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Le statut de directeur d'école dans les projets présidentiels de 2012

 

Certains candidats ou partis évoquent le statut de l'école et de son directeur.

Qu'en disent-ils ?

 

Marine Le Pen
UMP
UMP & PS

Philippe Poutou 

 

La synthèse et les résultats de la consultation IFOP - GDID sont disponibles sur le site de l'Ifop à l'adresse suivante (cliquer sur le panneau ci-dessous) :

 

 

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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 17:21

                                           

Dans son émission matinale, mercredi 12 décembre, « RTL, c’est vous », Christophe Hondelatte choisit de traiter l’info de la veille : « le service minimum dans les écoles » annoncé par Xavier Darcos lors de sa conférence de presse. Avant de donner la parole à des auditeurs, Christophe Hondelatte dialogue, par téléphone, avec son invité : Gérard Aschiéri.

Christophe Hondelatte : Je voudrais d’abord me tourner vers ceux qui poussent des cris d’orfraie depuis hier : Gérard Aschiéri, le Secrétaire général de la FSU, le principal syndicat enseignant dans le primaire. Bonjour monsieur Aschiéri.

- Gérard Aschiéri : Mais, je ne pousse pas des cris d’orfraie, je…

- Ch.H. - Ah ..!?

- G.A. - Non…

- Ch.H. - Ça m’étonne, alors. C’est ça l’info : la FSU ne pousse pas des cris d’orfraie.

- G.A. - En ces termes, dans les termes dans lesquels le ministre a présenté la chose, effectivement, il ne me semble pas qu’il y ait de mesures sur le droit de grève des personnels. Simplement, ce que je dis c’est que c’est une usine à gaz qui me paraît bien peu efficace et que s’il y a de l’argent à dépenser, il vaudrait mieux le mettre ailleurs. C’est d’abord le message que je voudrais faire passer.

- Ch.H. - Mais, en soi, vous reconnaissez qu’il n’y a pas d’atteinte au droit de grève.

- G.A. - Tel que c’est formulé aujourd’hui par le ministre, effectivement, il n’y a pas d’atteinte au droit de grève. Il pourrait y en avoir si le ministre allait plus loin.

-Ch.H. - C’est-à-dire ?

- G.A. - C’est-à-dire que si, par exemple, il disait que les personnels des municipalités qui font fonctionner la cantine, par exemple, ou qui pourraient faire cette garderie, eux, seraient privés du droit de grève. Je voudrais qu’on ne prenne pas en compte que les enseignants mais qu’on voit bien que l’école, ce sont des personnels divers dont une partie pour l’école primaire dépendent des municipalités et je ne voudrais pas qu’on préserve le droit de grève des uns et pas le droit de grève des autres. C’est le premier problème, évidemment.

- Ch.H. - Vous êtes tellement, tellement… aimable ce matin avec le ministre que je vais vous chercher des arguments, monsieur Aschiéri.

- G.A. - J’ai dit en même temps que c’était une opération politique qui, sans mettre en cause le droit de grève, désignait les personnels responsables des ennuis quand il y avait des grèves et ça, ça n’est pas acceptable, en revanche… Vous voulez des arguments un peu polémiques…

- Ch.H. - J’ai intérêt à vous chauffer. Moi, j’ai un argument quand même à vous proposer : que grosso modo, si une grève ne fait pas suer les gens, elle sert pas à grand-chose.

- G.A. - Non, vous savez, les grèves qui bloquent, ce ne sont pas nécessairement des grèves qui réussissent. Des grèves qui réussissent sont des grèves où les personnels, d’une manière générale, disent ensemble à travers cet instrument qu’est la grève qu’ils ne veulent pas telle politique ou qu’ils veulent une augmentation de leur salaire et les grèves réussies, ce sont aussi les grèves qui ont le soutien de l’opinion et nos collègues sont très sensibles à cette idée, d’une manière générale. Ç a, j’en suis certain. Mais, là, justement, ce que dit le ministre, c’est une manière de discréditer la grève. C’est ça qui me pose problème surtout.

- Ch.H. - Vous restez en ligne, monsieur Aschiéri au cas où on aurait besoin de votre adversité molle, ce matin…

[… Christophe Hondelatte s’adresse ensuite à une directrice d’école favorable au service minimum…]

- Ch.H. - Alors, ce service minimum, est-ce que, comme monsieur Aschiéri, vous dites : ce n’est pas bien grave, ça ne me gêne pas ?

[…]

- Ch.H. - Merci, Dominique pour votre témoignage. Monsieur Aschiéri, qu’est-ce que vous dites à Dominique ?

- G.A. - Je dis… Ce n’est pas parce que les gens ne font pas grève qu’il ne faut pas préserver leur droit de grève. C’est la première chose. Deuxièmement, cette collègues pose un vrai problème. C’est la faisabilité de la mesure parce qu’il ne suffit pas de décréter que les mairies ou les écoles, ce qu’elles peuvent déjà faire, il faudrait voir comment elles elles peuvent le faire. Aujourd’hui, elles ne le font pas. Il y a bien des raisons et c’est pas seulement des raisons financières. Il y a des raisons de sécurité, notamment. Il faut que les gens qui s’occupent des enfants aient un minimum de compétences et ça, ça ne se trouve pas comme ça, un jour… parce qu’il n’y a pas grève tous les jours. C’est ça aussi qu’il faut bien voir.

[… Christophe Hondelatte donne ensuite la parole à Roseline, PE dans le Loiret…]

Roseline se dit opposée au service minimum. Pour elle, cette mesure contribue à « bafouer le droit de grève » et à nier « la reconnaissance que l’on pourrait avoir de la grève que peuvent faire des enseignants ».

- Roseline - En fait, qu’un enseignant fasse grève, qu’il soit là ou pas là, finalement, c’est pas tellement important du moment que les enfants sont gardés. […] Je trouve que l’école n’est pas là pour satisfaire les parents mais pour apporter quelque chose aux enfants.

- Ch.H. - Vous avez peur, au fond, que vos revendications soient moins entendues sous prétexte que ça ne dérange pas les parents…

- Roseline - Elles ont déjà énormément de mal à être entendues. Par les temps qui courent, on n’est pas du tout entendus, on n’est pas du tout soutenus. On est très peu soutenus par les parents, encore moins par notre hiérarchie finalement. On a déjà du mal à se faire entendre, alors… si, en plus maintenant, nous faisons grève, de toute façon ça ne posera plus aucun problème, aucun souci, nos grèves passeront complètement inaperçues.

- Ch.H. - Vous voyez, monsieur Aschiéri, j’ai trouvé plus militant que vous.

- G.A. - Mais oui… mais, je… je… ne suis pas d’accord sur le fait que c’est en n’accueillant pas les élèves ou en embêtant les gens que les grèves seront plus soutenues ou plus entendues. Regardez en collège ou en lycée, quand il y a grève, les élèves sont reçus par les établissements et ça n’empêche que la grève, elle est efficace. Le problème, il est pas là. En revanche, je suis d’accord avec ce que dit la collègue sur le fait que, d’une certaine manière, c’est une remise en cause du métier, de ce qu’apporte l’école. L’école, c’est pas une garderie et là, on transforme l’école en garderie. Ç a, oui, c’est un vrai problème.

