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Le statut de directeur d'école dans les projets présidentiels de 2012

 

Certains candidats ou partis évoquent le statut de l'école et de son directeur.

Qu'en disent-ils ?

 

Marine Le Pen
UMP
UMP & PS

Philippe Poutou 

 

La synthèse et les résultats de la consultation IFOP - GDID sont disponibles sur le site de l'Ifop à l'adresse suivante (cliquer sur le panneau ci-dessous) :

 

 

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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 13:13

Vendredi 25 janvier, s'est tenue la 7ème réunion du protocole de discussion entre le ministère représenté par M. Duwoye (secrétaire général), M. Nembrini (Directeur de la DGESCO) et M. Macron (DGESCO) et les 3 syndicats associés : SNUipp-FSU, SE-UNSA et SGEN-CFDT.

Cette séance, précédée de réunions bilatérales, mercredi et jeudi, avait pour objectif de conclure le protocole. Le ministère devait présenter ses propositions. Le ministère n'ayant pas présenté de nouveau document, la discussion a porté sur l'affectation des 2 heures libérées et l’organisation du temps de service des enseignants.

Nous vous présentons ci-dessous, le compte rendu effectué par le SNUipp et le SE.

Le SNUipp a marqué son étonnement sur la méthode. Il a rappelé ses exigences d’augmentation de temps pour le travail en équipe, de prise en compte de la charge de travail, de la nécessité de développer les RASED... Il a mis en évidence les inégalités entre les écoles et entre les personnels qu’entraînerait la mise en place du dispositif.
Nous avons rappelé notre demande que ce soit le conseil des maîtres qui décide du dispositif.

Le SNUipp a fait valoir qu’il était maintenant de la responsabilité du Ministre de faire des propositions écrites et précises à partir desquelles il se prononcerait au final, après avoir pris le temps, si nécessaire, de consulter la profession. 

Les parties 1 à 3 du texte du 8 janvier (les principes généraux, le repérage des difficultés des élèves, les dispositifs d’aide et l’implication des parents) devraient être confirmées (avec la référence aux RASED et le rôle décisionnel du conseil des maîtres que le SNUipp avait demandés).

- Concernant l’organisation du service des enseignants, les représentants du ministère ont affirmé que l’utilisation des deux heures libérées par la suppression du samedi matin porterait essentiellement sur du temps d’enseignement devant élèves.

- Le ministère a formulé une proposition de répartition des 2 heures libérées (soit 72 heures sur l’année) :

         - 4 heures pour la concertation (qui s’ajouteraient aux 18 heures existantes dans le cadre de la 27ème heure)
        - 68 heures destinées    : 
                    - à des aides directes aux élèves qui connaissent des difficultés scolaires importantes,
                    - à la prise en charge de petits groupes d’élèves (notamment en maternelle),
                    - à la formation des enseignants à ce nouveau dispositif

        La référence aux études dirigées devrait être supprimée.

En tout état de cause, ces propositions sont en recul par rapport à celles avancées par le ministère lors de la séance précédente (54 heures devant élèves et 18 heures de concertation).
Elles sont extrêmement éloignées de nos demandes de temps de concertation et de prise en compte de l’accroissement de la charge de travail, de mise en place de dispositif au sein de la classe ou de l’équipe.
A ce titre, nous avons affirmé qu’elles étaient, pour le SNUipp, inacceptables en l’état.
   

 


Le SE-UNSA s’y est rendu dans l’objectif de faire clairement des contre-propositions au projet de répartition des 108 heures qui, en l’état, était pour nous inacceptable. Pour mémoire, le Ministère proposait :

- 20h de travaux au sein des équipes pédagogiques et relations avec les parents
- 14h de formation
- 6h de conseils d’école 
- 68h consacrées à des actions directes auprès des élèves en difficulté

Suite à cette proposition du Ministère, le SE-UNSA a livré son analyse à la profession et a demandé l’avis aux collègues sous forme de sondage : « Suppression du samedi matin : quelles conséquences sur l’exercice du métier ? Donnez votre avis sur les 108 heures ! »
 

Les premières remontées (5158) mettent nettement en exergue deux dimensions :

- la demande d’une meilleure prise en compte des besoins de concertation (avec l’apparition, notamment, des projets personnalisés de scolarisation pour les élèves en situation de handicap) au sein de l’équipe

- mais aussi la reconnaissance de la charge de travail qu’allaient demander ces nouvelles actions en direct auprès d’élèves en difficulté, hors temps scolaire (besoin de concertation avec tous les partenaires concernés, de préparation, d’évaluation, de suivi, de formation spécifique …).

Cette validation de notre demande d’un capital-temps, laissé à disposition des équipes, s’est trouvée confortée et c’est ce que nous avons défendu lors de la bilatérale en faisant des propositions de répartition des 108 heures [du SE-Unsa] déclinées ainsi :

- 22h pour travaux au sein des équipes pédagogiques et relations avec les parents 
- 6h de conseils d'école 
- 12h de conférences pédagogiques 
- 68 heures dévolues à l’aide aux élèves rencontrant des difficultés d’apprentissage ; heures consacrées au repérage des élèves, à des actions directes auprès d’eux, à la concertation et à l’organisation de ces aides (réunions d’équipe éducative, réunions de synthèse RASED …), aux rencontres avec les familles dans le cadre de ce suivi spécifique, aux actions de formation liées au dispositif d’aide aux élèves en difficulté.

Lors de cette bilatérale, nous avons évoqué aussi particulièrement la situation des enseignants de maternelle en contestant le fait que ces enseignants n’auraient rien à faire vis à vis de leurs élèves. Pour nous dépistage, prévention, relation avec les familles, accueil des enfants en situation de handicap offrent largement de quoi s’occuper sans être « sommé » d’aller en élémentaire sur les deux heures à effectuer. Nous avons aussi pointé la charge que ces activités nouvelles vont faire peser sur les directrices et directeurs d’école : quel temps supplémentaire eu égard à leur rôle de coordination et de pilotage dans ce dispositif ?

Sans commenter nos propos introductifs, le Ministère n’a pas fait la synthèse qu’on aurait pu attendre suite aux 6 plénières et aux bilatérales. Il nous a demandé, à nouveau, de repréciser nos propositions. Celle du SE-UNSA étant claire (nous avions même fait une contribution écrite), le secrétaire général [du ministère] a interrogé le Sgen et le Snuipp pour connaître leur demande de répartition des 108 heures.

Leurs réponses ont été les suivantes :

- pour le Snuipp, une indication « précise mais souple » doit être faite sur les heures d’actions directes auprès des élèves. Pour le Snuipp ces indications horaires sont nécessaires pour prendre en compte les situations diverses et éviter les inégalités sur le terrain. Le Snuipp a fait part d’une nouvelle demande : une consultation des collègues

pour le Sgen, l’idée d’un capital-temps est à retenir mais les propositions du Ministère en l’état semblent convenir.

Suite à notre insistance, le Ministère a tenté une synthèse en faisant la proposition suivante :

- 22h pour travaux au sein des équipes pédagogiques et relations avec les parents, permettant la préparation des 68h 
- 6h de conseils d'école 
- 12h de conférences pédagogiques 
- 68 heures dévolues à l’action directe auprès des élèves qui pourraient correspondre à trois blocs identifiés : 
    
_ les heures de soutien (actions directes auprès des élèves) 
    
_ les prises en charge de petits groupes de besoins en maternelle notamment (actions directes auprès des élèves) 
    
_ actions de formation pour les enseignants, avec la volonté exprimée que cela se traduise en répartition horaire précise déclinée dans les textes réglementaires.
    

Pour le ministère le nouveau dispositif qui donne deux heures de plus aux enseignants pour la prise en charge d’élèves en difficulté est une amélioration des conditions de travail.

Le SE-UNSA a clairement exprimé son désaccord sur ce découpage horaire artificiel qui méconnaît la réalité de notre métier. Pour l’illustrer, le SE-UNSA a utilisé une image : Suffit- il de décréter d’arroser une plante pendant 2 heures pour qu’elle pousse ?

