

Les enseignants ne peuvent adapter qu’à la marge leurs enseignements aux spécificités des élèves qu’ils ont en face d’eux. C’est cette trop grande rigidité de notre système éducatif qui pousse à l’échec de nombreux élèves. Il est nécessaire de réintégrer une forme d’autonomie pédagogique pour les enseignants. Ce surcroît d’autonomie pourrait être consacré à des approfondissements de programme, à un aménagement différent des horaires, à des travaux en sous-groupes d’élèves...

Au niveau de la direction, il peut être bénéfique d’accorder aux chefs d’établissement des prérogatives en matière de recrutement, d’évaluation, de gestion de budget et de remplacements temporaires... Ainsi, ils pourraient recruter librement une équipe enseignante et administrative en fonction des objectifs qu’ils se seront fixés. Une fois cette autonomie accordée il devient plus aisé de comparer et de récompenser les chefs d’établissement les plus méritants. »

 

Proposition 18 : donner un statut juridique aux établissements de premier degré et à leur directeur

 

« Cette mesure consiste donc à doter l’école, actuellement dépourvue de la personnalité morale à la différence des collèges et des lycées, d’un statut juridique qui en permette une gestion pédagogique moderne et efficace. Elle permettrait de créer un véritable statut d’emploi pour les directeurs d’Etablissements Publics d’Enseignement Primaire.

Les écoles de petite taille pourraient être associées en un seul établissement, éclaté, et permettre ainsi une émulation pédagogique et une mutualisation des moyens humains, pédagogiques et financiers au bénéfice des élèves. »

 

Combien de fois n’a-t-on entendu ce discours chez différents responsables de l’UMP dans la dernière décennie ! Que n’ont-ils jamais appliqué leur programme lorsqu’ils étaient à la tête du pays ?

 

« Les promesses n'engagent que ceux qui y croient » entend-on souvent.

 

Justement, que croire ? Le texte élaboré à l’issue de la convention de l’UMP ou les propos tenus par le député Benoist Apparu considéré comme l’un des spécialistes de l’école à l’UMP ?

 

Lors de cette convention sur l’école, il est intéressant de prêter une attention particulière à l’intervention de Benoist Apparu au cours d’une table ronde consacrée à l’autonomie des établissements scolaires.

 

« Pendant que nous discutions au Parlement de la loi de refondation, sortait un rapport de la Cour des Comptes disant que les deux points les plus importants dans une refondation, c’était justement le métier d’enseignant et l’autonomie des établissements.

… Ça fait 20 ans, 30 ans ou 40 ans que, à peu près dans tous les discours, notamment chez nous, faut pas se raconter d’histoires, nous mettons le mot autonomie, sans savoir jamais défini les contours et les pourtours de cette autonomie et sans jamais l’avoir mise en place…

J’attire simplement votre attention sur un point important : nous avons en France 60 000 établissements scolaires entre le primaire 55 000 et les les collèges et les lycées, en gros 10 000 en tout.

Donner l’autonomie à 65 000 établissements scolaires, ça va pas être facile. Parce qu’avec 65 000 cadres c’est à dire chefs d’établissements du primaire, du collège, du lycée, susceptibles de gérer des pouvoirs aussi importants, c’est pas facile. On a déjà du mal à le faire avec une centaine de facs, 65 000 établissements ça va pas nous faciliter la vie.

Donc, il faut de ce point de vue là, me semble-t-il, réorganiser nos établissements scolaires, et peut-être se dire, que le principal du collège doit, en même temps, être le principal, le chef d’établissement de ses écoles primaires de recrutement pour avoir des établissements plus conséquents et pouvoir leur donner l’autonomie dont nous parlions à l’instant… »

 

Voilà les directeurs d’école prévenus !

Finalement, l’opposition rejoint le gouvernement sur un point : les directeurs d’école sont un maillon gênant dont il faudra bien se passer pour les réformes actuellement dans les cartons de l’UMP et du PS.