[ …Christophe Hondelatte fait ensuite intervenir à l’antenne une maman favorable au service minimum car elle dépense 50 € pour faire garder ses enfants les jours de grève. Un restaurateur, ex prof de cuisine, est lui aussi favorable à un service de garde (sport, loisirs…)…]

- Ch.H. - Merci à Gérard Aschiéri, un peu…euh… modéré, ce matin… C’est intéressant, d’ailleurs, d’entendre ça… Au revoir, monsieur Aschiéri…

 

Gérard Aschiéri a pris une belle leçon de militantisme, aussi bien du journaliste que de la collègue PE… On imagine facilement que notre syndicaliste ne devait pas être très fier de sa prestation sur l’antenne de RTL… On comprend mieux, en écoutant cette interview, pourquoi les revendications des enseignants sont si peu audibles et si peu entendues de notre ministre.

S’il fallait évaluer le « camarade Gérard », nous dirions : manque de volonté, trop inerte, doit se remuer, se remettre en cause, se reprendre rapidement, être plus concentré sur son sujet…

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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 10:43

Xavier Darcos le 11 décembre 2007

Au cours de sa conférence de presse, le mardi 11 décembre 2007, Xavier Darcos a annoncé son programme de travail et d'action pour le second trimestre de l'année scolaire 2007-2008. Plusieurs annonces concernent directement l'école primaire. Nous les relatons ci-après.  

Un nouvel horizon pour l'école primaire

Aujourd'hui, environ 15 % des élèves qui quittent l'école primaire connaissent de graves lacunes dans les domaines de la lecture, de l'écriture et des mathématiques. Cette proportion est d'autant plus préoccupante qu'elle souligne une forme d'exception française : dans l'enquête internationale PIRLS, dont les résultats ont été publiés fin novembre, la France se classe en dessous de la moyenne des pays comparables de l'O.C.D.E. et en dessous de la moyenne européenne, alors même qu'elle est l'un des pays où le nombre d'heures de cours est le plus élevé et la scolarité la plus précoce.

Cette situation peut être expliquée par la conjonction de trois facteurs :

  • L'institution scolaire ne parvient pas à corriger efficacement les inégalités liées à l'origine sociale des élèves ;
  • L'école a connu une inflation considérable du nombre de ses missions, au détriment des savoirs fondamentaux ;
  • Les moyens d'évaluation dont dispose aujourd'hui l'institution scolaire ne sont pas assez fiables pour lui permettre d'analyser ses propres difficultés et d'y répondre.

La lutte contre l'échec scolaire doit être le premier objectif de l'école primaire. Les mesures proposées par le ministre de l'Éducation nationale visent un objectif précis : diviser par trois le nombre d'élèves en difficulté au cours des 5 prochaines années. Cela suppose de poursuivre trois grands axes :

Réorganiser le temps scolaire pour le mettre au service de la réussite des élèves
  • A la rentrée 2008, la semaine des élèves s'étendra du lundi au vendredi. Elle se composera d'un socle de 24 heures d'enseignement obligatoire consacrées aux apprentissages fondamentaux et de 2 heures complémentaires d'aide personnalisée qui sera destinée aux élèves en difficulté.
  • Les deux heures d'aide personnalisée, libérées grâce à la suppression des cours le samedi matin, font toujours partie de l'obligation de service des enseignants. Des discussions se tiennent actuellement avec les représentants des personnels enseignants du premier degré pour déterminer la manière dont le service des enseignants intègrera cette réorganisation. Les textes de cadrage national seront arrêtés au 1 er trimestre 2008 et seront mis en œuvre à la prochaine rentrée.
  • Les élèves qui, à la fin d'école primaire, rencontrent de grandes difficultés dans la maîtrise du langage, de la lecture ou de l'écriture, auront la possibilité de participer à des séquences de remise à niveau entre la fin du C.M.1 et le commencement de la scolarité au collège. Ces séquences vont être expérimentées dès cet été dans le cadre de l'école ouverte.
Donner à l'école des objectifs clarifiés

Les programmes scolaires du primaire sont en cours de réécriture afin de donner à l'école des programmes clairs, lisibles par tous, favorisant la liberté pédagogique des maîtres tout en définissant avec précision des objectifs d'apprentissage pour chaque année scolaire. Ces nouveaux programmes seront présentés dans le courant du premier trimestre de l'année civile 2008.

  • Ces programmes donneront une priorité absolue à l'apprentissage de la langue française, de la lecture et de l'écriture tout au long de la scolarité primaire.
  • Ils feront l'objet de toutes les consultations nécessaires et seront, en outre, soumis à l'avis de la commission des Affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale et de la commission des Affaires culturelles du Sénat. Ils seront publiés en mai 2008 et mis en œuvre à la rentrée 2009 pour l'ensemble des niveaux.
Donner à l'école les moyens de connaître son efficacité
  • Il est nécessaire de disposer d'un véritable système d'évaluation des performances afin de mesurer les acquis des élèves, d'informer les familles et de permettre aux écoles et aux enseignants de se situer et de déterminer les objectifs attendus.
  • Les deux évaluations nationales témoins qui serviront à mesurer les acquis des élèves au C.E.1 et au C.M.2 seront en place pour l'année scolaire prochaine. Leurs constats seront rendus publics par école dès la rentrée 2009 et pourront servir de référence à tous les élèves et à tous les enseignants pour la maîtrise des objectifs fondamentaux en français et en mathématiques.
Incitation à la création d'un service minimum d'accueil en temps de grève

Le droit de grève reconnu aux enseignants est un droit fondamental, qui doit être reconnu et garanti. Mais la défense des intérêts professionnels, dont la grève est un des moyens, ne saurait cependant remettre en cause le droit des familles de poursuivre leur activité professionnelle lorsque leurs enfants n'ont pas cours.

Dans les établissements du second degré, les personnels d'encadrement organisent l'accueil des élèves durant les jours de grève. Les élèves peuvent donc, ces jours-là, fréquenter normalement leur établissement scolaire. La situation, cependant, est différente pour les écoles primaires, pour lesquelles l'opportunité de la mise en place d'un accueil est laissée à l'appréciation des municipalités et des équipes enseignantes.

Il existe par conséquent une très forte variété de situations sur le territoire français, dont résulte une très forte inégalité entre les familles qui bénéficient d'un service minimum d'accueil pour leurs enfants, et celles qui doivent assurer elles-mêmes leur garde ces jours-là, parfois au détriment de leur vie professionnelle.

En prévision du mouvement de grève du 20 novembre dernier, Xavier Darcos avait demandé aux recteurs de veiller, en liaison avec les services départementaux de l'Éducation nationale et les collectivités locales, à ce que les familles disposent de l'information la plus rapide et la plus complète sur l'état de fonctionnement de l'école ou de l'établissement scolaire de leur enfant. Il avait également indiqué le souhait qu'une solution d'accueil des enfants soit mise en place, chaque fois que possible.