Nous avons donc à nouveau explicité les raisons de notre désaccord :

- Il est incompréhensible, pour nous, de « décrocher » arbitrairement le temps de préparation et de mise en œuvre du temps d’action auprès des élèves. De plus accorder seulement 4h en plus pour faire ce travail frise le ridicule. 
- Il faut faire enfin confiance aux équipes et au professionnalisme des enseignants pour organiser au mieux les 68h en y incluant le temps de concertation nécessaire. C’est le sens de la liberté pédagogique que nous défendons. C’est aux enseignants d’apprécier ce qui doit être mis en oeuvre dans le cadre de ces heures. 
- La prescription horaire trop précise, de la part du Ministère, est un non sens pédagogique vu la diversité des situations.

S’agissant de l’amélioration des conditions de travail annoncée par le ministère le SE-UNSA a mis en garde contre l’alourdissement de la charge de travail que ces heures pourraient représenter en fonction des choix qui seront faits par le ministre.

La balle est maintenant dans le camp du Ministre : c’est lui qui devrait trancher le débat.

 

Nous tenons également à porter à la connaissance de nos lecteurs le communiqué du SNE-CSEN. Ce syndicat n'a pas participé au protocole de discussion sur le "samedi matin" mais a, néanmoins, été reçu mercredi au ministère. 

Le SNE a été reçu le mercredi 23 janvier par Xavier Darcos.

Concernant ses propositions pour «définir un nouvel horizon pour l’école primaire », le SNE a demandé au Ministre, entre autre, que :

-        Pour les adjoints, les 72 heures de classe dégagées par la suppression des samedis matins soient considérées comme des temps institutionnels destinés à plus de concertation au sein des équipes, à plus de formation,  à une meilleure prise en compte des actions et des projets en faveur des élèves en difficulté, aux réunions avec les parents et leurs fédérations et aux rendez-vous avec les familles comme avec tous les autres partenaires de l’école, municipalité et associations.

-        Pour tous les directeurs d’école, leur soit laissée la liberté d’utiliser les 2 heures ainsi libérées, pour la gestion de leur école, sachant qu’une nouvelle mission va s’ajouter à toutes celles qui leur incombent déjà. A la suite de cette audience,  le Président du SNE a adressé une lettre au Ministre pour insister sur cette proposition.

 
Courrier adressé à Xavier Darcos par Jean-Claude Halter, président du SNE-CSEN
:
 
A la suite de l’audience que vous avez accordée au SNE-CSEN, je me permets d’insister en réitérant la demande que je vous ai faite, de laisser à tous les directeurs d’école la liberté d’utiliser les 2 heures libérées le samedi matin pour la gestion de leur école, sachant qu’une nouvelle mission va s’ajouter à toutes celles qui leur incombent déjà.

En effet, si ce n’est pas le directeur de l’école, dont l’une des missions est de diriger le Conseil des Maîtres, qui d’autre mettra en place, organisera, suivra, et garantira auprès de l’Administration mais surtout auprès des parents des élèves, le bon fonctionnement de ces heures de soutien en faveur des élèves en difficulté ?
[…] 
Cette mise en place, pour qu’elle se fasse dans de bonnes conditions pour tous, demandera du temps et de la disponibilité. C’est ce qui manque le plus actuellement à la majorité des directeurs d’école.

Je suis persuadé que les parents d’élèves apprécieront de trouver un directeur d’école disponible pour les informer et les rassurer sur le bien-fondé des actions proposées pour leurs enfants.

Les enseignants nommés sur les postes de remplacement seront appelés à intervenir dans les écoles, ils pourraient donc palier auprès des enfants les heures que les directeurs d’école consacreraient à la mise en œuvre et au pilotage de cet ambitieux projet. Les adjoints seront ainsi libérés des contraintes institutionnelles et pourront se consacrer pleinement à leur enseignement.

Dans l’attente de voir bientôt la mise en place d’établissement du premier degré, ce serait un premier pas vers la reconnaissance du métier de directeur.

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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 22:52

Service minimum à l'école : Xavier Darcos veut une loi si pas d'accord dans les 2 mois

Le ministre de l'Education, Xavier Darcos, a annoncé jeudi qu'il allait chercher un "accord" avec les organisations syndicales sur le service minimum à l'école, en prévenant que sans accord "dans les deux mois", il passerait "par la loi".

 

"Je vais proposer que dans les deux mois nous trouvions un accord avec les représentants des syndicats, pour que nous puissions avoir un préavis de grève de 48 heures", a déclaré le ministre sur France 2, à l'issue d'une journée de grève des enseignants, lors de laquelle un service minimum d'accueil des enfants dans les écoles, organisé par les mairies, a été expérimenté dans environ 2.000 communes.

 

"Si nous n'avions pas cet accord, ce que je ne crois pas parce qu'il ne peut pas y avoir d'argument en faveur de ne pas se déclarer gréviste (...), et bien oui, nous passerons par la loi", a-t-il insisté.
"Il faut que les familles soient prévenues, après le succès de ce test national d'aujourd'hui", a-t-il ajouté.
Critiquant encore le refus des villes de gauche de participer à l'expérimentation, "par idéologie" selon lui, il a promis que "la prochaine fois, dans l'année qui vient ou dans les deux ans qui viennent, tout le monde fera le service minimum".

 

L'obligation de se déclarer gréviste 48 heures en avance est une des mesures créées par la loi sur le service minimum dans les transports terrestres, et en vigueur dans ce secteur depuis le début de l'année. Si un salarié ne s'est pas déclaré gréviste 48 heures avant, il peut être sanctionné, prévoit le texte.
Dans l'Education, le service minimum d'accueil ne concerne que les écoles primaires - 321.339 enseignants au total -, les collèges et lycées restant toujours ouverts.

 

M. Darcos a au passage déploré que des maires de droite aient également rejeté l'organisation jeudi de cet accueil, dont le coût doit être remboursé aux communes par les retenues sur le salaire des grévistes, citant Jacques Pelissard (UMP), président de l'association des maires de France (AMF) et "qui n'a pas su ou pas pu le faire", à Lons-le-Saulnier (Jura).

 

Le ministre a en outre pris "l'engagement" de donner "à l'unité près le nombre de professeurs dont nous aurons retiré un jour de salaire", afin de confronter les chiffres de grévistes donnés par le ministères (34,21% jeudi) et ceux donnés par les syndicats (54%) systématiquement divergents.
"On verra que les vrais chiffres sont ceux du ministère", a-t-il souri, assurant ne pas vouloir "stigmatiser la grève".

 

"Je comprends que les professeurs aient des choses à dire, à faire entendre, sur l'évolution de leurs carrières, les conditions de leur métier, je l'entends, mais en même temps il faut quand même que nous donnions des données objectives aux parents", a-t-il argumenté.

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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 09:45

Darcos : «Il faut faire de l'école à l'école !»

Dans Le Figaro, le ministre de l'Éducation lève le voile sur les grandes lignes de son plan pour l'école primaire. Nicolas Sarkozy devrait détailler la réforme dans les prochaines semaines.

LE FIGARO. Vous expérimentez aujourd'hui le dispositif du service minimum. Combien de villes vont-elles jouer le jeu ? 
Xavier DARCOS. Environ 1 900 communes, qui représentent 8,5 millions de Français, ont décidé d'accueillir les enfants dont les enseignants font grève. On y dénombre aussi bien de grandes villes, telles que Toulouse, Le Havre, Saint-Malo, que des communes plus rurales. Toutes témoignent du même engagement : faciliter la vie des familles durant les jours de grève. Je déplore cependant de ne pas retrouver dans cette liste de ville dont le maire est socialiste. À dire vrai, il n'y a pas de seuil absolu à partir duquel cette première expérience pourrait être considérée comme un succès ou un échec. C'est une première étape, qui ne peut que s'améliorer par la suite, quand les communes auront pris l'habitude du dispositif. Il faut d'ailleurs rappeler que 81 % des électeurs souhaiteraient que leur maire mette en place un système d'accueil des enfants en cas de grève. D'autant plus que le mécanisme financier est très simple, et neutre pour les communes puisque l'État finance ce service à partir des sommes retenues sur les salaires des enseignants grévistes. 

