François Baroin, ministre du Budget, vient de présenter le quatrième rapport d’étape et les décisions du Conseil de Modernisation des Politiques Publiques.
Le Conseil de modernisation des politiques publiques, présidé par le Président de la République a adopté une série de près de 150 nouvelles mesures pour la période 2011-2013.
« Cette nouvelle étape de la RGPP contribuera également à la réduction des dépenses publiques. Les nouvelles mesures permettront de dégager une économie de 10 milliards d’euros et de réduire les effectifs de l’État à hauteur de 100 000 postes. De 2007 à 2012, cet exercice aura conduit à ne pas remplacer plus de 150 000 fonctionnaires et à ramener les effectifs de l’État à ceux du début des années 1990. »
Chaque ministère dresse le bilan des actions mises en place et leur degré de réalisation. Ainsi, « la RGPP au ministère de l’Education nationale a conduit à mettre en œuvre dans le premier degré une nouvelle organisation du temps scolaire, avec notamment la création d’un créneau de deux heures par semaine dédié à une aide personnalisée. Cette réforme a été complétée par la réécriture des programmes afin de renforcer les priorités du socle commun de connaissances et la maîtrise de la lecture. L’analyse des résultats des évaluations nationales CE1 et CM2 permet d’en mesurer l’efficacité.
Afin de renforcer encore la lutte contre l’échec scolaire, le ministère poursuit ses efforts dans deux directions :
- Renforcer le soutien scolaire à l’aide des stages de remise à niveau
- Optimiser l’organisation scolaire et la mettre au service des objectifs de lutte contre l’échec scolaire et d’ancrage du socle commun de connaissances. Cette mesure concerne l’organisation du réseau des écoles. Le ministère travaille à la création de groupements d’établissements, nommés « Etablissements du socle commun », constitués autour d’un collège. Au-delà de la rationalisation de l’organisation et d’une plus grande souplesse de l’action pédagogique, cette mesure vise à renforcer la continuité des apprentissages du socle commun et la communication entre les enseignants des 1er et 2nd degrés, au bénéfice des élèves et de leurs familles. Cette mesure s’accompagnera d’une optimisation de la taille des classes, prenant en compte les spécificités de chaque établissement. »
Dans le précédent rapport d’étape de la RGPP, le ministère se l’Education nationale se félicitait de l’état d’avancement des réformes programmées. Parmi les 6 mesures visant à l’amélioration de la réussite scolaire à l’école primaire, seule l’une d’entre elles restait affublée d’un clignotant rouge (selon la nomenclature utilisée) : la mise en place des établissements publics de l’enseignement primaires (EPEP).
Dans le quatrième et tout récent rapport d’étape, cette mesure n’apparaît plus. Elle est littéralement passée sous silence. En revanche, elle semble remplacée par « la création de groupements d’établissements, nommés ‘’Etablissements du socle commun’’ ».
En avril 2010, un rapport parlementaire propose d’expérimenter des « réseaux du socle commun » sur le modèle des RAR, de restructurer l’Igen autour de grands champs, d’instaurer la bivalence pour les enseignants ou encore de remplacer dès 2012 le diplôme national du brevet (DNB) par une attestation de compétences.
Considérant que le socle commun conduit à envisager le parcours de l’élève de l’école primaire à la Troisième, le député Frédéric Reiss (actuellement chargé d’une mission sur le statut des écoles) estime qu’il convient de réorganiser les structures pédagogiques des premier et second degrés pour tirer toutes les conséquences de la réforme votée par le Parlement en 2005.
« De manière plus profonde et plus prospective, le socle commun des connaissances et de compétences couvrant la scolarité obligatoire, n’est-il pas logique d’envisager, pour des raisons d’efficacité pédagogique évidentes, de regrouper, dans un avenir pas trop lointain, écoles primaires et collège(s) sous un même établissement ? L’heure n’est pas encore venue, mais une nouvelle architecture des enseignements du premier et du second degré devrait être ainsi mise en place autour d’"écoles du socle commun ».
En attendant ces « établissements du socle commun », une première étape pourrait être franchie en s’appuyant sur une organisation déjà existante, les réseaux « ambition réussite » mis en place à partir de 2006. On sait que chaque réseau est piloté localement par un principal de collège, pour le second degré, et par un inspecteur de l’éducation nationale pour le premier degré. Un comité exécutif réunit ainsi le principal du collège, son adjoint, l’inspecteur et les directeurs des écoles.
Aucune annonce gouvernementale n’ayant accompagné la publication de ce quatrième rapport d’étape de la RGPP, quelques questions subsistent qui intéressent les directeurs d’école :
- La création des EPEP est-elle abandonnée ?
- Que seront réellement ces « établissements du socle commun constitués autour d’un collège » ?
- Quel serait le rôle du directeur d’école par rapport au principal du collège ?
- Les enseignants des écoles seraient-ils sous la tutelle du principal de collège ?
- Quel serait le statut du directeur d’école dans ce nouvel établissement ?
- A terme, le nouvel établissement serait-il le fruit d’une fusion des écoles et du collège ?
- Les syndicats enseignants approuvent-ils ce dispositif ?
Bref, beaucoup d’interrogations…