Cela a déjà commencé… Dans le fameux conseil école/collège qui sera présidé par l’IEN et le principal de collège, exit le directeur. Dans la fumeuse école du socle commun, quid de la place du directeur. Dans les discussions qui s’ouvrent sur la direction d’école, une seule chose est assurée : pas de statut pour les directeurs. Dans le projet de l’UMP, disparition du directeur…

 

Quelles que soient les réformes proches ou futures, actées ou programmées, si les rôles respectifs du principal de collège et de l’IEN sont bien définis, celui du directeur d’école semble réduit à la portion congrue. Nulle trace de sa reconnaissance statutaire, de son implication administrative ou de sa responsabilité dans les divers projets.

Et si le directeur d’école reste en poste, il faudra toujours un factotum de service sur le terrain pour relever le courrier, lire et transférer les mails, recevoir les familles et assurer le fonctionnement quotidien de l’école, quelle serait sa place entre le principal de collège et l’IEN ? Serait-il en permanence court-circuité par l’IEN qui se verrait attribuer le rôle de super directeur ? Quelles seraient ses attributions, ses responsabilités, ses devoirs, ses moyens ?

Il est à craindre que le nombre de postes vacants reparte rapidement et de façon vertigineuse à la hausse. Les rapporteurs de tous poils qui se penchent régulièrement sur le malaise enseignant ne risquent pas de se retrouver au chômage et de pointer à pôle emploi…

Les résultats des divers organismes européens n’ont pas fini de nous annoncer des baisses continuelles de niveau des élèves…

Sans se concerter, le gouvernement par la voix du ministre de l’Education, l’UMP par celle de Benoist Apparu et le premier syndicat enseignant du premier degré qui fait semblant de défendre les directeurs pour mieux les étouffer, se retrouvent sur la même logique de dévalorisation et de non reconnaissance du métier de directeur d’école… Tous contribuent à sa disparition.

Refondation… Vous avez dit refondation ?

 

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 17:07

A l’approche des discussions sur les missions du directeur d’école, il est bon de se remettre en mémoire les positions des uns et des autres.

Le 24 octobre 2012, devant la Commission des Affaires Culturelles de l’Assemblée nationale, Vincent Peillon déclarait :

« Les directeurs d’école, c’est un sujet qui mérite d’être abordé avec beaucoup de responsabilité. Sinon, d’ailleurs, je ne comprends pas ce qui fait que leur situation n’a pas évolué depuis tant de temps et en particulier dans les dix dernières années.

Je rappelle quand même que les syndicats du primaire sont eux-mêmes attachés à un statut non hiérarchique. C’est la tradition de l’école primaire française et si vous vous risquez sur ce terrain, vous serez surpris des résultats.

Deuxièmement, que la question qui se pose, c’est aussi le statut de l’établissement puisque vous savez sans doute que l’école élémentaire n’est pas un établissement public local d’éducation.

Et vous savez que lorsqu’on entre dans le débat de les rattacher à d’autres établissements, soit vous en créez, sois vous les rattachez à d’autres établissements, nous avons là des oppositions importantes.

Cela étant, il est vrai que la question des directeurs d’école doit être traitée et là, avec beaucoup de sérieux et dans un dialogue avec eux que j’ouvrirai d’ailleurs au 1er trimestre 2013. A la fois avec les associations de directeurs d’école mais aussi avec les syndicats.

Les directions qui me semblent de ce point de vue-là devoir être suivies, c’est qu’il faut… c’est la question des décharges, du temps pour accomplir mieux les missions qui sont les leurs, qui sont des missions sans cesse plus complexes, plus diverses… Certaines avancées, d’ailleurs, avaient été faites, modestes de ce point de vue-là, mais quand même précédemment. Il faut reposer cette question sur la table. L’aide, ça a été dit, pour le travail administratif et dans les bons délais.

Je vous rappelle que, dans la suppression des emplois aidés et non budgétés par le gouvernement précédent lorsque nous sommes arrivés, il y avait les accompagnements qui servent aux enfants handicapés et il y avait, évidemment, l’aide aux directeurs d’école. Elle est pour nous indiscutablement une priorité, et donc s’il manque de l’aide administrative aux directeurs d’école, ce que j’entends, nous aurons à apporter des réponses en terme directement quantitatif.

De la formation, évidemment. Les directeurs d’école sont demandeurs aujourd’hui de formation, et vous venez d’évoquer la formation continue.

Peut-être d’une certification ou d’une reconnaissance qui pourrait justifier, d’ailleurs, un certain nombre d’évolutions indemnitaires.

