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Le statut de directeur d'école dans les projets présidentiels de 2012

 

Certains candidats ou partis évoquent le statut de l'école et de son directeur.

Qu'en disent-ils ?

 

Marine Le Pen
UMP
UMP & PS

Philippe Poutou 

 

La synthèse et les résultats de la consultation IFOP - GDID sont disponibles sur le site de l'Ifop à l'adresse suivante (cliquer sur le panneau ci-dessous) :

 

 

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22 mars 2007 4 22 /03 /mars /2007 09:06

Ségolène Royal a décidé d'écrire à chacun des enseignants de France.

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Si je peux aujourd’hui m’adresser à vous, c’est à mes professeurs que je le dois, car c’est à l’école que j’ai été soutenue, encouragée, valorisée et que j’ai reçu le bagage qui m’a permis d’être une femme libre.

L’Etat sera demain le garant de la reconnaissance que vous attendez. Je m’adresse directement à vous toutes et à vous tous parce que l’école, qui forme les générations de demain, qui prépare l’avenir de la Nation, est concernée prioritairement par le choix de société que les Françaises et les Français exprimeront les 22 avril et 6 mai prochains.

L’éducation ! Tel est, pour moi, l’enjeu majeur de l’élection présidentielle. Avec moi, l’éducation sera au cœur de tout et en avant de tout.

Lever des malentendus, vous dire mes convictions, ma confiance et ma reconnaissance pour votre mission, vous faire connaître ma volonté, tel est l’objet de cette lettre.

La République s’est construite par et autour de son école, l’école gratuite, obligatoire et laïque. Je suis moi-même la fille de cette école. J’en assume l’héritage ; j’en revendique les valeurs ; je veux poursuivre son œuvre dans l’avenir.

Notre pays vit des crises profondes : crise économique et sociale ; crise politique et morale ; crise de l’esprit public. Je veux apporter des remèdes à ces crises. J’ai voulu écouter les Françaises et les Français. Ils m’ont exprimé leur révolte, leurs colères. Ils réclament des réponses claires aux urgences auxquelles j’entends répondre pour réussir ce changement que notre pays attend : l’urgence économique et sociale, l’urgence éducative et culturelle, l’urgence écologique, l’urgence démocratique.

Je veux remettre le pays debout. Mais j’ai besoin, pour réussir dans cette tâche, de tout votre soutien et de tout votre engagement. Rien de grand ne se fera sans vous. J’ai pour l’école de la France une immense ambition. Pour refonder la République, pour guérir nos blessures, pour reconquérir nos territoires perdus, j’ai besoin de vous, de votre dynamisme, de votre engagement.

Je sais que l’école concentre toutes les difficultés de notre société. Mais je sais aussi qu’il ne lui appartient pas de résoudre toutes ces difficultés. La société ne doit pas se défausser sur l’école de tous ses échecs ou de tous ses renoncements. C’est pourquoi, je l’ai dit, il faudra de nouvelles politiques territoriales, des aides aux parents, des moyens renforcés pour la justice, une priorité à l’emploi et au logement, la revitalisation du tissu associatif. Autour de l’école, de nouvelles politiques doivent aider l’école à assumer au mieux sa tâche, qui est d’instruction et d’éducation. Je m’y engage.

Mais si l’école ne doit et ne peut pas tout, son rôle est essentiel. Pour lutter contre le fléau du chômage, la montée des inégalités, la perte de l’esprit public, le retour des fondamentalismes et la marchandisation du savoir et de l'information, l’école est au premier rang du combat. C’est ce qui fait la dureté de votre tâche ; c’est ce qui fait aussi sa noblesse et sa vocation. Et si la France demeure l’une des premières Nations du monde, si elle a conservé son rayonnement et son attractivité, elle le doit en grande partie à son école, à la qualité et au dévouement de ceux qui la servent.

