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Le statut de directeur d'école dans les projets présidentiels de 2012

 

Certains candidats ou partis évoquent le statut de l'école et de son directeur.

Qu'en disent-ils ?

 

Marine Le Pen
UMP
UMP & PS

Philippe Poutou 

 

La synthèse et les résultats de la consultation IFOP - GDID sont disponibles sur le site de l'Ifop à l'adresse suivante (cliquer sur le panneau ci-dessous) :

 

 

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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 23:18


Le 3 avril 2008, nous avions consacré un article à la RGPP. Récemment, un de nos fidèles lecteurs, notre collègue « Pierrot » nous a signalé la sortie du « premier rapport d’étape » de la RGPP. L’occasion, pour nous, de faire le point et d’apporter les clés nécessaires à une meilleure compréhension de cette politique.

 

 

RGPP, pour "révision générale des politiques publiques", processus lancé par Nicolas Sarkozy en juillet 2007.

Il s'agit de redessiner l'organisation de l'administration de l'Etat, dans le seul et unique but de permettre le non-remplacement d'un fonctionnaire partant à la retraite sur deux. Les justifications avancées sont souvent différentes, s'attachant à l'intérêt général, mais la réalité est bien sûr autre : seules les considérations financières servent de critères à la mise en place de cette RGPP.


Il s'agit par exemple de revoir totalement l'administration de l'Etat dans les territoires, en fermant bon nombre de sous-préfectures, et en réduisant à peau de chagrin les administrations au niveau du département, telles la DDASS, ou la DDE par exemple. Résultat, une perte de proximité, de capacité d'accueil du public, et des territoires ruraux plus encore désertifiés.

Concernant les services de soins, la RGPP vise à renforcer l’efficacité des politiques de santé, ce qui se traduit par la fermeture d’hôpitaux de proximité, dans nos petites villes.

 

Même chose pour les petits collèges, la moitié des bureaux de poste, les lignes de chemin de fer "les moins rentables", les 2/3 des casernes militaires sur le territoire, et la plupart de nos consulats en Europe.

Le 10 juillet 2007, le Premier Ministre lançait le chantier de la 
"révision générale des politiques publiques". Voici ce qu'en disait Eric Woerth, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique :

"La recherche de la performance de l’État a conduit de nombreux pays de l’OCDE à réviser leurs politiques publiques, un exercice qui a déjà permis à des Etats comme le Canada de réduire de façon drastique leur déficit, tout en jetant les bases d’une croissance durable.

En France, nous allons conduire une révision des politiques publiques suivant trois exigences : celle de la qualité du service rendu au regard des besoins des usagers, celle de l’intérêt des fonctionnaires et enfin celle d’une rationalisation de la dépense publique.

Pour répondre à ces trois aspirations, nous allons examiner sans réserve et sans tabou l’intégralité des missions exercées par l’Etat et les moyens qui y sont alloués.  Cet inventaire des politiques publiques va permette d’éclairer les choix qui seront faits pour réorganiser les politiques publiques et tenir les engagements budgétaires de la France".

 
En 2008, ministres et conseillers ne parlent pas de rigueur mais de RGPP pour justifier les efforts budgétaires.

Les annonces de mesures se multiplient : 91 en décembre 2007, 166 en avril 2008 et une centaine en juin dernier, nous en sommes actuellement à 374. Cette avalanche ne constitue pas en soi une politique cohérente. Elle n'a pour but que de noyer le citoyen sous l'accessoire.

 

La RGPP s'intéresse aussi, de très près, à l'Education nationale. Dans son « premier rapport d’étape » rendu public à l’issue du Conseil des ministres du 3 décembre dernier, « six mesures remplissent toutes les conditions d’un avancement satisfaisant ».

 

Ø  Nouvelle organisation du temps scolaire au primaire

Ø  Nouveaux programmes de l’école primaire

Ø  Stages de remise à niveau en CM1et CM2

Ø  Mise en place d’une évaluation en CE1 et CM2

Ø  Mise en place des établissements publics d’enseignement primaire (EPEP)

Ø  Mobilisation des enseignants spécialisés

   

On peut se demander ce que vient faire ce catalogue de mesures dans un document concernant la RGPP ?

Seule la création d’EPEP correspond aux critères de la RGPP. Le reste (mise en place de nouveaux programmes, évaluations CE1 et CM2, stages de remise à niveau…) n’est qu’un catalogue de réformes telles qu’en connaît régulièrement l’école.

 

Mais ne manque-t-il pas quelque chose dans ce catalogue ? A y regarder de plus près, on ne voit rien qui fasse allusion aux suppressions de postes. Simple oubli ? Ou volonté de ne pas effrayer les usagers de l'école ?

Bizarre, quand on sait que le seul et unique objectif de la RGPP est de répondre aux exigences de Bruxelles. Et pour atteindre cet objectif, le moyen le plus efficace trouvé par le gouvernement consiste à réduire le nombre de fonctionnaires d'Etat (9 500 policiers et gendarmes dans la Sécurité Publique et 12 000 agents dans l'Education nationale).

 

Les principales mesures de la RGPP ne figurent pas dans le rapport d’étape publié à l’issue du conseil des ministres du 3 décembre. Il s’agit des milliers de suppressions de postes d’enseignants. Mais aussi la « sédentarisation » des RASED, les récupérations de budgets alloués aux associations « amies » de l’Education nationale (OCCE, USEP…). On y ajoutera la suppression annoncée de centaines de petits collèges ruraux… Pourtant, l’essentiel de la RGPP est là ! Seulement, voilà : Le sujet est sensible. Beaucoup plus que dans tout autre ministère car le nombre d’agents touchés est nettement plus important.

 
Pendant ce temps, aucune réflexion n'est menée sur les conséquences de la décentralisation. Rappelons l'augmentation des dépenses des collectivités territoriales : 6,5 % en 2006 et encore 6,9 % en 2007. Les dépenses des collectivités atteignent 209 milliards d'euros contre 270 milliards pour l'Etat...


Chaque année, le nombre de fonctionnaires territoriaux augmente et l'on sait bien que les dérives sont là. Mais il semble plus facile de tailler dans la fonction publique d'Etat que de s'attaquer aux baronnies locales...

Dommage pour le service public, dommage pour nos territoires de campagne, dommage pour les usagers.

 

A bien lire le « premier rapport d’étape », on comprend que les mots sont choisis et la présentation soignée pour ne pas effrayer les citoyens. Curieusement, les mesures les plus importantes sont toujours annoncées en fin de paragraphe, comme si elles étaient secondaires…

 

Exemple 1 : l’essentiel est en fin de paragraphe

 

« Organisées autour de six axes de modernisation, ces décisions redéfinissent les missions de l’Etat, autour d’une véritable priorité pour chaque ministère, comme le développement durable pour le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire ou l’influence de la France pour le ministère des Affaires étrangères et européennes.

Ces décisions améliorent l’utilisation des moyens de l’Etat sur le territoire, pour les concentrer sur les missions opérationnelles, plutôt que sur la gestion des services eux-mêmes. Elles renforcent le service aux usagers, par le développement de guichets uniques et le recours à Internet.

Elles assouplissent et personnalisent la gestion des ressources humaines au sein de l’État, en promouvant une mobilité accrue des fonctionnaires, des carrières plus intéressantes et une meilleure reconnaissance du mérite.

Les décisions de la RGPP vont générer dès 2009 un gain de 30 600 « équivalents temps plein ». Ces décisions structurent le projet de loi de programmation des finances publiques

2009-2011 et permettent ainsi de réaliser 7,7 milliards d’euros d’économies ».

 

Exemple 2 : l’objectif n° 1 de la RGPP est classé 6ème et dernier

 

Ø  Adapter les missions de l’Etat aux défis du XXI ème siècle

Ø  Améliorer les services pour les citoyens et les entreprises

Ø  Moderniser et simplifier l’Etat dans son organisation et ses processus

Ø  Valoriser le travail et le parcours des agents

Ø  Responsabiliser par la culture des résultats

Ø  Rétablir l’équilibre des comptes publics et garantir le bon usage de chaque euro

 

Et encore mieux : le sens des mots a son importance

Ainsi, dans la phrase énoncée ci-dessus : «Les décisions de la RGPP vont générer dès 2009 un gain de 30 600 « équivalents temps plein ».