Faudrait-il que les enseignants déclarent réellement à l'avance s'ils feront grève ou pas ?   
C'est ce que nous dira le résultat de cette journée.  

Où en est la réforme de l'école primaire lancée à l'automne ? 
Il faut faire de l'école à l'école ! Notre plan pour l'école primaire vise à dresser les objectifs avec clarté sur ce que doivent savoir les enfants au primaire. Il faut en finir avec le sabir des circulaires et des instructions pédagogiques. Avant, les enfants d'ouvriers ou de paysans partageaient la même culture que les enfants de bourgeois. Tous devaient connaître la date du bap­tême de Clovis, savaient placer les fleuves sur une ­carte et connaissaient les départements. Aujourd'hui, on a perdu ces repères-là. Ce qui est important, c'est aussi, bien sûr, la maîtrise de la langue. Notre projet prévoit aussi la suppression des cours le samedi matin. Les élèves français reçoivent, en moyenne, une cen­taine d'heures de cours de plus que leurs camarades étrangers. Je veux qu'on revienne à des semaines moins chargées pour la grande majorité des élèves, et que les heures dégagées par la suppression des cours le samedi matin servent à proposer un soutien scolaire aux 20 % d'enfants en grande difficulté. Car la vraie performance d'un système scolaire, ce n'est pas d'amener 80 % d'une classe d'âge au niveau du bac mais d'assurer la réussite de tous ses élèves. 

Vous vouliez aussi que les parents puissent accéder plus facilement au contenu des programmes ? 
Je travaille actuellement à la rédaction de programmes plus courts, plus lisibles, qui seront distribués aux parents en début d'année. Il est grand temps de revenir à un consensus entre la famille et l'école et de retrouver une culture partagée entre les générations. Ce qui manque, c'est que chacun comprenne ce que la nation attend de son école.  

Comment faire évoluer les carrières des enseignants lorsqu'ils n'ont plus la foi ? 
Le travail que je veux entreprendre à partir des constats que formulera la commission Pochard vise, justement, à redonner aux enseignants le plaisir et la fierté d'exercer leur métier. Cela étant, je crois qu'il est nécessaire de réfléchir aussi à la mise en place de passerelles vers d'autres fonctions pour ceux qui ont envie d'entreprendre une seconde carrière.
  
  


 

Le rapport Attali "libéralise" l'Ecole

Remis le 23 janvier au président de la République, le rapport Attali consacre une large place à l'Ecole. Sa première décision vise à ce que " tout élève maîtrise avant la fin de la sixième le français, la lecture, l’écriture, le calcul, le travail de groupe, l’anglais et l’informatique" ce qui passe pour lui par une réécriture du socle commun. 
Les autres propositions reprennent des thèmes à la mode à droite : autonomie des établissements, évaluation des profs par les "usagers", libre choix des établissements. L'ancien "sherpa" de François Mitterrand a récupéré également l'idée d'un service civique des jeunes en l'adaptant au collège.

Rappelons l'objectif assigné à J. Attali : proposer des mesures pour "doper la croissance". Si l'incidence du libre choix des établissements pour doper la croissance ne saute pas aux yeux, en revanche, on voit nettement l'aspect idéologique qui sous-tend cette proposition...

 

 

 
 

 

La mise en place concrète du service minimum dans les écoles semble bien compliquée et les couacs s’accumulent. Après les maires de Lyon et de Chambéry qui récusent les affirmations du ministre, plusieurs collègues (départements 06, 51, 59, 62, 69, 71...) nous ont fait part de "bizarreries". Dans certains cas, les villes ne sont pas volontaires mais se retrouvent sur la liste publiée sur le site du ministère... C'est le cas que relate le journal "Nord-Eclair" dans son édition du 23 janvier.

 

"Ainsi, hier midi, le ministère de l’Éducation nationale, qui affirme que plus de 1 600 communes de toute la France sont volontaires pour l’expérimentation, a publié la liste des villes concernées sur son site Internet (www.education.gouv.fr). Sauf qu’à y regarder d’un peu plus près, quelques-unes étaient plus « désignées » que « volontaires ». À la mairie de Wasquehal, qui figurait sur la liste, on assure ainsi « ne même pas avoir été interrogé » sur l’éventuelle participation de la ville.
À Marcq-en-Baroeul, qui figure aussi sur la liste officielle du ministère, l’administration semble ne pas être allée au bout du courrier adressé par Bernard Gérard, député-maire UMP de la commune, « qui a signifié que, pour le 24 janvier, les délais étaient trop courts et qu’il n’était pas souhaitable de mener l’expérimentation au vu des modalités proposées », nous apprennent ses services. À Linselles, c’est par la presse que les services municipaux ont appris qu’ils étaient « volontaires » pour le service minimum. « Nous nous sommes basés sur des réponses écrites et orales », expliquait l’inspection académique de Lille, hier soir, évoquant « des déclarations d’intention ».

À Lambersart, par contre, Marc-Philippe Daubresse persiste et signe sur le volontariat de sa commune pour participer à l’expérimentation. Et si le député-maire UMP de Lambersart a dit «oui» à Xavier Darcos, c’est avant tout parce que « c’est une expérimentation et que cela permettra de voir si c’est faisable ou pas ». Marc-Philippe Daubresse, seul maire volontaire de la métropole lilloise si l’on excepte les communes de Faches-Thumesnil et d’Haubourdin (présentées comme « volontaires en attente de confirmation » par l’inspection académique de Lille, ndlr), a également insisté sur les conditions qu’il dit avoir posées avant d’accepter : « Que le service se limite à un service d’accueil et de garde et que cela soit fait sur la base du volontariat des personnels de mairie. » Finalement, hier soir, sur le site de l’Éducation nationale la liste officielle des communes « volontaires » ne comportait plus les noms de Marcq-en-Baroeul, Linselles et Wasquehal..." Nord-Eclair 23/01/2008

 

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22 janvier 2008 2 22 /01 /janvier /2008 10:51

Le SNUipp vient de rendre publics les premiers résultats de sa consultation nationale sur l'utilisation des 2 heures libérées le samedi matin. Les dirigeants de ce syndicat annoncent "près de 10 000 réponses".

En voici la synthèse :

Quelle opinion portez- vous sur l’annonce de la suppression de classe du samedi matin et de ses conséquences pour les élèves et les enseignants ?
Synthèse : 61,72% pour la suppression - 36,34% contre la suppression

Selon vous, à quoi devraient être affectées ces heures dégagées ?
Synthèse : exigence d’une prise en compte de la charge travail et du travail en équipe 

 

Le ministère annonce que les heures dégagées seront affectées à la prise en charge des élèves rencontrant des difficultés.
29,12% pour 2h de soutien,
53, 38% pour 2h de concertation
67,72% pour 2h partagées concertation/soutien 

 

Si les 2 heures dégagées étaient affectées au développement du partenariat, de la concertation, des relations avec les parents...,seriez-vous :
Synthèse : 63,85% pour le partenariat, équipes… 

Un problème que posent ces deux heures : accepteriez-vous d’intervenir sur ces 2 heures : Synthèse : intervention au plus près du cycle

dans une autre école ?   Non : 79.12%
dans la commune voisine ?   Non : 85.82%
de la maternelle à l’élémentaire ?   Non : 1699 soit 55.78%
de changer de cycle ?   Oui : 48.52%    Non : 43.5% 

 
La prise en charge des élèves hors du temps de classe peut-elle, selon vous, constituer une réponse efficace aux difficultés d’apprentissage ?
Synthèse : efficace pour 42,84% inefficace pour 53,32%, grand scepticisme