Ces questions sont évidemment à débattre dans le temps que j’ai indiqué et nous connaissons la difficulté des uns et des autres à assumer leurs tâches. »

 

Ce jour-là, le ministre reprenait à son compte le mot « certification »… Un mot emprunté au SNUipp. C’est ce que nous expliquions dans un article intitulé « La "certification directeur" du SNUipp... un ersatz de statut ? » :

« Chacun connaît les réticences des principales centrales syndicales voire l’hostilité récemment réaffirmée du SNUipp : « Force est de constater que l'entrée par le seul statut mène vite à une impasse d'un point de vue réglementaire comme budgétaire. En quoi cela améliorerait-il le fonctionnement de l'école ? ».

Certes, s’il réfute toujours la reconnaissance statutaire du directeur, le SNUipp accepte l’idée d’un « statut pour le travail de direction ». Conscient de ne pas être compris par les directeurs d’école, Sébastien Sihr précise la position du SNUipp et avance une proposition : « L'école doit rester à taille humaine... les maires sont très attachés à leur école qui est un élément important du projet communal. Pas question donc d'aller dans le sens des Epep ou des regroupements… On est contre l'idée d'un supérieur hiérarchique. Mais comme il est nécessaire de reconnaître la fonction, le Snuipp propose une " certification directeur". Obtenue comme la certification formateur, elle permettrait que la fonction soit reconnue ». 

 

Une belle trouvaille du SNUipp pour tromper le lecteur non averti. En effet, lorsque le SNUipp évoque « la certification directeur obtenue comme la certification formateur », il induit en erreur les collègues directeurs d’école. Certes, il existe bien une « certification formateur » mais elle ne concerne en rien le « maître formateur » auquel chacun pense immédiatement. Cette certification est, en réalité, destinée à valider la qualification des formateurs pour adultes dans le cadre de la formation des Greta… Le maître formateur justifie du certificat d'aptitude aux fonctions d'instituteur et de professeur des écoles maître formateur (CAFIPEMF). 

Si le SNUipp sait parfaitement ce dont il ne veut pas (un statut), il continue de s’interroger sur ce que pourrait être la reconnaissance qui interviendra tôt ou tard…

« La fonction spécifique de direction d’école nécessite une meilleure reconnaissance en termes de formation, de conditions de travail et de rémunération. La direction d’école nécessite une formation spécifique : des compétences administratives, pédagogiques, de relations humaines et d’animation d’équipe sont aujourd’hui nécessaires. Tout cela ne s’improvise pas et nécessite une formation.

Devons-nous aller vers une formation qualifiante type CAPA-SH ou CAFIPEMF ? »

 

Il est vrai que pour le SNUipp, le directeur n’est rien d’autre qu’un enseignant comme les autres mais remplissant une « mission spécifique »…

« Les enseignants du premier degré sont amenés à remplir des missions spécifiques ou à exercer dans des conditions particulières : direction d’école, conseillers pédagogiques, coordonnateurs pédagogiques, remplacement, enseignants spécialisés, psychologues scolaires, enseignants référents, maîtres-formateurs, enseignants en éducation prioritaire… Ces spécificités ne sont pas suffisamment reconnues. Les conditions d’exercice de ces fonctions et leurs rémunérations doivent être améliorées. »

Mettre sur un pied d’égalité les enseignants dirigeant une école et ceux assurant des remplacements, c’est nier le « métier » de directeur.

Non, assurer la direction d’une école ne peut pas être assimilé à prendre en charge une simple mission spécifique ! Diriger une école est un métier à part entière reconnu par tous les acteurs ou usagers de l’Education nationale à l’exception de quelques syndicalistes restés au stade de post-soixante-huitard attardé.

 

Le SNUipp étant, par principe, hostile à une reconnaissance statutaire des directeurs d’école, s’il est favorable à une « certification », c’est forcément que cette « certification directeur » ne lui fait pas peur. C’est donc, qu’à ses yeux, elle n’a pas valeur de statut. Ce que confirme le ministre lorsqu’il reprend à son compte cette reconnaissance possible par certification, lui qui affirme que « nous n’avons pas les moyens de donner un statut aux directeurs d’école ».

 

« Un statut n’améliorerait en rien les conditions de travail. En quoi réglerait-il les difficultés actuelles liées à l’exercice de cette fonction ? », déclare le SNUipp.