Pour la rentrée 2008, Xavier Darcos souhaite rendre possible un service minimum d'accueil dans les écoles. Pour cela, le ministère de l'Éducation nationale engagera, au cours des prochaines semaines, une discussion avec les représentants des collectivités locales, des familles, et les partenaires sociaux, pour définir les modalités de ce service minimum

Ces discussions porteront notamment :

  • Sur la manière de prévenir les conflits afin que la grève ne constitue que le moyen d'ultime recours
  • Sur l'information des familles et des collectivités qui ont le droit de connaître suffisamment de temps à l'avance si l'enseignant de leur enfant est présent ou en grève
  • Sur la mise en place du service minimum d'accueil qui pourra être assuré lors des grèves.

Afin que la mise en place du service minimum d'accueil ne coûte ni aux contribuables, ni aux collectivités locales, tout ou partie des retenues sur salaires opérées les jours de grève pourront être reversées aux communes volontaires qui participeront à l'organisation de ce service minimum d'accueil.

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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 10:17

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Le rapport des sénateurs Richert, Férat et Gonthier-Maurin sur le budget de l'éducation nationale, apporte des informations intéressantes. Ainsi sur les profs en surnombre qui sont un des arguments utilisés pour réduire le budget. Les données ministérielles en décomptent 2 662 (dont 500 en lettres, 300 en Eps), un pourcentage infime pour un corps d'un demi-million de fonctionnaires.
Ce rapport permet d’avoir une idée sur les premières orientations budgétaires liées à la commission sur l’évolution du métier d’enseignant.

"Au-delà des mesures détaillées qui seront prises en faveur des personnels, et notamment des enseignants, le ministère de l'éducation nationale a engagé une réflexion approfondie sur l'évolution du métier d'enseignant, dans l'optique de sa réhabilitation.

En effet, si l'ouverture de nouvelles heures supplémentaires permettra d'augmenter le pouvoir d'achat des professeurs qui souhaiteront les assurer, elle ne permettra pas la revalorisation de la carrière des enseignants dans son ensemble. La valeur réelle de celle-ci, votre rapporteur l'a déjà souligné, a stagné pour l'ensemble des corps de professeurs, conduisant à la naissance d'un sentiment latent de dégradation de leurs conditions de vie et de travail.

C'est pourquoi votre rapporteur se félicite de la constitution de la commission sur l'évolution du métier d'enseignant, présidée par M. Marcel Pochard. Celle-ci a reçu un mandat particulièrement large, et s'intéressera non seulement aux professeurs de l'enseignement public, mais aussi à ceux des établissements privés, en particulier agricoles.

De plus, cette commission est chargée d'étudier la « condition enseignante » dans son ensemble, afin de déterminer les évolutions à apporter aux carrières, aux missions et aux obligations de service pour rendre à nouveau pleinement attractif le métier de professeur.

Les conclusions de ses travaux prendront deux formes : un « livre vert », rendu public au cours du mois de décembre, qui esquissera des pistes de réforme qui feront l'objet d'une large concertation. A l'issue de celle-ci, la rédaction d'un « livre blanc » permettra de formaliser des propositions plus précises au cours des premiers mois de l'année 2008, lesquelles seront à leur tour soumise à un dialogue approfondi.

Ce choix d'une conclusion des travaux en deux temps permettra, votre rapporteur en est convaincu, de ne pas craindre de proposer des réformes profondes dans le « livre vert », et de ne les transcrire dans un « livre blanc » qu'une fois qu'elles auront fait l'objet d'un large accord. C'est donc une méthode ambitieuse qui a été choisie pour cette commission dont, votre rapporteur a pu le constater à plusieurs reprises, les enseignants attendent beaucoup.

Reste une incertitude au sujet de l'articulation des travaux de la commission présidée par M. Marcel Pochard et de ceux des auditeurs de la révision générale des politiques publiques (RGPP), lancée en juillet 2007 et dont les premières conclusions devraient être connues au début de l'année 2008. Votre rapporteur souhaite que ces deux séries de travaux menés en parallèle soient coordonnées, afin d'aboutir à des pistes de réforme sinon communes, du moins compatibles entre elles.

1. Un effort d'anticipation des conséquences éventuelles des travaux de la commission présidée par M. Marcel Pochard

Une provision de 41 millions d'euros a été constituée afin d'engager la revalorisation du métier d'enseignant

Afin d'anticiper le coût des mesures de revalorisation du métier d'enseignant préconisées par la commission précitée, le présent projet de budget constitue une provision de 41 millions d'euros, ventilée entre les programmes « Enseignement scolaire public du second degré » et « Enseignement privé du premier et du second degré », à hauteur respectivement de 34 et de 7 millions d'euros. Par ailleurs, la répartition des crédits provisionnés entre les programmes n'est qu'indicative, puisque la revalorisation projetée ne concernerait pas seulement les personnels enseignants du second degré public, mais aussi ceux du premier degré. La concentration de la provision sur le seul programme n° 141 est donc purement technique et n'a pas pour objet d'exclure les professeurs des écoles du bénéfice des réformes envisagées.

Les premières mesures devant s'appliquer à compter de la rentrée 2008, cette somme de 41 millions d'euros correspond à un effet en tiers d'année, dont le coût en année pleine s'élèverait à 123 millions d'euros.

Une provision dont le montant reste relativement faible

Sans doute ne s'agit-il là que d'une provision, dont le montant est en lui-même purement indicatif. Cependant, compte tenu des effectifs de personnels concernés, cette dernière apparaît relativement modeste. Au 1er janvier 2007, l'on dénombrait en effet 982 678 enseignants dans l'enseignement public et privé sous contrat. Les crédits provisionnés représentent donc une somme de 41,72 euros par professeur en tiers d'année, soit 125,17 euros par an".

La lecture de ce rapport, qui à aucun moment ne fait allusion à la situation des directeurs d'école, ne laisse entrevoir aucun espoir de revalorisation statutaire ou financière de notre métier. C'est d'autant plus injuste que si la ventilation budgétaire restait en l'état, l'enseignement privé du premier degré serait revalorisé alors que l'équivalent public ne le serait pas... 
On comprend de moins en moins que les syndicats n'aient pas évoqué le problème pourtant majeur de la direction d'école lors de leur audition par la commission sur l'évolution du métier d'enseignant. Regrettable oubli ou volonté délibérée ?

