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Le statut de directeur d'école dans les projets présidentiels de 2012

 

Certains candidats ou partis évoquent le statut de l'école et de son directeur.

Qu'en disent-ils ?

 

Marine Le Pen
UMP
UMP & PS

Philippe Poutou 

 

La synthèse et les résultats de la consultation IFOP - GDID sont disponibles sur le site de l'Ifop à l'adresse suivante (cliquer sur le panneau ci-dessous) :

 

 

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3 décembre 2006 7 03 /12 /décembre /2006 13:52

L'un de nos collègues de Bordeaux nous fait part de sa réflexion concernant le "statut d'emploi". Il ajoute que ce n'est qu'une fiction et précise qu'il souhaite que la réalité ne dépasse pas, un jour, la fiction.

Nous reproduisons son mail dans son intégralité.

 

"Bonjour collègues directeurs en lutte.

Le statut d'emploi que vous décrivez (textes à l'appui), et que veut élaborer le ministère, ne me fait pas peur. Je ne le crains pas parce qu'il ne changera rien à la réalité de mon métier tel que je le pratique quotidiennement. Je suis directeur d'une école à 6 classes. Demain, comme aujourd'hui, je devrai trouver le temps de tout gérer : ma classe, mon travail administratif, mes relations avec les collègues, les parents, mon IEN, les élus de ma ville, le personnel de service, les services techniques, la cantine, l'étude, le médecin scolaire, les représentants des éditeurs, les sorties scolaires, les spectacles, les réunions diverses (conseils de maîtres, de cycles, d'école), les évaluations, les PPRE, les PPS, les passages de classes, les orientations en 6ème... Tout cela avec un quart de décharge ! Si je suis optimiste, j'aurai de quoi m'acheter un timbre pour le courrier jusqu'à 50 g comme vous le dîtes sur votre blog.

Ce statut ne m'apportera rien de plus ! La belle affaire que je sois nommé sur un "emploi fonctionnel" ! Je considère que je le suis déjà.

 

A mesure que je réfléchis au "coup du statut d'emploi", je me dis que le ministre, involontairement je le lui accorde, va rendre un grand service à l'un de nos syndicats qui verra sa principale revendication satisfaite sans avoir à batailler. Je m'explique...

Si, comme je le pense, le "statut d'emploi" n'apporte rien de nouveau aux directeurs dans la gestion quotidienne de leur école, s'il n'apporte aucune solution à leurs problèmes, si son intérêt n'est pas perçu comme un remède au malaise de la profession, alors cette "réforme" apparaîtra comme un leurre.

Que penseront les 93 % de collègues qui ont répondu à l'Ifop ? Qu'on les a, une fois de plus, bernés. Et comme ils savent que le ministère ne va pas indéfiniment se pencher sur les conditions de travail des directeurs et rouvrir des discussions tous les six mois, ils sauront qu'on en a pris pour 10 ans avant de remettre le dossier sur la table ! La grève administative pendant des années, le protocole, le blocage, les groupes de travail... "Tout ça pour ça !" diront-ils et ils ajouteront "tout ça pour ça, mais sans moi !".

Il est probable que nous assisterons à un abandon sans précédent des postes de direction. Qui acceptera encore de devenir directeur, dans ces conditions-là ? A chaque rentrée, ce sont des milliers de postes que l'administration devra combler. Impossible !

Deux solutions pour le gouvernement, quel qu'il soit :

Ou donner de véritables moyens aux directeurs (statut de corps, revalorisation conséquente, aide administrative, décharges...), mais le budget de la nation ne le permettra pas.

Ou supprimer la fonction de directeur et la remplacer par un conseil des maîtres décisionnaire et/ou une direction collégiale tournante...

Cette seconde solution aurait la préférence du ministre du budget et celle d'un ... certain syndicat.

 

Chers collègues directeurs en lutte, je vous livre ma réflexion. Je me demande si je dois y croire moi-même tant elle me semble être du domaine de la fiction. Je souhaite bien évidemment, vous l'aurez compris, que la réalité ne rattrape jamais la fiction..."

 

Nous avons tenu à mettre en ligne, dans sa totalité, la contribution de notre collègue Luc. En effet, au-delà du ton plaisant, ce récit incite à la réflexion. Et si la fiction était en train de rattraper la réalité ?