Renvoyons-lui les questions : « Comment une certification améliorerait-elle les conditions de travail davantage qu’un statut ? En quoi la certification directeur réglerait-elle les difficultés actuelles liées à l’exercice de cette fonction ? »

En revanche, ce qui est certain, c’est qu’elle figerait pendant de longues années la question d’une vraie reconnaissance statutaire des directeurs d’école. Le précédent de 2006 est encore présent dans toutes les mémoires.

A-t-on oublié que la signature du protocole, qui a permis de faibles avancées, a eu pour conséquences de geler toute évolution du dossier jusqu’à ce jour ? On comprend mieux, également, pourquoi cette proposition syndicale recueille, semble-t-il, les faveurs du ministre de l’Education nationale. En effet, il peut « offrir » aux directeurs une forme de reconnaissance de leur métier sans déplaire au principal syndicat enseignant du premier degré. La certification lui permet surtout de ne pas s’engager dans une réforme de fond trop dispendieuse qu’il ne pourrait assumer financièrement en ces temps de contrainte budgétaire.

Le simple fait que cette proposition, si elle était adoptée, ne soit contraignante ni pour le ministre ni pour le SNUipp suffit à nous convaincre qu’elle ne serait qu’un ersatz de reconnaissance.

Ne tombons pas dans le piège tendu par ce syndicat qui s’est toujours montré résolument hostile aux directeurs d’école…

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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 23:25

                                                                   Pancarte-pb

 

Il n’est guère de semaine sans qu’on entende parler des difficultés rencontrées par les directeurs d’école… Partout, elles sont évoquées, rappelées, soulignées : rapports de parlementaires ou plus récemment de la Cour des Comptes, revues syndicales, articles spécialisés… Bref ! on en parle mais rien ne bouge.

Pour le SE-Unsa, « il est désormais urgent de répondre à la difficile situation des directeurs d’école. Le SE-Unsa vient donc de déposer une alerte sociale. »

Christian Chevalier, Secrétaire général, tire la sonnette d’alarme : « Depuis un an, le ministre de l’Education martèle que l’Ecole primaire est une priorité. Mais les discussions qu’il avait lui-même annoncées en octobre sur la direction ne sont toujours pas concrétisées. Ce choix de la priorité au primaire doit mobiliser tous les acteurs et toutes les équipes d’école. Les directeurs ont, dans ce cadre, un rôle majeur à jouer. Pour le SE-Unsa, ils doivent dès lors bénéficier de moyens en temps, en formation et en personnel administratif pour y parvenir. Au-delà, c’est la question même de l’évolution de la structure de l’école primaire qui doit être posée afin de répondre durablement et efficacement à cette problématique récurrente.

Dans le même temps, les académies annoncent qu’à la rentrée prochaine, les rares emplois d’aide administrative qui subsistent encore ne connaîtront pas de renouvellement. Ce faisant, elles renvoient vers Pôle emploi des personnels pourtant indispensables  au bon fonctionnement des écoles. »

Le SE-Unsa ne noircit-il pas un peu trop le tableau concernant les « rares emplois d’aide administrative qui subsistent encore ne connaîtront pas de renouvellement » pour mieux se targuer, dans quelque temps, d’avoir obtenu le renouvellement des aides aux directeurs d’école ?

En effet, le 27 mai dernier, le SNUipp annonçait que « Le principe de reconduction des 12 000 contrats EVS intervenant dans l’aide à la scolarisation des élèves en situation de handicap et l’aide à la direction d’école, qui arrivaient à échéance en cette fin d’année scolaire, est acté par Matignon. »

 

La première séance de discussion de la loi de Refondation de l’école de la République, ce 3 juin, a également donné lieu à quelques échanges sur le rôle essentiel du directeur au sein de son école. Nous en reproduisons les principaux extraits ci-après :

M. Frédéric Reiss (UMP). « …Les grands défis de l’école d’aujourd’hui ne trouvent toujours pas de réponse satisfaisante dans ce texte. La réussite de chaque élève nécessite des enseignants qualifiés, mieux considérés grâce à de meilleurs salaires ; plus d’autonomie et de responsabilisation pour chaque établissement ; un nouveau statut pour les écoles primaires et leurs directeurs ; {…}

Nos directeurs et directrices d’école sont les grands oubliés du projet de loi. Certes, on évoque leur rôle en référence à l’article L.311-3-1 du code, à propos des programmes personnalisés de réussite éducative, mais le métier de directeur d’école n’est toujours pas reconnu et reste une fonction.