Depuis des années, l’école est attaquée : elle l’est dans ses moyens par des budgets insuffisants ; elle l’est dans ses missions par des ingérences pédagogiques inacceptables ; elle l’est dans son autorité et dans sa dignité par des procès d'intention et des mépris coupables. Cela doit cesser. Il faut donner à l’école de la République et à ceux qui la servent tous les moyens et toute la considération nécessaires pour lui permettre d’accomplir son œuvre nationale. Je m'y engage.

C’est pourquoi un plan pluriannuel de prérecrutement, de recrutement et de création d’emplois sera mis en place. Je l’accompagnerai d’un plan de résorption de l’emploi précaire. Je referai de l’école le premier budget de la Nation et je proposerai une loi de programmation pour garantir cette priorité. Je veillerai à ce que les métiers qui entourent et aident les enseignants et les élèves, autour de l’école comme dans l’école, soient à nouveau encouragés et soutenus. Nous avons besoin de personnels d'encadrement, d'infirmières, de psychologues, d’assistants sociaux, de conseillers d’orientation.

Dès la rentrée de septembre prochain, je rétablirai les postes d’enseignants qui ont été supprimés.

Je veux redonner la considération qu’ils méritent aux enseignants, en améliorant les possibilités de formation, les conditions de travail, les déroulements de carrière, les rémunérations. C’est un vaste chantier qui supposera une très large concertation avec vous et une réflexion partagée sur les missions du métier d'enseignant. Je sais que vous y êtes prêts. Je veux que la Nation soit présente à ce rendez-vous. C’est pourquoi j’ai proposé comme méthode le dialogue et la concertation avec vos représentants dans le cadre d’Etats généraux de l’éducation que j’ai décidé de tenir dès juin prochain avec vous ainsi qu’avec tous ceux qui partagent la préoccupation de la justice et de l’excellence pour tous. Il ne s’agit pas de préparer une nouvelle réforme, mais de faire en sorte que notre éducation fonctionne mieux. C’est dans ce cadre que je proposerai la mise en œuvre d’un soutien scolaire individuel gratuit pour les élèves. Les enseignants qui souhaiteront l’assurer seront évidemment rémunérés.

Dans la fidélité à nos valeurs, je veux bâtir avec vous l’école du XXIème siècle, celle de la réussite pour tous vos élèves. La difficulté de votre tâche, je la connais ; j’en sais aussi la grandeur, et je sais la fierté que vous avez d’exercer votre mission.

Mon Pacte présidentiel place l’école en son cœur. Lorsqu’il faut vaincre les fatalités, les pesanteurs, les peurs, les égoïsmes, alors nous retournons toujours aux mêmes sources. Nous avons besoin des lumières du savoir contre l’obscurantisme, de l’égalité contre les privilèges, de la laïcité contre les fanatismes et les intolérances, de la gratuité et du service public contre la marchandisation de l’éducation.

Mon engagement politique s'est construit dans ma reconnaissance à l'égard de l'école. Je lui demeure fidèle. J’ai confiance en vous. Vous pouvez avoir confiance en moi.

Veuillez agréer, Madame, Mademoiselle, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Signature Ségolène Royal

 

Vous pouvez réagir à ce courrier en écrivant sur le forum de la candidate à l'adresse suivante :

http://www.desirsdavenir.org/debats/posting.php?260

 