 

 

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6 décembre 2007 4 06 /12 /décembre /2007 10:42

Comme nous l'avions annoncé dès le 30 novembre, les résultats de ces enquêtes sont décevants (cf notre article). Et l’on n’a certainement pas fini de parler de PIRLS et Pisa et de chercher les facteurs qui expliquent les mauvais résultats français à ces enquêtes internationales. Gageons que dans un premier temps elles vont faire couler beaucoup d’encre avant de tomber dans l’oubli au fond d’un tiroir poussiéreux où elles rejoindront les nombreux rapports sur la situation des directeurs d’école… Pour le moment, elles font l’objet d’interprétations multiples qui vont de l’envie de briser le thermomètre à celle de crier à la catastrophe.
Dans « Le Monde », le physicien Edouard Brézin déplore "l'abus de l'usage des ordinateurs" accusé de développer la paresse chez les élèves. Or quand on étudie les résultats en lecture publiés dans PIRLS, on voit que les enseignants français sont caractérisés par une faible pratique des outils multimédias par rapport à leurs collègues d'autres pays. Les chercheurs, comme Jean-Emile Gombert, insistent sur la difficulté particulière (par rapport à d'autres langues) de l'apprentissage de la langue française et de la lecture. Au niveau des pays francophones, seul le Québec précède de peu la France.
Ce que permettent les statistiques publiées c'est d'apprécier le poids des facteurs sociaux dans ce recul français. Sur ce terrain, les chiffres sont parlants : l'école française crée des écarts de niveaux énormes selon l'origine  sociale et ethnique. Ainsi les scores en sciences, maths et lecture sont très différents selon que les enfants sont issus de parents ouvriers et cadres parents. Les résultats en sciences varient de 505 pour les français "de souche" à 456 pour les enfants de la seconde génération et 438 pour la première génération. Comme la baisse des résultats s'est produite principalement chez les plus faibles des élèves, on peut probablement affirmer que les inégalités sociales expliquent pour une bonne part ces résultats.

Faut-il alors totalement écarter les facteurs pédagogiques ? Gilles Moindrot relève plusieurs indices tirés de Pirls.

Sur un certain nombre de points, la situation française est plutôt favorisée.

- l'accès aux BCD et bibliothèques
- la place de la lecture dans la famille
- l'équipement informatique et l'accès des écoles à Internet
- le nombre d'élèves parlant à la maison la langue d'enseignement.
- […]

A l'opposé un certain nombre de données montrent des différences significatives et placent la France en (très) mauvaise position.

- place de la pédagogie de la lecture dans leur formation
- formation initiale et continue insuffisante
- évaluations moins suivies qu'ailleurs de « groupes de niveau »
- chute de la perception du climat des écoles par les enseignants français depuis 2001, très en dessous de la moyenne internationale, de même que leur regard sur la carrière et le métier (39ème sur 45).
- plus qu'ailleurs, l'enseignement se pratique en classe entière.
- […]
- En France, le directeur d'école enseigne le plus souvent... contrairement aux pays où il a en charge l'animation pédagogique de l'équipe.
- […]

Les points ci-dessus, qui montrent des écarts très importants avec les autres pays, posent des questions qu'il faut, selon le SNUipp, traiter sérieusement :

- Comment rendre confiance en eux aux élèves français ?
- Comment améliorer le climat des écoles et l'indice de satisfaction des enseignants ?
- Comment travailler autrement qu'en classe entière et proposer des remédiations aux élèves dès l'apparition de leurs difficultés ?
Sur ces questions le SNUipp demande au ministère d'engager de réelles discussions et formulera des propositions en matière de formation des enseignants, d'allègement des effectifs, de travail en équipe, en petits groupes, pour transformer l'école française afin d'assurer la réussite de tous les élèves.

Il nous semble, cependant, que Gilles Moindrot oublie une question essentielle :

- Comment rendre confiance aux enseignants, en général, et aux directeurs d’école en particulier ?
Question primordiale puisque le SNUipp considère le rôle joué par les directeurs français comme un point négatif. Il laisse, en effet, supposer que c’est un atout mal utilisé… Rappelons l’observation de Gilles Moindrot :

- En France, le directeur d'école enseigne le plus souvent... contrairement aux pays où il a en charge l'animation pédagogique de l'équipe.

Tiens, tiens… La place du directeur au sein de l’équipe éducative aurait-elle une incidence sur la qualité de l’enseignement, le regard des parents et l’indice de réussite de l’école ? Nous en sommes, quant à nous, naturellement persuadés et ne cessons de le dire et le clamer : le directeur est un personnage clé dans l’école. Il doit être reconnu par un véritable statut professionnel qui lui donne les moyens de « piloter » son établissement, de « manager » son équipe, de consacrer du temps à l’organisation pédagogique, au suivi des élèves en difficultés… Sa « forte et réelle implication » parmi ses adjoints ne peut qu’améliorer le « climat des écoles ». Sa disponibilité ne peut que sécuriser les familles légitimement inquiètes des résultats parfois insuffisants de leurs enfants.

Entre autres mérites, l’enquête PIRLS aura eu celui d’attirer l’attention du SNUipp sur la situation des directeurs en France et de la comparer à celle de leurs homologues étrangers. Il lui reste maintenant à en tirer les conséquences et à en tenir compte dans ses propositions et les discussions qu’il aura avec le ministère.

 

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2 décembre 2007 7 02 /12 /décembre /2007 23:08

Carte scolaire : les discrètes consignes de Xavier Darcos

 

C'est le SNPI-fsu, syndicat des inspecteurs IEN de la FSU, qui vend la mèche.   Selon lui, " le ministère a transmis des consignes orales aux IA-DSDEN, via les recteurs d’académie, pour que les opérations de gestion d’ouvertures et fermetures de postes dans les écoles du premier degré n’aient pas lieu avant la fin des élections municipales. La plus grande discrétion leur a été prescrite sur ce dossier, notamment envers les maires qui sont leurs premiers partenaires en matière de carte scolaire. Or, d’ordinaire, la procédure commence en décembre et s’achève en février". Résultat : pour le Snpi-Fsu il y a triche démocratique. Et la consigne risque de perturber le mouvement des enseignants.

 

« Le SNPI-fsu s’interroge sur les conditions et les conséquences d’une telle mesure.

 

Son caractère furtif interpelle. S’il s’agit simplement de ne pas perturber le débat électoral, la mesure peut être annoncée en toute transparence républicaine et démocratique. Ce n’est pas le cas. On peut supposer que les limites du budget qui a été voté par le Parlement, plus basses que ce qui avait été annoncé, aboutissent à une carte scolaire particulièrement tendue juste avant les élections. Il s’agirait alors de ne pas handicaper les listes des candidats proches de la majorité présidentielle : ce serait donc une instrumentalisation purement politicienne du service public d’enseignement au détriment de la transparence et de l’équité du débat public.

 

Enfin, ce retard des opérations, s’il se confirme, provoquerait forcément des retards et des contraintes de calendriers extrêmement importants pour les personnels enseignants et administratifs. Le mouvement des personnels pourrait être repoussé fin juin ou début juillet. Les personnels administratifs seraient pressés par ce calendrier qui se bousculerait avec les autres opérations de gestion de fin d’année. Les enseignants ne pourraient ajuster leurs mutations dans des conditions sereines. De même, de nombreuses écoles se retrouveraient en situation d’incertitude sur leur avenir, alors que les lourdes modifications annoncées par le ministre sur le fonctionnement des écoles impliqueront une réorganisation importante qui doit nécessairement se préparer avec soin. À terme, ce sont les conditions de la rentrée pour les élèves qui seraient perturbées.