Parmi les modes possibles d’organisation de prise en charge des élèves envisagés par le ministère, quelle appréciation portez- vous ?
Synthèse : Plutôt deux fois par semaine mais pas le midi, le soir ou le mercredi
 
trois ou quatre fois par semaine    NON : 60.34%
deux fois par semaine    OUI : 53.84%
une fois par semaine    NON : 62.15%
le soir après la classe    NON : 58.63%
le midi    NON : 68.71%
le mercredi matin    NON : 77.87% 

 
Pour vous, qui doit décider de l’utilisation et de l’organisation de ces heures ?
Synthèse : C’est le conseil des maîtres qui décide

MEN : 8%
IEN : 4%
Conseil d’école : 13.07%
Conseil des maîtres : 71%
Autres : 4.1%
Ne se prononcent pas : 2.89% 
 
 
Ces résultats amènent quelques réflexions :
Une nette majorité se déclare favorable à la suppression des cours du samedi matin. En cela, les enseignants suivent la majorité des parents.
Les enseignants ayant répondu souhaitent que les heures libérées soient également consacrées à des travaux hors présence des élèves. De fait, ils se prononcent pour un soutien à raison de 2 séances par semaine. Le temps disponible étant consacré à la concertation, au partenariat...
 
Quant à l'exploitation qui pourrait être faite à partir des autres questions, les réponses sont tellement contradictoires qu'elles constituent un véritable sac de noeuds...

Ainsi, si les enseignants acceptent d'effectuer des heures de soutien à  d'autres élèves que les leurs, ils ne sont pas prêts à travailler dans une autre école. On le sait bien, les collègues de maternelle risquent d'être appelés à aider ceux de CP de l'école (plus ou moins) voisine. Or, 55.78% disent refuser de passer de la maternelle à l'école élémentaire...

Ainsi encore, si les enseignants sont favorables au soutien 2 fois par semaine, ils ne sont d'accord pour l'effectuer ni le midi, ni le soir, ni le mercredi matin... ni le samedi.

Bon courage au SNUipp pour démêler l'écheveau...

Notons également que le SNUipp a "oublié" une proposition dans sa consultation... Une proposition qui aurait pu être spécifique aux directeurs... pour leur demander, par exemple, s'ils ne seraient pas favorables à utiliser, en partie, ces heures à les libérer un tant soit peu de leur charge administrative... Mais, le SNUipp craignait sans doute de voir grossir un peu plus le sac de noeuds...

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 09:13

 

Que faire des deux heures du samedi matin libérées par le ministre ? Dans une dépêche AFP, le Snuipp rend compte des discussions avec le ministre. "L'organisation collective du temps scolaire dégagé sera mise en oeuvre par le conseil des maîtres et sera intégrée dans le projet d'école, validée par l'inspecteur" a précisé le secrétaire général du Snuipp, Gilles Moindrot. Un quart des heures sera réservé au travail en équipe sans élèves.

Rappel : le ministre, sous la pression du président de la République, a décidé de supprimer les cours du samedi matin. En réalité, l'une des 3 heures est déjà libérée de cours et correspond aux samedis vaqués par les élèves. Il restait donc 2 heures en moyenne annuelle. Or, ces deux heures hebdomadaires supprimées ne le seront pas pour les instituteurs, qui devront organiser du soutien pour les 15% d'élèves les plus en difficulté.

L'utilisation de ces deux heures a fait l'objet de concertations entre le ministre et 3 syndicats (SNUipp, SE-Unsa et Sgen-CFDT). Après plusieurs rencontres, un accord semble se dessiner "comme l'idée selon laquelle il ne s'agira pas forcément, pour les élèves en difficulté, de deux heures hebdomadaires. Cela pourra être moins, cela pourra ne pas être forcément pendant toute l'année scolaire. Ce sera variable, en fonction des besoins identifiés des élèves". Le ministère serait également favorable à ce "qu'un quart des deux heures soit consacré au travail en équipe ou à la formation" et donc ne soit pas du temps "en présence des élèves", selon Gilles Moindrot (SNUipp).

Alors comment s'organisera l'utilisation de ce temps libéré pour les élèves ? Gilles Moindrot fournit un début de réponse : "L'organisation collective du temps scolaire dégagé sera mise en oeuvre par le conseil des maîtres", donc au niveau de chaque école, "et sera intégrée dans le projet d'école, validée par l'inspecteur".

Chacun le pressent : cette organisation reposera essentiellement sur le directeur qui devra gérer des positions diverses dans son école. Il devra faire le point sur les élèves nécessitant du soutien, répartir les moyens, trouver un équilibre entre les classes qui ont des niveaux différents et un nombre d'enfants en difficulté pas toujours équivalent. Il lui faudra expliquer le dispositif aux familles pour qu'elles acceptent de reprendre leurs enfants à des heures qui ne sont pas forcément les mêmes pour toute la fratrie. Le directeur devra également rendre des comptes à l'IEN sur l'utilisation individuelle de chaque enseignant, sur leur implication dans le dispositif, sur le travail réalisé "hors la présence des élèves"...

Bref, en fait "d'organisation collective mise en oeuvre par le conseil des maîtres", il s'agira, avant tout, d'un travail supplémentaire pour le directeur d'école. Une nouvelle charge non reconnue et non rémunérée. Travailler plus... mais pas pour gagner plus !

 

En guise de sourire, nous joignons une réflexion de Sylvain Grandserre, enseignant et auteur de "Ecole droit de réponse" (Hachette 2007).

 

On savait la majorité présidentielle actuelle fortement influencée par l’apport spirituel des chanteurs yé-yé. Cela se confirme jusqu’en matière éducative, puisqu'un vieux refrain a ressurgi sous les préaux : « Mais oui, mais oui, l'école est finie... le samedi matin » ! 
C’est sans doute parce qu’elle est la plus apte à occuper notre « temps de cerveau disponible » que la chaîne TF1 a été choisie pour être miraculeusement transformée en chaîne éducative sur laquelle le ministre est venu présenter cette décision (27/09/2007). Drôle d’époque tout de même où nous voilà, contre notre gré, retenus un soir au poste… 
Ce choix de la suppression de la classe le samedi matin, électoraliste et tactique (il fallait atténuer l’annonce de la suppression de plus de 11 000 postes dans l’Education nationale), a surpris, tant par sa nature (on croyait qu'il fallait « travailler plus » !) que par sa forme : pas de concertation ni de dialogue, des acteurs mis devant le fait accompli ; mais à quoi bon quand on a raison ! La preuve ? Les sondages sont formels : enfants, parents et même enseignants voient d'un bon oeil cette suppression. Alors, finie aussi l’école comme institution dont la mission dépasse la simple satisfaction des intérêts particuliers. Comme toujours, au pays des aveugles, les borgnes sont rois, mais les rois de quoi ? 
Peu après qu'ait été diffusée la nouvelle, quelques-uns se sont interrogés : où recaser les heures disparues ? En effet, une année scolaire comprend 24 samedis travaillés par les élèves, soit l'équivalent de 12 jours d'école et donc de 3 semaines de classe par an. Allait-on toucher aux congés d'été, quitte à ouvrir une guerre civile entre juillettistes et aoûtiens ? Ou bien raccourcir les petites vacances qui représentent déjà le minimum dont ait besoin un enfant pour récupérer (marrant ça, à l'heure où certains répètent que l'école n'est plus qu'un lieu de distraction et d'amusement, il semblerait qu'on s'y fatigue encore !) ? Ou pourquoi ne pas mettre en place un dispositif dans l'air du temps depuis plus de dix ans : faire classe le mercredi matin ? Seul problème mais de taille pour cette dernière proposition : si l'on peut d'avoir du monde à la barrière le samedi midi pour emmener les enfants en week-end à la mer ou à la montagne (ne me dites pas que tous n'y vont pas, on en aurait entendu parler tout de même !), les choses sont différentes le mercredi. 
Qui pour récupérer les bambins un midi en milieu de semaine ? Du coup, toutes les communes auraient dû assurer des services de restauration, des activités sportives et culturelles avec le personnel conséquent et même par endroit, garantir ramassage scolaire et garderie ! Bref, le choix du transfert des heures de classe s'avérait cornélien avant que le ministre, tel Alexandre devant le noeud gordien ne tranche : « les trois semaines de classe je vous en fais cadeau, il y a déjà trop d'école, trop de cours, les autres pays ont des élèves qui font moins d'heures que nous et qui ne me semblent pas, quand je les regarde, des sots ! ». 
Attention, cette générosité soudaine révèle tout de même des limites : les enseignants eux, devront assurer soutien et aide aux élèves les plus en difficulté le samedi matin. L'idée n'est pas stupide, peut être discutée mais interpelle quelque part d’autant plus que pour justifier cette décision clientéliste le ministre Darcos pédale depuis dans la justification pédagogique comme d’autres dans la semoule. 
Raison de plus pour s’interroger : 
- Sur quels critères se fera le choix des élèves convoqués ? On sait bien que contrairement aux apparences, il n'est pas forcément pertinent de regrouper dans un réflexe d'homogénéité maladroit les élèves en grande difficulté. Mieux vaut des groupes plus ouverts, plus hétérogènes, pour créer un peu de dynamique et rompre avec une vision ghettoïsée de la différenciation pédagogique. 

