Deux heures de plus par semaine pour les élèves les plus faibles. Abolir le samedi matin «imposé à tous les enfants » revient à libérer l'enseignant de sa classe, sans supprimer les trois heures de son emploi du temps. Le ministre souhaite qu'elles soient « réinvesties » dans un suivi plus personnalisé des élèves en grosse difficulté, pour lutter contre les inégalités. Quatre ou cinq élèves par classe seraient concernés. Aux écoles de s'organiser pour les répartir lundi, mardi, jeudi et vendredi, à midi ou le soir après 16 h 30.
Deux heures de moins pour la majorité. Pour la majorité des élèves qui n'ont pas besoin de soutien, le temps de travail ne sera plus de 936 heures annuelles, mais de 864 heures. Ce qui reste largement supérieur à la moyenne des petits élèves européens (800 heures), comme l'a répété hier Xavier Darcos, qui trouve l'emploi du temps des écoliers français « trop chargé ».
Ecole ouverte facultative le samedi matin. Sur le principe de l'école ouverte, les élèves qui le souhaitent - Darcos pense notamment aux « écoliers qui sont livrés à eux-mêmes » - seront accueillis dans les locaux pour des activités sportives et culturelles, que les municipalités devront aménager. Les profs volontaires pourront y participer.
La fin des rentrées anticipées. Les calendriers dérogatoires ont vécu. Les villes qui avaient déjà choisi de supprimer le samedi travaillé, et avançaient du coup la rentrée scolaire pour garder le même volume horaire que les autres, bénéficieront également de cet allègement décidé hier par le ministre. Conséquence : l'an prochain, tous les écoliers français étant soumis au même régime sans samedi, ils auront les mêmes dates de rentrée.
“Dès la rentrée 2008, partout en France dans les écoles primaires, on ne travaillera plus le samedi matin et, je l’espère, bientôt dans les collèges” Le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos a confirmé hier soir sur TF1 l’information qui circulait depuis le début de la semaine. Il est toutefois resté flou sur la nouvelle organisation de la semaine de cours, la question clé qui fait polémique.
Des voix s’élèvent cependant malgré une opinion plutôt favorable à cette mesure.François Testu, spécialiste des rythmes scolaires, explique à Libération
Les statuts des enseignants leur imposent qu'ils effectuent 26 heures devant les élèves. M. Darcos souhaite qu'ils consacrent les deux heures désormais manquantes au suivi des élèves présentant de grandes difficultés scolaires. Ces deux heures de soutien supplémentaires seront réparties sur les quatre jours, en quatre fois une demi-heure ou deux fois une heure, après concertation. Pour le ministère, "cette mesure permettra de faire en sorte que nul ne rentre au collège sans savoir lire, écrire et compter".
Ce n'est pas la première fois que le calendrier de la semaine scolaire est modifié.
Petite histoire d'un jour flottant LES JOURS de congés qui jalonnent la semaine des écoliers français n'ont jamais rien dû aux considérations de leurs besoins... en grasses matinées ! Comme le fait observer le très laïc président de la FCPE, Faride Hamana, le but était au départ strictement religieux. En 1882, l'article 2 de la loi sur l'enseignement scolaire stipule que « les écoles primaires vaqueront, outre le dimanche, un jour par semaine, afin de permettre aux parents de faire donner l'instruction religieuse » à leurs enfants. Les petits écoliers de Jules Ferry travaillent donc du lundi matin au samedi soir, avec jour de congé le jeudi. En 1969, la durée hebdomadaire des cours à l'école primaire est fixée à 27 heures et on libère le samedi après-midi. 1972. Les quadras s'en souviennent : pour rééquilibrer le déroulé de la semaine, on déplace le jour de congé du jeudi au mercredi. 1991. Lionel Jospin, ministre de l'Education, signe un décret qui permet aux écoles primaires d'aménager leur rythme hebdomadaire comme elles le souhaitent. C'est le début des aménagements type « semaine de quatre jours ». Août 1995. La petite commune de Mailley-et-Chazelot (600 habitants) dans la campagne de Haute-Saône, inaugure le principe d'une rentrée anticipée.