 

Le SNPI-fsu dénonce ces perspectives qui montrent une atteinte au débat démocratique national et une dégradation des conditions de travail des personnels. Il demande que les procédures et les échéances ordinaires soient respectées en toute transparence ».

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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 21:57

Deux enquêtes internationales apportent des enseignements intéressants sur l'état de l'école française. Toutes deux vont dans le même sens. Les résultats sont décevants. Ils ne sont pas à la hauteur des espérances d'un pays comme la France.

L'enquête PIRLS : Des résultats décevants. Réalisée en 2006 dans 40 pays pour mesurer les performances en lecture des élèves achevant leur quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 pour la France).

"Nous avons perdu des places… Aujourd'hui, sur 40 pays, nous sommes dans les six derniers. Même la Bulgarie est devant nous". S'exprimant fin octobre sur RTL, X. Darcos avait annoncé de mauvais résultats pour la France dans l'enquête internationale PIRLS. Effectuée dans 40 pays, tous les 5 ans, l'enquête PIRLS évalue les capacités de lecture des écoliers de CM1. Le ministre n'avait pas tort mais exagérait. La Bulgarie a toujours été bien classée dans cette enquête. Et les résultats français sont plus décevants qu'exécrables.  Mais cela doit interroger les enseignants.
Les résultats de l’enquête PIRLS 2006 confirment des résultats peu encourageants sur le plan des acquisitions scolaires des élèves français au niveau de l’école primaire. De 1990 à 2001, le classement de la France s’est dégradé : 4ème sur 24 pays en 1990 et en 18ème sur 35 pays en 2001. Entre 2001 et 2006, les performances moyennes des élèves français n’ont pas diminué en termes de score et le classement de la France reste stable…Mais, aux deux années considérées, il n’y a que deux pays comparables en termes de niveau de développement économique qui présentent des classements plus défavorables que la France (l’Islande et la Norvège) alors que des pays comme la Bulgarie, la Lettonie ou la Lituanie ont des résultats meilleurs.
Cette stagnation des résultats de la France doit aussi s’apprécier en fonction de l’évolution des coûts associés à l’enseignement primaire. A ce titre, et toujours dans une perspective comparative, au cours de ces trente dernières années, les conditions d’enseignement se sont pourtant améliorées avec une sensible augmentation des coûts par élève. L’école primaire n’a donc pas su transformer efficacement les ressources en résultats visibles sur le niveau scolaire des élèves. Les causes de cet échec sont peut-être à rechercher du côté des mécanismes de gestion pédagogique, de pilotage et d’évaluation du système éducatif qui ont eux-mêmes peu évolué au cours des années et qui ne sont sans doute plus adaptés à l’évolution de l’école.
La difficulté est donc dans l'explication de ce piétinement français. Traditionnellement, PIRLS avance 5 grands facteurs qui jouent sur les résultats : l'influence des parents, le poids du rapport à la lecture, l'importance de la maternelle, les conditions d'enseignement, les facteurs sociaux.
Or sur bien des points, la France a des avantages qui devraient la propulser à un meilleur rang. Les ménages français ont plus de livres que la moyenne. Les jeunes français ont plus le goût de la lecture que la moyenne. Ils disposent d'un nombre d'heures de lecture à l'école qui est un des plus élevés de tous les pays de l'enquête. Enfin, ils bénéficient d'un taux d'accès très élevé en pré-élémentaire. Enfin le nombre d'élèves par classe en France est exactement dans la moyenne.
Mais l'enquête laisse apparaître des facteurs pédagogiques négatifs. Si les enseignants français consacrent énormément d'heures à la lecture, ils utilisent davantage que les autres des textes littéraires longs. Ils disposent de peu d'aide pour cet apprentissage : la moitié d'entre eux ne  peuvent faire appel à un spécialiste (41% en moyenne). Ils font nettement moins appel aux tice que d'autres pays : 3% utilisent des logiciels contre 32% en Angleterre, 36% à Hong-Kong.
Mais, davantage que ces critères, c'est le climat scolaire qui semble souffrir en France. D'une part, depuis 2001, l'absentéisme a énormément augmenté : les deux tiers des écoles étaient "sans problème" en 2001, contre 49% en 2006. Enfin on retrouve dans PIRLS un trait déjà mis en évidence dans Pisa. Les jeunes français sont beaucoup moins sûrs d'eux que leurs camarades. Seulement un tiers des élèves (36%) juge qu'ils lisent bien contre 49% ailleurs.

Restent les critères sociaux. Les résultats publiés restent muets sur ce terrain. Nous savons seulement que le système français est plus égalitaire que les autres : 96% des élèves français atteignent le niveau bas  (94% en moyenne). Selon Bruno Suchaut (Maître de conférences en Sciences de l’éducation), "la recherche des causes de ces moindres performances n'est pas aisée, car elle demande à bien séparer ce qui tient au contexte économique et social du pays (et donc des caractéristiques socio-économiques de la population) de ce qui tient au fonctionnement de l'école. Les données de PIRLS 2006 permettront d'examiner plus en détail la part de chacun de ces facteurs. Ce que l'on sait en revanche, c'est que le pilotage de l'école primaire n'est pas efficace actuellement, d'autant plus que des réformes se succèdent sans qu'elle ne puissent véritablement être appliquées. Mais de là à penser que c'est la seule raison des baisses de performances..."
Seul un décryptage précis des résultats permettra de mesurer la part de l'Ecole dans ces résultats. Dans l'immédiat, c'est à tort que le discours sur les fondamentaux sera proféré : l'école française consacre déjà beaucoup de temps à la lecture. L'organisation de l'école, les modèles d'enseignement, la rareté d'une pédagogie de la réussite, la dégradation de l'état social du pays, sont autant de pistes d'explication.

 

L’enquête PISA : L'école française recule
Le programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), piloté par l’OCDE depuis 2000, est conçu et financé par les ministères de l’Éducation des pays membres de l’Organisation. PISA vise à tester la compréhension de l’écrit, la culture mathématique et scientifique des élèves de 15 ans.

Les résultats de l'enquête internationale PISA sont sans appel : l'école française recule. On attendait la publication de la  seconde grande enquête internationale mardi 4 décembre. Mais une indiscrétion espagnole a conduit l'OCDE à divulguer un premier classement le 30 novembre.

 

PISA 2006 concerne 57 pays et évalue le niveau des jeunes de 15 ans avec une priorité cette année pour la culture scientifique. Les jeunes français se situent un peu en dessous de la moyenne avec 495 points. La France qui était 10ème en 2003 descend au 17ème rang, si l'on compare les mêmes pays en 2003 et 2006. Sept pays passent devant la France : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la Hongrie, la Suède, la Pologne et le Danemark. En tête du classement international on trouve la Finlande ((563 points), Hong Kong, le Canada, Taiwan et le Japon. Les Etats-Unis, la Russie, l'Espagne ont des résultats inférieurs à la France.

