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Certains candidats ou partis évoquent le statut de l'école et de son directeur.

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La synthèse et les résultats de la consultation IFOP - GDID sont disponibles sur le site de l'Ifop à l'adresse suivante (cliquer sur le panneau ci-dessous) :

 

 

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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 21:57

Deux enquêtes internationales apportent des enseignements intéressants sur l'état de l'école française. Toutes deux vont dans le même sens. Les résultats sont décevants. Ils ne sont pas à la hauteur des espérances d'un pays comme la France.

L'enquête PIRLS : Des résultats décevants. Réalisée en 2006 dans 40 pays pour mesurer les performances en lecture des élèves achevant leur quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 pour la France).

"Nous avons perdu des places… Aujourd'hui, sur 40 pays, nous sommes dans les six derniers. Même la Bulgarie est devant nous". S'exprimant fin octobre sur RTL, X. Darcos avait annoncé de mauvais résultats pour la France dans l'enquête internationale PIRLS. Effectuée dans 40 pays, tous les 5 ans, l'enquête PIRLS évalue les capacités de lecture des écoliers de CM1. Le ministre n'avait pas tort mais exagérait. La Bulgarie a toujours été bien classée dans cette enquête. Et les résultats français sont plus décevants qu'exécrables.  Mais cela doit interroger les enseignants.
Les résultats de l’enquête PIRLS 2006 confirment des résultats peu encourageants sur le plan des acquisitions scolaires des élèves français au niveau de l’école primaire. De 1990 à 2001, le classement de la France s’est dégradé : 4ème sur 24 pays en 1990 et en 18ème sur 35 pays en 2001. Entre 2001 et 2006, les performances moyennes des élèves français n’ont pas diminué en termes de score et le classement de la France reste stable…Mais, aux deux années considérées, il n’y a que deux pays comparables en termes de niveau de développement économique qui présentent des classements plus défavorables que la France (l’Islande et la Norvège) alors que des pays comme la Bulgarie, la Lettonie ou la Lituanie ont des résultats meilleurs.
Cette stagnation des résultats de la France doit aussi s’apprécier en fonction de l’évolution des coûts associés à l’enseignement primaire. A ce titre, et toujours dans une perspective comparative, au cours de ces trente dernières années, les conditions d’enseignement se sont pourtant améliorées avec une sensible augmentation des coûts par élève. L’école primaire n’a donc pas su transformer efficacement les ressources en résultats visibles sur le niveau scolaire des élèves. Les causes de cet échec sont peut-être à rechercher du côté des mécanismes de gestion pédagogique, de pilotage et d’évaluation du système éducatif qui ont eux-mêmes peu évolué au cours des années et qui ne sont sans doute plus adaptés à l’évolution de l’école.
La difficulté est donc dans l'explication de ce piétinement français. Traditionnellement, PIRLS avance 5 grands facteurs qui jouent sur les résultats : l'influence des parents, le poids du rapport à la lecture, l'importance de la maternelle, les conditions d'enseignement, les facteurs sociaux.
Or sur bien des points, la France a des avantages qui devraient la propulser à un meilleur rang. Les ménages français ont plus de livres que la moyenne. Les jeunes français ont plus le goût de la lecture que la moyenne. Ils disposent d'un nombre d'heures de lecture à l'école qui est un des plus élevés de tous les pays de l'enquête. Enfin, ils bénéficient d'un taux d'accès très élevé en pré-élémentaire. Enfin le nombre d'élèves par classe en France est exactement dans la moyenne.
Mais l'enquête laisse apparaître des facteurs pédagogiques négatifs. Si les enseignants français consacrent énormément d'heures à la lecture, ils utilisent davantage que les autres des textes littéraires longs. Ils disposent de peu d'aide pour cet apprentissage : la moitié d'entre eux ne  peuvent faire appel à un spécialiste (41% en moyenne). Ils font nettement moins appel aux tice que d'autres pays : 3% utilisent des logiciels contre 32% en Angleterre, 36% à Hong-Kong.
Mais, davantage que ces critères, c'est le climat scolaire qui semble souffrir en France. D'une part, depuis 2001, l'absentéisme a énormément augmenté : les deux tiers des écoles étaient "sans problème" en 2001, contre 49% en 2006. Enfin on retrouve dans PIRLS un trait déjà mis en évidence dans Pisa. Les jeunes français sont beaucoup moins sûrs d'eux que leurs camarades. Seulement un tiers des élèves (36%) juge qu'ils lisent bien contre 49% ailleurs.

Restent les critères sociaux. Les résultats publiés restent muets sur ce terrain. Nous savons seulement que le système français est plus égalitaire que les autres : 96% des élèves français atteignent le niveau bas  (94% en moyenne). Selon Bruno Suchaut (Maître de conférences en Sciences de l’éducation), "la recherche des causes de ces moindres performances n'est pas aisée, car elle demande à bien séparer ce qui tient au contexte économique et social du pays (et donc des caractéristiques socio-économiques de la population) de ce qui tient au fonctionnement de l'école. Les données de PIRLS 2006 permettront d'examiner plus en détail la part de chacun de ces facteurs. Ce que l'on sait en revanche, c'est que le pilotage de l'école primaire n'est pas efficace actuellement, d'autant plus que des réformes se succèdent sans qu'elle ne puissent véritablement être appliquées. Mais de là à penser que c'est la seule raison des baisses de performances..."
Seul un décryptage précis des résultats permettra de mesurer la part de l'Ecole dans ces résultats. Dans l'immédiat, c'est à tort que le discours sur les fondamentaux sera proféré : l'école française consacre déjà beaucoup de temps à la lecture. L'organisation de l'école, les modèles d'enseignement, la rareté d'une pédagogie de la réussite, la dégradation de l'état social du pays, sont autant de pistes d'explication.

 

L’enquête PISA : L'école française recule
Le programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), piloté par l’OCDE depuis 2000, est conçu et financé par les ministères de l’Éducation des pays membres de l’Organisation. PISA vise à tester la compréhension de l’écrit, la culture mathématique et scientifique des élèves de 15 ans.

Les résultats de l'enquête internationale PISA sont sans appel : l'école française recule. On attendait la publication de la  seconde grande enquête internationale mardi 4 décembre. Mais une indiscrétion espagnole a conduit l'OCDE à divulguer un premier classement le 30 novembre.

 

PISA 2006 concerne 57 pays et évalue le niveau des jeunes de 15 ans avec une priorité cette année pour la culture scientifique. Les jeunes français se situent un peu en dessous de la moyenne avec 495 points. La France qui était 10ème en 2003 descend au 17ème rang, si l'on compare les mêmes pays en 2003 et 2006. Sept pays passent devant la France : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Hongrie, la Suède, la Pologne et le Danemark. En tête du classement international on trouve la Finlande ((563 points), Hong Kong, le Canada, Taiwan et le Japon. Les Etats-Unis, la Russie, l'Espagne ont des résultats inférieurs à la France.

 

Comment expliquer ces résultats ? Il faudra attendre mardi 4 décembre pour avoir les éléments nécessaires. On pourra ainsi vérifier si les inhibitions propres aux élèves français sont encore un élément d'explication.
On retiendra déjà que si certains pays ont su remonter rapidement et remarquablement leur score, le système éducatif français devrait pouvoir y arriver. A condition de trouver la voie.

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