Monsieur le ministre, ce n’est pas la première fois que je vous interpelle sur le sujet. Le 24 octobre dernier, devant la commission des affaires culturelles, vous m’avez répondu que la question des directeurs d’école devait être abordée avec un minimum de sens des responsabilités. Vous avez ajouté que vous ouvririez au premier trimestre 2013 un dialogue avec les associations de directeurs d’écoles et les syndicats. Pour l’instant, ils sont comme Sœur Anne et ne voient rien venir !

Le décret du 24 février 1989 modifié est toujours en vigueur. Le directeur d’école veille à la bonne marche de l’école et au respect d’une réglementation de plus en plus complexe. Les nombreux rapports publiés ces dernières années montrent à quel point les résultats des élèves du primaire sont liés au pilotage de leur école.

Or, si le directeur d’école endosse bien les responsabilités du dirigeant qu’il est en vertu des textes, cette charge ne s’accompagne pas de l’ensemble des prérogatives que d’aucuns imaginent et que le grand public ignore. Cela n’avait pas échappé au Haut conseil de l’éducation, une instance indépendante qui va malheureusement disparaître au profit du Conseil supérieur des programmes et du Conseil national d’évaluation du système scolaire. Selon le HCE, le directeur reste un pair parmi ses pairs, alors que l’institution lui confie des responsabilités croissantes et il n’a pas l’autorité nécessaire pour assurer pleinement la direction de son école. Sur le plan pédagogique, par exemple, le conseil d’école a un rôle souvent formel, faute de disposer des pouvoirs d’un conseil d’établissement ou d’administration.

Aujourd’hui, les directeurs d’école sont de véritables traits d’union entre les municipalités, les équipes enseignantes, les parents, les associations locales et, bien évidemment, les élèves. Demain, ils vont se retrouver en première ligne pour la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires.

M. Philippe Gomes (UDI). Rien sur les collèges ni sur les lycées, rien sur le statut des enseignants ni sur celui des établissements, rien sur les directeurs d’école, rien sur la liaison entre enseignement secondaire et supérieur !

Mme Annie Genevard (UMP). L’institut Montaigne a pour ambition de vaincre l’échec scolaire. Si cette ambition est de droite, alors je la revendique volontiers ! Le terme « vaincre » n’est d’ailleurs pas trop fort, car c’est bien d’une guerre qu’il s’agit !

Quand l’institut Montaigne {…} préconise de sélectionner et de former des directeurs d’école de qualité exerçant un réel pilotage de leur établissement, vous leur réservez dans votre loi une portion congrue : ils n’ont quasiment aucune autonomie.

Une vraie refondation de l’école aurait dû passer par une réflexion sur les missions des maîtres dans un monde qui, on l’avouera, a tout de même changé depuis 1950, date du dernier décret qui fixe ce statut. De cela, dans ce texte, il n’est pas question. Pas plus que de la question des directeurs d’écoles, qui aurait mérité un petit peu de considération.

Quatrième pierre d’achoppement, celle du statut et de l’autonomie des établissements. Celle-ci permettrait de donner une vraie réalité, et surtout une véritable efficacité, aux projets d’établissement – qu’il s’agisse des programmes ou du statut des enseignants –, le tout dans un cadre national. Ce sujet cardinal n’a pas été abordé par le projet de loi.

M. Vincent Peillon. Vous me reprochez de ne pas avoir avancé sur la question des directeurs d’école.

Mme Annie Genevard. En effet.

M. Vincent Peillon. Je le comprends, mais permettez-moi de vous indiquer les chiffres. Aujourd’hui, les directeurs d’école sont en difficulté.

M. Frédéric Reiss. C’est ce que j’ai dit.

M. Vincent Peillon. Ils sont en difficulté particulièrement parce qu’ils doivent assumer toutes les tâches. En 2008, on dénombrait 23 452 contrats pour l’aide à la direction d’école – très utiles pour les directeurs. En 2012, on en dénombrait 4 667, soit 19 000 suppressions de postes pour l’aide à la direction d’école. Nous allons les recréer.