Autrement dit, les suppressions de postes (par milliers) vont « générer un gain » de postes ! Ou l’art de transformer une perte en gain !

 

On le voit, le « premier rapport d’étape » nous offre un visage souriant de la RGPP. Mais le miroir est trompeur : en réalité, le vrai visage est masqué.

« Un dispositif d’exception pour la RGPP : la transparence sur chaque décision », précise le communiqué de presse.

Transparence ou rideau de fumée… ?

 

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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 12:50


Résultats nationaux des élections professionnelles 2008 - CAPN


Syndicats

%

Evolution

Sièges

 

 

2005-2008

 

 

 

 

 

SNUIPP - FSU

47,05%

+ 2,00

          6 (+ 1)

SE-UNSA

22,95%

- 1,61

3

SNUDI-FO

7,81%

+ 0,02

1

SGEN-CFDT

7,42%

- 0,32

         0 (- 1)

SUD EDUCATION

6,39%

+ 0,90

0

SNE - CSEN

2,59%

- 1,08

0

UNSEN - CGT

2,33%

+ 0,31

0

avenir écoles (CGC)

1,38%

- 0,39

0

SCENRAC - CFTC

1,34%

+ 0,25

0

SNEP - SNCL (FAEN)

0,75%

- 0,06

0

 
 

Les élections professionnelles des enseignants se sont déroulées dans le climat fortement marqué par la politique gouvernementale. La concentration des attaques contre l’Ecole et ses enseignants (ou ressenties comme telles) aura incontestablement marqué ce scrutin.

 

 

Un camouflet pour le ministre

 

 

L’analyse des résultats nous fournit plusieurs indications :

 

1 – Participation en hausse

 

Ce scrutin est marqué par une participation en hausse alors qu’elle ne cessait de s’effriter dans les scrutins précédents. Les enseignants ont ainsi opposé un démenti cinglant aux allégations de M. Darcos mettant en doute le caractère représentatif des organisations syndicales.

 

Dans le premier degré, le taux de participation est de 62,8 %, soit par rapport à 2005 une augmentation de 2 points (60,7 % de participation en 2005).

"Cette bonne participation aux élections témoigne de la forte représentativité des organisations syndicales enseignantes, ce dont se félicite le ministre de l’Éducation nationale", souligne Xavier Darcos.

Rappelons cependant les propos tenus sur RTL par  X. Darcos le 20 novembre : " Il y a une résistance des appareils qui n’est pas celle des professeurs. Les professeurs méritent mieux que d’avoir des syndicats dont la fonction principale est d’organiser la résistance au changement". (Relire notre article).

 

 

2 – Progression des syndicats « protestataires »

 

Dans notre article du 22 novembre, nous écrivions : « Toutes les organisations syndicales ont appelé à la grève. Pourtant, toutes n’en retireront pas le même bénéfice. Indéniablement, une prime sera accordée aux syndicats les plus importants. Et parmi eux, ceux qui disposent de moyens conséquents et donc d’une meilleure visibilité médiatique.

En effet, qui a-t-on essentiellement « vu » dans les journaux télévisés ? Les dirigeants des principaux syndicats enseignants, en particulier le « chouchou » des médias, Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU. Il y a fort à parier que le SNUipp en tirera davantage profit que ses concurrents ».

 

Le fossé profond creusé par le ministre entre lui et les enseignants des écoles a poussé ces derniers à lui manifester une nette désapprobation des méthodes utilisées et des réformes entreprises.

Le message est clair : les enseignants ont avant tout voulu signifier au ministre leur exaspération devant l’accumulation de réformes imposées sans concertation ni explication probante : semaine des 4 jours, 108 heures, stages de remise à niveau, aide personnalisée, EPEP… Mais ce qui a le plus cristallisé la colère des enseignants, c’est probablement les milliers de postes supprimés année après année, l’impression que la maternelle allait être sacrifiée et la suppression programmée des RASED… Le tout, pour des raisons plus comptables que pédagogiques.

 

Au SE-Unsa, le bilan est quelque peu entaché de déception. Le syndicat ne récolte pas les fruits de sa volonté « réformiste ».

« Cette situation ne pouvait que créer un terrain électoral difficile pour le syndicalisme réformiste incarné par le SE-UNSA qui avait refusé de dissocier opposition et proposition. Elle favorisait à contrario et le vote radical, et le vote « légitimiste » pour le syndicat déjà le plus représentatif ».

 

C’est ce qu’ont traduit les résultats de l’élection à la CAPN des enseignants des écoles où le SE-UNSA, s’il maintient ses 3 sièges, enregistre une érosion de 1,6 point, le SGEN-CFDT disparait de la commission nationale, tandis que SUD et le SNUIPP progressent logiquement.

 

Au SNUipp, on jubile : « le SNUipp recueille 2% de voix supplémentaires. Il poursuit ainsi de façon continue la progression entamée depuis sa création en 1992. Il devient le premier syndicat dans 12 nouveaux départements.

Ce vote des personnels confie au SNUipp une grande responsabilité pour l’avenir de l’école, des élèves et des enseignants. Les enseignants des écoles ont renforcé ainsi leur confiance dans la capacité du SNUipp à défendre au quotidien l’Ecole et ses personnels, à se mobiliser et à mettre en œuvre une stratégie syndicale qui sait être offensive et force de propositions ».

 

 

Quelles conséquences ?

 

Comme tout politique touché par un désaveu important, le ministre affirme qu’il continuera ses réformes car l’école en a besoin. Néanmoins, comme nous l’avons écrit le 26 novembre, le ministre est durablement affaibli par la grève du 20 novembre, la mise en cause du SMA, la fronde des maires au 91e congrès de l'Association des maires de France (AMF) et maintenant par les résultats des élections professionnelles.
 

Il a déjà présenté des excuses pour ses propos sur les maternelles, donné des gages sur l’avenir des RASED, tenu des propos élogieux sur la représentativité des syndicats et accepté de les rencontrer pour renouer le dialogue…

La prochaine étape se traduira vraisemblablement par une « pause » dans des réformes qui étaient annoncées comme urgentes. C’est probablement le sort que subira la proposition de loi sur la création des EPEP prévue pour être présentée au Parlement en janvier prochain. Le SNUipp ne manquera pas de rappeler à X. Darcos son hostilité à la création d’un statut de directeur.

Le ministre hésitera certainement, pendant quelque temps, à braver une organisation syndicale récemment auréolée d’une victoire aux élections professionnelles…

 

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1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 09:21

 

 

RASED

Mercredi 3 décembre, la pétition qui recueille plus de 200 000 signatures sera remise au ministère. Les organisations signataires appellent les enseignants franciliens à se réunir devant le Sénat à 9heures à l'occasion du vote du budget. Le Snuipp organisera des rassemblements dans les départements.

 

A Paris c'est un mouvement collectif de désobéissance qui apparaît. Les sections parisiennes du Snuipp, de Sud, de la Cgt et de CNT appellent les enseignants à généraliser la suspension de l'aide personnalisée en solidarité avec les Rased (des dispositifs d'aide spécialisée supprimés partiellement à la rentrée 2009).

 

Le SMA  en examen…

"Je m’étonne donc que le Président de la République cède à cette facilité consistant à stigmatiser Paris faute de reconnaître la dimension improvisée et potentiellement dangereuse de ce texte de loi". Bertrand Delanoë répond aux propos de N Sarkozy sur le service minimum d'accueil (SMA). Il rappelle que "le congrès des Maires de France réuni depuis deux jours, a fait apparaître de manière évidente les difficultés rencontrées par toutes les communes françaises, quelles que soient leur taille et leur tendance politique, pour mettre en œuvre le SMA". Xavier Darcos a d'ailleurs annoncé qu'il recevra mardi 2 Jacques Pélissard, président de l'Association des maires de France.

