Dans sa note de synthèse, l'Ifop écrit :
"Concernant les mesures prises par le Ministère de l'Education nationale en mai 2006, on constate un fort scepticisme des directeurs quant à leur efficacité". Ou encore :
"Les directeurs [les] considèrent comme insuffisantes ou allant dans le mauvais sens".
En examinant les résultats dans le détail, il apparaît clairement que les mesures contenues dans le protocole proposé par le ministre et signé par le SE-Unsa n'apportent pas, loin s'en faut, une solution satisfaisante.
Difficulté de déléguer une grande partie des tâches du directeur.
Accord unanime à 94 % pour affirmer qu'il est difficile de déléguer une grande partie des tâches du directeur à des jeunes sans expérience ni formation. Cette affirmation a d'autant plus de force que 72 % des directeurs partagent "tout à fait" cette opinion.
Les EVS (emplois vie scolaire)
Là encore, les résultats sont très significatifs puisque 80 % des directeurs estiment que les EVS recrutés sans formation ni diplôme minimum requis ne pourront pas vraiment soulager la charge de travail de directeurs. Et ils sont 50 % à s'en déclarer "tout à fait d'accord". Il est intéressant de noter que plus l'école est petite, plus les directeurs l'expriment fortement : 82 % pour les écoles de 1 à 5 classes contre 72 % pour les plus de 10 classes.
L'utilisation des PE2 pour améliorer les décharges
Le scepticisme est exprimé par près de 2 directeurs sur 3 (63 %). Seulement 37 % d'entre eux jugent que cette mesure améliorera sensiblement le régime des décharges. Ce scepticisme augmente parallèlement à la taille de l'école, jusquà 72 % pour les écoles de plus de 10 classes. Seuls les directeurs des écoles de 4 classes, uniques bénéficiaires de la mesure, la jugent positivement (57 %).
La revalorisation de 20 % (15 €) de l'ISS
La dénonciation de cette mesure est très massive puisque 95 % des directeurs considèrent qu'elle ne correspond pas à leur niveau de responsabilité et de travail. Ce jugement est même renforcé par 80 % des directeurs qui se disent "pas du tout d'accord".
Bref, les directeurs expriment globalement un jugement très négatif sur les mesures contenues dans le protocole proposé par le Ministère pour régler de manière définitive le problème de la direction d'école !
Ce désavoeu vaut pour le SE-Unsa qui a signé ce protocole après "consultation" de ses mandants !! Le SE-Unsa justifiait, alors, son accord par le fait qu'il y trouvait "des avancées à engranger".
Apparemment, les directeurs n'ont pas la même vision des choses...