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Le statut de directeur d'école dans les projets présidentiels de 2012

 

Certains candidats ou partis évoquent le statut de l'école et de son directeur.

Qu'en disent-ils ?

 

Marine Le Pen
UMP
UMP & PS

Philippe Poutou 

 

La synthèse et les résultats de la consultation IFOP - GDID sont disponibles sur le site de l'Ifop à l'adresse suivante (cliquer sur le panneau ci-dessous) :

 

 

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27 février 2007 2 27 /02 /février /2007 11:48

Dans sa réponse aux collègues qui ont suivi l'appel des "directeurs en lutte" à interroger les candidats à la présidentielle, François Bayrou se prononce en faveur d'un statut de directeur d'école.

Souhaitant quelques éclaircissements sur la position du candidat, l'une de nos collègues de l'équipe de "directeurs en lutte" a adressé le courrier à François Bayrou :

 

"Je vous remercie de votre réponse. Je suis heureuse de constater que François Bayrou est favorable à un statut de directeur d'école.
 

Néanmoins, cette lettre ne suffit pas à nous rassurer pleinement sur les intentions de François Bayrou. On a souvent vu de bonnes idées rester au placard, faute de volonté d'affronter les obstacles. Nous avons plusieurs raisons de nous montrer dubitatifs voire sceptiques sur la réalisation de ces mesures.

 

D'une part, ce texte ne constitue pas un engagement formel de la part du candidat à la présidentielle. Il exprime une position, une conviction peut-être. François Bayrou ne fait que "s'engager à étudier ce sujet de près s'il est élu". De la position à l'application, il y a une marge...

 

D'autre part, et cela est autrement plus préoccupant, les propos maintes fois répétés de François Bayrou sur l'impossibilité "d'imposer une réforme" ne nous inclinent pas à penser qu'il aurait le courage, la volonté de créer ce statut de directeur d'école.

 

Au cours de l'émission "A vous de juger" sur France 2 le jeudi 15 février, François Bayrou a longuement expliqué ses erreurs lors de son passage au ministère de l'Education nationale. Il a appris, dit-il, qu'on ne peut réussir en passant en force. Il a acquis la conviction qu'il fallait nécessairement négocier avec les syndicats et organisations représentatives. Sa méthode est louable, cela va sans dire.  Mais pour le sujet qui nous concerne, la création d'un statut, du fait de l'hostilité affirmée des syndicats, renoncer à les heurter ne pourrait conduire qu'à l'immobilisme.

 

Les syndicats enseignants majoritaires ont maintes fois dit, répété et écrit leur hostilité à la création d'un statut de directeur d'école. Ils n'ont pas craint d'affirmer que ce serait un "casus belli".

Face à cette intransigeance, la méthode Bayrou atteint ses limites. Entre les 93 % de directeurs favorables à un statut et les organisations syndicales farouchement opposées à ce changement, s'il est élu, en souvenir des difficultés rencontrées, nous pensons que François Bayrou choisira la paix sociale.

 
 
J'attends de François Bayrou qu'il nous apporte certaines précisions concernant son action face à la vindicte syndicale sur ce terrain précis du statut de directeur d'école.
Comment réagira-t-il ? Se donnera-t-il les moyens de sa volonté ? Ou repoussera-t-il la réforme à des jours meilleurs ? Renoncera-t-il de crainte de réactions syndicales ?
 
Vous remerciant de lui transmettre mes inquiétudes et mes doutes, et dans l'attente de sa réponse..."
 
 
Quelques jours plus tard, nous avons reçu ce court message de l'équipe de campagne de François Bayrou :
 
 
"Nous avons pris note de vos réflexions et remarques.
Bien cordialement.

L'équipe de campagne de François Bayrou".
 
 
Cette réponse ne peut nous satisfaire. Elle n'est rien d'autre qu'un accusé réception de notre lettre. Aussi, après avoir regardé l'émission de TF1, "j'ai une question à vous poser", le 26 février, nous avons décidé de demander de nouvelles précisions à François Bayrou.
En effet, les propos qu'il a tenus au cours de cette émission ne sont pas de nature à lever nos doutes quant à sa volonté d'aboutir à la création d'un statut de directeur d'école. Nous avons donc cherché à en savoir davantage en lui écrivant de nouveau.
  
  
"Merci d'avoir porté attention à mon courrier. Certes, vous prenez note de mes réflexions et remarques, mais... sans y apporter de réponses.
 
Cette absence de réponse est d'autant plus inquiétante si on se réfère à ce qu'a affirmé François Bayrou dans l'émission de TF1 "j'ai une question à vous poser".
A une question concernant les syndicats, il a parlé de "coresponsabilité" et affirmé que "toute réforme devait être préparée avec eux de manière suffisante".
Sur un plan général, cette façon d'aborder la politique est séduisante. Elle paraîtrait même idéale. En effet, "pourquoi ne pas faire confiance" à ceux "qui sont dans les classes", qui "sont les responsables de tous les jours"... Pourquoi ne pas les écouter et travailler avec eux à l'amélioration de l'école.
 
Le problème pour les directeurs d'école, c'est ce divorce qui s'est installé entre leurs positions et celles de leurs représentants syndicaux. Alors que 93 % des directeurs sont favorables à un statut (cf consultation IFOP - GDID de septembre 2006), les syndicats enseignants refusent cette idée de statut et en font un "casus belli".
 
Que ferait François Bayrou s'il était élu ? Il lui serait impossible de "préparer cette réforme avec les syndicats". Y renoncerait-il alors qu'il déclare être favorable à un statut pour les directeurs ? Aurait-il le courage politique, selon la formule de Franz-Olivier Gisbert, de s'opposer aux syndicats dans l'intérêt des directeurs d'école ?
Notre crainte est d'autant plus fondée que la plupart des commentateurs politiques s'accordent pour dire que François Bayrou s'est bien gardé de heurter les syndicats lors de son passage au ministère et qu'il s'est donc refusé à réformer l'Education nationale.
Ces mêmes commentateurs n'hésitent pas à utiliser le terme d'immobilisme pour qualifier cette période.
 
Je vous remercie de l'intérêt que vous porterez à cette question essentielle qui intéresse plus de 50 000 directrices et directeurs d'école. La réponse de François Bayrou leur sera communiquée via le site "directeurs en lutte"..."
 
Il nous semble important, durant cette campagne électorale, d'avoir des réponses précises et sans ambiguïté des candidats. Nous avons trop souvent été déçus par des engagements sans lendemain.
 
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commentaires

I
J'ai moi aussi regardé cette émission hier soir sur TF1 et je me suis fait les mêmes remarques : difficile de concilier la préparation de réformes telle celle du statut de directeur avec des syndicats qui en font une hostilité de principe. <br /> Soit M. Bayrou sera courageux. Il le montre actuellement. Soit, il évitera soigneusement les sujets qui fâchent. <br /> Hélas, je pencherais plutôt pour cette version des faits... 
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