 

Les syndicats reçus par Darcos

"Le climat est en train de changer" dit-on rue de Grenelle. "A partir de la semaine prochaine, nous recommençons les discussions syndicales sur tous les sujets, il n'y a pas de sujet tabou" a déclaré Xavier Darcos lors du Salon de l'éducation. Après le succès de la manifestation du 20 novembre, les syndicats du primaire lui avaient envoyé un "préavis" de 5 jours.

 

Les associations complémentaires reçues par Darcos

Lors de l’inauguration du Salon Européen de l'Education ce vendredi matin 28 novembre 2008, le Ministre de l'Education nationale, Monsieur Xavier Darcos, a rencontré les responsables nationaux des Associations éducatives complémentaires de l'Enseignement public. Il s'est engagé à les faire recevoir dans les meilleurs délais « afin de répondre à leurs attentes, renouer le dialogue, et trouver ainsi des solutions garantissant le développement des activités des associations éducatives, indispensables à des millions d'enfants et de jeunes ».

Les associations éducatives prennent acte de cette affirmation du Ministre.

Le 6 octobre les associations complémentaires, comme les Cemea, la Foeven, les Francas, la JPA, la Ligue de l'enseignement, l'OCCE, avaient reçu un courrier annonçant une coupe d'un quart de leur subvention et la suppression du financement de nombreux postes : 350 dès l'an prochain.

 

Les élections professionnelles

A quoi servent les syndicats enseignants ? La réponse pourrait être donnée le 2 décembre à l'occasion des élections des représentants des enseignants dans les commissions administratives paritaires.

Deux points seront particulièrement à observer.

 

Le premier c'est le taux de participation. Sa baisse régulière ces dernières années va-t-elle stopper ou s'accélérer ? En 1999, 77% des enseignants du premier degré avaient voté. Ils n'étaient plus que 61% en 2005. Cette évolution n'est sans doute pas pour rien dans les décisions gouvernementales. On a vu récemment le ministère fuir le dialogue syndical. L'élection a lieu au moment où le ministre promet de le reprendre. Nul doute donc qu'il n'ait les yeux braqués sur ces résultats. Un faible taux de participation l'encouragerait à les ignorer.

 

Le second relève du rapport de force. En 2005 on avait assisté à une érosion sensible du Sgen Cfdt (-2%) au bénéfice du Se-Unsa dans le secondaire, du Snuipp au primaire. Il est vrai que les syndicats ont mené des mouvements unitaires ces derniers mois. Mais des pommes de discorde demeurent.

En pleine mutation accélérée du système éducatif, cette élection arrive aussi au moment où le système de cogestion de l'Ecole est mis à mal. C'est dire son importance.

 

Fonctionnement

Le fonctionnement des commissions administratives paritaires est basé sur deux principes :

ü  Le paritarisme : Les C.A.P. comprennent un nombre égal de représentants de l'administration et des organisations syndicales de fonctionnaires. La durée de leur mandat est de trois ans.

ü  Le rôle consultatif sur certains textes et décisions. Les avis ou les propositions émis par les C.A.P. ne lient pas l'administration qui conserve son pouvoir de décision.

Elles sont, comme toute instance paritaire, un espace privilégié au sein duquel se développe le dialogue social qui est une des garanties fondamentales énoncée par le statut général des fonctionnaires.

 

Attributions

Ces commissions interviennent aux différentes étapes de la vie professionnelle. Elles se prononcent sur les décisions qui interviennent dans le déroulement de votre carrière professionnelle : recrutement (titularisations ou refus de titularisation, nominations au choix, intégrations), affectation, notation, mutation, détachement (sauf détachements de droit), disponibilité (sauf disponibilité de droit), mobilité, formation, licenciement (pour insuffisance professionnelle, suite à un refus de réintégration après disponibilité), ainsi qu'en matière disciplinaire (sauf avertissement et blâme). On distingue les décisions d'ordre individuel et les décisions d'ordre collectif.

Les commissions administratives paritaires académiques traitent des sujets relevant de la compétence du recteur, alors que les C.A.P. nationales

 

Ces élections revêtent une importance capitale pour les organisations syndicales car elles sont le reflet de leur représentativité. En effet, cette dernière ne peut plus être mesurée par le nombre d’adhérents tant celui-ci a fondu depuis 20 ans.

Il s’agit donc pour les enseignants de se prononcer sur les programmes des différents syndicats appelés à nous représenter lors des négociations sur la défense des retraites, des salaires, des conditions de travail…

 

Pour les directeurs d’école, un critère supplémentaire guidera leur vote : quel syndicat pour les représenter ? Le choix est restreint. Il sera déterminant pour l'avenir de leur combat... 

En effet, peu nombreux sont les syndicats soucieux de soutenir l’idée d’un statut pourtant plébiscité par 93 % de la profession lors de la consultation IFOP / GDID en septembre 2006.

 

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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 14:00

 

 

L’histoire ne se répète pas mais elle bégaie… C’est du moins ce que peut constater tout bon observateur de l’Education nationale.

Dans ce ministère, la règle est immuable dans le « jeu » auquel se livrent le ministre et les représentants syndicaux. Tôt ou tard, le vent tourne. L’état de grâce ne dure jamais bien longtemps. Les syndicats savent qu’il leur faut faire le dos rond jusqu’à ce jour où le ministre sera suffisamment affaibli.

 

 

Un ministre affaibli

 

Pour X. Darcos, le 20 novembre restera une date maudite. Jusqu’à lors, tout semblait lui réussir. On le disait « bien vu » du président et même « premier ministrable ». Mais voilà, le ministre sort doublement affaibli de cette dernière grève.

 

Affaibli par la forte mobilisation des enseignants (relire notre article précédent), le ministre est « sommé » par « ultimatum » d’engager sous les 5 jours des négociations avec les syndicats. Le coup est rude à encaisser pour un ministre qui rappelait son opposition à toute forme de cogestion.

 

Affaibli par le camouflet infligé par de nombreux maires de France qui ont bravé la loi les obligeant à assurer le service minimum d’accueil. En effet, la mise en place du SMA s’avère très laborieuse en cas de grève importante.

 

Le ministre est si affaibli qu’il renonce à se rendre au 91e congrès de l'Association des maires de France (AMF), qui se tient à Paris du mardi 25 au jeudi 27 novembre, où 7 000  élus attendent de pied ferme le président de la République, qui s'exprimera devant eux jeudi.

 

X. Darcos a jeté l’éponge. Son directeur de cabinet aussi. C'est donc un recteur qui sera présent. « Le ministre de l'Education, selon Jacques Pelissard, président de l'Association des maires de France, a eu peur de se faire huer par les élus locaux à cause du service minimum ». Selon Pelissard, « c'était à l'Etat et non aux mairies d'organiser l'accueil nécessaire des enfants les jours de grève ».

 

 

Des syndicats renforcés

 

Comme nous l’avons écrit dans notre précédent article, tous les syndicats ne retireront pas le même bénéfice de l’affaiblissement du ministre. On le voit, trois syndicats se sont réunis en intersyndicale pour adresser un « ultimatum » à X. Darcos qui a répondu : « bien entendu, le dialogue continuera ».

 

Afin de maintenir la pression, un collectif (réunissant entre autres les principaux syndicats de l’Education, des lycéens, des parents d’élèves) organise une journée de manifestations partout en France le mercredi 10 décembre, sans appel à la grève.

 

«Il n’y a pas d’appel à la grève ce jour-là», précise Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU.

 

«L’idée est de dire: l’éducation est notre avenir. Le gouvernement ne veut pas l’entendre. Le 10 décembre, faisons masse pour dire et redire que l’Education est notre avenir et qu’elle ne se fera pas sans moyens, pas sans dialogue, pas sans associations, etc.», a expliqué Luc Bérille, secrétaire général du SE-Unsa.