- Comment désigner les bénéficiaires de cette offre sans les mettre à l’index ? En effet, il n’est pas sûr que les heureux gagnants – parents inclus - soient ravis d’être ainsi distingués. Cela peut s’apparenter à une punition comme quand nous étions sanctionnés et devions revenir faire un travail supplémentaire pendant nos heures de colle. 
- Sur quelles bases réglementaires se fera cette venue supplémentaire ? Quand bien même l’enseignant parviendrait à organiser son groupe du samedi, quelle garantie aura-t-il que ce sont bien les élèves ainsi visés qui seront les bénéficiaires de ces heures supplémentaires ? Que faire si un élève non prévu se présente à la porte de l’école ? Là encore on ne peut ignorer que toute offre éducative libre bénéficie en premier à ceux qui en ont le moins besoin ! Y aura-t-il un contrat passé entre la famille et l’école ? Et quelle valeur aura-t-il en cas de non-respect ? 
- D’autres questions se bousculent aux portillons de nos réflexions : Que va-t-il se passer en maternelle ? Va-t-on là aussi prévoir un dispositif identique pour des enfants de 3 ou 4 ans ? Que faire si une classe se trouve dépourvue d’élèves en grande difficulté ? Sera-t-il possible d’intervenir auprès d’autres élèves et pourquoi pas dans une autre école ? Par ailleurs, que vont devenir les RASED, les Réseaux d’Aide et de Soutien aux Elèves en Difficulté ? Car si l’enseignant titulaire de la classe assure cette mission cela pourrait justifier leur disparition… Pratique quand on cherche à supprimer des emplois dans les services publics ! 
- Un dernier problème semble être à nouveau passé à la trappe. L'étendue des notions à étudier et des compétences à acquérir ne cesse de croître. Le programme n'est plus un catalogue dans lequel on pourrait piocher mais un référentiel exhaustif que nul ne parvient à faire étudier dans sa totalité. Pourtant, prise isolément, chaque partie du programme mérite qu'on s'y intéresse, qu'il s'agisse de la littérature de jeunesse, de la prévention routière, du secourisme ou de l'informatique pour ne parler que des récents apports. Bref, pourra-t-on apprendre toujours plus en toujours moins de temps ? Car la suppression de la classe le samedi matin équivaut, sur les huit années de primaire, à la perte sèche de 24 semaines d'école ! Soit les deux tiers d'une année ! De plus, à l’heure où nos élèves passent autant de temps devant la télévision qu’en classe, et où les rythmes des adultes et des enfants se confondent trop souvent, la semaine de quatre jours est une incitation au dérèglement biologique ! En effet, il y aura trois soirs par semaine où il n’y aura pas classe le lendemain. Soit pour certains, trois prétextes par semaine pour tester leur résistance à l’endormissement !

Puisque la décision de supprimer le samedi matin semble irrévocable, espérons qu’on trouvera des réponses à toutes ces questions si l’on veut que la venue de certains élèves soit vécue comme une chance et non comme une stigmatisation. Mais cela se fera-t-il sans relancer la formation continue, sans recruter le nombre nécessaire de professeurs ? Comment ne pas être suspicieux et inquiets quand le Premier ministre lui-même affirme que : « la réforme de l’Etat supposera que chacun d’entre nous accepte qu’il y ait moins de services, moins de personnel, moins d’Etat” ? Faut-il comprendre : moins d’enseignants et moins de moyens pour moins d’éducation ?

 

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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 17:58

Régulièrement interpellés par des collègues, des parlementaires interrogent le ministre de l'Education nationale sur la situation des directeurs d'école. Pour ce faire, ils adressent une question écrite au ministre concerné. Bien qu'ils ne soient nullement contraints de le faire, il est de bon ton, pour les ministres, d'y répondre.

A ce jour, l'Assemblée nationale élue en juin 2007 (début de la nouvelle législature), compte 45 députés ayant écrit au ministre pour attirer son attention sur les difficultés rencontrées par les directeurs pour assurer correctement leur fonction et lui demander quelles mesures il compte prendre pour leur faciliter la tâche.

Pour la première fois depuis qu'il a pris ses fonctions, Xavier Darcos a répondu aux députés. Nous publions ci-après la dernière question posée et la réponse du ministre.

 

Question de M. Masdeu-Arus Jacques (UMP - Yvelines)  publiée au JO le : 11/12/2007

M. Jacques Masdeu-Arus reprend les termes de sa question posée le 13 mars 2007, sous la précédente législature, demeurée sans réponse, et attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la crise de désaffection rencontrée par la fonction de directeur d'école. En effet, plus de 500 écoles sont actuellement dirigées, faute de candidats à ce métier, par des enseignants nommés sur ce poste sans la moindre formation ou expérience. Or la direction d'une école représente un travail de plus en plus exigeant, avec un surcroît de tâches et de responsabilités. Aussi, il lui demande les mesures qu'il entend prendre afin de surmonter cette crise et susciter à nouveau chez les enseignants l'envie de prendre la direction des écoles.

 