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commentaires

G
Ne diabolisons pas!<br /> <br /> Je pense que la demande de statut exprimée par les directeurs, lors du sondage IFOP, tient au désir d\\\'obtenir une reconnaisance dela spécificité de notre emploi et une reconnaissance financiére. Il ne semble pas y avoir d\\\'autre solution que la création d\\\'un statut pour y parvenir.<br /> Par contre je ne crois pas que la profession est exprimée le désir d\\\'obtenir un statut de supérieur hiérarchique.<br /> Le snuipp pour sa part semble redouter qu\\\'il y ait association entre statut et grade supérieur et propose une autre solution pour reconnaitre la spécificité et l\\\'importance du role du directeur qui consiste à le transformer en représentant du conseil des maitres, ( ce que nous sommes déjà parfois bon gré ou malgré)plus démocratique et donc porteur d\\\'un mandat, d\\\'une parole, ayant plus de poids que celui d\\\'un chien dans un jeu de quilles.<br /> <br /> Toute fois, les deux solutions sont à discuter en dehors de toute querelle de chapelle.<br /> <br /> Pour ma part je suis plutot favorable à la création d\\\'un statut, mais je refuse d\\\'endosser toute supériorité hiérarchique dans cette fonction.<br /> Car s\\\'il faut jouer les IEN pour se faire reconnaitre comme directeur, autant devenir IEN.<br /> <br /> Concernant les orientations prises lors des réunions ministérielles, on voit bien transparaitre le spectres du projet Darcos. Par le bief du regroupement cela nous conduirait vite vers des pseudos circonscritions que représenteraient les EPLE. Elles pourraient rapidement replacer les circ existentes et les directeurs de ces structures se substitueraient aux IEN pour certaines taches.<br /> Avec un \\\"statut emploi\\\" définissant un poste à mission (à coût constant) on pourrait facilement faire évoluer le cahier des charges et substituer ces missonnaires aux Inspecteurs, en partie tout du moins, ce qui permettrait une économie considérable de poste les plus couteux.<br /> <br /> Par contre pour les autres dirlos rien de plus ni de nouveau, si ce n\\\'est la mise enplace d\\\'un système au mérite.<br />
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V
J'avais espéré qu'il en sorte quelque chose de mieux de ces groupes de travail. Quelle naïve, j'étais ! Comme si un ministre allait nous faire des cadeaux que nos organisations syndicales refusent sous peine de casus belli...<br /> Je n'attends plus rien de ces réunions. Je n'attends plus rien de nos ministres. Je n'attends plus rien de nos syndicats.<br /> Après 21 ans de dévouement à la tête d'une école, je n'attends que la retraite !!!!
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F
Il y aura déjà mon poste. Si on n'a rien d'autre que ce statut bidon, j'arrête. Voilà 8 ans que je galère avec 9 classes. On m'en demande de plus en plus. On me jette 15 € à la figure et je devrais dire merci ? La coupe est pleine. Je ferai comme des copines, anciennes directrices, qui sont devenues brigades. Elles ne regrettent pas. J'espère qu'on saura avant le mouvement ce qu'on nous propose.
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J
Réponse à James:<br /> Rien de comparable avec la tentative d'instituer la réforme des "maîtres directeurs". A l'époque, le ministre, René Monory, voulait donner plus de pouvoirs aux directeurs.<br /> Aujourd'hui, il s'agit de légaliser la fonction, ni plus ni moins. Il s'agit de la reconnaître dans les textes mais sans donner davantage de pouvoirs aux directeurs. Oui, on peut s'attendre à un petit bonus financier. Ce sera du domaine du symbole : les caisses de l'Etat sont vides. <br /> Comme l'exaspération sera à la hauteur de l'espérance, beaucoup de directeurs seront démobilisés. Et comme l'attrait de la fonction ne fait que diminuer... Il y aura beaucoup de places à prendre dans quelques années...
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J
Petite remarque:On disait déjà celà pour les maîtres directeurs et oh! surprise, il y en a plein qui se sont découverts des 'envies, des vocations' de supra directeurs donc pas si sûr qu'il n'y aura personne d'autant plus qu'il y aura bien une petite carotte(+ de decharge et plus de tunes par ex.). Donc DOUBLEMENT(au moins) méfiant envers les participants à ces réunions
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L
Je vous rejoins au club de Luc. Pareil pour moi, ça m'a fait tilt tout de suite. On n'a pas beaucoup de mérite, c'est tellement évident. <br /> En tout cas, je voudrais dire aux "directeurs en lutte" que ça fait du bien de voir qu'on est plusieurs à penser la même chose. Isolé dans ma campagne, je n'ai pas souvent l'occasion d'échanger ce genre d'idées avec des collègues. Je suis un inconditionnel de ce site. Je crois même qu'il me fait du bien. Il me rassure car je vois que d'autres que moi n'acceptent pas de baisser les bras.<br /> Continuez. Je voudrais bien vous aider mais comment ?
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J
Je crois que nous nous retrouvons nombreux à penser comme Luc. J'ai fait les mêmes remarques à la lecture du compte rendu du groupe de travail sur le statut.<br /> Rien de changé pour nous. Aucune amélioration à en attendre.<br /> Cessons de rêver et crions notre mécontentement !!!!
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M
Mais.. il lit dans mes pensées, notre collègue Luc !<br /> C'est marrant, j'ai eu la même idée que lui dès que j'ai lu vos articles. J'avais envie de vous l'écrire. Puis, je me suis dit que ce serait ridicule et je ne l'ai pas fait.<br /> Alors, imaginez ma surprise à la lecture de ce texte ! <br /> Il ne serait pas voyant ou medium, Luc ? Je vais me méfier... au cas où j'aurais des choses à cacher...
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