 

 

La surenchère du SNUipp

 

Si les organisations syndicales « jouent collectif », elles n’en oublient pas moins que dans quelques jours, le 2 décembre, chacune d’entre elles sera jugée non plus sur sa capacité à mobiliser mais sur le nombre de suffrages obtenus aux élections professionnelles.

C’est là que s’invite la question du pouvoir et se construit le rapport de forces entre syndicats mais aussi dans les négociations avec le ministère.

 

Le SNUipp qui entend maintenir, voire accentuer, son leadership dans le premier degré met les bouchées doubles pour apparaître comme l’opposant le plus ferme à la politique menée par X. Darcos. Il veut profiter de l’affaiblissement inespéré du ministre pour lui faire mettre le second genou à terre et revenir sur ses projets : EPEP, RASED, suppressions de postes…

 

Aussi, le SNUipp n’hésite pas à faire de la surenchère pour apparaître comme l’élément moteur de l’intersyndicale, le fer de lance du syndicalisme radical. Pour ce faire, il multiplie les initiatives.

 

Le SNUipp 75 a appelé les enseignants des écoles parisiennes à "faire grève" jeudi afin "d'organiser un comité d'accueil à Xavier Darcos" qui doit inaugurer ce jour-là le Salon de l'Education porte de Versailles. Mais s’y rendra t-il ?

 

Sur le plan national, le Snuipp invite l'intersyndicale à organiser une journée de grève avant le 10 décembre

« A l'issue de la manifestation du 20 novembre, Xavier Darcos avait annoncé qu'il allait discuter avec les syndicats. Ceux du primaire, le Se-Unsa, le Snuipp, le Sgen, avaient émis un "préavis de négociations" de 5 jours. "Ce préavis expire mercredi 26 novembre", note l'intersyndicale. "Nous n’avons à ce jour aucune proposition de rencontre avec le ministère" ».

 

Du coup le SNUipp propose une nouvelle journée de grève unitaire aux organisations syndicales avant le 10 décembre et met cette proposition en débat parmi les personnels.

 

 

Bref, le SNUipp a fait sien l’adage suivant lequel il faut battre le fer tant qu’il est chaud... Mais attention : la roue tourne vite… Il suffit d’une grève de trop, mal suivie, mal comprise par l’opinion et la tendance se renverse…

 

 

Disons-le, cependant, on aimerait retrouver cette même ardeur au combat dans la défense des directeurs d’école qui ont exprimé massivement leur volonté de reconnaissance de leur métier par un statut professionnel.

 

On peut regretter que l’action du SNUipp ne se développe le plus souvent que pour maintenir le statu quo au lieu de faire évoluer l’école pour l’adapter au XXIème siècle.

 

C’est malheureusement le cas, notamment, dans la création des EPEP où il nous semble qu’il y aurait matière à négocier pour améliorer la proposition de loi plutôt que d’en exiger le retrait pur et simple. Mais, pour cela, peut-être faudrait-il commencer par écouter et entendre les enseignants sur le terrain et ne pas se contenter de motions présentées par une minorité dans des assemblées squelettiques…

 

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14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 23:09

L’annonce a fait l’effet d’une bombe : la Délégation à la communication - commune aux deux ministères - prévoit de consacrer 100 000 euros en 2009 à la « veille de l’opinion » pour le compte du ministère de l’éducation et 120 000 euros pour celui du ministère de l’enseignement supérieur. « Flicage des profs », « repérage des récalcitrants » ou banalité d’un travail d’information au service de l’action publique ?
   

En réalité, ce sont les termes utilisés dans le cahier des charges qui ont fait particulièrement réagir.

« Les objectifs de ce dispositif de veille » : « Identifier les thèmes stratégiques ; identifier et analyser les sources stratégiques ou structurant l’opinion ; repérer les leaders d’opinion, les lanceurs d’alerte et analyser leur potentiel d’influence et leur capacité à se constituer en réseau ; décrypter les sources des débats et leurs modes de propagation ; repérer les informations…etc. »

« Les informations signifiantes pertinentes sont celles qui préfigurent un débat, un “risque opinion” potentiel, une crise ou tout temps fort à venir dans lesquels les ministères se trouveraient impliqués », précise l’appel d’offre.

« Outre la presse, les “sources surveillées” sont sur Internet: sites “commentateurs” de l’actualité, médias en ligne, sites de syndicats, de partis politiques, sites militants d’associations, de mouvements revendicatifs ou alternatifs, de leaders d’opinion, moteurs généralistes, forums, blogs, pages personnelles, appels et pétitions en ligne… »

 
Le ministère de l’éducation se justifie : « Ça  fonctionnait déjà quand on est arrivés au ministère ». « C’est comme une sorte d’extension des traditionnelles revues de presse. Cela existe dans la plupart des ministères. C’est la “Delcom (la délégation à la communication) qui reçoit ces synthèses… et qui nous les synthétise à son tour parce que nous n’avons pas le temps de tout lire ».

 
La Delcom indique : « Ce n’est pas
une démarche de censure et de contrôle mais une démarche d’écoute et de compréhension de l’opinion qui s’exprime sur le Net. Il n’y aucun fichage, pas de liste nominative. On ne cherche pas l’identité des gens, même si certains se manifestent volontairement en tant qu’auteurs »

 
Thierry Saussez, directeur du service d’information du gouvernement (SIG) affirme qu’il « comprend » que le « langage des professionnels » (surveiller, cible, alerte, etc..) puisse « hors contexte » être mal perçu. « Ça existe depuis des années ». « C’est parfaitement transparent, cela passe par des appels d’offres publics sur quelque chose qui est sur Internet, donc qui est public. Il s’agit de regarder tout ce qui peut avoir un impact sur les politiques publiques, dans les médias, sur internet et dans l’opinion, directement auprès des Français.»

Et pourquoi recourir à de coûteux appels d’offres ?  « Parce que les ministères n’ont pas les ressources humaines pour réaliser ce type de travail », répond Thierry Saussez.

 
Les principaux syndicats d’enseignants, peu suspects de sympathie envers le ministre, se montrent plutôt modérés dans leurs réactions.

 
Interrogé par Associated Press, Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, déclare « Parler d’une volonté de fichage des militants me parait être une surinterprétation » et ajoute : « Le ministère veut simplement anticiper pour adapter sa propagande. Le reproche que je pourrais surtout faire, c’est qu’on dépense un argent fou, pas pour l’intérêt général, mais pour l’intérêt du ministre… ».

 
Luc Bérille, secrétaire général du SE-UNSA publie le communiqué suivant : « Les fonds publics ont-ils pour objectif de financer la propagande ? Que le ministère soit attentif à l’évolution de l’opinion est une chose, mais que l’objectif annoncé de cette veille informatique soit de prévenir toute remise en cause ou critique de sa politique en est une autre. » Et il ajoute : « A ceux qui en douteraient, le ministre de l’Education nationale vient de prouver qu’il peut avoir de la ressource, y compris financière, lorsqu’il le décide. Le SE-UNSA constate que la chasse systématique aux dépenses qui, lorsqu’il s’agit des personnels et des élèves, se traduit par des milliers de suppressions d’emplois et des restrictions massives des crédits budgétaires, peut souffrir des exceptions lorsqu’il s’agit d’un service du ministre. »

 
Le Sgen-CFDT reste tout aussi mesuré : « Plutôt que de tenter d’observer les conversations sur le net, nos ministres de tutelle seraient mieux inspirés d’utiliser une partie de ces sommes au développement du dialogue social qui seul permet à la fois d’entendre les attentes des personnels et de trouver les moyens d’y répondre ». Et il s’interroge : « Nos ministres n’envisagent donc pas d’autres moyens de connaître l’opinion et les attentes de leurs personnels que par la surveillance des échanges sur le net ? ».


 

« L’école, ça commence à trois ans »

Interrogé au Sénat lors des questions au gouvernement, Xavier Darcos a tranché officiellement en faveur de la suppression de la scolarisation à 2 ans. "L'école, ça commence à trois ans".

