Les syndicats enseignants sont régulièrement mis en cause par les directeurs d’école qui ne se retrouvent pas dans les revendications parfois portées en leur nom. La consultation IFOP / GDID a montré à quel point les organisations syndicales sont éloignées des préoccupations des directeurs.
Récemment, le SNUipp 66 a lancé une consultation auprès des directeurs des Pyrénées-Orientales tout en leur rappelant son hostilité à un statut. La défense des intérêts des directeurs n’est pas crédible aux yeux des collègues. Elle souffre souvent d’une certaine ambiguïté dans le discours et d’une grande timidité dans les actes. Dernier exemple en date, la transformation des 60 heures d’aide personnalisée en décharge pour tous les directeurs. Le soutien syndical est inefficace car trop modéré et trop flou.
Dans les forums de divers sites, sur les messageries académiques, les syndicats sont très vivement critiqués par les directeurs. Ils sont même parfois accusés de s’opposer à leurs revendications. Aussi, le SNUipp 59 a-t-il jugé indispensable de rappeler aux directeurs qu’il est à leurs côtés en leur faisant parvenir un dossier récapitulatif des actions qu’il mène pour eux.
Nous publions, ci-dessous, l'intégralité de ce document.
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Retour sur quelques dates importantes du dossier
En 2000 : SE-UNSA, SGEN-CFDT, SNUipp-FSU lancent la grève administrative au niveau national pour réclamer plus de temps pour la direction et le fonctionnement de l’école.
2004 : Le gouvernement est contraint d’ouvrir des négociations et lance 7 tables rondes.
Décembre 2005 : Un premier cahier des charges sur les tâches du directeur est publié.
Février 2006 : Un protocole d’accord est proposé à la signature des syndicats. Le SNUipp-FSU consulte toute la profession.
Mai 2006 : Le SE-UNSA signe le protocole sur la direction d’école et appelle à suspendre la grève administrative. Le SNUipp-FSU et le SGEN-CFDT ne signent pas ce protocole.
Septembre 2006 : SGEN-CFDT et SNUipp-FSU continuent le blocage administratif dans le Nord le SDEN CGT les rejoint.
22 novembre 2006 : 1000 délégués à Paris
Septembre 2007 : Le SGEN-CFDT suspend le mouvement, seul le SNUipp-FSU appelle à continuer le blocage administratif
23 octobre 2007 : Assise nationale à l’initiative du SNUipp-FSU sur la direction et le fonctionnement de l’école
15 mai 2008 : Le SNUipp-FSU écrit au ministre de l’Education dans le cadre de la nouvelle organisation de la semaine à la rentrée prochaine pour réclamer plus de temps pour la direction d’école quelque soit la taille de l’école.
Ce que leSNUipp-FSU revendique pour la direction et le fonctionnement de l’école
• du temps supplémentaire de décharge pour la direction (pour toutes les écoles avec un minimum d'une demi-journée par semaine).
• la reconnaissance institutionnelle du conseil des maîtres comme instance de décision.
• une définition claire des tâches demandées et un allégement significatif de celles-ci.
• une revalorisation des bonifications indiciaires des directeurs d'école et une amélioration des rémunérations.
• la création de postes administratifs et des emplois statutaires (secrétaires, comptables, documentalistes, intégration d'élèves en situation de handicap...).
• une formation préalable à la prise de fonction.
• l'amélioration de la formation de tous (module travail en équipe, fonctionnement et direction de l'école)
• un temps de concertation inclus dans le temps de service pour le travail en équipe.
Analyse des huit dernières années
Que vaut l’action collective ?
Entre 2000 et 2004 la grève administrative fortement suivie a rendu les travaux de prospectives très compliqués à réaliser faute de données fiables. Le gouvernement a été contraint d’ouvrir des négociations.
Fallait-il signer le protocole sur la direction ?
En mai 2006 le ministre propose une amélioration indemnitaire (15€), une augmentation des moyens de décharge dès les écoles de 4 classes et une aide administrative en échange de l’arrêt de la grève administrative.
Ce protocole se faisait sans création supplémentaire d’emplois d’enseignants et d’emplois administratifs. Les décharges sont assurées par les PE stagiaires et l’aide administrative assurée par des emplois précarisés.
A ce jour, ce protocole, au lieu d’améliorer la situation de l’ensemble des directions d’écoles, a multiplié les disparités entre les écoles et les départements.
Dans le Nord ce protocole a eu pour conséquence :
- De permettre à 260 directions d’écoles de 4 classes d’avoir une journée de décharge sur trente semaines.
- De détériorer la situation des 340 écoles de 5 à 9 classes qui depuis deux ans ont un stagiaire en formation pour assurer la décharge de direction trente jours dans l’année.
- De laisser pour compte la situation de 435 écoles de 1 à 3 classes qui n’ont toujours pas de véritable temps de décharge.
- De renforcer l’emploi de personnels précaires dans l’Education.
- De sanctionner des directeurs d’école en blocage administratif, en leur prélevant un trentième pour service non fait (ne serait que pour un seul document non transmis).
Mais qu’ont fait les syndicats depuis ?
Depuis 2006, le SNUipp-FSU a continué :
- d’informer la profession sur la direction et le fonctionnement de l’école et sur les projets d’Etablissement Public d'Enseignement Primaire (EPEP) à travers des réunions d’informations syndicales sur le temps de travail ou lors d’assemblées départementales en septembre 06, janvier 07 dans tous les secteurs, mai 07, janvier 08.
- de mobiliser à travers des pétitions toujours en cours (contre le projet de création d’EPEP, contre la mise en place de Base élèves, pour réclamer du temps et des moyens)
- de mobiliser à travers des manifestations (rassemblement devant l’IA le 22 février 2007, assemblée départementale le 13 juin 07)
- de donner des outils pour pointer les difficultés quotidiennes des écoles (formulaire service non fait)
Et maintenant ? 24 heures + quoi exactement ?
Au niveau national le SNUipp-FSU a interpellé, tout au long des discussions en lien avec ses revendications.
… Pour le SNUipp-FSU le dossier n’est pas clos. Tous ensemble, nous pouvons agir…
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A lire ce catalogue de revendications et d'actions, on peut se demander d'où vient cette incompréhension entre directeurs et syndicats. Incompréhension qui a conduit, peu à peu, au divorce.
Il ne suffit pas d'annoncer des actions. Encore faut-il des résultats. Or, on peut constater que le nombre de directions vacantes n'a pas baissé, que les conditions de fonctionnement de la direction d'école ne se sont pas améliorées, que la charge de travail ne cesse de s'alourdir et que les responsabilités n'ont jamais été aussi importantes. Parallèlement, la reconnaissance statutaire des directeurs continue d'être niée.
Certes le SNUipp se glorifie d'actions en faveur de la "direction et du fonctionnement de l'école". Mais que recouvrent ces actions au titre prometteur ? Pour s'en faire une idée plus précise, nous invitons nos collègues à relire les articles consacrés à ces "événements" en cliquant sur les liens ci-après.
Compte rendu des Etats Généraux
Des Etats Généraux qui ont fait pschitt