Un syndicat de chefs d'établissements interpelle les candidats (AFP)
Un syndicat des personnels de direction de l'Education nationale, Indépendance et Direction (ID), qui représente 20% des personnels de direction, a interpellé mardi les candidats à la présidentielle sur l'avenir de leur fonction après avoir mené une enquête sur la question.
"A l'occasion de la campagne présidentielle, Indépendance et Direction (ID), interpelle les candidats et fait part de ses préoccupations sur l'avenir de cette fonction et de la place des collèges et des lycées publics dans le système éducatif français", souligne ce syndicat dans un communiqué.
ID souhaite que "les pouvoirs publics reconnaissent l'aggravation des conditions de travail (des chefs d'établissement, ndlr). Ce constat s'appuie sur les résultats d'une enquête, menée en 2006 sur un échantillon de 1.435 personnes adhérentes et non adhérentes".
Selon cette enquête, les personnels de direction sont "écartelés entre leur mission pédagogique qui est leur mission principale mais qu'ils ne peuvent plus assumer correctement et leur travail administratif".
ID veut "sonder la position de chaque présidentiable" sur l'état actuel de l'Education et notamment sur "la place des collèges et des lycées publics dans le système éducatif", "la lutte contre l'échec scolaire", "la lutte contre la violence à l'école", "la place des personnels de direction", etc.
Toujours selon l'enquête, les principaux et proviseurs souhaitent la création d'une fonction d'adjoint en charge de l'administration pour absorber la surcharge des tâches administratives (près de 60% des interrogés).
Pourquoi les syndicats du primaire ne se livrent-ils pas à la même enquête ? S'ils veulent faire des économies budgétaires, le GDID peut mettre à leur disposition les résultats de la consultation organisée par l'Ifop. Elle est même récente puisqu'elle date d'à peine 6 mois. Il existe aussi le rapport Fotinos pour la MGEN...
Ce qui est vrai pour les chefs d'établissement vaut pour les directeurs d'école. Comment expliquer cette différence d'appréciation et de traitement du malaise sinon par le fait que les syndicats du secondaire sont davantage à l'écoute et au service de leur base que ne le sont ceux du primaire.
Pourquoi nos organisations syndicales se montrent-elles aussi timides et si peu dynamiques et actives sur le dossier de la direction d'école ?
Pourquoi quelques dirigeants syndicaux influents croient-ils avoir raison contre 93 % de la profession ? En quoi sont-ils représentatifs des directeurs ? Quelle légitimité ont-ils pour parler en leur nom ?
Les directeurs le savent bien : c'est d'abord en maintenant une forte pression sur leurs propres organisations syndicales qu'ils auront des chances d'être entendus, un jour, par un gouvernement, quel qu'il soit. C'est à ce prix qu'ils obtiendront satisfaction. Ils tiennent leur destin entre leurs mains. Et c'est lorsqu'ils auront un statut, et seulement à partir de ce moment-là, que les directeurs verront arriver ces mêmes syndicats désireux de créer une représentation spécifique de la direction d'école. Alors, comme leurs homologues du secondaire, les directeurs seront écoutés et défendus.
Mais pour l'instant, en l'absence de statut, point de salut. C'est le serpent qui se mord la queue...
Brève de campagne
Ségolène Royal a indiqué mardi avoir adressé une lettre à l'ensemble des enseignants du pays leur affirmant que "l'Etat garantira la reconnaissance de leur métier et leur rôle essentiel pour forger la Nation et construire le lien républicain".
"Si je suis élue, les moyens, les crédits, les emplois seront rétablis", a ajouté la candidate socialiste à la présidentielle à l'issue d'une visite du quartier des Courtilliers à Pantin (Seine-St-Denis) où elle était accompagnée de plusieurs élus locaux et du député de la circonscription, le fabiusien Claude Bartolone.
"Ce sera le premier travail auquel je m'attellerai pour la préparation de la rentrée", a-t-elle poursuivi devant des journalistes.
"Je vois partout des suppressions d'emploi, des fermetures de classes, cette action est mauvaise parce qu'elle fragilise la République" alors que "le premier service public, c'est l'Education nationale", a-t-elle assuré.