Le ministre avait déclenché une levée de boucliers en septembre, quand il s'était publiquement interrogé sur l'opportunité de recruter à bac+5 pour les écoles maternelles "des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches".

"J'ai dit à ce moment-là que ce n'était pas respecter les professeurs d'écoles maternelles que de vouloir leur donner des fonctions qui relevaient de la puériculture", a-t-il corrigé, interrogé lors de la séance des Questions au gouvernement du Sénat.

"Il faut que nous posions la question simple: qu'est-ce que nous faisons de enfants de un à trois ans ? Est-ce que c'est à l'école qu'il faut les mettre ou est-ce qu'il faut des dispositifs de transition comme tous les pays modernes l'ont fait ? ", a-t-il interrogé, avant de proposer sa propre réponse: "l'école maternelle à trois ans, c'est très bien. Avant, il faut trouver des structures d'accueil différentes qui soient adaptées aux besoins de ces enfants."

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10 novembre 2008 1 10 /11 /novembre /2008 08:55

Suite à notre article sur les « primes à certains enseignants », nous avons reçu un courrier que nous diffusons volontiers dans son intégralité. Ce commentaire détaillé émane de notre collègue Froment que nos fidèles lecteurs connaissent bien puisqu’il nous éclaire souvent de ses réflexions avisées notamment dans le domaine économique.

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Depuis quelques temps, le ministre X. Darcos multiplie les annonces de primes à diverses catégories d’enseignants. On ne citera, pour mémoire, que les dernières :

Prime d’installation de 1 500 € pour les jeunes professeurs, majoration de l’indemnité des directeurs d’école avec versement d’une partie fixe variable de 200 à 600 €, prime de 400 € aux 60 000 maîtres de CE1 et CM2 pour le surcroît de travail lié à l’évaluation des élèves…

Certes, les heureux bénéficiaires des « largesses de l’Etat » ont toute raison de se montrer satisfaits de cette aubaine qui leur tombe du ciel. D’ailleurs, leur surprise est d’autant plus grande que certaines de ces gratifications n’ont même jamais l’objet de revendications.

L’objet n’est pas d’analyser, ici, les conséquences sociales ou relationnelles de ces primes qui semblent injustes à certains et qui peuvent engendrer des susceptibilités néfastes à l’organisation du travail en équipe…

 Attachons-nous au strict point de vue économique et financier de ces mesures. N’oublions pas qu’elles arrivent après d’autres mesures telles les heures supplémentaires défiscalisées ou les premières annonces de salaire au mérite dans certains corps de fonctionnaires.

La première réaction consiste à considérer que ces différentes mesures financières ont un effet immédiat sur le pouvoir d’achat de leurs destinataires. En ce sens, elles sont particulièrement les bienvenues en ces temps difficiles.

Mais ce serait avoir la mémoire courte et la vue handicapée par une myopie paralysante que de ne pas voir le danger qu’elles représentent pour l’ensemble des enseignants, y compris pour les attributaires.

Le problème ne se pose pas, comme on peut parfois l’entendre, pour la retraite. En effet, depuis 2005, indemnités et primes des fonctionnaires entrent en partie dans le calcul des points et offrent droit à pension complémentaire.

Les premiers effets négatifs de ces primes en tous genres vont se faire sentir clairement lors des prochaines négociations salariales entre les partenaires sociaux.

Depuis plusieurs années, gouvernements et syndicats s’opposent sur la base de calcul de l’augmentation des salaires. 

Pour les syndicats, il convient de prendre en compte le taux d’inflation afin de préserver le pouvoir d’achat des salariés.

Le gouvernement veut intégrer le GVT (Glissement Vieillesse Technicité) dans les augmentations de salaire. C’est évidemment une interprétation tendancieuse. Les augmentations de salaires sont des évolutions de la valeur du point ou une augmentation générale permettant, à ancienneté et fonction égale, une augmentation du pouvoir d’achat. L’ancienneté et les promotions sont des actes de carrière.

Chaque année, des discussions à n’en plus finir butent sur la prise en compte de ces augmentations de salaire liées au déroulement de carrière des fonctionnaires. Finalement, un compromis souvent « imposé » met un terme aux négociations et le pouvoir d’achat est rarement totalement assuré.

Rappelons-nous les propos du ministre du budget Eric Woerth qui, en décembre 2007, déclarait qu’une « augmentation générale est une augmentation anonyme ». Et il ajoutait, lors des négociations salariales de la Fonction publique :

"Il y a beaucoup de gens aujourd'hui, de fonctionnaires, 75%, qui ont bénéficié à un titre ou un autre d'augmentations qui ont été très au-delà du chiffre de l'inflation".

"Il faut regarder ceux qui ont perdu, garantir ceux-là dans un mécanisme sur lequel il faut qu'on se mette d'accord avec les organisations syndicales, très transparent, qui fasse qu'aucun fonctionnaire ne perde de pouvoir d'achat."

"On doit discuter aussi des mesures catégorielles, des heures supplémentaires, du rachat des comptes épargne-temps, de la rémunération au mérite"

 Nous n’y échapperons pas cette année encore. Et naturellement, le gouvernement voudra intégrer les primes dans la masse salariale et sera enclin à considérer qu’elles sont déjà un premier « acompte » de l’augmentation des salaires. Ce qui n’est le cas que pour une minorité.

Comme les discussions concernent collectivement les enseignants, c’est l’ensemble d’entre eux qui risque d’être pénalisé par les quelques mesures accordées à quelques-uns.

C’est là que se situe le piège et il faudra toute la force de conviction des organisations syndicales pour ne pas s’y laisser enfermer. Ce ne sera pas facile…

Espérons ne pas avoir à regretter ces primes d’un jour qui peuvent, à tout moment, être remises en cause…

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24 septembre 2008 3 24 /09 /septembre /2008 17:49

L’AFEV organise, ce 24 septembre, la première Journée du Refus de l’Echec Scolaire, en partenariat avec France 5 et Trajectoires-Reflex. A cette occasion, une étude intéressante a été publiée. Il s’agit du Baromètre annuel du rapport à l’école des enfants de quartiers populaires (établi par le cabinet d’études « Trajectoires-réflex »).

Cette étude, dont nous publions les grandes lignes, montre le décalage entre les attentes de l’école et la réalité vécue par certains enfants.

Il faudra davantage qu’une « aide personnalisée » ou un « stage de remise à niveau » pour améliorer les résultats de ces enfants.

 

Ce baromètre donne la parole à 700 élèves (du CP à la 3ème) suivis par l’AFEV (Association de la Fondation Etudiante pour la Ville).

 

Un décalage entre le rythme de l’enfant et le rythme de l’école qui ne favorise pas les apprentissages

 

Le petit déjeuner

34% des écoliers interrogés, écoliers et collégiens confondus, ne prennent pas ou rarement un petit-déjeuner le matin avant la journée scolaire.

Sur ce point, on mesure le chemin qu’il reste à parcourir pour une partie de ces enfants qui ne peuvent pas être pleinement attentifs en classe le matin sans avoir pris un petit-déjeuner.

 

Le repos

14% des écoliers disent se coucher après 22 heures.

Ce constat est peut-être à rapprocher avec celui du fort taux d’équipement des familles en postes de télévision : plus de la moitié des élèves interrogés déclarent avoir une télévision dans leur chambre.

Or, il y a une corrélation entre le fait d’être suffisamment reposé et la réussite scolaire. Les chronobiologistes l’ont amplement montré. Ces heures de coucher tardives handicapent les enfants dans leur réussite scolaire, et entravent aussi l’efficacité du travail des enseignants qui ont peu de prise sur cet aspect.

 

 

Des relations distantes entre familles et école

A la question «Tes parents te demandent-ils comment s’est passée ta journée à l’école ?», 43 % des élèves interrogés répondent « oui, quelquefois » et 15 % répondent à cette question par un « non, jamais ».