S’agissant du primaire, vous me demandez où en est la priorité à lui accorder. Depuis des décennies, il est question de faire en sorte que les professeurs du primaire puissent, à l’instar des professeurs du secondaire, bénéficier d’une indemnité. Toutes les grandes revalorisations et les grandes lois que vous avez citées, je le rappelle, ont été portées par la gauche, notamment par Lionel Jospin. Aujourd’hui, nous créons cette indemnité dans le contexte budgétaire que vous connaissez. Les directeurs d’école qui n’ont pas accès à la hors-classe avec les 2 % aujourd’hui – 2 % après dix ans de votre gestion des enseignants – vont pouvoir y accéder.

M. Benoist Apparu (UMP). Ce n’est pas cela qui change fondamentalement les choses.

M. Vincent Peillon, ministre. Nous allons en effet porter l’accès à la hors classe à 7 %. Mais il faut de la négociation, de l’écoute, de la cohérence. »

 

Un débat qui n’apporte pas de réelles nouveautés dans les arguments des uns et des autres. Les années passent et rien ne semble avancer dans la bonne direction. Les propos échangés sont la copie conforme de ceux que l’on a l’habitude de lire ou d’entendre depuis trop longtemps… La situation semble figée malgré les paroles rassurantes des syndicats et des ministres…

Les directeurs d’école restent avec leurs difficultés… Ils s’impatientent… L’urgence de leur venir en aide se fait sentir chaque jour un peu plus.  

C’est ce que résume Alain Rei, président du GDiD dans une lettre ouverte à Vincent Peillon :

« {…} Pourtant, l'année scolaire se termine sans l'ombre d'une avancée concrète sur le dossier de la direction. Conséquence directe : le mouvement se conclut cette année encore par un nombre inquiétant de postes de direction vacants dans un contexte où le nombre d'écoles lui diminue !
Cette vacance de postes, unique dans la fonction publique, est la face visible, mesurable, de l'état de souffrance professionnelle des directeurs d'école, établie par plusieurs études et dénoncée par le SE-UNSA qui vient de déposer une alerte sociale.

La rentrée prochaine marquera l'An I de la Refondation et ce sont les directrices et les directeurs qui seront en première ligne pour la mise en œuvre «réelle», sur le vrai terrain, du renouveau. Or, sans signal fort, c'est la défiance qui se généralisera et les mesures décidées pour changer l'école resteront, une fois de plus, sous forme d'une liste d'intentions… si bonnes soient-elles. »

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 23:06

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De nombreux collègues nous adressent régulièrement des messages pour s’étonner de notre silence… Presque trois mois depuis le dernier article, voilà qui intrigue nombre de nos fidèles lecteurs.

Ce long moment de retenue éditoriale nous a semblé nécessaire pour prendre un peu de recul sur l’action de la nouvelle équipe ministérielle. Après un semestre d’annonces, de mise en place de groupes de travail, de réflexions, de concertations… nous souhaitions nous accorder le temps d'observer le nouveau ministre de l’Education nationale.

Que retenir de cette première année de travail ? D'abord le changement de ton à l'égard du monde enseignant. L’heure n’est plus au mépris. Des liens solides ont été noués avec les organisations syndicales. Des moyens supplémentaires ont été accordés conformément aux promesses électorales… D’importantes réformes sont en chantier : la formation des enseignants, les rythmes scolaires, la loi d’orientation, des négociations sur la revalorisation et la reconnaissance des métiers de l’enseignement… Bref, chacun devrait y trouver son bonheur.

 

Pourtant, la première grande réforme du quinquennat, dans le domaine de l’éducation, celle des rythmes scolaires, laisse un goût amer. Comme nous le laissions entendre dans nos derniers articles, elle est ratée. Est-ce un hasard si seuls 22% des élèves seront concernés par le retour à la semaine de 4,5 jours ?

Rappelons que, début décembre, le ministre espérait que « le plus grand nombre possible » de communes et « plus de la moitié des enfants de France » soient à la semaine de 4,5 jours à la rentrée 2013. L’échec est patent. Il l’est d’autant plus si l’on regarde attentivement la façon dont certaines communes mettront en place cette réforme.  Les commentaires sont saisissants :

« Certains projets municipaux ne correspondent pas du tout au sens de la réforme. On a ainsi repéré qu’une commune allait proposer en tout et pour tout dix minutes de temps d’activités périscolaires dans la semaine, dix minutes ! À l’inverse, une autre va mettre en place dix à quinze heures de TAP, mais sans rien dedans : ce sera une garderie, ni plus ni moins ! On a aussi découvert que les enfants d’une autre commune auraient seulement deux heures de cours le mercredi : ça sert à quoi ?