Réponse de M. Xavier Darcos (ministre)  publiée au JO le : 01/01/2008 

En vue de répondre au problème posé par le nombre de vacances de postes de directeur d'école à la rentrée scolaire (4 443 en 2004, 4 196 en 2005, 3 900 en 2006 et 3 564 à la rentrée scolaire 2007, soit 8,1 % du total des emplois de direction ordinaire de deux classes et plus), un certain nombre de mesures ont été mises en oeuvre depuis quelques années. Pour répondre à la demande des directeurs d'école de bénéficier de plus de temps pour se consacrer aux tâches induites par leur fonction, un plan d'amélioration qui consistait à abaisser le quart de décharge de service à chaque directeur d'école a été appliqué tout d'abord aux écoles de six classes en 1996, puis aux écoles de cinq classes, dès 1997. En 2002, une modification du décret du 24 février 1989 relatif aux directeurs d'école a facilité et élargi les conditions d'accès aux fonctions de direction. Il a aussi été procédé à deux revalorisations successives de l'indemnité de sujétions spéciales servie aux directeurs d'école en 2002 et en 2003. La réflexion entamée au cours du dernier trimestre 2005, en concertation avec quatre organisations syndicales, afin d'étudier l'ensemble des mesures possibles qui seraient de nature à améliorer les conditions d'exercice des directeurs d'école a débouché sur la signature d'un protocole d'accord relatif aux directeurs d'école entre le ministre et le secrétaire du SE-UNSA le 10 mai 2006. Ce protocole d'accord étend, à compter du 1er septembre 2006, le quart de décharges aux écoles de quatre classes. Cette décharge est rendue possible grâce à la modification introduite dans les stages en responsabilité des professeurs des écoles stagiaires (PE2). En effet, les stagiaires devront désormais effectuer un stage en responsabilité dans la même classe à raison d'une journée par semaine durant toute l'année scolaire (30 jours). Ce stage dit filé permettra de couvrir le quart de décharges des directeurs de quatre classes. Il prévoit également, pour les directeurs non déchargés, l'attribution d'une décharge de rentrée scolaire de deux jours fractionnables à prendre dans les quinze jours qui suivent la rentrée des élèves. Le protocole précise aussi qu'un régime de décharges bonifiées doit être appliqué aux directeurs des écoles du réseau « ambition réussite ». Le protocole contenait une mesure indemnitaire qui prévoyait à compter du 1er septembre 2006 une revalorisation de l'ISS de 20 %, ce qui portait le taux annuel de l'indemnité à 1 110,53. Depuis, cette indemnité a bénéficié d'une nouvelle augmentation de 20 % qui est intervenue au 1er janvier 2007 et qui porte son taux à 1 295,62. Par ailleurs, le protocole a introduit une série d'aides à l'exercice des fonctions de directeur. Parmi ces aides, la plus novatrice est le recrutement d'EVS (emplois de vie scolaire) sur des contrats d'avenir. Le recrutement est réalisé en relation avec l'ANPE et le directeur de l'école. Une autre forme d'aide a été apportée par la diffusion à l'intention des directeurs d'un vade-mecum qui est rédigé sous la forme de fiches qui précisent les responsabilités, les obligations et les compétences du directeur d'école. Les fiches de ce vade-mecum ont été diffusées sur le site EDUSCOL dès la rentrée 2006. Les autorités académiques ont été invitées à établir, en relation avec les collectivités territoriales, en cas de besoin, un plan de modernisation de l'équipement informatique et à faciliter les accès internet aux écoles. Par ailleurs, depuis le dernier trimestre 2006, les négociations avaient été rouvertes avec les organisations syndicales. Deux groupes de travail avaient été mis en place et chargés, en ce qui concerne le premier d'étudier l'ensemble des questions liées à l'organisation de l'école et pour le second d'engager une réflexion sur le métier de la direction d'école et sur le statut des directeurs d'école. Concernant l'organisation de l'école, on peut citer, parmi les thèmes abordés, l'étude conduite sur la diversité des formes d'organisation du réseau des écoles, sur l'existence de réseaux d'écoles en milieu rural et sur l'identification de leurs difficultés spécifiques. La question des réseaux « ambition réussite » et de l'éducation prioritaire a également été examinée, afin de connaître les difficultés de mise en oeuvre sur le terrain de ce dispositif. Les groupes de travail ont étudié les conditions de mise en oeuvre de l'expérimentation des Établissements publics d'enseignement primaire (EPEP) en application de l'article 86 de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, cette disposition législative offrant la possibilité pour une commune, plusieurs communes, un ou plusieurs établissements publics de coopération intercommunale, de créer un Établissement public d'enseignement primaire (EPEP), à titre expérimental, pour une durée maximale de cinq ans. S'agissant du métier et du statut des directeurs d'école, le groupe de travail a constaté que les fonctions de directeurs d'école, telles que définies au chapitre 1er du décret 89-122 du 24 février 1989, demandent à être actualisées et clarifiées pour tenir compte des missions et sujétions de la direction d'école aujourd'hui. Compte tenu de la diversité du métier de directeur d'école, la définition d'un statut d'emploi, accessible aux instituteurs et professeurs des écoles a été abordée de façon à mieux répondre aux spécificités de la direction dans certaines écoles, notamment des écoles de taille importante fonctionnant en réseau « ambition réussite » ou regroupées dans les EPEP.  

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15 janvier 2008 2 15 /01 /janvier /2008 09:59

Chez nos syndicats, l'heure est à la consultation... L'occasion n'est pas si fréquente pour qu'on la souligne lorsqu'elle se présente. Les deux principales organisations consultent mais elles n'ont pas encore la culture de la consultation. Il s'agit avant tout d'un exercice utilisé soit pour se démarquer de son concurrent soit pour le "marquer à la culotte"... Ainsi, examinons les péripéties qui entourent l'utilisation des heures dégagées par "la suppression du samedi matin".

Acte 1
Le jeudi 22 novembre au Ministère, Xavier DARCOS réunit des membres de son cabinet, des représentants de la DGRH et de la DGESCO. et les trois organisations syndicales concernées par le protocole : SE-UNSA, Sgen et Snuipp. Un calendrier est défini pour conduire la discussion (cf notre article).

Acte 2
Le SNUipp publie un communiqué "La suppression du samedi matin décidée par le ministre de l’Education nationale aura des conséquences sur la vie des écoles. Le SNUipp vous informe et vous demande votre avis. En l’état actuel des discussions, de nombreuses questions restent en suspens : utilisation des deux heures, prise en compte de l’alourdissement des tâches, prise en charge des élèves hors des 24 heures, volumes respectifs des temps d’enseignement, de préparation, de concertation, d’évaluation, de formation, plus de maîtres que de classes, Rased, formation... Pour que la voix des personnels soit la plus forte possible lors des discussions, le SNUipp invite l’ensemble des enseignants des écoles à répondre au questionnaire en ligne, individuellement ou par école, ou à le retourner avant vendredi 18 janvier".

Acte 3
Le 11 janvier, dans sa "Lettre aux enseignants du Nord", sous le titre "Faites la différence", le SE-Unsa écrit : "Le SE-UNSA est resté fidèle à la méthode qu’il utilise depuis le début des discussions : débattre, argumenter, proposer pour défendre au mieux l’intérêt des élèves et des enseignants dans un dispositif que nous n’avons pas demandé, mais qui a été décidé unilatéralement par le Ministre". Il en profite, au passage, pour donner un coup de griffe à son rival préféré, le SNUipp :
"Curieusement, le Snuipp, qui n’a proposé aucun amendement au projet de texte ministériel, met en ligne une enquête où il demande aux collègues de donner leur avis sur la question au moment où la partie concernant les élèves arrive à son terme. Retard à l’allumage ou volonté de bloquer les travaux ? Ce serait prendre le risque énorme de voir Sarkozy récupérer le dossier et trancher dans le vif comme il en a le goût et désormais l’habitude".

Acte 4
Le 14 janvier, comme le Snuipp, le Se-Unsa interroge les enseignants sur leur souhait d'utilisation de cet horaire et publie le communiqué suivant :
"L’heure n'est plus de savoir comment les heures seront utilisées pour les élèves. Malgré les atermoiements des autres organisations syndicales, nous estimons que les collègues ont assez attendu. Il convient maintenant de réfléchir à la manière dont ces 108 heures pourraient se traduire, surtout si nous ne nous les appropriions pas. Il est de la responsabilité de chaque enseignant de participer à la consultation et d'exprimer ses attentes. Participez et faites participer dans votre école et autour de vous !"

  
Ce qui ressemblait à un "retard à l'allumage ou à une volonté de bloquer les travaux" le 11 se transforme en un acte démocratique trois jours plus tard... Comprenne qui pourra.

Puisque les dirigeants de ces deux organisations syndicales semblent si attachés à connaître l'avis des enseignants, nous leur suggérons d'organiser une consultation des directeurs d'école sur le fait de savoir s'ils sont ou non, et dans quelle proportion, favorables à un statut tel que l'a indiqué la consultation IFOP - GDID en octobre 2006... Chiche ?

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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 10:05

RTL - 11 janvier 2008 – Journal de 7 heures présenté par Christophe Hondelatte et Sophie Orange.

 

Ch Hondelatte – « C’est Noël après Noël pour les 14 000 chefs d’établissement, proviseurs et principaux de collèges et leurs adjoints.