 

Comment expliquer ces résultats ? Il faudra attendre mardi 4 décembre pour avoir les éléments nécessaires. On pourra ainsi vérifier si les inhibitions propres aux élèves français sont encore un élément d'explication.
On retiendra déjà que si certains pays ont su remonter rapidement et remarquablement leur score, le système éducatif français devrait pouvoir y arriver. A condition de trouver la voie.

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29 novembre 2007 4 29 /11 /novembre /2007 12:19

La 9ème édition du Salon de l’éducation 2007 s’est déroulée du 22 au 25 novembre à la Porte de Versailles à Paris. Ce grand rendez-vous annuel s’adresse à tous les acteurs de l’éducation, aux usagers du système éducatif et, d’une manière générale, à l’ensemble de la société, au grand public.

 

Parmi les grands chantiers du système éducatif présentés à travers des pôles thématiques, une table ronde ayant pour thème : « Innovations, expérimentations pédagogiques et syndicalisme» a retenu notre attention. Elle réunissait Luc Bérille du Se-Unsa et des militants des mouvements pédagogiques : JF Boulagnon (Fespi), JC Guérin (collèges Cohn-Bendit), Philippe Goémé (lycée intégral de Paris).

 

 

"L'Ecole est-elle condamnée à l'immobilisme ? Les défenseurs de ses valeurs bloquent-ils toute évolution ? C'est qu'en effet, pour les innovateurs, la défense des acquis c'est le maintien d'un système périmé. Ainsi JC Guérin a beau jeu de montrer que défendre le statut du professeur revient à prolonger un système scolaire qu'il qualifie de "jésuito-napoléono-fordiste", système où l'enseignant vient déverser sur les élèves un savoir émietté au rythme d'une heure par discipline. Si l'on veut que les enseignants prennent en charge vraiment l'éducation des élèves, il faut faire évoluer le statut pour intégrer dans le  service des enseignants du temps d'accompagnement éducatif. Philippe Goémé cite un autre exemple : le fonctionnement des équipes suppose une autre procédure de mouvement que celle qui est contrôlée par les syndicats.

 

Défendre l'esprit des statuts plutôt que la lettre : c'est en résumé ce que Luc Bérille a pu proposer. Partout où les statuts sont dépassés, il  faudra en garder l'esprit en acceptant les évolutions. Ainsi le service des enseignants doit s'adapter aux nouveaux publics scolaires. Une remarque qui a tout son poids au moment où travaille la commission Pochard.

 

Alors la droite est-elle en train de réussir la grande innovation inaccessible jusque là ? C'est oublier les ambiguïtés du changement proposé par le gouvernement. Ainsi l'autonomie des établissement, imposée sous contrôle d'en haut, s'oppose à celle des équipes pédagogiques. Elle est liée en fait au renforcement de la mission du chef d'établissement. L'autonomie est également associée à la mise en concurrence des établissements, un système  qui est à l'opposé des valeurs d'entraide des innovateurs. L'école, les syndicats et le changement : oui, mais pas n'importe quel changement…"

 

Concernant les travaux sur l’évolution du métier d’enseignant, le SNUipp vient de rendre publiques les propositions qu’il a faites lors de son audition par la commission Pochard.

 

« Pour le SNUipp, redéfinir la condition enseignante ne peut se concevoir sans chercher à améliorer les résultats de l’école et sans lui donner un nouvel élan, tout particulièrement en direction des élèves qui rencontrent le plus de difficultés. C’est dans ce sens qu’il formulera de multiples propositions. Il est également nécessaire aux yeux de la société, des familles et des élèves de revaloriser le métier d’enseignant en maternelle et en élémentaire. Celui-ci, comme l’indique un sondage CSA, est de plus en plus dévalorisé dans l’opinion publique : 44 % des français estiment qu’il est plutôt valorisé et 45 % dévalorisé. Une revalorisation du métier et des conditions de rémunération s’impose donc ».

 

Le SNUipp réclame du temps pour permettre aux équipes enseignantes de travailler ensemble. « La mise en place de la 27 ème heure avait constitué une première avancée dans le sens de cette reconnaissance. Le temps de service des enseignants des écoles (en 2007/2008) est composé de 26 heures d’enseignement par semaine et d’une heure (globalisée en 36 heures sur l’année) consacrée aux conseils des maîtres, aux animations pédagogiques et aux conseils d’école.

 

Tous les enseignants disent que la question du temps de travail est devenue incontournable. Nous proposons d’augmenter, en passant à 3 heures, la part du temps consacré à la réflexion collective, au temps de travail en équipe ».

 

Le SNUipp évoque ensuite le stress et l’inquiétude des enseignants qui doivent faire face aux profondes transformations qui ont marqué le système éducatif depuis les années 90. Les sollicitations de plus en plus nombreuses : «Le fonctionnement de l’école s’est également considérablement transformé. La mise en place des cycles, des projets d’école, des liaisons mat/CP et CM2/6ème, les relations avec les parents d’élèves, mais aussi la scolarisation des élèves en situation de handicap, celle des primo arrivants, le développement des TICE, de l’enseignement des langues vivantes ou encore l’organisation des évaluations nationales sont intervenus dans un contexte de stabilité des moyens (hausse légère du rapport entre le nombre de postes et le nombre d’élèves jusqu’en 2002, puis baisse). Le développement de la pédagogie différenciée ou la mise en place des PPRE et des PAI induit une organisation et un fonctionnement de l’école plus complexe pour chaque enseignant du premier degré : cela se traduit par une augmentation générale de la charge de travail. Au-delà d’un bilan qui pourrait être effectué pour chaque point, le principal enseignement qui se dégage de ces multiples évolutions, c’est la demande de temps pour préparer, se rencontrer, mettre au point, assurer et évaluer le suivi de dispositifs efficaces pour les élèves.

 

La reconnaissance de cet empilement des tâches ne s’est effectuée ni par une réduction du temps de travail, ni par la mise en place de bonifications ou d’indemnité. La charge de travail s’est considérablement alourdie, l’horaire de 27 heures semaine auquel s’ajoutent préparations, corrections et réunions est le plus élevé des enseignants. Le SNUipp revendique son abaissement à 24h dans une première étape ainsi que la création d’une bonification ou d’une prime de suivi des élèves pour les enseignants des écoles comme c’est le cas dans le second degré ».

 

Il est vrai que le métier s’est considérablement transformé en quelques décennies. Il est exact de dire que les charges de travail induites par ces bouleversements touchent tous les enseignants. Mais que dire alors des directeurs d’école qui subissent doublement ces pressions de la société : en tant qu’enseignant mais aussi et surtout en tant que « chargé de la direction » puisqu’ils ont à impulser tous ces changements au sein de leur école. Ne sont-ils pas les premiers submergés et concernés par « l’empilement des tâches » dont parle le SNUipp ?

 

Or, que penser d’un syndicat qui n’utilise pas une seule fois le vocable « directeur » dans ses propositions sur l’évolution du métier d’enseignant ? Comment un syndicat qui fait un constat aussi juste des conditions de travail des enseignants peut-il "oublier" une catégorie de personnels, celle la plus touchée par cet "empilement des tâches" ? Oubli ou volonté délibérée ?