Ce constat a pour corollaire le discours des enseignants qui évoquent souvent les difficultés qu’ils rencontrent pour voir les parents de leurs élèves, et en particulier les parents des   enfants les plus en difficulté. Ils déplorent qu’une partie des parents ne se rende que très rarement à l’école de leurs enfants, que lorsqu’ils sont explicitement convoqués.

Parfois, certains refusent même de venir.

Cette situation est d’autant plus préjudiciable qu’elle ne favorise pas la compréhension par les familles de l’environnement, des exigences et des codes scolaires d’une part et d’autre part, elle ne permet pas aux enseignants de mieux connaître le mode de fonctionnement, les difficultés et les potentiels de ces familles.

 

61% des élèves déclarent que leurs parents leur demandent « tous les jours » s’ils ont des leçons ou devoirs à faire.

Pour autant, seulement 22 % des élèves interrogés affirment que leurs parents les aident pour leurs devoirs, 41% sont parfois accompagnés par leurs parents dans la réalisation de leurs travaux scolaires à la maison, et 37% d’entre eux le sont rarement ou jamais.

Cette faible implication de certains parents dans l’aide aux devoirs ne doit pas être mécaniquement interprétée comme un désintérêt ou une absence de reconnaissance de ces derniers de l’importance de l’école. Au contraire, la plupart des études sociologiques montrent que les attentes de ces parents à l’égard de l’école sont fortes, elle est perçue comme un moyen de sortir de la précarité sociale, économique en accédant à un métier. Des éléments de réponse sont donc à chercher ailleurs.

 

 

Le faible poids des activités culturelles

75% des élèves interrogés ne pratiquent pas une activité culturelle ou artistique en dehors de l’école.

Plus d’un tiers des élèves interrogés déclare ne jamais lire ou rarement un livre à la maison, 52% « de temps en temps » et seulement 14% « tous les jours ».

La pratique de la lecture est plus aléatoire et pour une part significative, est faible. Le manque de lecture n’est pas sans conséquences sur la réussite scolaire des élèves : la lecture est valorisée comme moyen pédagogique de développer ses savoirs, sa maîtrise de la langue, son vocabulaire...

Cette carence dans les pratiques extrascolaires peut expliquer pour partie leurs lacunes en orthographe et grammaire. Elle constitue un réel enjeu d’action pour favoriser la réussite scolaire. Elle vient aussi corroborer les résultats de la fréquentation des bibliothèques par les enfants interrogés.

 

Les activités culturelles et / ou artistiques occupent un faible poids dans les activités extrascolaires des enfants enquêtés. À titre d’exemple, 70% des élèves interrogés ne sont jamais allés au musée avec une personne de leur famille. Par contre, ils sont nombreux à l’avoir fait dans le cadre de l’école ou du collège (65%).

Ainsi, une partie de ces familles ont des activités ou « sorties » orientées surtout autour des loisirs et moins pédagogiques ou culturelles. Cela les distingue nettement d’autres familles qui développent une stratégie plus fortement en lien avec l’école et ses attentes.

 

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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 17:00

 

« Un petit dernier pour la route… », dit la pub. Nous, nous dirons simplement : « Un de plus ! ». Oui, un rapport de plus qui va dans le même sens s’agissant de la direction d’école (DESCO, MGEN, Inspection Générale, HCE, OCDE 2007).

 

Pour ne citer que les principaux, rappelons-nous le rapport des inspecteurs généraux J.F. Cuisinier et T. Berthé, il y a deux ans : "Demain plus encore qu'aujourd'hui, un responsable d'EPLE devra être capable d'impulser les choix pédagogiques de l'établissement, d'assurer une gestion financière affinée, pour se dégager des marges de manoeuvre dans le cadre de la LOLF, de négocier des conventions locales équilibrées, voire avantageuses avec la collectivité territoriale de rattachement, d'animer des équipes dépendant de plusieurs employeurs". Pour eux les inégalités de résultats entre établissements relèveraient d'abord de pilotages de qualité différente.

 

En 1998, Jean Ferrier, dans son rapport à Ségolène Royal, évoque le « statut trop flou des directeurs d’école ». Il décrivait le « rôle essentiel » que devrait jouer le directeur d’école. Un texte à relire absolument.

 

Plus récemment, en 2007, le rapport du HCE analyse la crise de l'école élémentaire comme celle des directions. "Le titulaire de la fonction n’a pas l’autorité nécessaire pour assurer pleinement la direction de son école... le débat sur la fonction de directeur d’école primaire, dotée de compétences explicites, ne devrait plus être éludé".

 

La récente étude de l'OCDE (Août 2008) vient relancer le débat sur les tâches de direction, leur définition et leur rôle dans les systèmes éducatifs. Pour l'OCDE, il ne fait pas de doute que la direction d'établissement est la clé de systèmes éducatifs plus efficaces.

 

Il est vrai que l'Ecole française souffre réellement de ses corps intermédiaires. Elle en manque probablement pour améliorer sa gestion. Surtout, les enseignants se sentent souvent seuls, c'est un point qui ressort des enquêtes sur la pénibilité du métier. Les enseignants doivent trouver seuls les réponses à toutes leurs difficultés. Cette situation a bien sur un coût humain important. Elle illustre aussi les ambitions de pilotage…

 

L'OCDE appelle à renforcer les directions d'établissement

"La direction d'établissement est devenue une priorité dans les politiques éducatives internationalement". Pour l'OCDE, la direction d'établissement est un maillon essentiel du système éducatif  à la fois du fait de la nécessité d'améliorer l'efficacité des systèmes éducatifs et du développement de l'autonomie des établissements.

 

C'est pourquoi l'Organisation publie deux ouvrages pour montrer comment ces directions fonctionnent dans 5 systèmes (la Finlande, l'Autriche, l'Angleterre, l'Australie, les Flandres) et proposer des recommandations pour rendre plus efficaces ces directions.

 

L'OCDE recommande d'augmenter le niveau d'autonomie décisionnelle des directions. Par exemple en leur donnant plus de pouvoir dans l'évaluation des enseignants, plus d'outils de pilotage et en encourageant la construction de réseaux de chefs d'établissement.

 

L'OCDE appelle aussi les décideurs à partager les taches directoriales et à développer des équipes de direction. Enfin elle s'inquiète du peu d'attraction des métiers de direction. Elle recommande une meilleure formation, de meilleurs salaires, un recrutement mieux adapté.


  

Améliorer la direction des établissements scolaires, une priorité pour les pouvoirs publics dans le domaine de l’éducation, affirme l’OCDE

 

28/08/2008 - Si l’efficacité du corps enseignant est le tout premier facteur qui détermine l’excellence des résultats des élèves, la qualité de la direction des établissements est le deuxième. Les autorités compétentes doivent s’efforcer davantage de recruter et de former les meilleurs candidats pour diriger les établissements scolaires, selon une nouvelle publication de l’OCDE.

 

Dans le monde éducatif actuel, les chefs d’établissement ont un rôle crucial à jouer en modernisant les systèmes d’enseignement dans leur intégralité : telle est la conclusion du rapport Améliorer la direction des établissements scolaires, ouvrage en deux volumes, établi à partir des données factuelles émanant de 19 pays.


Pourtant, alors que les autorités publiques mettent tout en œuvre pour améliorer les performances des établissements scolaires, les femmes et les hommes qui dirigent ces établissements bien souvent croulent sous le travail, sont insuffisamment payés et arrivent pour beaucoup à l’âge de la retraite sans disposer d’un assez grand choix de candidats qualifiés pour les remplacer.


Basé sur une analyse comparative et sur des études de cas, le volume 1, Politiques et pratiques, recense quatre moyens s’offrant aux pouvoirs publics pour former de nouvelles générations de chefs d’établissement :

Ø       (Re) définir les responsabilités de la direction des établissements scolaires, en se focalisant sur les missions qui peuvent améliorer les résultats de l’école.

Ø       Répartir les fonctions de direction d’établissement en favorisant un élargissement des équipes de direction et en reconnaissant les responsabilités assumées.