- Sophie Orange : Ils viennent de recevoir une prime de 750 €, 375 € pour leurs adjoints. Bonjour Armelle Lévy. C’est vous qui nous révélez cette information ce matin sur RTL. Pourquoi ce cadeau du Ministère de l’Education nationale ?

- Armelle Lévy : Oui, cette décision, elle a été prise directement à Matignon, juste avant les vacances de Noël et elle vise à récompenser leur présence et leur efficacité. Les chefs d’établissements et leurs adjoints ont fait face aux divers mouvements lycéens. Ils luttent contre la violence scolaire. C’est donc vécu comme une récompense du travail fourni.
Cette prime ne concerne pas les directeurs d’école qui n’ont pas du tout le même statut. D’ailleurs, ils ne sont pas au-dessus de leurs collègues, alors que pour être principal de collège ou proviseur de lycée, il faut passer un concours particulier.

- Sophie Orange : Et que pensent les profs de cette prime ?

- Armelle Lévy : Cette prime suscite des réactions très vives dans les salles de profs.

- Christophe Hondelatte : En salle des profs, ça jase… Hein, Armelle Lévy ?

- Armelle Lévy : Oui, au moment où les augmentations sur les salaires piétinent dans la fonction publique, cette récompense ne plait pas à tout le monde. Les enseignants sont, à vrai dire, plutôt vexés, à l’image de Daniel Robin co-secrétaire national du SNES.

- Daniel Robin : Si on résume les primes de Noël vues par le ministère de l’Education nationale, les chefs d’établissements 750 €, les adjoints 375 € et les autres personnels zéro… Et où le message commence à être, en particulier, inacceptable, c’est que cette prime est motivée par leur présence et leur efficacité. Sous-entendu, si nous, on a zéro, c’est parce qu’on n’est pas présent et pas efficace. Et ça, c’est un message que nous avons bien entendu et qui provoque des réactions fortes, en particulier des personnels enseignants. Il y a un sentiment d’une totale injustice. Nous, on ne serait pas contre que tous les enseignants, sans exception, touchent 750 € le mois prochain.

- Armelle Lévy : Et Daniel Robin jette de l’huile sur le feu. Il s’étonne que les chefs d’établissements touchent 750 €  de prime et leurs adjoints deux fois moins.

- Daniel Robin (SNES) : Moi, je trouve ça extraordinaire. C’est sans doute que les adjoints travaillent 2 fois moins que les chefs. Ben, écoutez, moi, je sais pas… ou qu’ils ont fait 2 fois moins d’efforts et qu’ils ont été 2 fois moins présents…

- Armelle Lévy : En tout cas, si le gouvernement espérait, avec cette prime, diviser pour mieux régner, c’est gagné. Philippe Guittet le responsable du SNPDEN qui représente les chefs d’établissements apprécie la récompense et met les points sur les « i ».

- Philippe Guittet (SNPDEN): Ça fait toujours plaisir. On était quand même dans une période difficile avec les mouvements lycéens, les problèmes de violence… Donc, il y a une demande qui est très forte sur les chefs d’établissements. Nous n’avons pas l’impression d’être achetés si c’est cela que veulent dire certains…

- Armelle Lévy : Cette prime du gouvernement divise donc les personnels de l’Education et le 24 janvier vous ne verrez pas manifester les chefs d’établissements aux côtés des enseignants dans les rues pour défendre les salaires dans la fonction publique, leur statut les oblige à ouvrir leurs collèges et leurs lycées les jours de grève et d’assurer la sécurité des élèves.

 

Confirmation du ministère qui a fourni les explications suivantes :

"Ils ont eu à gérer le mouvement lycéen et doivent mettre en place les heures de travail après l'école décidées par le gouvernement", a-t-on commenté dans l'entourage de Xavier Darcos.

On a fait valoir en outre qu'étant cadres, les proviseurs et leurs adjoints ne bénéficient pas des heures supplémentaires.
A titre d'exemple, on a cité le cas d'un professeur certifié faisant deux heures supplémentaires chaque semaine durant l'année, qui gagne 2.300 euros nets contre 2.000 euros nets avant l'exonération de charges votée cet été. A cela s'ajoute 300 euros d'impôts en moins, les heures supplémentaires étant exonérées d'impôts.

 
Dans les écoles maternelles et élémentaires, aucun risque de division puisque gouvernement et syndicats sont d’accord pour mettre tous les personnels dans le même sac… N’oublions pas que pour les principaux syndicats du primaire, les directeurs d’école sont des enseignants-comme-les-autres… Donc pas de prime de Noël qui viendrait récompenser leur présence et leur efficacité…

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10 janvier 2008 4 10 /01 /janvier /2008 09:05

Comme nous le disions dans notre précédent article (Ecoles : service minimum expérimenté dès le 24 janvier), Xavier Darcos s'est lancé dans une véritable course contre la montre pour mettre en place le service minimum dès la prochaine grève. Les réactions des communes, les premières concernées, n'ont pas tardé. Le président de l'AMF (Association des Maires de France) a manifesté son opposition de principe, estimant qu'il appartient à l'Education nationale de régler ses problèmes tout en reconnaissant l'attente des parents (électeurs en mars prochain) demandeurs d'un service de garde de leurs enfants les jours de grève.
 

Le 8 janvier, le Ministère a envoyé aux Recteurs et aux Inspecteurs d'académie une note de "mise en place d'un service minimum d'accueil dans les écoles". Nous en reproduisons quelques éléments :

« Les Inspecteurs d’académie informeront les communes des mouvements sociaux dont ils auront connaissance et leur transmettront les données statistiques qu’ils sont en mesure de communiquer sur les précédents mouvements afin d’apprécier l’ampleur du mouvement à venir et que la commune puisse définir de manière la plus adaptée la forme et l’ampleur du service qui sera mis en place.
A cette fin, les Inspecteurs d’académie pourront notamment établir un tableau prévisionnel des classes et des écoles qui pourraient être fermées au vu des précédents conflits sociaux et qui sera communiqué aux communes concernées.
Les directeurs d’école restent, comme c’est le cas actuellement, responsables de l’information des familles sur les mouvements de grève au sein de leur école. En particulier, un affichage sur les portes extérieures des écoles ou sur les panneaux apposés à l’extérieur au minimum 48 heures avant le commencement du mouvement de grève est souhaitable

 

Le service minimum rencontre l'opposition des communes

Après l'association des maires de France, c'est l'Association nationale des directeurs de l'éducation des villes (Andev) qui proteste contre la proposition ministérielle d'inviter les communes à instaurer un service minimum dans les écoles en cas de grève contre une subvention publique prélevée sur les retenues sur salaire des grévistes.

L'Andev, qui regroupe les responsables éducatifs des grandes villes, estime  le projet " tout à fait regrettable". "Cette mesure constitue véritablement une première et met en lumière l'incapacité de l'éducation nationale à exercer dans ce domaine ses responsabilités d'employeur public" poursuit Claudine Paillard, présidente de l'Andev. "En mettant à la charge des communes le service minimum, le MEN évite ainsi une difficile discussion avec les organisations syndicales d'enseignants,  qu'il reporte ainsi sur les communes. Celles ci devront si elle souhaitent mettre en place ce service, négocier de leur côté avec les organisations syndicales de leur personnel". Une discussion qui ne sera pas partout facile… L'Andev relève "l'embarras" dans lequel les municipalités vont se trouver entre les pressions des personnels éducatifs et les parents.