C’est vraiment du grand n’importe quoi. Comme les enseignants déplorent de ne pas avoir été suffisamment concertés sur le sujet, les parents d’élèves ont un peu le même ressenti. »

 

Hélas, cette réforme insuffisamment préparée, en arrive à faire oublier les avancées indéniables : l’abandon de la RGPP, la création des centres de formation ou la création de postes…

Pour les directeurs d’école, le compte n’y est pas non plus. Loin s’en faut. Le fameux slogan « le changement, c’est maintenant » ne s’applique pas à eux.

 

Certes le ministre a promis de s’intéresser à leur sort…

« …il est vrai que la question des directeurs d’école doit être traitée et là, avec beaucoup de sérieux et dans un dialogue avec eux que j’ouvrirai d’ailleurs au 1er trimestre 2013. A la fois avec les associations de directeurs d’école mais aussi avec les syndicats. »

Les discussions ont été repoussées… Elles s’ouvriront à l'automne mais avec quel espoir pour les directeurs ?

 

Le président a changé. Le gouvernement et la majorité parlementaire aussi. Pourtant, rien de réellement nouveau pour les enseignants chargés d’école… Comme avant, on les flatte, on reconnaît leur rôle essentiel dans l’école, on estime qu’ils doivent être un peu plus aidés, mieux reconnus voire même par un statut… Mais Sœur Anne ne vois rien venir... Elle ne verra rien venir puisque Vincent Peillon s'est montré très clair sur le sujet… Non à un statut. « Nous n’en avons pas les moyens… »

 

Comme par le passé, de nombreux parlementaires ont interrogé le ministre sur la question du statut (cf les questions écrites au gouvernement). Chacun d’eux a reçu la même réponse langue de bois, fruit d’un rapide copié-collé…

Quand bien même le pays en aurait-il les moyens que l’obtention d’un statut ne serait pas plus évidente pour autant. Rappelons ce que nous écrivions le 25 octobre 2012 et qui est d’autant plus d’actualité que le ministre et les syndicats ne sont plus dans la lune de miel de l’après-élection.

« Il est à noter que Vincent Peillon est dans le même état d’esprit de soumission aux syndicats du primaire. Il en fait part, à plusieurs reprises, devant la commission des Affaires Culturelles lorsqu’il déclare notamment au sujet du statut : «…si vous vous risquez sur ce terrain, vous serez surpris des résultats… » ou encore « Et vous savez que lorsqu’on entre dans le débat de les rattacher à d’autres établissements, soit vous en créez, sois vous les rattachez à d’autres établissements, nous avons là des oppositions importantes»

 

Le 22 mai, la Cour des Comptes a publié son rapport intitulé « Gérer les enseignants autrement ». Comme tous les auteurs de rapports similaires, elle s’attache à montrer le caractère singulier et inapproprié de la fonction de directeur d’école. Comme tous les rapports précédents, elle met en lumière l’absence de statut. Rien d’original en sorte.


Néanmoins, même si ce rapport ne manifeste aucune originalité à l’égard des directeurs d’école, il est utile car il permet de rappeler une nouvelle fois l’anachronisme de cette fonction dans l’école du XXIème siècle.

Ainsi, la Cour des Comptes souligne diverses difficultés inhérentes à l’absence de réel statut :


« Le positionnement ambigu de la hiérarchie et l’insuffisance de l’encadrement intermédiaire

L’émergence d’une véritable équipe pédagogique repose très largement sur le rôle d’impulsion et de pilotage de son chef. Or le statut du directeur d’école dans le premier degré ou du chef d’établissement dans le second ne leur confère pas la légitimité nécessaire pour assumer cette fonction. Si des fonctionnements en équipe très performants existent, comme la Cour a pu l’observer sur le terrain, ils sont dus à la configuration particulière dans les établissements concernés (capacité d’entraînement de la direction, bonne volonté des équipes, etc.) et adviennent en quelque sorte « malgré » le cadre de gestion. »