Ø       Ménager l’acquisition des compétences qui sont nécessaires à une direction d’établissement efficace aux différentes étapes de l’exercice de cette fonction.

Ø       Faire de la direction d’établissement scolaire une profession attrayante en assurant des salaires et des perspectives d’évolution professionnelle appropriés.


Le volume 2, Études de cas sur la direction des systèmes, passe en revue des pratiques novatrices en Australie, en Autriche, en Belgique (Flandre), en Finlande et au Royaume-Uni (Angleterre) afin d’illustrer les mesures que prennent effectivement certains pays pour encourager les chefs d’établissement à contribuer à la transformation du système – l’objectif étant de faire de chaque établissement un bon établissement.

 

 

Combien faudra-t-il de rapports supplémentaires pour que les gouvernements français se penchent enfin sur le problème de la direction d’école ?

 

Relire quelques-uns de nos précédents articles en cliquant sur les liens suivants :

 

OCDE 2007 (1)                      

OCDE 2007 (2)                      

Rapport HCE 1998                 

Rapport HCE 2007                 

 

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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 14:04

« Nous ne gagnons pas d'élèves, bien au contraire. A cette rentrée, nous avions prévu 25.000 élèves de plus à l'école primaire. Nous en aurons 960 de moins ».




Ce propos tenu lors du « chat » sur « 20 minutes.fr », Xavier Darcos l’a répété mot pour mot, ce mercredi 3 août sur RTL. Nous ne pouvons que marquer un fort étonnement devant ce décalage entre les données de l’Insee et celles du ministère de l’Education nationale.

En effet, l’évolution démographique montre que La France est la championne d'Europe de la natalité : avec un indicateur de fécondité de deux enfants par femme en 2006, elle devient, avec l'Irlande, le pays le plus fécond de l'Union européenne. La France est l'un des seuls pays d'Europe où le taux de natalité progresse. Il est actuellement de 1,98 enfant par femme. Si on ajoute à cela un solde migratoire positif et un allongement de la durée de vie, la croissance démographique est plus que positive. En 2003, l'Europe des 25 a vu sa population croître de 216.000 personnes. A elle seule, la France y a contribué à hauteur de 211.000 personnes. D'ici à 2050, la France pourrait devenir le pays le plus peuplé d'Europe.


Cet accroissement important a débuté en 2000 et se poursuit encore en cette année. L’école primaire accueille actuellement essentiellement les enfants nés depuis 1998. Mathématiquement, les effectifs scolaires ne peuvent que croître. Certes, depuis son passage sur le plateau de Canal + et son incapacité à utiliser la règle de trois, nous savons que le ministre est fâché avec les chiffres… Cependant il dispose de services compétents : « Notre direction de l'évaluation et de la prospective nous permet une très grande prévisibilité, et nous adaptons chaque année nos recrutements à nos besoins ».

 
 
Quelles hypothèses pouvons-nous émettre pour expliquer cette différence de constats effectués par l’Insee et le ministère ?
  

Hypothèse n° 1 :

Le service des prévisions du ministère se trompe… ce que nous ne pouvons croire puisque le ministre nous dit qu’il est compétent…

 

Hypothèse n° 2 :

Les Français ne scolarisent pas leurs enfants… Ce qui semble tout à fait improbable dans un pays qui est l’un des plus grands consommateurs d’école au monde.

 

Hypothèse n° 3 :

Existerait-il une espèce d’Arche de Zoé qui enverrait des milliers de petits Français à l’étranger… ? Difficile à croire… 25 000 enfants ne peuvent pas ainsi disparaître…

 

Hypothèse n° 4 :

Tel l’alchimiste qui transforme le plomb en or, l’alchimiste Darcos aurait-il réussi à transformer l’excès d’élèves qui plombent son budget en un bel or sonnant et trébuchant grâce aux suppressions de postes d’enseignants… ?

 

Trêve de plaisanterie… Cessons de jouer les faux naïfs. Car la réponse nous est donnée par Xavier Darcos lui-même. Ou plus exactement, elle est contenue dans l’audition du ministre par la commission des finances du Sénat.
 

Le jeudi 3 juillet 2008, la commission des finances a auditionné M. Xavier Darcos, ministre de l'Éducation nationale, sur les crédits de la mission "Enseignement scolaire ".

A la 47ème minute de son audition, le ministre aborde clairement la question du budget et énonce les grandes priorités de sa mission :

 

Xavier Darcos : « Nous voulons rationaliser les 57 milliards d’euros en donnant davantage d’autonomie aux établissements et en créant les établissements publics du premier degré, avec des établissements qui aient de vrais patrons, à qui nous puissions déléguer des budgets, qui les gèrent et qui nous rendent compte ».

 

Le ministre nous donne ensuite son sentiment sur l’école maternelle. Et c’est dans cet extrait de son audition que se trouve la réponse à notre question initiale sur les différences constatées entre les chiffres de l’Insee (évolution démographique positive) et ceux de ses services (nombre d’élèves scolarisés en baisse) :

 

« Le deuxième sujet qui me préoccupe et que nous n’arrivons jamais à faire ouvrir réellement, c’est la question compliquée du préélémentaire. Tout le monde sait très bien qu’en France, si nous scolarisons si tôt des tout petits enfants, à 2 ans ou 2 ans et demi, ce ne sont pas pour des raisons scolaires, mais parce que ça arrange les communes, les maires, parce que ça empêche de fermer des classes.

Je serais heureux qu’un jour la Nation se pose la question de la petite enfance de manière plus globale, et que la petite section de l’Ecole maternelle ne soit pas la variable d’ajustement des communes pour éviter de fermer une classe.

Est-ce qu’il est vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits de l’Etat, que nous fassions passer des concours à bac+5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ? Je me pose la question, ces personnes ayant la même compétence que si elles étaient par exemple institutrice en CM2. Donc la question du préélémentaire me paraît devoir être posée, mais elle est très difficile à soulever sans immédiatement amener avec elle une tempête de polémiques et de préoccupations municipales.

 

J. Arthuis (ex-ministre, Président de la Commission des Finances du Sénat depuis 2002) :

Mais pendant très longtemps, vos inspecteurs décidaient de la création ou de la fermeture d’une classe en fonction du nombre d’élèves inscrits, et donc si on avait pu inscrire des élèves à 15 mois, je pense qu’on l’aurait fait… Franchement, c’était une situation totalement absurde.

Dans nombre de communes rurales, les maires feraient bien de réfléchir à des regroupements d’école sur un seul site. Avez-vous des évaluations sur l’efficacité des différents systèmes de regroupement, concentrés ou non ?


X. Darcos : (après s’être tourné vers ses conseillers) : Je suis obligé d’avouer que nous n’avons pas d’évaluation très objective que je puisse présenter de manière sérieuse.


J. Arthuis : Comment pourrait-on, en milieu rural, trouver des regroupements entre l’Ecole publique et l’Ecole privée ?

 
X. Darcos : Question politique compliquée…


G. Longuet (ex-ministre, sénateur) : Le RPI concentré, avec un établissement public au niveau cantonal me semble acceptable ?


X. Darcos : Je suis d’accord avec ça, on peut même considérer que la question de l’Ecole a été la première forme d’intercommunalité. (…) Je le répète, j’espère pouvoir dans le premier trimestre qui arrive, faire faire une avancée considérable sur la question de l’Etablissement public du premier degré. Pour ne pas dire une avancée définitive. Du moins je l’espère.


G. Longuet : Sur la question de la maternelle, j’ai demandé à la Cour des Comptes une enquête sur l’Ecole maternelle, cela pourra être l’occasion de faire prospérer les idées que nous avons évoquées ce matin.


X. Darcos : Je vous remercie, d’autant que c’est un sujet qui est très difficile à aborder objectivement, si j’en juge par les questions posées par les élus...