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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 09:24

Protocole de discussion entre le Ministère de l’Education nationale le SNUipp-FSU, le Sgen-CFDT et le SE-UNSA

 

L’École primaire est la clé du succès de la poursuite d’études jusqu’à l’insertion dans la vie active. C’est à juste titre que les français y sont attachés. Les données les plus récentes font apparaître que l’école ne parvient pas à faire réussir tous les élèves.

 

La lutte contre l’échec scolaire apparaît donc comme une priorité, qui doit rencontrer un large consensus de tous les acteurs.

 

Dans cette perspective, un groupe de travail placé auprès du DGESCO, a déjà fait des propositions communes pour l’école maternelle. La décision de supprimer les cours le samedi matin a ouvert un nouveau champ de réflexion sur le temps scolaire qui doit s’inscrire dans la problématique générale de réussite de tous les élèves.

 

Le SNUIPP, le Sgen-CFDT, le SE-UNSA et le ministre de l’éducation nationale décident d’engager des discussions en s’appuyant sur les principes suivants :

 

• L’école maternelle joue un rôle important qui doit être conforté dans la socialisation, et la scolarisation des élèves comme dans la prévention des difficultés scolaires

 

• Le traitement de la difficulté scolaire, notamment les 15% d’élèves en très grande difficulté, est une priorité de l’école élémentaire. Les moyens doivent être renforcés là où le besoin d’école est le plus fort.

 

• Dans les écoles où la difficulté scolaire est la plus récurrente, le principe « plus de maîtres que classes »pourra être retenu et la relation aux familles renforcée.

 

• L’école est le lieu pertinent d’organisation des pratiques reposant notamment sur la liberté pédagogique, l’autonomie et la responsabilité des équipes et l’évaluation des élèves.

 

Sur le fondement de ces principes, les syndicats et le ministre de l’éducation nationale conviennent d’un programme de travail portant sur le réinvestissement des heures libérées par la suppression des heures de cours du samedi matin. Avec la 27ème heure déjà consacrée à la concertation et à la formation, ce sont 108 heures qui sont rendues disponibles dans l’année.

 

 

Le travail lancé en commun concernera :

 

• Le principe d’utilisation de ces heures et les modes possibles d’organisation de la semaine qui en découleront.

 

• Les modalités d’organisation et de répartition de ces heures, afin de renforcer le travail en équipe et la formation des enseignants et leur articulation avec les dispositifs actuels d’aide aux élèves en difficulté et de formation continue des enseignants.

 

Le dispositif sera mis en place à la rentrée 2008. Le calendrier de ces discussions s’établit de la façon suivante :

 

- Novembre/ décembre : discussions et élaboration d’un document réalisé à partir de ces discussions

 

- Janvier : finalisation des mesures et élaboration des textes réglementaires et le cas échéant des directives pédagogiques nécessaires.

 

 

La première séance a réuni le jeudi 22 novembre au Ministère, Xavier DARCOS, des membres de son cabinet, des représentants de la DGRH et de la DGESCO. et les trois organisations syndicales concernées par le protocole : SE-UNSA, Sgen et Snuipp.

 

Un calendrier et des thèmes de travail ont été élaborés. Une série de quatre réunions est prévue d’ici les vacances de Noël : les 26 novembre, les 6, 13 et 20 décembre.

 

Il a été décidé de mener une réflexion autour de plusieurs problématiques :

 

- l’identification du public d’élèves concernés par les heures de soutien et le cadre de la prescription aux familles

 

- le contenu de ces deux heures, en lien avec le temps scolaire (donc les 24h d’enseignement scolaire)

 

 - l’organisation du temps de travail pour les enseignants (que faire de ces 108 h : relation aux familles, préparation du travail, soutien, besoins de formation, travail en équipe et concertations ...)

 

En janvier 2008, les répercussions sur les textes réglementaires seront étudiées pour aboutir à leur examen en instance nationale de concertation (CSE et CTPM).

 

 

Chacun des trois syndicats (Snuipp, Sgen, Se-Unsa) a fait connaître ses positions sur l'utilisation des heures libérées.

 

Le SNUIPP rappelle ses revendications par le biais d’une pétition adressée au ministre. Il réclame "un allègement des effectifs de classe, 3 heures de concertation hebdomadaires incluses sur le temps de service, Plus de maîtres que de classes, la prise en compte des nouvelles tâches dans un temps de service allégé"

 

 

 

Le Sgen-Cfdt demande plus de liberté pour les équipes. "Parvenir à combiner un objectif commun et des modalités diversifiées selon les réalités locales, en faire l’évaluation et en déduire des évolutions constituent une démarche susceptible de mobiliser les équipes enseignantes. Pour le Sgen-CFDT confier des responsabilités et des moyens (les deux heures) aux personnels est le meilleur moyen de construire un dispositif efficace au service des jeunes et de leurs familles".

 

 

Le SE-UNSA exige une révision du temps de service des enseignants du 1er degré afin de voir prises en compte un certain nombre de tâches qui tendaient à se développer, en dehors de ce temps de service : « Pour le SE-UNSA l’évolution du métier d’enseignant implique une nouvelle définition des services des enseignants afin de reconnaître toutes les dimensions de leur travail. Certaines activités pratiquées depuis plusieurs années en dehors des heures dites de « service » doivent être officiellement intégrées : concertation, accompagnement pédagogique des élèves, équipe éducative pour la scolarisation d’enfants en difficultés ou en situation de handicap, suivi individualisé, aide au travail méthodologique, relations avec les familles, élaboration des projets d’école. Le SE-UNSA revendique que 3 heures soient dégagées rapidement dans les actuelles obligations de service hebdomadaire pour ces activités destinées à l’aide aux élèves et à la concertation au sein de l’école et entre les différents niveaux d’enseignement (écoles, collèges, lycées). »

 

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22 novembre 2007 4 22 /11 /novembre /2007 22:16

 

Le phénomène s’amplifie. Des témoignages de plus en plus nombreux nous parviennent de collègues qui voient leurs conditions de travail se dégrader depuis la signature du protocole. Il s’agit essentiellement de directeurs exerçant dans des écoles de 5 à 9 classes.

Petit rappel : L’une des dispositions essentielles du protocole signé par le SE-Unsa et le ministère en mai 2006 concerne la journée de décharge accordée aux directeurs de 4 classes. Cette nouvelle est naturellement bien accueillie par les intéressés. Ce n’est que justice.

Hélas, comme nous le disions à l’époque, cette mesure qui s’apparente à du bricolage présente de graves conséquences pour les autres directeurs.

Bricolage, disions-nous, parce que cette mesure ne s’accompagnait pas de créations de postes. Le protocole proposé par Gilles de Robien prévoyait d’assurer les décharges par du personnel IUFM (PE2).

Bricolage encore parce que ces élèves-enseignants ont été affectés dans les écoles sans que le directeur ait le choix du jour de sa décharge et donc parfois de son propre emploi du temps.