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commentaires

D
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Chère Madame Royal,<br /> <br /> Je viens de prendre connaissance de la lettre que vous adressez à "chaque enseignant". Cet enthousiasme, toutes ces valeurs que vous semblez si ardemment défendre pour notre école qui m'est si chère, vous l'avez déjà exprimé en 1997 lorsque vous étiez aux côtés de Claude Allègre au ministère. Avant les législatives de 1997, vous déclariez que si vous étiez par la suite élue :"il y aurait un moratoire sur la fermetures des postes en ZEP". (Je passe sur bien d'autres annonces..... ) <br /> C'était en mai-juin.....en septembre les fermetures programmées dans la ZEP dans laquelle j'enseignais alors ont été confirmées. <br /> Elles concernaient pourtant le personnel du RASED que vous jugez aujourd'hui si utile. Je n'ai pas non plus oublié le mépris dont les enseignants ont fait alors l'objet dans les médias. Mépris (peut-être même haine) orchestré par votre cher collègue de tandem : C.Allègre. Mensonges, manipulations des chiffres, dégraissage du mammouth,... annonces médiatiques : tous les ingrédients d'une belle propagande.<br /> Depuis, le fameux dégraissage commencé sous votre ministère s'est allégrement poursuivi...et chaque enseignant en mesure aujourd'hui les conséquences. Par ailleurs, je ne ferai pas, si vous êtes élue de soutien rémunéré en dehors de mes heures d'enseignement : je n'ai pas le temps. J'effectue déjà 2h30 de présence quotidienne supplémentaire. (je suis directrice d'école) je ne compte pas les heures. <br /> Comme beaucoup, j'aime mon métier.<br /> Pour résumer, je pense que vous ne nous avez jamais rencontrés. Je vous souhaite néanmoins bonne chance.
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O
La réaction de notre collègue Florence est publiée sur le site de Ségolène Royal :<br /> http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=sinformer_actualites&actu=1272<br /> "le 22/03/07Madame,De par les fonctions que vous avez exercées au sein de l'Education nationale, vous connaissez le malaise des directeurs d'école.En mai 2006, Monsieur Gilles de Robien a signé un protocole d'accord avec un seul syndicat. De fait, il considère que la grève administrative entamée en 1999 doit cesser. Il envisage des retenues sur salaire pour "absence de service fait". Or, ce protocole nous semble totalement insuffisant et même méprisant (51 centimes d'augmentation par jour de notre indemnité de direction).Depuis 30 ans, tous les ministres ont loué le travail des directeurs. Aucun n'a pris à sa véritable mesure l'ampleur du problème. Tous se sont alignés sur les positions de nos principaux syndicats qui refusent un statut à la profession. A la demande du Groupement de Défense et des Intérêts des Directeurs d'école (GDID), l'Ifop a consulté l'ensemble des directeurs d'école en octobre dernier. Dans sa synthèse, l'Ifop souligne "le taux de retour exceptionnellement élevé de cette consultation : plus de 10000 réponses" (http://www.ifop.com/europe/sondages/opinionf/consultationdirecteursecoles.asp).Les principaux enseignements de cette consultation contredisent, sur des points essentiels, les positions et déclarations du ministre et des syndicats enseignants :- 93 % des répondants favorables à un statut de directeur- 76 % favorables à un statut d'établissement- 95 % souhaitent une définition plus claire des tâches du directeur- 80 % estiment que les Emplois Vie Scolaire ne pourront pas vraiment soulager leur charge de travailConscient que le problème n'est pas réglé, Monsieur Gilles de Robien a invité les partenaires sociaux à de nouvelles tables rondes. Parmi les thèmes proposés par le ministre : le statut du directeur. Hélas, nos représentants le refusent contre l'avis quasi unanime de la profession (93 %). Or, nous pensons que notre reconnaissance passe d'abord par la création d'un statut spécifique.Nous vous saurions gré de bien vouloir nous donner votre avis sur cette question épineuse et nous informer de ce que vous envisageriez de faire pour répondre aux attentes des directrices et directeurs d'école de ce pays.Vous remerciant de votre réponse,..."
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B
J'ai écrit ma petite bafouille. Le forum est modéré. Les articles apparaissent quand le modérateur du site le veut bien.. On verra s'il est mis en ligne parmi les réactions.
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Y
Beaucoup de bla-bla dans cette lettre... De la belle et bonne langue de bois... Des promesses, en veux-tu, en voilà... <br /> Rien, pas un mot sur les directeurs ! <br /> Qu'elle économise un timbre ! Pas la peine qu'elle m'envoie ce courrier.
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