Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Quelle heure ?

 

Recherche

Soutiens

Le statut de directeur d'école dans les projets présidentiels de 2012

 

Certains candidats ou partis évoquent le statut de l'école et de son directeur.

Qu'en disent-ils ?

 

Marine Le Pen
UMP
UMP & PS

Philippe Poutou 

 

La synthèse et les résultats de la consultation IFOP - GDID sont disponibles sur le site de l'Ifop à l'adresse suivante (cliquer sur le panneau ci-dessous) :

 

 

  Inscrivez-vous sans tarder à la "newsletter" des "directeurs en lutte"pour recevoir les dernières infos. 

Il suffit d'entrer votre adresse mail dans le cadre de gauche.

12 septembre 2007 3 12 /09 /septembre /2007 15:46

Livret de compétences : L'Inspection générale appuie sur le frein

"On ne peut réussir une mutation aussi importante que celle que représente la mise en place d’une évaluation par les compétences sans s’en donner le temps... C’est en s’engageant progressivement, en ciblant les expérimentations, en passant sans doute par des formes intermédiaires sans viser immédiatement une sorte de pureté conceptuelle, que l’évolution aura le plus de chance de se concrétiser. Si l’objectif de changer les démarches, les outils, de clarifier les fonctions de l’évaluation doit être affirmé avec détermination, la mise en œuvre doit pouvoir être inscrite dans le temps, non pas pour la reporter ou la voir se dissoudre dans l’inertie du système, mais pour lui donner les chances d’une réalisation effective". Le rapport sur les livrets de compétences, remis par les inspecteurs généraux Alain Houchot et Florence Robine, appelle à une mise en place progressive et prudente. 

Pourtant le rapport ne mâche pas ses mots quand il s'agit de dénoncer les errements des modes d'évaluation actuels. "La grande majorité des enseignants désignent en premier lieu les appréciations écrites puis la note chiffrée comme reflétant le mieux le niveau d’acquisition des élèves. « Tous s’accordent à dire, que la note, surtout lorsqu’elle est établie à partir d’un barème, est juste... En fait cette opinion, exprimée par les enseignants, est en contradiction avec tous les travaux conduits sur cette question » rappellent les inspecteurs. Ils ont beau jeu de montrer que les pratiques d'évaluation restent personnelles et de portée limitée. Résultat, " le silence de l’école est finalement assourdissant, sur ce qui est pourtant l’une de ses missions : informer l’institution, les élèves, les familles, sur les acquis des élèves". 

L'inspection montre aussi que l'évaluation par compétences semble inéluctable. Elle correspond à l'évolution socio-économique, aux recommandations de l'Ocde et  de l'Union européenne, mais aussi aux développements des sciences de l'éducation (par exemple lutter contre la fragmentation des connaissances). Enfin nombre de pays se sont engagés sur cette voie. En France même, elle est déjà effective dans certaines disciplines (Eps, Sti, B2i, Svt). Ajoutons qu'elle est indispensable au socle commun de compétences. 

Mais voilà : l'Inspection est impressionnée par les difficultés rencontrées en Belgique, en Suisse et au Québec lors de la mise en place de ces nouvelles formes d'évaluation particulièrement chez les parents. "Les exemples suisses montrent que, comme dans le cas québécois, la suppression du mode traditionnel d’évaluation a suscité des réactions fortes, aussi bien chez les parents, les enseignants que chez les simples citoyens ; réactions qui traduisent tout à la fois le sentiment de ne plus comprendre les objectifs de l’école, de ne plus maîtriser les attentes de l’institution envers les enfants, et la crainte de voir vaciller un ensemble qui sert de repère solide à toute une société". 

Finalement évaluer par compétences "apparaît comme le point d’appui de toute rénovation des systèmes de formation", "nécessite une révision globale des programmes, une élucidation des compétences à évaluer, une clarification des évaluations à mettre en œuvre, une formation approfondie des enseignants pour leur permettre de changer leurs pratiques d’enseignement et d’évaluation, une information précise des familles. Chaque étape de ce processus est déterminante et peut engendrer des difficultés, lesquelles peuvent elles-mêmes se transformer en obstacles définitifs, empêchant de mener la réforme à terme" écrit l'Inspection. 

L'Inspection adresse donc 9 recommandations. Elle demande de veiller à la cohérence de la mise en place du livret de compétences avec les autres dispositifs et évaluations, de donner des outils aux enseignants et de "rechercher l'adhésion de tous les acteurs", parents compris. 

La loi Fillon remise en question ? Ces conditions nécessitent du temps. Or, il faut rappeler que le livret de compétences a été institué par un décret de Robien publié le 15 mai 2007 au Journal Officiel. Il devait entrer en application dès cette rentrée à l'école primaire et au collège, au moins à titre expérimental. Le rapport de l'Inspection laisse donc planer un doute sur l'application effective du décret à court terme et semble justifier un aggiornamento de cette mesure. 

Ainsi, après la Suisse  et, très récemment, le Québec (où le nouveau livret résulte d'un compromis avec les traditionalistes), la France serait le troisième pays francophone à buter sur cette réforme.  S'il est effectivement préférable d'accompagner une évolution de cette ampleur, le rapport est publié après des déclarations sur le collège unique, après des choix budgétaires drastiques, alors que des interrogations se sont déjà fait jour sur l'application de la loi Fillon. Avec le report des livrets de compétences, est-on en train d'enterrer l'idée du socle commun de connaissances et de compétences ? (Café pédagogique)

Retour à la page d'accueil

Partager cet article
Repost0

commentaires