Bricolage toujours parce que certains départements étant excédentaires en PE2, l’administration en a profité pour les affecter sur les écoles de 5, 6, 7 classes ou plus afin de récupérer les titulaires remplaçants utilisés sur les décharges des directeurs concernés. Ce qui n’est pas sans conséquences pour nombre de collègues car compte tenu des obligations des PE2 d’effectuer 3 stages dans l’année (un dans chaque cycle), ils ne peuvent pas assurer la décharge du directeur 6 jours par an.

En effet, la décharge constitue le premier stage en responsabilité, les 2 autres étant répartis en 2 fois 3 semaines. Ainsi, chacun des directeurs d’écoles à 5 classes et plus perd donc 6 journées dans l’année par rapport à ce qu’il avait précédemment. Certes, il avait été dit que ces décharges perdues pourraient être compensées par des journées assurées par des titulaires remplaçants. Quand on sait combien déjà il est difficile de remplacer les enseignants absents, on peut craindre qu’il le soit davantage encore pour assurer les décharges perdues.

Bricolage enfin que de mettre ces PE2 en situation de responsabilité de classe, dès le début de l’année, sans formation préalable. Afin de ne pas donner un surcroît de travail aux directeurs qu’il s’agit de décharger, rappelons-le, les IUFM doivent assurer le suivi de leurs stagiaires. Or, ce suivi pédagogique est si limité que, dans certains cas, des directeurs se trouvent dans l’obligation d’aider leur PE2 en perdition s’ils ne veulent pas pénaliser leurs élèves ou perdre des familles qui ne supportent pas que leur enfant soit victime des carences de l’Education nationale. En effet, quelques cas de départ volontaire d’élèves, heureusement très rares, nous ont été signalés !

Comment un directeur peut-il être serein le jour de sa décharge administrative s’il voit sa classe en difficulté de fonctionnement ? Comment peut-il accepter de voir sa décharge être amputée d’1/6 alors qu'elle est déjà tellement insuffisante,  ?

Un comble, tout de même, de voir une mesure annoncée par le SE-Unsa comme une « avancée » pour certains, se transformer, de fait, sur le terrain en un recul des conditions de travail pour d’autres. Ce syndicat avait-il pris le temps de réfléchir aux conséquences de sa signature ? Un an après, avec le recul, quel bilan en tire-t-il ? Nos collègues aimeraient bien le savoir…

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20 novembre 2007 2 20 /11 /novembre /2007 10:18

SNUipp

Le 23 octobre dernier, le SNUipp a tenu ses « Etats généraux de la direction et du fonctionnement de l’école ». Annoncés en juin, ces Etats généraux ont été un fiasco complet (retrouvez nos articles en cliquant sur les liens figurant dans le message d’accueil de part et d’autre de Pinocchio). Ils se sont révélés être un tel flop que le SNUipp ne les a pas exploités du tout. Il est d’usage dans tous les syndicats de multiplier communiqués, articles, publications..., suite à un colloque, une réunion importante, des universités de travail, un congrès… Dans le cas des Etats généraux, rien ! Signe d’un malaise certain. Même le communiqué publié sur le site du SNUipp a été retiré suite au compte rendu que nous avons fait de cette parodie d’Etats généraux. Le dernier « Fenêtre sur cours » est entièrement consacré à l’université d’automne 2007 durant lesquelles les participants ont « planché sur les apprentissages, l’enfant à l’école, le métier, la maternelle, la société… ». C’est dire que le SNUipp exploite ses actions. Là encore, rien sur la direction d’école ! Le contraste est saisissant entre le compte rendu de l’université d’automne (98 pages) et l’absence de communication sur les « Etats généraux » (un bref communiqué immédiatement retiré). C’est dire l’embarras du syndicat.

Cependant, il convient de dire que dans le supplément de 4 pages au FSC n° 304, figure un article (très court) consacré aux Etats généraux. Nous le reproduisons intégralement ci-dessous.

 

DIRECTION D’ ECOLE : APPEL DES ETATS GENERAUX

Plusieurs centaines d’enseignants ont participé aux états généraux de la direction et du fonctionnement de l’école le 23 octobre à Paris à l’appel du SNUipp. Depuis 7 ans, la mobilisation se poursuit pour que soit prise en compte la complexité et l’augmentation des tâches et responsabilités des directeurs. « Le dossier nécessite la réouverture de négociations » indique l’appel lancé à l’issue de cette journée afin « d’assurer la direction et le fonctionnement de l’école de la réussite pour tous ».

Le SNUipp évoque « plusieurs centaines d’enseignants ». A la vérité, il est utile de préciser que 200 personnes environ étaient présentes à Paris le 23 octobre (« Plus de 200 collègues se sont retrouvés hier, à l'initiative du SNUipp, pour débattre du dossier "direction" et envisager les actions à mener », déclare le SNUipp 06). Il est vrai qu’à partir de 2, le pluriel s’impose… Mais, de là à dire « plusieurs centaines »…
 

 

SE-Unsa

Ce syndicat veut montrer qu’il n’est pas aux abonnés absents sur le dossier de la direction d’école. Pour ce faire, le SE-Unsa publie un article dans lequel il nous apprend qu’il poursuit la négociation pour l’amélioration des décharges pour toutes les écoles. Il égratigne, au passage, « certains syndicats qui gesticulent »… Nous reproduisons également cet article dans son intégralité.

Direction – Quelques rappels

Avant 1980, les décharges de direction étaient octroyées par rapport au nombre d’élèves de l’école. Il fallait que l’école compte au moins 300 élèves pour que le directeur bénéficie d’une demi-décharge de service et plus de 400 pour que la décharge soit complète. Toutefois, le directeur devait être en contact avec les élèves 4 heures par semaine.

En 1980, une journée de décharge est octroyée pour les écoles élémentaires de 6 à 9 classes ou maternelles de 6 à 8 classes, une demi-décharge pour les écoles élémentaires de 10 à 13 classes ou maternelles de 9 à 12 classes.

En 1987, les écoles comportant 6 classes bénéficient d’une journée de décharge par semaine. A la rentrée 2004, les écoles de 5 classes (selon les départements) obtiennent cette même décharge. Cette opération aura pris six années scolaires.

En mai 2006, le SE-Unsa signe la première étape du processus de décharge pour les écoles de moins de 5 classes. Depuis la rentrée 2006, les écoles de 4 classes bénéficient de cette journée de décharge. Les petites écoles obtiennent, elles, 2 journées de décharge en début d’année scolaire.

Le SE-Unsa continue seul (puisqu’il a été le seul à avoir signé le protocole) à négocier avec le ministre la poursuite du processus de décharge pour les écoles de 3 classes et moins, ainsi que l’amélioration des décharges pour les autres catégories d’écoles.

Certains syndicats gesticulent beaucoup et ont découvert récemment la réalité de la direction d’école. Le SE-Unsa n’a pas attendu, lui, pour se soucier du sort des directeurs d’école et faire avancer le dossier de la Direction d’Ecole.

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