« La place des écoles et des établissements est mal définie et la légitimité des directeurs et chefs d’établissement mal reconnue. »

 

Son rapporteur évoque le « décalage croissant avec la réalité du métier d’enseignant »

 

« Ni les directeurs ou chefs d’établissement ni les équipes pédagogiques n’ont leur mot à dire dans les choix de recrutement des enseignants. Si un poste doit être supprimé, sa désignation n’est pas faite en fonction de l’intérêt de l’équipe, mais du poste de l’enseignant qui a la plus faible ancienneté dans l’établissement.

L’évaluation des enseignants demeure quant à elle individuelle dans sa très grande majorité.

Le statut du directeur d’école dans le premier degré ou du chef d’établissement dans le second degré ne suffit pas  à leur conférer la légitimité pour assumer un rôle d’impulsion et de pilotage dans le travail d’équipe. Ils sont perçus comme des acteurs administratifs. Dans les deux cas, c’est l’inspecteur qui, pour de nombreux enseignants, reste la seule autorité légitime en raison de ses compétences pédagogiques ou disciplinaires.

Les chefs d’établissement n’entrent pas, sauf exception, dans la classe pour assister aux cours des enseignants de leur établissement. Dans le premier degré, le directeur d’école n’est pas le supérieur hiérarchique des enseignants.

Tel n’est pas le cas dans des pays étrangers étudiés par la Cour, qui, comme le Canada, ont accordé la priorité au développement de la dimension collective du métier, afin de rompre l’isolement de l’enseignant et d’améliorer la qualité de l’enseignement délivré aux élèves. »

 

Dans ce rapport, la Cour des Comptes fait également quelques recommandations et notamment :

 

« Redéfinir le métier enseignant en adaptant en particulier les obligations réglementaires de service :

Donner aux directeurs d’école et aux chefs d’établissement la responsabilité de moduler la répartition des obligations de service des enseignants en fonction des postes occupés et des besoins des élèves, sous la supervision des directeurs départementaux et des recteurs. »

 

 Dès la parution de ce rapport, Vincent Peillon a publié un communiqué dans lequel il « répond » aux préoccupations exprimées dans ce texte.

 

« Favoriser la coordination pédagogique

                La coordination pédagogique est un autre facteur clé de la réussite éducative. C’est pourquoi de nouveaux dispositifs vont venir renforcer la coopération au sein des équipes éducatives. C’est le cas des conseils "école-collège", qui rapprocheront les enseignants du premier et du second degrés, comme de la réforme des rythmes scolaires au primaire, ou des parcours d’éducation culturelle et artistique ou d’orientation et d’insertion.

 

Clarifier les missions et adapter les modes de rémunération des enseignants 

                Plusieurs chantiers sont déjà ouverts, dans le cadre du dialogue social, pour définir et reconnaître la pluralité des missions des enseignants : par exemple, dans le premier degré, l’évaluation pédagogique des élèves, le temps de concertation, de travail en équipe, de dialogue avec les parents ; quant aux enseignants du second degré, des dispositions viseront à mieux prendre en compte la diversité de leurs parcours professionnels dans la progression des carrières.

S’agissant de la modernisation du métier d’enseignant, le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, a annoncé l’ouverture de discussions à l’automne prochain, avec les organisations syndicales et l’ensemble de la communauté éducative, pour échanger sur l’ensemble de ces questions (métier, missions, carrières) afin d’améliorer la gestion et l’efficacité pédagogique de notre système éducatif. »

 

Dans aucun de ces paragraphes, le ministre n’évoque le rôle des directeurs d’école. Que ne l’a-t-il fait en souhaitant « favoriser la coordination pédagogique » ? Pourquoi ne l’a-t-il souligné en rappelant les discussions à venir « afin d’améliorer la gestion et l’efficacité pédagogique de notre système éducatif » ?

 

Un simple oubli ? Assurément non ! D’une part, Vincent Peillon veut éviter tout conflit avec les syndicats sur le sujet et d’autre part, il n’a pas les moyens de ses ambitions.

Deux raisons suffisantes pour convaincre les directeurs qu’il leur faudra lutter s’ils veulent obtenir le statut auquel ils tiennent tant…

 

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