J. Arthuis : Est-ce que c’est difficile parce que nous n’osons pas ?


X. Darcos : Parce qu’il faudra trouver d’autres solutions pour les enfants… »

 

 

Il est clair que la maternelle va payer son écot à la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques), sigle désormais en vigueur chez les décideurs sommés de récupérer des milliers de postes (relire notre article sur la RGPP). Le ministre, devant le Sénat, semble en faire une de ses priorités.

Il faut bien se rendre compte de l’inversion des procédures utilisées par le ministère pour réaliser des économies budgétaires.

Auparavant, les services constataient les effectifs des établissements pour ajuster la carte scolaire. En fonction des baisses ou augmentations, des postes étaient supprimés ou créés.

De nos jours, le ministère fixe, d’abord, un nombre de postes à supprimer pour répondre aux impératifs de la RGPP. Il adapte ensuite les effectifs pour atteindre ses objectifs budgétaires.

Et comment obtenir le plus facilement les résultats escomptés ? En ne scolarisant plus les enfants les plus jeunes à l’école maternelle… Il est ensuite facile de constater une chute des effectifs par rapport aux prévisions… CQFD.

« Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ! »

 

Un rappel : En 2007, 84% des Français considèrent que l’Ecole maternelle fonctionne bien, et 60% qu’il faut baisser les effectifs pour de meilleurs résultats…

 

Viendra rapidement le temps où, mécaniquement, cette façon de procéder aura atteint ses limites. Il faut donc anticiper rapidement sur d’autres mesures qui permettront de poursuivre la RGPP. C’est ce à quoi va s’employer le ministre dès ce trimestre : « Je le répète, j’espère pouvoir dans le premier trimestre qui arrive, faire faire une avancée considérable sur la question de l’Etablissement public du premier degré. Pour ne pas dire une avancée définitive. Du moins je l’espère ».

 

Mais où sont les syndicats enseignants ? Il y a tant à faire…

 

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11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 14:24

Une fois n’est pas coutume, nous avons décidé d’aborder un sujet qui n’a rien à voir avec l’objet de notre site. Simplement, nous avons recueilli 2 articles qui traitent d’un fait de société, de prime abord plutôt anodin, mais qui pourrait devenir un bon sujet de philosophie aux épreuves du bac 2009…

Le thème : la fessée.

 

Le Conseil de l'Europe veut interdire la fessée

 

Le Conseil de l'Europe veut en finir avec la fessée, pratique qui porte atteinte à la dignité de l'enfant. Un dossier de premier ordre !

Lue sur le monde.fr, cette brève qui m'a fait bondir de ma chaise : le Conseil de l'Europe veut en finir avec la fessée. Et l'organisation lance donc une grande campagne pour sensibiliser les parents sur cette question.

 

Incroyable ! Le Conseil de l'Europe, cette organisation non gouvernementale qu'il ne faut pas confondre avec l'Union européenne, n'a donc rien de mieux à faire, le dimanche après-midi, que de réunir une conférence internationale avant de s'entendre sur cette déclaration : «Aucune religion, situation économique ou méthode d'éducation ne saurait justifier de frapper un enfant, de le gifler, de lui donner la fessée, de le maltraiter, de l'humilier ou de recourir à toute pratique qui porte atteinte à sa dignité».

 

Il ne s'agit pas pour moi, ici, de défendre la fessée. On pourrait en parler pendant des heures. Philosophiquement, abstraitement, il semble évident que la violence est toujours un aveu d'échec, et que la bonne éducation est celle qui n'a pas besoin d'élever la voix pour se faire comprendre. Comme le bon chef est celui qui se fait d'emblée obéir et respecter.

 

Non, ce qui suscite mon courroux, c'est le caractère non seulement donneur de leçons, mais surtout le côté absolu de la déclaration. Rien ne justifie la fessée ! Absolument rien ! Ni une religion, ni une situation économique, encore moins une méthode éducative ! On parle, carrément, «d'atteinte à la dignité des enfants». Messieurs dames, nous avons là une quasi-religion, qui distribue les bons et mauvais points, qui décide de ce qui est bon, ou non, pour l'homme. Et en quel honneur ?

 

Mais on nous rassure dans Libé : l'initiative du Conseil est exclusivement préventive, il n'y aura pas de poursuites. Encore heureux ! et pourquoi pas une excommunication ? Bien sûr, le journal de Laurent Joffrin ressort l'éternel expert selon lequel les fessées que subissent les enfants sont la cause des violences que l'on observe entre adultes. Sans blague ? Ne serait-ce pas plutôt l'inverse ? L'absence d'éducation digne de ce nom qui provoque un bazar sans nom ? Personnellement, je commence à en avoir un tout petit peu assez des psychologues, des psychiatres, des leçons perpétuelles qu'ils donnent au monde, de leurs préconisations abstraites, de leur avis qui diffère selon l'école à laquelle ils appartiennent.

 

Car dans les faits, dans la vraie vie, que voit-on ? Des enfants brimés, battus, traumatisés ? Des atteintes à la dignité ? Oui, cela existe, même en France. Mais quand on n'a pas d'enfant, il suffit de se balader dans un supermarché ou dans n'importe quel lieu public (je ne parlerai même pas de super nanny) pour constater le désastre éducatif actuel, le caractère pathétique des adultes que les marmots mènent par le bout du nez. Depuis qu'on les vouvoie, qu'on leur demande leur avis (y compris pour des questions qui leur échappent totalement), qu'on en fait l'égal des grands, les enfants déraillent, car ils sont perdus. N'est-ce pas cela, qui est une atteinte à leur dignité ? Qui est la vraie atteinte à leur dignité ? N'est-ce pas là qu'il faut agir, au lieu de continuer à culpabiliser des parents souvent bien impuissants à trouver des solutions ?

 

Et puis, si l'on veut un peu élargir le sujet, il est assez amusant de voir que les Etats et les organisations internationales, lorsqu'ils sont impuissants à régler la mission pour laquelle il ont été choisis (la gestion de la cité), s'emparent très vite de la question du bien et du mal pour se mettre à édicter des lois morales. Mais depuis quand, en définitive, le Conseil de l'Europe est-il mandaté pour dire aux parents comment ils doivent éduquer leurs enfants ?

Par Chafouin.

 

 

Dans son édition du 3 janvier 2008, le magazine « Le Point » avait publié l’article suivant :


Une bonne fessée ne fait pas de mal !

 

Utilisée avec parcimonie et en dernier recours avant que les parents ne sortent de leurs gonds, la fessée est un outil éducatif parfois bien nécessaire. C'est ce qu'explique le Dr Maurice Berger, chef du service de psychiatrie de l'enfant au CHU de Saint-Étienne, en commentant pour Le Quotidien du médecin une enquête de l'Union des familles en Europe sur le bien-fondé de ce mode de correction utilisé par 96 % des parents. Ce spécialiste s'y déclare clairement contre l'interdiction de la fessée.

"Le psychisme de l'enfant a besoin d'autorité pour organiser ses pulsions, explique-t-il. L'enfant n'est pas un être innocent ni mauvais par essence : il a en lui de la violence comme il a de l'amour. Tout enfant manifeste des mouvements de jalousie, de domination, d'envie par rapport aux autres. Et le destin de ces pulsions violentes dépend en grande partie des réponses que les parents vont lui apporter. L'enfant a besoin de rencontrer des limites. Le problème est qu'à partir du moment où un adulte fait preuve d'autorité, il est très souvent suspecté d'abus d'autorité."

Il n'est pas question, pour les pères et les mères, de se conduire en tyrans, note le spécialiste. Et une fois les limites de l'acceptable atteintes, mieux vaut une sanction claire que des pleurnicheries parentales, pour souligner leur tristesse et tenter de culpabiliser le jeune récalcitrant. Bref, une fessée bien tempérée, donc à bon escient, après les "sommations d'usage" et surtout pas destinée à soulager l'adulte. Dans ce contexte, elle est ressentie comme méritée par l'enfant et elle ne nuit absolument pas aux relations familiales.

 

Alors, après lecture, pour ou contre une « bonne fessée » ?

 

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