Mais l'Andev critique aussi la conception qu'a l'Etat du rôle éducatif des collectivités locales. "En mandatant les communes pour le faire à sa place, elle renvoie une fois de plus les communes à un rôle éducatif limité, essentiellement lié à la fonction de garderie, de service à la famille, "périphérique " à l'école sans projets ni objectifs pédagogiques… Plutôt ainsi que de se défausser de sa responsabilité sur les communes, il aurait été plus courageux et efficace, de travailler à un véritable service minimum unifié portant sur l'ensemble des temps de l'enfant. Car organiser le service minimum sur l'école mais ne pas prévoir le fonctionnement de la restauration pose, il faut le rappeler, pour de nombreuses familles tout autant de difficultés. Les communes demanderont–elles à l'éducation nationale d'assurer l'accueil en restauration en cas de grève de leur personnel ? "

  
Communiqué de Claudine Paillard, présidente de l'ANDEV (Association Nationale des Directeurs de l'Education des Villes) :

 

"La réflexion sur la mise en place d'un service minimum qu'il s'agisse des temps scolaire péri et extra scolaire, au vu de l'impact pour les enfants et leurs familles en cas de grève est tout à fait légitime.

Pourtant, la proposition demandant aux communes d'assurer ce service à sa place sur les horaires de classe, est une innovation ministérielle tout à fait regrettable.

L'AMF et l'AMGVF ont très vite réagi aux premiers propos évoquant cette piste de travail. L'annonce hier de sa mise en place, ou tout du moins de la possibilité pour les communes volontaires d'être remboursées du coût induit de l'organisation d'une "garderie", dès la prochaine grève de la fonction publique le 24 Janvier, montre combien les réactions des Maires ont peu été écoutées.
Cette mesure constitue véritablement une première et met en lumière l'incapacité de l'Education Nationale à exercer dans ce domaine ses responsabilités d'employeur public. En mettant à la charge des communes le service minimum, elle évite ainsi une difficile discussion avec les organisations syndicales d'enseignants, qu'elle reporte ainsi sur les communes qui devront si elle souhaitent mettre en place ce service, négocier de leur côté avec les organisations syndicales de leur personnel. L'Education Nationale considérerait-elle qu'il existe ainsi une plus grande efficacité au niveau local ? L'Education Nationale en évitant ce dialogue syndical, se débarrasse aussi d'une autre question. En considérant qu'elle n'est pas "compétente" pour assurer sur ces temps une "garderie" elle évite d'imposer aux enseignants d'effectuer un simple accueil sans ambition ce jour-là de "faire classe", tout du moins dans les conditions habituelles. En mandatant les communes pour le faire à sa place, elle renvoie une fois de plus vers l'idée que le rôle éducatif des communes reste essentiellement lié à celui de garderie, de service à la famille, "périphérique" à l'école sans projets ni objectifs pédagogiques.

Qu'en sera-t-il des écoles où un enseignant ne fait pas grève ? Ne devra t-il accueillir que les enfants de sa classe et enseigner, un service minimum étant mis en place pour les autres élèves, qui ne bénéficieraient alors que d'une "garderie" municipale ?

Cette mesure ministérielle qui reste optionnelle (on ne voit pas d'ailleurs comment elle pourrait devenir obligatoire), met de toutes façons d'ores et déjà les communes dans une position embarrassante quels que soient leurs choix.

Si elles assurent l'accueil des enfants elles se trouveront face aux éventuelles oppositions de leurs propres agents et à leur volonté d'exercer eux-mêmes leur  droit de grève (lorsqu'il s'agit de mots d'ordres communs à la FPE et FPT). Elles connaîtront aussi des difficultés organisationnelles, particulièrement pour l'élémentaire où elles ne disposent pas de personnel qualifié disponible sur le temps scolaire pour exercer ce rôle. Elles risquent enfin de connaître l'opposition de certains enseignants qui leurs reprocheront de "briser leur mouvement".

Pour celles qui n'organiseront pas d'accueil, ce sont les parents qui feront pression sur elles et éventuellement d'autres catégories d'enseignants favorables, ceux-là, à faire assurer par le personnel municipal le service minimum.

Au vu de ces difficultés incontournables, la promesse de remboursement des frais engagés (qui seraient comptabilisés au nombre d'élèves accueillis et non sur la base des coûts réels…) par l'Etat, pèse peu sur les décisions municipales d'organiser ou non un service minimum. Leurs décisions seront plutôt liées aux équilibres à trouver entre leurs capacités organisationnelles, les négociations avec le personnel et représentants syndicaux, les relations avec les familles et délégués de parents d'élèves, ainsi qu'avec les enseignants et directeurs d'écoles. Le résultat aléatoire de cet équilibre continuera d'alimenter les disparités territoriales vis-à-vis desquelles pourtant  le ministère affiche sa volonté de les réduire !

 

Plutôt ainsi que de se défausser de sa responsabilité sur les communes, il aurait été plus courageux et efficace, de travailler à un véritable service minimum unifié et portant sur l'ensemble des temps de l'enfant. Car organiser le service minimum sur l'école mais ne pas prévoir le fonctionnement de la restauration pose il faut le rappeler pour de nombreuses familles tout autant de difficultés. Les communes demanderont-elles à l'Education Nationale d'assurer ce service en cas de grève de leur personnel ?"
     

Dans un article de Libération, le maire de Paris, Bertrand Delanoëa annoncé que sa municipalité refusait d’organiser un service minimum pour accueillir les enfants en cas de grève des enseignants.
«Nous ne pouvons pas demander aux fonctionnaires municipaux de casser la grève de fonctionnaires nationaux», a affirmé Bertrand Delanoë sur RTL. «M. Darcos, sur ce sujet, s’y prend très mal. Il faut traiter les sujets avec beaucoup plus de sérieux et, surtout quand il s’agit de l’école, penser aux enfants, aux parents, aux enseignants. Ce n’est pas la bonne méthode, ce que propose M. Darcos», a-t-il ajouté.
   

Eric Ferrand (PS), adjoint au maire chargé de la vie scolaire, dénonce une «véritable provocation». Selon lui, les collectivités locales «n’ont aucunement vocation à se substituer aux enseignants pour la sauvegarde du service public de l’Education». En cas de grève, «nous n’avons pas de solutions alternatives», a indiqué l’adjoint. «La solution, c’est que le gouvernement évite la grève et qu’il retire son projet de suppression de postes dans l’Education nationale».

Jugeant «pernicieux et même méprisant d’aller imaginer que l’on va utiliser les salaires des uns pour payer les autres à casser une grève», l’adjoint à la vie scolaire souligne que les agents municipaux «sont des fonctionnaires», et que «la grève du 24 janvier est une grève de la fonction publique».
     

 

Les parents de la Fcpe estiment que "ce ne sont pas quelques jours de grève programmés qui compromettent la qualité du service public mais bien les remplacements non assurés" et rappellent les taux minimum d'encadrement :  un animateur pour 8 enfants en maternelle et un pour 12 en élémentaire.
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8 janvier 2008 2 08 /01 /janvier /2008 13:11

Le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos, a demandé, mardi 8 janvier, la mise en place d'un service minimum d'accueil dans des écoles maternelles et élémentaires dès le 24 janvier, jour de grève dans l'éducation nationale. "Il est demandé aux recteurs et inspecteurs d'académie de participer à son expérimentation [du service minimum], avec les maires des communes volontaires, dès le 24 janvier prochain, date de grève nationale à l'éducation nationale", indique ainsi une circulaire de M. Darcos. Le ministre avait jusqu'ici annoncé la mise en place de ce service, contesté par les syndicats, pour la rentrée 2008.

"Le financement de ce service sera assuré à partir des fonds correspondant aux retenues sur salaire des enseignants grévistes", lit-on dans cette circulaire communiquée à la presse mardi. La somme prévue est de 90 euros de un à quinze élèves accueillis et 90 euros de plus par tranche de quinze élèves supplémentaires. En contrepartie, les communes volontaires devront assurer un accueil durant les heures normales d'enseignements, soit six heures par jour.

   
Après l'interview (sur RTL) de Gérard Aschiéri, sur ce sujet, Il était évident que le gouvernement ne rencontrerait aucune difficulté à mettre en oeuvre son projet de service minimum.

Nous vous invitons à relire l'article que nous avions publié le 12 décembre 2007 et intitulé : « Quand Gérard Aschiéri, patron de la FSU, reçoit une leçon de militantisme en direct sur RTL »

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