Après plusieurs semaines très agitées, depuis la présentation des propositions du ministère et les commentaires positifs des syndicats dans les médias jusqu'à la signature du protocole par le SE-Unsa, le temps est venu de dresser le bilan pour chacun des protagonistes.
Bilan pour le gouvernement
Alors qu'il était déconsidéré par le retrait du CPE et empêtré dans l'affaire Clearstream, il a rebondi de façon inattendue et inespérée avec le concours du SE-Unsa. En annonçant la création de 50 000 emplois pour les jeunes, il est assuré d'avoir le soutien de l'opinion. La grève administrative est mise en veille pour de très longues années. Les syndicats sont divisés et les directeurs isolés. Bref, bilan plutôt satisfaisant.
Bilan pour les syndicats Le SE-Unsa, par son zèle à servir de faire-valoir au gouvernement, a perdu son âme. Le SNUipp est pitoyable dans sa subite dénonciation de l'accord et sa guéguerre avec le SE-Unsa. N'ont-ils pas la même "vision" de la direction d'école ? Cela s'apparente à une tentative de récupération du mécontentement. Les directeurs seront-ils dupes ? Bilan pour les directeurs Ils ont été humiliés par les mesures proposées par le gouvernement, le manque de considération de leur ministre et le peu d'empressement de leurs organisations syndicales à les soutenir véritablement. L'attitude du SE-Unsa leur a ouvert les yeux sur le refus des syndicats majoritaires à obtenir une vraie reconnaissance de leur métier. Ils sauront s'en souvenir.
Bilan pour l'école publique
Les fissures apparues depuis longtemps avaient tendance à se multiplier. La situation est chaque année plus grave. L'opinion se tourne de plus en plus vers la concurrence privée. Des milliers d'écoles n'ont pas de directeur ayant vraiment souhaité ce poste. Le malaise s'amplifie. Ces mesures acceptées par le SE-Unsa n'arrangeront rien et démotiveront probablement de nombreux collègues. Un nouveau pan vient de s'écrouler. .